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Chapitre 7 (II) : Composition chimique des extraits de J. thurifera, J. phoenicea,

J. oxycedrus et T. articulata (%)

point de vue écologique. Elles se trouvent depuis le bord de mer jusqu‘aux sommets des Atlas.

Ce sont des arbres ou arbrisseaux très exploités pour leur bois ou leur feuillage et ce, pour des fins industrielles ou médicinales (Bellakhdar, 1997). Leur rusticité leur permet de résister aux agressions humaines intenses dont ils sont l‘objet car dans de nombreuses régions, ils représentent le seul élément arboré ou arbustif susceptible d‘être exploité (Bellakhdar, 1997).

Cupressoideae

PARTIE I Chapitre 1(I) : Sélection du matériel végétal

33 2.2 Juniperus thurifera

2.2.1 Description botanique

Le Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) est un arbre ou arbuste généralement dioïque, de port très variable, à feuilles en écailles munies d‘une glande sécrétrice sur leur face dorsale. Ce qui lui confère son odeur si particulière. Les écailles sont allongées opposées et disposées sur quatre rangs, réunies en ramules plus ou moins quadrangulaires. L'appareil reproducteur mâle forme un châton condensé de forme globuleuse au niveau de la partie terminale des ramules (cônes males). Les cônes femelles sont des galbules charnus, subglobuleux, de couleur bleuâtre et contiennent 2 à 4 graines suivant la variété. Leur maturité est atteinte au bout de deux ans (Figure 4). En fonction des critères géographiques et morphologiques (galbules), l‘espèce est sectionnée en deux sous-espèces, J. thurifera subsp. africana pour les populations nord-africaines et J. thurifera subsp. thurifera pour les populations européennes (Gauquelin et al., 1988; Maire, 1929).

Figure 4: Juniperus thurifera: Arbre ; Feuilles ; Cônes mâles et Cônes femelles Feuilles en écaille ……… Cônes mâles réunies en châton ……… Cônes femelles à maturité Arbre

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34 2.2.2 Répartition géographique

Le Genévrier thurifère est un arbre résineux endémique de la partie occidentale du bassin méditerranéen. Présent au Maroc, en Algérie, en Espagne, en Italie et en France (Gauquelin et al., 1999; Romo & Boratyński 2007; Adams, 2011; Gauquelin et al., 1988; Farjon 2005). Il est caractérisé par une distribution très morcelée et qui varie de quelques centaines de hectares (en Italie et en Algérie) à environ 150 000 ha (au Maroc et en Espagne) (Gauquelin et al., 1999). Les peuplements de J. thurifera occupent généralement des superficies restreintes, accentuant de ce fait le caractère fragmenté de leurs répartitions (Montès, 1999). Au Maroc, le thurifère se maintient toujours en peuplement important mais extrêmement dégradés et constitue souvent la limite supérieure de la forêt marocaine. Il se rencontre essentiellement dans le Haut et le Moyen Atlas avec quelques formations dans l'Anti Atlas. La superficie couverte par les thuriféraies marocaines est estimée à 31 000 ha (Moyen-Atlas : 16 000 ha; Haut-Atlas : 15 000 ha), alors que sa surface climacique est estimée à plus de 300 000 ha, ce qui révèle la dégradation intense des peuplements de thurifère (Emberger, 1934; Emberger, 1939; Quézel, 1957; Lecompte, 1969; Peyre, 1975; 1983; Quezel & Barbero 1981; Quézel, 1980).

2.2.3 Utilisation en médecine traditionnelle

En médecine traditionnelle marocaine, J. thurifera est réputée pour son efficacité contre les saignements de gencives (Bellakhdar, 1997) et les troubles digestifs (González-Tejero et al., 2008). La population locale la reconnait sous différents noms vernaculaires (Arâar, Awal, Tawalt, Tawayt, Adruman) (Bellakhdar, 1997). Les feuilles sont communément utilisées en médecine traditionnelle espagnole et française pour leurs effets émétiques et emménagogues (Ferrández et al., 2000; Lucas, 1998). En médecine vétérinaire, le goudron, issu du bois, est très apprécié pour son usage cicatrisant et antiseptique (Lucas, 1998). Le décocté des cônes femelles est largement utilisé comme insecticide contre les parasites des porcs (Archiloque & Borel, 1965) (Tableau 2). Outre son usage en médecine traditionnelle humaine et animale, l'odeur très forte du Genévrier thurifère lui confère un pouvoir antiparasitaire et insectifuge contre une multitude d‘espèces (Archiloque & Borel, 1965; Fournier, 1948; Lucas, 1998). Dans les secteurs à faible valeur pastorale, les feuilles sont utilisées comme fourrage (Castro et al., 1997; Lucas, 1998) et parfois distribuées sous forme de poudre comme complément minéral au bétail (Ferrández & Villar Pérez, 2000).

