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Outil complémentaire au comptage : les enquêtes de perception

2.2. L ES INDICATEURS DE LA FREQUENTATION : UN MOYEN COMMODE POUR UNE

3.1.4. Outil complémentaire au comptage : les enquêtes de perception

• Choix des sites et objectifs

L'étude de fréquentation a révélé des phénomènes intéressants, notamment une caractérisation des lieux en fonction des types de publics et des pratiques. Pour aller au-delà de l’observation et tendre vers l’explication des comportements des usagers, les enquêtes sur la cognition spatiale (Annexes I : les questionnaires) constituent la deuxième étape de l'étude de fréquentation ; elles complètent le comptage et permettent d’aborder les motivations des individus, leurs habitudes, leurs familiarités aux lieux. Comment ces groupes d'individus perçoivent-ils le paysage? Comment le décrivent-ils (objets)?

Les enquêtes de perception s’avèrent également utiles pour tenter de définir une capacité de charge, le facteur psychologique des usagers face à la fréquentation des lieux étant une variable essentielle. En effet, 3 000 personnes119 (en moyenne) par jour fréquentent le lido et s'agglutinent sur des petites portions de plage en face des accès. En ressentent-ils une gêne?

Se sentent-ils trop nombreux ou pas du tout? Certains types d'usages provoquent-ils une certaine insécurité?

Dans toute enquête de perception qui dépasse le simple questionnaire, le travail de terrain ainsi que la saisie des questionnaires doivent être faits par la même personne pour une interprétation la plus juste possible. Ce travail de terrain a été réalisé par le doctorant. Dans le cas des étangs palavasiens tous les sites ne pouvaient être étudiés faute de temps. Le choix s'est donc porté sur les lieux où les enjeux sont les plus importants, c'est-à-dire, Mas de Gâchon, l'Escale, et Villeneuve-lès-Maguelone (cf : Carte 20 sur les sites de nidifications et circulation sur le chemin de halage).

• Méthodologie d'échantillonnage

Cent vingt-six personnes ont été enquêtées sur le lido de Pierre Blanche issues des trois lieux cités ci-dessus.

Le postulat est le suivant : les perceptions des usagers qui viennent sur la plage de Villeneuve- lès-Maguelone ne sont pas la même que celles des personnes qui s'installent sur la plage de l'Escale ou bien celle du Mas de Gâchon pour les raisons que nous venons d'exposer.

Le premier lieu concerne les usagers qui viennent sur la plage de Villeneuve-lès-

Maguelonne. Par l'aménagement d'un parking payant et la présence d'un petit train qui amène les usagers sur la plage, cet espace se rapproche d'une Nature domestiquée (Photographie 7).

Le deuxième lieu concerne les usagers qui fréquentent la plage en face de Mas de Gâchon où

la Nature est plus sauvage. Aucun aménagement n'a été réalisé pour accueillir du public sur cet espace, contrairement à Villeneuve-lès-Maguelone. Cet espace est difficilement accessible, et peu connu.

La plage en face du parking de l’Escale constitue le troisième lieu étudié à travers les enquêtes de perception. Les personnes s’entassent sur la plage laquelle est adossée au parking et peu s’orientent vers le lido de Pierre Blanche où l’arrière-plage est délimitée par les tamaris.

Ces deux derniers secteurs sont susceptibles de connaître des modifications importantes dans les années à venir, car la Communauté d’Agglomération du Bassin de Thau envisage de réaliser des aménagements afin de réduire les problèmes de circulation et de stationnements, d’une part et de mieux canaliser la fréquentation et sa pression, d’autre part.

Un échantillonnage par quotas120 et stratifications121 a été déterminé à partir des données de

l'étude de fréquentation effectuée en 2004, puisque le nombre moyen de personnes venues sur

120. Le quota représente 1/5 de la population mère. Cette dernière est la moyenne de personnes qui arrivent sur chacun des sites enquêtés au cours d’une journée.

d'équi-probabilité a été utilisée en élaborant des échantillons qui représentent 1/5 de la population mère (Figure 23). Ainsi, l'extrapolation des résultats à l'ensemble de la population mère qui est de 3 080 personnes devient possible.

Les enquêtes de perception ont débuté fin juillet 2006, elles ont été terminées début octobre de la même année. Le temps demandé était plus long que prévu. En effet, il a fallu repérer les emplacements stratégiques pour questionner les personnes qui n’aspirent qu’à une chose : la tranquillité. Ainsi, la campagne a démarré à l’arrêt du petit train à côté de la passerelle de Villeneuve-lès-Maguelonne pour profiter de l’attente des personnes afin de proposer un questionnaire sur leurs perceptions du lieu (Photographie 7).

Photographie 7 : Le petit train à la passerelle de Villeneuve-lès-Maguelone

A Mas de Gâchon, la difficulté était tout autre. C’est une plage de naturistes où les textiles sont acceptés mais minoritaires. Les usagers ont donc été questionnés non pas sur la plage mais à l’entrée de l’accès à la plage. La campagne d’enquêtes de perception s’est terminée par le Mas de Gâchon, si bien qu’à partir de mi-août, il a été difficile de questionner une douzaine de touristes en plus sur ce lieu.

