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Outils d’évaluation d’impacts

Option 1 Données sur les

4. Analyse des impacts environnementale et interprétation des résultats

4.5. Outils d’évaluation d’impacts

Les méthodes d’EICV sont des outils scientifiquement reconnus qui ont été développés pour réaliser les étapes d’évaluation des impacts environnementaux. Il existe un bon nombre des méthodes d’évaluation. Ces méthodes se distinguent par le nombre et le type d’impacts qu’elles prennent en compte, le nombre de substances couvert par la méthodologie et le modèle de caractérisation. Chaque méthode d’EICV, fournit le modèle de caractérisation pour les catégories d’impact qu’elle considère, ainsi que les facteurs de caractérisation. Ces méthodes classifient d’abord les éléments par rapport aux types d’impacts potentiels générés. Ensuite, l’impact potentiel pour chaque émission est calculé par le biais de facteurs de caractérisation définis dans la méthode d’analyse d’impact. La pertinence d’une méthode d’évaluation environnementale repose sur la pertinence de ses indicateurs en lien avec les impacts qu’elle considère.

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4.5.1. Méthodes d’évaluation des impacts intermédiaires (mid-point), de dommages (end-point) et hybrides

Il existe aujourd’hui trois types de méthodes d’évaluation des impacts : - Les méthodes intermédiaires (mid-point),

- Les méthodes de dommages (end-point) et

- Les méthodes hybrides (offrent les deux niveaux d’évaluation : intermédiaires et Dommages).

Les méthodes d’EICV intermédiaires telles que CML et TRACI modélisent le devenir d’une substance en se limitant aux premières étapes de la chaine de cause à effet. Elles regroupent les résultats de l'ICV en catégories intermédiaires et calculent son effet sur l’environnement en utilisant des indicateurs de catégorie intermédiaire.

Les méthodes d’EICV de dommages, évalue l'impact environnemental au niveau des zones de protection. Elles modélisent le devenir d’une substance sur toute la chaine de cause à effet jusqu’à l’impact final, ce qui signifie que les dommages causés à l'homme ou à l'écosystème par les effets environnementaux sont modélisés.

Les méthodes hybrides harmonisent les indicateurs intermédiaires et de dommages au sein d’une seule méthode. Les méthodes hybrides sont donc plus versatiles et s’adaptent bien aux différents requis des études. La structure de la méthode d’EICV hybride ReCiPe illustre bien la différence entre les méthodes intermédiaires et de dommages, de même que la séquence entre ces deux niveaux d’évaluation (figure 27). Elle démontre également la complexité de l’attribution des résultats d’ICV à chaque catégorie d’impact et de la répartition des catégories d’impact intermédiaire aux catégories de dommages.

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Figure 27 : Relations entre les données de l’ICV, les catégories d’impact intermédiaires et les catégories de dommages dans ReCiPe [46]

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Le tableau 14 présente les méthodes les plus utilisées actuellement, lesquelles ne couvrent souvent pas les mêmes catégories d’impact et peuvent présenter des caractéristiques très différentes les unes des autres.

Tableau 14 : Liste non exhaustive de méthodes EICV existantes

Méthode Caractéristiques principales Nombre de catégories Midpoint Endpoint Écofacteurs

97 (Écopoints)

Développée en Suisse ;

Des versions alternatives pour d’autres pays (Hollande, Colombie, Japon) sont disponibles.

10 -

CML Une de plus appliquées en Europe ;

Véritable guide sur lʼACV qui fournit toutes les directives opérationnelles nécessaires pour son application

12 -

TRACI Développée aux États Unis; 8 -

Eco-

indicateur 99 Développée aux États Unis (USEPA)

11 3

IMPACT 2002+

Développée en Europe

Permet une différentiation spatiale entre 50 zones d’Europe par rapport aux substances toxiques ;

13 4

ReCiPe Développée au Pays-Bas ;

Combine les approches d’impact intermédiaire et des dommages ;

Basé sur la méthode CML (pour les catégories midpoint) et la méthode Eco indicateur 99 (pour les catégories endpoint).

10 3

4.5.2. Comment choisir une méthode d’évaluation de l’impact environnementale ?

Le choix de la méthode utilisée lors de l’ACV a un impact important sur les résultats. Une comparaison entre ReCiPe et TRACI (en prenant seulement comme exemple la catégorie d’impact « formation de smog photochimique ») démontre bien la diversité entre les méthodes d’évaluation des impacts. En effet, ReCiPe se base sur le modèle scientifique Lotoseuros pour évaluer la contribution potentielle à la formation d’ozone photochimique (smog d’été). Les composés organiques volatils non méthaniques servent d’unité à l’indicateur, et le milieu pour lequel les impacts sont calculés est l’Europe. La méthode TRACI repose quant à elle sur un modèle scientifique dérivé du modèle Maximum

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Incremental Reactivity, les NOx servent d’unité à l’indicateur et le milieu pour lequel les impacts sont calculés correspond aux États-Unis [46].

En principe, les normes ISO 14040/14044 ne contiennent aucune recommandation sur la méthode à utiliser pour l'analyse d’EICV. Lors du choix d'une méthode EICV, il convient de répondre à un certain nombre de questions et de critères afin d'identifier la méthode la plus appropriée au contexte d’étude. Voici une liste non exhaustive de questions pertinentes à aborder :

- Quelles catégories d'impact (ou problèmes environnementaux) dois-je couvrir et puis-je justifier celles que j'exclus ?

- Dans quelle région mon cycle de vie (ou ses processus les plus contributifs) a-t-il lieu ?

- Ai-je besoin d'une évaluation intermédiaire ou du point final, ou des deux ? - Quels sont les flux élémentaires que je dois caractériser ?

- Y a-t-il des recommandations d'organisations pertinentes qui peuvent m'aider à choisir ?

- Avec quelle facilité peut-on interpréter les unités des catégories d’impact (unités absolues, équivalents, termes monétaires, etc.) ?

- Dans quelle mesure la méthode est-elle documentée ?

- Avec quelle facilité peut-on communiquer les résultats (unités, agrégation en groupes d'indicateurs spécifiques, etc.) ?

- Dois-je appliquer la normalisation, et si oui, pour quel système de référence (dans la plupart des cas, il est déconseillé de combiner la caractérisation et la normalisation) ?

- Quand la méthode a-t-elle été publiée et y a-t-il eu d'importants progrès scientifiques entre-temps ?

- Est-ce que j'ai les ressources/données disponibles pour appliquer une méthodologie régionalisée (fournissant des résultats plus précis) ?

Enfin, il est souhaitable d’utiliser plusieurs méthodes dans une étude ACV pour mieux interpréter les résultats [6].

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