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Tableau 2 : Principales utilisations médicinales de J. thurifera Pays (Nom vernaculaire) Partie de la plante Utilisée Mode de préparation Voie

d'administration Usages médicinaux Références

Maroc (Ârâar, Âwal, Tawalt, Tawayt, Adruman) Cône

femelle Mastication Saignement de gencives

(Bellakhdar, 1997) Bois Distillation sèche (goudron) Application locale Affections squameuses, psoriasis, eczémas, plaies

rebelles aux traitements habituels, gales, alopécies, chute de cheveux, cheveux

secs.

( Bellakhdar, 1997)

Voie orale Vermifuge (Bellakhdar,

1997)

Partie aérienne

Voie orale Abortif (Bellakhdar, 1997) Voie orale Trouble digestifs

(González-Tejero et al.,

2008)

France

Feuilles Voie orale Emménagogues, Abortif (Lestra,

1921)

Cône

femelle Décoction

Voie orale/ Application locale

Insecticide contre les parasites des porcs

(Archiloque & Borel,

1965)

Partie

aérienne - Voie externe

Eloigner les

parasites, les punaises et les mites des habitations

(Fournier, 1948)

Espagne

Feuilles - Voie orale Emétiques,

emménagogues et abortives (Ferrández et al., 2000; Lucas, 1998) Bois Distillation sèche (goudron)

Voie externe Cicatrisant et antiseptique (Lucas, 1998)

- Voie externe Répulsif naturel contre les

Insectes (Lucas, 1998) 2.2.4 Investigations scientifiques antérieurs

Différentes études biologiques ont été réalisées sur J. thurifera (Tableau 3). Ainsi, Manel et al. (2018) ont montré que l‘extrait aqueux et l‘extrait méthanolique des feuilles de cette espèce sont de puissants antioxydants. Le même groupe a montré que les extraits des feuilles de J. thurifera sont dotés d‘un effet antibactérien intéressant. Par ailleurs, des chercheurs marocains, axés sur la valorisation des Juniperus, ont montré que l‘huile essentielle issue de J. thurifera présentait un fort effet antioxydant (Satrani et al., 2015) et antibactérien (Bahri et al., 2013). Les huiles essentielles de J. thurifera récoltée en Algérie et en Espagne possèdent également des propriétés antibactériennes intéressantes (Boudjedjou et al., 2018; Zeraib et al., 2014). Selon les résultats obtenus par (Barrero et al., 2004; Mansouri et al.,

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2010b), les huiles de J. thurifera possèdent aussi une activité antifongique notoire. Plusieurs auteurs ont suggéré que les activités des extraits volatiles de J. thurifera pourraient être attribuées principalement aux monoterpènes tricycliques essentiellement à l‘α-pinène et le β-pinène et aux acides diterpéniques (Barrero et al., 2004; Mansouri et al., 2010a; Satrani et al., 2015). Par ailleurs, les composés phénoliques contenus dans les extraits organiques sont à l‘origine de certaines activités. La podophylotoxine, par exemple, est responsable des propriétés anticancéreuse, anti-inflammatoire et analgésique (Guerrero et al., 2013; San Feliciano et al., 1992).