121. La stratification se fait dans un premier temps par rapport aux pratiques récréatives les plus importantes, observées sur chacun des sites, puis dans un deuxième temps, elle est élaborée par rapport aux origines géographiques (héraultais et touristes). Les comptages ne nous ont pas permis pas de faire la distinction entre la population de proximité et la population locale, ces deux populations sont regroupées dans la catégorie Héraultais. Pour faire un échantillon de ces deux types de populations dans la cadre de l’enquête, nous avons divisé par deux le nombre d’héraultais.

A la mi-août, sur la plage de l’Escale, le hasard fit que nous pûmes questionner plus de touristes que de personnes issues de la population locale ou de proximité (Figure 24).

Passerelle de Villeneuve

1568 personnes (en moyenne / jour pendant la saison touristique en 2004)

Plagistes sans vélo et/ ou promeneurs (78%) 1188 personnes 59 enquêtes Cyclistes (sportifs et plagistes) (21%) 400 personnes 20 enquêtes Mas de Gachon 874 personnes (en moyenne /

jour pendant la saison touristique en 2004) Plagistes (90%) 769 38 enquêtes (68%) 25 enquêtes Touristes 6 enquêtes Héraultais 6 enquêtes Locaux 6 enquêtes Touristes (32%) 12 enquêtes Héraultais Locaux

Source : Ch. AUDOUIT, FRE 3027 MTE, Syscolag, 2006

Population mère

19 enquêtes = échantillon théorique qui correspond au 1/5 de la population mère (équi probabilité) Plage de l'Escale 484 personnes Plagistes sans vélo (83%) 386 personnes 19 enquêtes Touristes (41%) 7 enquêtes Héraultais Locaux

Figure 23 : Echantillonnage théorique probabiliste par quotas et stratifications de l'enquête sur le lido de Pierre Blanche, en 2006

(59%)

Passer elle de V illeneuve

79 enquêtes réalisées

Plagistes sans vélo et/ ou promeneurs 59 enquêtes réalisées Touristes 19 enquêtes Héraultais 19 enquêtes Locaux 19 enquêtes Cyclistes (sportifs et plagistes) 20 enquêtes réalisées Touristes 6 enquêtes Héraultais 6 enquêtes Locaux 6 enquêtes Plage de l'Escale 19 enquêtes réalisées

Plagistes sans vélo 19 enquêtes réalisées Touristes 10 enquêtes Héraultais Locaux (59%) 9 enquêtes Mas de Gâchon 30 enquêtes réalisées Plagistes 30 enquêtes réalisées (68%) 25 enquêtes Touristes 5 enquêtes Héraultais Locaux

Figure 24 : Nombre d’enquêtes sur le lido de Pierre Blanche en 2006

• Enquêtes de perception

Le questionnaire verbal est composé de 23 questions dont 16 sont fermées et sept ouvertes. Il nous a semblé indispensable de mettre quelques questions ouvertes pour permettre aux enquêtés de parler librement sans être influencé par des réponses proposées comme c’est souvent le cas dans les questions fermées. Lorsqu’un sujet est abordé par une question ouverte et par une question fermée, la question ouverte se situe toujours en amont, afin de ne pas influencer les enquêtés dans leurs réponses.

Quatre aspects ont été traités à travers les questions ouvertes soumises aux usagers : 1- le ressenti des enquêtés par rapport au lieu sur lequel il était enquêté (attachement au lieu, leurs motivations).

« Ressentez-vous une attache particulière au lieu ? Si oui, laquelle ou lesquelle ? » « Que vous évoque ce lieu ? »

2- les motivations à pratiquer une activité en ce lieu alors qu’elles peuvent être pratiquées sur toutes les plages.

L’énumération des plages du Languedoc-Roussillon nous permet de connaître les habitudes des usagers des lieux. Après avoir demandé, s’ils connaissent les différentes plages entre Carnon et le lido de Sète, ils sont amenés à expliciter leurs préférences en terme de plage, ceci dans le but d’appréhender les motivations des usagers.

« Quels sont les lieux que vous fréquentez le plus ? Merci d’indiquer trois plages sur le littoral du Languedoc-Roussillon? »

« Pourquoi préférez-vous venir ici plutôt qu’ailleurs (pour pratiquer les mêmes activités) ? »

3- la description du lieu, énumérer les objets qu’ils voyaient (énumérations). La description de ce qu’ils voient aide à mieux comprendre les diverses perceptions du paysage (Figure 25). Ensuite, une liste de dix caractéristiques du lieu leur est proposée, pour qu’ils attribuent à chacune d’entre elles une note entre zéro et dix. Cette technique de qualification est très utile pour affiner les perceptions des usagers en fonction des lieux.

« Pouvez-vous le décrire ce site, ce que vous voyez ? »

« Selon vous, quelles sont les caractéristiques qui déterminent le mieux cet endroit ?mettre une note de 0 à 10 pour les caractéristiques suivantes : Liberté, nature, sale, faune, odeurs

4- Leurs opinions sur l’accessibilité aux sites, et sur l’interdiction de stationner

et de circuler sur le chemin de halage. Ces deux questions ouvertes permettent aux personnes de justifier leurs réponses précédentes.

Figure 25 : Techniques utilisées pour l’enquête de perception sur le lido de Pierre Blanche