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Partie 3 – Méthodologie

B. Outils pour l’analyse des données

Il s’agit maintenant d’analyser le corpus des données afin de pouvoir l’interpréter de manière rigoureuse par la suite. Il faut donc en quelque sorte procéder pour « administrer la preuve ». Nous avons pour ce faire choisi de passer les données (dictum et gestes non verbaux) recueillies au crible d’indicateurs objectivables en lien avec notre objet de recherche et le cadre théorique choisi.

Pour cela nous avons créé différents outils sous forme de tableaux. 1. Identifier les gestes professionnels du conseil

Nous avons procédé à l’analyse du verbatim des acteurs en lien avec les indicateurs convoqués lors de la formulation de nos questions de recherche.

 L’architecture de l’entretien- conseil

 le contenu des propositions et leur degré d’expertise :  la forme des interactions :

 la forme de la prescription du conseiller ;  la réception du conseil par l’enseignant ;

 le temps de parole du conseiller/ de l’enseignant et de l’AVS ;  les préoccupations du Conseiller, de l’enseignant et de l’AVS ;

 la prise en compte des préoccupations de l’enseignant ou de l’AVS par le conseiller. Dans un second temps, par inférence et mise en lien avec les travaux de C Alin, ce travail nous permet d’identifier :

 les gestes professionnels et les en(je)eux symboliques ;  les obstacles didactiques professionnels du conseil.

Pour chaque équipe :

 un tableau d’analyse pour les 3 moments choisis ;

 un tableau pour les auto-confrontations (des différents acteurs) sur chacun de ces moments.

Une synthèse des résultats a été rédigée. Elle est disponible en annexe (tome 2 annexe n° 12). 2. Caractériser les gestes professionnels via le concept d’Anne Jorro

Les données verbales et non verbales sont analysées au regard d’indicateurs spécifiques à la définition du geste professionnel d’A Jorro (adressage, amplitude, kairos, éthique et valeurs). Cela nous permet de caractériser les gestes en faisant apparaître leur(s) dimension(s) langagière, éthique, de mise en scène des savoirs et d’ajustement le cas échéant. Ces informations sont disponibles sous forme de tableaux (exemple en annexe numérique). Une synthèse est également disponible en annexe (Tome 2 annexe 13).

I. Précisions sur le contexte et les outils d’analyse

Notre étude comparative met en scène deux conseillers : Un « expert » et « un novice ». Tous les deux ont une expérience d’enseignant spécialisé de 10 ans ou plus. Nous pouvons ainsi les qualifier d’expert dans ce domaine. Ce qui les différencie ici est bien leur niveau d’expertise dans leur fonction de Conseiller CAS-EH. Le Conseiller Expert C1 a 15 ans d’expérience dans ce poste alors que le Novice C2 exerce depuis moins d’une année scolaire. Ils exercent ici leur travail en interaction avec un enseignant et un AVS.

Les moments choisis pour notre étude sont tous situés dans la partie 3 de l’entretien-conseil75.

Il s’agit de la partie où les conseillers reviennent sur la séance observée en classe. De manière générale, un temps d’échange et d’analyse avec l’enseignant et l’AVS s’instaure. Le Conseiller fait le cas échéant des propositions d’aménagements pédagogiques.

Une première analyse descriptive des moments choisis (films et auto-confrontation) en lien avec les indicateurs retenus montre des « Agir » professionnels différents.

Il s’agit alors de mettre en lien ces informations avec nos hypothèses de départ.

Dans un premier temps, nous allons mettre en évidence l’existence ou non d’un écart entre la pratique du novice et celle de l’expert en lien avec leurs connaissances académiques sur l’autisme. Dans un second temps, nous mettrons en évidence la présence ou non d’un écart entre la pratique de l’expert et du novice en lien avec leurs préoccupations. Pour cela nous allons nous appuyer sur les travaux d’A Jorro (Jorro 1998, 2002, 2004, 2005, 2006, 2016) sur l’agir professionnel des enseignants en mobilisant les dimensions de sa matrice (gestes langagiers/gestes de mise en scène des savoirs/gestes éthiques, Gestes d’ajustement) et les postures des formateurs. Nous nous appuierons également sur les travaux de C Alin (Alin 2010) sur « les gestes professionnels du conseil » au travers de son relevé (non exhaustif) d’un répertoire de gestes professionnels identifiés au travers de leur « acte technique » et leurs en-(je)ux symboliques.

L’articulation et la mise en regard de ces deux approches théoriques complémentaires nous ont permis, sans pour autant confondre leur apport et leur pertinence spécifique, d’identifier des gestes professionnels au travers de leurs dimensions opératoires et symboliques.

Nous avons pu identifier de nombreux « gestes professionnels du Conseil » présents dans l’agir des Conseillers. Cependant, leur répartition reste variable. Certains sont plus représentés

que d’autres. Certains sont absents. Nous observons des écarts sur le plan quantitatif comme sur le plan qualitatif. L’apport des travaux d’Anne Jorro conduit à identifier des « postures » dominantes propres à chacun des conseillers au cours de l’Entretien-Conseil. Ceux de Christian Alin contribuent à mettre en évidence la présence d’obstacles « obstacles didactiques professionnels », quant à la mise en place et l’appropriation des gestes professionnels du conseil.

Toute situation de travail observée porte des mouvements du corps, des postures, des gestuelles qui sont en correspondance plus ou moins grande avec des actes langagiers. Ils accompagnent la parole du locuteur et de l’interlocuteur. Ils se caractérisent principalement par des mouvements du buste, des membres supérieurs et de la tête. Ils nous paraissent indissociables du discours porté. Les gestes professionnels se manifestent et s’actualisent aux travers des interactions langagières verbales ou non verbales de leur auteur et de ses interlocuteurs.

II. Présentation des résultats et analyse en lien avec la question de

recherche 1

Question de recherche 1— Comment les connaissances académiques sur l’autisme impactent-elles sur les gestes professionnels du conseiller lors de la conduite de l’entretien- conseil et plus particulièrement sur :

 L’architecture de l’entretien conseil  Le contenu des propositions

 Les interactions

 La prescription du conseil  La réception du conseil