Tableau 3 : Principales activités biologiques de J. thurifera

Activité biologique Partie de la plante Produit d’extraction ou phytochemicals Références Antioxydante Feuilles

Extrait méthanolique, extrait d‘éther de pétrole, extrait de chloroforme, extrait d‘acétate

d'éthyle et extrait aqueux

(Manel et al., 2018)

Rameaux Huile essentielle (Satrani et al., 2015)

Antibactérienne

Feuilles

Extrait méthanolique, extrait d‘éther de pétrole, extrait de chloroforme, extrait d‘acétate

d'éthyle et extrait aqueux

(Manel et al. 2018)

Huile essentielle (Bahri et al., 2013; Zeraib et al., 2014) Cône femelle Huile essentielle (Boudjedjou et al., 2018) Rameaux Huile essentielle (Mansouri et al., 2010a)

Bois Huile essentielle ( Barrero et al., 2004)

Antifongique Rameaux Huile essentielle

(Mansouri et al., 2010a) Bois Huile essentielle (Barrero et al., 2004)

Analgésique Feuilles Dérivés de la podophyllotoxine (Guerrero et al., 2013)

Anti-inflammatoire Feuilles Dérivés de la podophyllotoxine (Guerrero et al., 2013)

Cytotoxique Feuilles Dérivés de la podophyllotoxine (Guerrero et al., 2013)

2.3 Juniperus phoenicea

2.3.1 Description botanique

Le genévrier rouge ou de Phénicie (Juniperus phoenicea) est un arbrisseau touffu ou arbre monoïque, dressé de 1 à 8 mètres de haut (Bonnier, 1931; Perrot, 1943; Tutin et al., 1976).

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Les feuilles se présentent souvent toutes en forme de petites écailles ovales rhomboïdales, étroitement imbriquées sur 4-6 rangs, non articulées, décurrentes, glanduleuses, bombées, creusées d‘un sillon, et pourvues d‘une glande à résine sur le dos (Bonnier, 1931). L‘écorce est assez épaisse et gerçure, de couleur brun rougeâtre à grisâtre (Bonnier, 1931). L'appareil reproducteur mâle est groupé en petits châtons condensés de forme globuleuse au niveau de la partie terminale des ramules, dont les écailles portent les sacs polliniques (cônes males). Les cônes femelles de couleur bleuâtres sont composés de bractées charnues, portant chacune un ovule. Les cônes femelles sont charnus, subglobuleux, de couleur rougeâtre à maturité et contiennent 3 à 9 graines anguleuses creusées de sillons profonds (Tutin et al., 1976)

(Figure 5).

2.3.2 Répartition géographique

Juniperus phoenicea est une espèce dont l‘aire de répartition est circumméditerranéenne. Présent en Afrique du Nord, en Afrique du sud, au sud de l‘Europe, en Asie, en Arabie Saoudite, en Jordanie et dans les îles Canaries (Adams, 1998; Maatooq et al., 1998). C‘est en Afrique du nord que cette espèce individualise les peuplements les plus étendus avec une

Figure 5 : Juniperus phoenicea: Arbre ; Feuilles ; Cônes mâles et Cônes femelles Feuilles en écaille ……… Cônes mâles réunies en châton ……… Cônes femelles à maturité Arbre

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superficie de 450.000 ha dont 152.000 ha au Maroc, 290.000 ha en Algérie et 80.00 ha en Tunisie (Boudy, 1952). Au Maroc, le genévrier de Phénicie présente non seulement une distribution très morcelée, mais également très inégalitaire. Les principaux peuplements se situent dans le Moyen Atlas, de Taza au Tadla et dans le grand Atlas où il couvre des surfaces très importantes, notamment sur le versant sud où il remplace le Chêne vert (Boudy, 1952). Dans les parties les plus froides de l'étage semi- aride, il peut prendre la place de Tetraclinais (Seigue, 1985).

2.3.3 Utilisation en médecine traditionnelle

La décoction des feuilles est employée pour traiter les infections urinaires et atténuer les douleurs gastriques et intestinales (Merzouki et al., 2000). Le mélange des feuilles et des cônes femelles est largement utilisé en médecine traditionnelle marocaine et algérienne pour traiter le diabète (Amel, 2013; Bellakhdar, 1997; Telli et al., 2016). Les feuilles sont connues pour leur effet diurétique (Amel, 2013) et leur capacité à atténuer les affections broncho-pulmonaires (Bellakhdar, 1997). En cataplasme, les cônes femelles sont utilisés contre l‘ulcère du pied (Telli et al., 2016). La partie aérienne de la plante est largement utilisée dans le traitement des troubles digestifs et les complications gastro intestinales (Boudjelal et al., 2013; Chermat & Gharzouli, 2015). La plante est également utilisée pour ses propriétés anti-hypertensives, anti-inflammatoires, antiparasitaires et antiseptiques (Boudjelal et al., 2013). Elle intervient aussi dans les soins des plaies et des eczémas (Miara et al., 2019; Boudjelal et al., 2013). En usage local, les cônes femelles sont utilisés pour soulager les douleurs rhumatismales et sont très employés comme antiseptique (Amel, 2013). Par voie externe, le goudron végétal est très utilisé contre les affections squameuses, le psoriasis, l‘eczéma, la chute de cheveux et les plaies rebelles aux traitements habituels (Bellakhdar, 1997). En médecine vétérinaire, le goudron est très utilisé pour prévenir le cheptel des affections et des parasites cutanés et aussi pour éradiquer les vers gastro-intestinaux chez l‘animal (Bellakhdar, 1997; Süleyman et al., 2018)(Tableau 4).

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Tableau 4 : Principales utilisations médicinales de J. phoenicea

2.3.4 Investigations scientifiques antérieurs

Les extraits de J. phoenicea se démarquent par leurs importants spectres d‘activités biologiques (Tableau 5). Angioni et al. (2003), Bouzouita et al. (2008b; 2008a), Ramdani et al. 2013 et Stassi et al. (1996) ont montré que les huiles essentielles et les extraits organiques des feuilles de cette espèce présentent un fort effet antibactérien. Les huiles Pays (Nom vernaculaire) Partie de la plante Utilisée Mode de préparation Voie

d'administration Usages médicinaux Références

Maroc (Arâar, Aaraar roumi, Ammes, Ayfs) Feuilles

Poudre Voie orale Affections

broncho-pulmonaires, diurétique

(Bellakhdar, 1997)

Décoction Voie orale

Douleurs gastriques et intestinales et infections urinaires (Merzouki et al., 2000) Bois Goudron Voie externe Affections squameuses, psoriasis, eczéma, plaies

rebelles aux traitements habituels, gales, alopécies, chute de cheveux, cheveux secs

(Bellakhdar, 1997)

Voie orale Vermifuge (Bellakhdar, 1997)

Feuilles Cône femelle

Décoction Voie orale Diabète (Bellakhdar, 1997)

Algérie (Arâar)

Feuilles

Décoction Voie orale Diabète (Telli et al., 2016)

- Voie orale Hypoglycémique (Amel, 2013)

- Voie orale Diurétique (Amel, 2013)

Décoction Voie orale Diabète (Allali et al., 2008)

Cône femelle

- - Antirhumatismal,

Antiseptique (Amel, 2013)

Décoction Voie orale Diabète (Telli et al., 2016)

Cataplasme Voie externe Ulcère du pied (Telli et al., 2016)

Partie aérienne Infusion, décoction, comprimé Voie orale/ Application locale Troubles digestifs, antihypertenseur, anti-inflammatoire, eczéma (Boudjelal et al., 2013) Infusion, Décoction - Antiparasitaire, antiseptique, nettoyage de blessures (Miara et al., 2019) Feuilles Cône femelle

- Voie orale Troubles gastro-intestinaux, et thyroïdiens

(Chermat & Gharzouli,

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essentielles issues des cônes femelles et de la partie aérienne de J. phoenicea possèdent également des propriétés antibactériennes intéressantes. Selon les résultats obtenus par

Angioni et al. (2003), Bouzouita et al. (2008b) et Stassi et al. (1996) les huiles de J. phoenicea montrent aussi une activité antifongique remarquable. Des propriétés

antioxydantes, antidiabétiques, antiulcéreux, inflammatoires, analgésiques et anti-obésités ont été également mises en évidence pour les extraits de J. phoenicea (Ali et al., 2015; Bouzouita et al., 2008b; Elmhdwi et al., 2015; Keskes et al., 2014; Soltani et al., 2018a; Soltani et al., 2018b). Par ailleurs, un pouvoir neuroprotecteur et anti-hépatotoxique a été mis en évidence pour certaines extraits organiques de J. phoenicea (Aboul-Ela et al., 2005; Tavares et al., 2012). Plusieurs investigations phytochimiques ont suggéré que les activités pharmacologiques de J. phoenicea sont principalement attribuées à la richesse de cette plante en terpènes et en polyphénols (Ennajar et al., 2009; Menaceur et al., 2013; Tavares et al., 2012).

Tableau 5 : Principales activités biologiques de J. phoenicea Activité biologique Partie de la plante utilisée Produit d’extraction Références Antibactérienne Feuilles Huile essentielle (Angioni et al., 2003; Bouzouita et al., 2008b,

2008a; Stassi et al., 1996)

Extrait éthanolique, extrait d‘acétone, extrait méthanolique

(Elmhdwi et al., 2015)

Cône femelle Huile essentielle (Angioni et al., 2003; Stassi et al., 1996) Partie aérienne Huile essentielle (Ramdani et al., 2013)

Antifongique

Feuilles Huile essentielle

(Angioni et al., 2003; Bouzouita et al., 2008b,

2008a; Stassi et al., 1996)

Cône femelle Huile essentielle (Angioni et al., 2003; Stassi et al., 1996) Hépato-protecteur Cône femelle Extrait chloroformique (Aboul-Ela et al., 2005)

Cône femelle Extrait alcoholique (Aboul-Ela et al., 2005)

Neuro-protecteur Feuilles Extrait

hydro-éthanoliques (Tavares et al., 2012)

Antioxydante Feuilles

Huile essentielle

(Ali et al., 2015; Bouzouita et al., 2008b,

2008a)

Extrait méthanolique (Keskes et al., 2014; Soltani et al., 2018) Extrait éthanolique (Soltani et al., 2018)

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d‘éthyle

Extrait hexanique (Keskes et al., 2014)

Extrait

hydro-méthanoliques (Elmhdwi et al., 2015) Extrait

hydro-éthanoliques (Elmhdwi et al., 2015) Extrait

hydro-acétonique (Elmhdwi et al., 2015) Cône femelle

Extrait méthanolique (Soltani et al., 2018)

Extrait éthanolique (Soltani et al., 2018)

Extrait d‘acétate

d‘éthyle (Soltani et al., 2018)

Rameaux

Huile essentielle (Satrani et al., 2015)

Extrait méthanolique (Soltani et al., 2018)

Extrait éthanolique (Soltani et al., 2018)

Extrait d‘acétate

d‘éthyle (Soltani et al., 2018)

Anti-obésité Feuilles

Extrait hexanique (Keskes et al., 2014)

Extrait d‘acétate

d‘éthyle (Keskes et al., 2014) Extrait méthanolique (Keskes et al., 2014) Anti-diabétique Feuilles

Extrait hexanique (Keskes et al., 2014)

Extrait d‘acétate

d‘éthyle (Keskes et al., 2014) Extrait méthanolique (Keskes et al., 2014)

Antiulcéreux Feuilles Huile essentielle (Ali et al., 2015)

Insecticide Feuilles Huile essentielle (Bouzouita et al.,

2008b, 2008a) 2.4 Juniperus oxycedrus

2.4.1 Description botanique

Le genévrier oxycèdre ou genévrier cade (Juniperus oxycedrus) est un arbrisseau dioïque, de 1 à 2 m de hauteur, pouvant atteindre 7 à 14 mètres de hauteur s‘il n‘a pas été trop malmené par l‘homme, à écorce grise-rougeâtre et rugueuse. Il possède un feuillage persistant sous forme d'aiguilles piquantes à pointe fine dont la face supérieure porte deux bandes blanches. Les cônes femelles sont insignifiantes à l'aisselle des feuilles, elles ressemblent à des baies, les écailles se soudant les unes aux autres, ils arrivent à maturité au bout de 2 ans environ. Les cônes femelles matures de couleur brune à rouge-orangé contiennent 2 à 3 graines (Adams, 2000; Miara et al., 2013) (Figure 6).

PARTIE I Chapitre 1(I) : Sélection du matériel végétal

42 2.4.2 Répartition géographique

Juniperus oxycedrus est une espèce typique de la région méditerranéenne où il représente un élément pionnier très dynamique. Il est présent sur tout le pourtour méditerranéen jusqu‘au Moyen-Orient. Au Maroc, le genévrier oxycèdre se rencontre essentiellement dans l‘Oriental, le Moyen Atlas et le Haut Atlas. On le trouve dans les terres fertiles associé au chêne vert, au chêne liège, voire au Pin d‘Alep et sur les massifs montagneux où il est souvent abondant dans les chênaies. Il peut également apparaître dans les bioclimats semi-arides où il arrive parfois à former des peuplements presque purs, notamment dans les vallées internes du Haut Atlas (Gast & Quezel, 1998).

2.4.3 Utilisation en médecine traditionnelle

Juniperus oxycedrus a une longue histoire dans la médecine traditionnelle. Plusieurs études ethnobotaniques ont montré les vertus culinaires et médicinales de Juniperus oxycedrus

(Tableau 6). Au Maroc, le goudron de cette plante est largement utilisé en médecine traditionnelle principalement dans les traitements dermiques et les soins cosmétologiques (Bellakhdar, 1997). En Algérie, la résine de la plante est indiquée dans le traitement d‘une multitude d‘affections telles que l‘eczéma, le psoriasis et la leishmaniose (Chermat &

Figure 6 : Juniperus oxycedrus : Arbre ; Feuilles ; Cônes mâles et Cônes femelles Feuilles en aiguilles Cônes mâles réunies en châton ……… Cônes femelles à maturité Arbre

PARTIE I Chapitre 1(I) : Sélection du matériel végétal

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Gharzouli, 2015). L‘infusion des feuilles est communément utilisée en médecine traditionnelle algérienne comme traitement diurétiques et dépuratif (Miara et al., 2013; Miara et al., 2019). La plante intervient aussi dans le traitement des troubles urinaires, désordres digestifs, maladies respiratoires, migraine et rhumatisme articulaire (Ouelbani et al., 2016). La drogue est également utilisée pour ses propriété antihypertensive, hypoglycémique et anti-inflammatoire (Boudjelal et al., 2013; Ouelbani et al., 2016). En Espagne, le genévrier oxycèdre est connu pour ses propriétés odontale, analgésique et antirhumatismale (Benítez et al., 2010; Benítez et al., 2012; González et al., 2010).Dans la pharmacopée italienne, les cônes femelles sont largement employés en massage antirhumatismal (Bruni et al., 1997; Cornara et al., 2009). En médecine vétérinaire, les cônes femelles sont utilisés comme dépuratif et la résine contre les écorchures chez les moutons (Bruni et al., 1997; Cornara et al., 2009). Les cônes femelles sont également utilisés pour aromatiser les repas, parfumer et désinfecter les chambres et les vêtements (Cornara et al., 2009). En Turquie, le décocté des graines est communément utilisé comme traitement antidiabétique (Cakilcioglu & Turkoglu, 2010). La plante intervient aussi dans l‘élimination des calculs rénaux (Cakilcioglu & Turkoglu, 2010). En médecine vétérinaire, le bois est utilisé comme remèdes antiseptiques et parasiticides (Ertug, 1999).

Tableau 6 : Principales utilisations médicinales de J. oxycedrus

Pays (Nom vernaculaire) Partie de la plante utilisée Forme d’utilisation Voie

d'administration Usages médicinaux Références Maroc

(Arâar,

Taqqa, Tiqqi)

Bois Goudron Voie externe

Affections squameuses, psoriasis, eczémas plaies rebelles aux traitements habituels, gales, alopécies,

chute de cheveux, cheveux secs

(Bellakhdar, 1997)

Voie orale Vermifuge (Bellakhdar, 1997)

Algérie (Tagga)

Résine - Voie externe Eczéma, psoriasis, leishmaniose

(Chermat & Gharzouli,

2015)

Feuilles Infusion Voie orale/ Application locale

Maladies de la peau (eczéma), maladies gastro-intestinales, diurétiques (Miara et al., 2019) Partie aérienne - Voie orale/ Application locale

Maladies du système urinaire, désordres digestifs, maladies du système respiratoire, rhumatisme articulaire, maladies systémiques, maladies dermatologiques, migraine,

antihypertenseur, hypoglycémique

(Ouelbani et al., 2016)

Comprimé - Anti-inflammatoire, infections des

yeux

(Boudjelal et al. 2013)

PARTIE I Chapitre 1(I) : Sélection du matériel végétal

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- -

Stimulante, diurétique, tonique de l‘estomac, antiseptique pulmonaire et

dépurative (Miara et al., 2019) Granada, Spain (Andalusia) Résine

Décoction Voie orale Purgatif

(Benítez et al., 2010; Benítez et al., 2012; González-Tejero et al., 1999; Muñoz Leza, 1989) Décoction, Application directe

Voie externe Gale

(Benítez et al., 2010; Guillermo Benítez et al., 2012; González-Tejero et al., 1999; Muñoz Leza, 1989)

Feuilles Décoction, Voie externe Gale

(Benítez et al., 2010; Guillermo Benítez et al., 2012; González-Tejero et al., 1999; Muñoz Leza, 1989) Italie (zenéivru) Cônes femelles

Infusion - Rhumatismes (Cornara et al., 2009)

- - Aromatiser la viande de lapin et de

sanglier, dépuratifs pour les animaux

(Cornara et al., 2009)

Cônes brûlés - Parfumer et désinfecter les chambres et les vêtements (Cornara et al., 2009) Cônes imbibés de «grappa» (distillat de marc de vin)

Massage Rhumatisme (Bruni et al., 1997)

Bois Résine - Ecorchures des membres de mouton (Bruni et al., 1997)

Turquie

(Ardıc)

Bois - - Remèdes antiseptiques et parasiticides

vétérinaires (Ertug, 1999)

- - -

Calculs rénaux

(Cakilcioglu & Turkoglu, 2010)

Graines Décoction Voie orale Diabète Turkoglu, 2010) (Cakilcioglu &

Espagne (Enebro, Nebro, Jimbro, Jumbrio, Joimbre)

Résine - Application topique Odontale (Benítez et al., 2010)

Cônes femelles Décoction, macération dans l‘huile, Macération dans l‘alcool

Application topique Douleur (Benítez et al., 2010)

- - - Douleur, eczéma non défini (Benítez et al., 2010)

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2.4.4 Investigations scientifiques antérieurs

De nombreuses investigations pharmacologiques et phytochimiques ont été réalisées sur J. oxycedrus (Tableau 7). Ainsi, plusieurs auteurs ont montré que les huiles essentielles des différentes parties de la plante se démarquent par une forte activité antimicrobienne vis-à-vis d‘un large spectre de champignons et de bactéries Gram positives et négatives (Angioni et al., 2003; Bachir Raho et al., 2017; Bonsignore et al., 1990; Cavaleiro et al., 2006; Mansouri et al., 2010a; Medini et al., 2009; Medini et al., 2013; Stassi et al., 1996). Selon les résultats obtenus par Chaouche et al. (2013), Loizzo (2007) et Medini et al. (2013), les huiles et les extraits hydroalcolique de J. oxycedrus présentent un pouvoir antioxydant intéressant. Par ailleurs, Moreno et al. (1998) ont montré que les extraits organiques issus du mélange de feuilles et de tiges présentaient un fort effet analgésique et anti-inflammatoire. Plusieurs études phytochimiques ont suggéré que la richesse de la plante en terpènes et en polyphénols est à l‘origine des propriétés pharmacologiques de la plante (Orhan et al., 2012a,b; Tavares et al., 2012). L‘acide 4-O-β-D-glucopyranosyl-férulique et l‘acide oleuropique-8-O-β-D-glucopyranoside sont notamment responsables des propriétés hypoglycémiques de J. oxycedrus (Orhan et al., 2012a,b).

Tableau 7 : Principales activités biologiques de J. oxycedrus Activité biologique Partie de la plante Produit d’extraction Références Antibactérienne

Feuilles Huile essentielle

(Angioni et al., 2003; Raho et al., 2017; Medini et al., 2009; Medini et al., 2013;

Stassi et al., 1996)

Bois Huile essentielle (Bonsignore et al., 1990) Cônes femelles Huile essentielle (Angioni et al., 2003; Stassi et al., 1996)

Rameaux Huile essentielle (Mansouri et al., 2010a)

Antifongique

Rameaux Huile essentielle (Mansouri et al., 2010a)

Feuilles Huile essentielle

(Angioni et al., 2003; Raho et al., 2017; Cavaleiro et al., 2006;

Medini et al., 2009; Stassi et al., 1996)

Bois Huile essentielle (Bonsignore et al., 1990) Cônes femelles Huile essentielle (Angioni et al., 2003;

Stassi et al., 1996)