2.2 Normes so iales
2.2.2 F ormalismes de normes
Dans ette se tion, nous étudions les formalismes existants pour repré- senter les normes so iales. Il s'agit d'étudier les formalismes proposés dans la littérature qui permettent de modéliser une norme so iale, de manière à pouvoirraisonner dessus, en parti ulierpour en déte ter lesviolations.
Ilexistedeuxmanièresd'implémenterlesnormesdanslessystèmesmulti- agents [JS93℄ : par enrégimentation ou non. Dans le premier as, la norme est vue omme la spé i ation d'un bon omportement qui doit être res- pe té par lesagents et est don odée en dur dans les agents [ST95, MT95, BGM98,Bom99℄.Ceux- isontalorsenrégimentésetiln'estpasné essairede prévoir ommentlessan tionner,puisqu'ils ne peuventpas violerlesnormes so iales[BvdT05 ,vRW05 ℄.Dans e as,leformalismeutilisépourreprésenter les normesso iales est généralement lalogique déontique.
Il est aussi possible de onsidérer les normes so iales omme des indi a- tions de omportementsàsuivre[CDJT00 ,BL00,DMSC00 , VSD03,LLd04℄. Lesagentsdoiventalorsdisposerd'unformalismeplussoupleleurpermettant de dé ider (i) d'a epter (adopter) les normes so iales, 'est-à-dire prendre onnaissan e de leur existen e et (ii)de dé ider de les respe ter, 'est-à-dire d'agir sans les violer [LLd02℄. Les agents sont ainsi apables de diérents degrés d'autonomie,raisonnant a priori sur les onséquen es éventuelles de
moyens de ontrle (déte tion et san tion des violations). Les formalismes utilisésdans e as sont plutt de typedes riptif.
Logiques déontiques
La logique déontique est parti ulièrement étudiée dans les s ien es juri- diques[Val95℄.Lebut deladénitiond'unetellelogiqueest dedisposerd'un formalismepermettantde dé rirelesloisetlesfaitsdemanièrenon ambiguë ainsiquededisposerd'unmoteurd'inféren e. Grâ eà e moteurd'inféren e, ilest possible de raisonner sur lerespe t et /ou la ohéren e des lois.
La logique déontique dénit des opérateurs d'obligation (
O
),de permis- sion(P
)etd'interdi tion(F
)[von51℄.L'exemple2.2.3illustrel'utilisationde lalogique déontiquepour dénirune obligation.Exemple 2.2.3 Si
α
,estunfait,alorsilestpossiblededénirl'obligation que e fait soit vérié par :Oα
.Lesdiérentsopérateursde lalogiquedéontiquepeuventgénéralementse dénir les uns par rapport aux autres. Par exemple, les opérateurs
F
etP
peuvent sedéniren fon tion deO
de lafaçon suivante:F α ≡ O¬α
, e qui signie que l'interdi tion deα
est équivalente à l'obligationde sa négation. De même,P α ≡ ¬O¬α
, exprime queα
est permis s'il n'est pas interdit.Néanmoins, les systèmes juridiques a tuels sont très omplexes et dé- nissentparfois desrègles in onsistantes. Dansdetelles situations,un moteur d'inféren e utilisant la logique déontique standard [von51, von68, von81℄ se trouveraitbloqué. D'autre part,lalogiquedéontiquestandard elle-même,de part l'axiomatisation de ses opérateurs, ontient quelques paradoxes. L'ex- emple2.2.4 illustre l'un des douze paradoxes identiés dans [MDW94 ℄.
Exemple 2.2.4 Le paradoxe du pénitent est lié à l'axiomatisation de l'opérateur
F
. En eet, elle- i autorise l'é riture :F (ϕ) → F (ϕ ∧ ψ)
. Si l'on onsidèrequeϕ
représentelefaitde tuerquelqu'un et queψ
est lefait d'aller en prison,alors le faitd'interdire detuer quelqu'un implique lefait d'interdire à la fois de tuer quelqu'un et d'aller en prison!Du fait de la présen e de tels paradoxes, de nouvelles axiomatisations des opérateurs ont été proposées, parti ulièrement ave les logiques déon-
Cependant, lesdiérentes propositionsde logiquesdéontiques annulables ne résolvent que quelques paradoxes à lafois et restent indé idables.
Formalismes des riptifs
Partant de l'observation que lesappro hes utilisant la logique déontique ne sont, de toutes les façons, que dé laratives [AGVSD05, VS03℄ (elles ex- priment e qui est a eptable) et n'ont pas de sémantique opérationnelle (elles ne disentpas ommentatteindrel'a eptable),des appro hesplus des- riptives ontété proposées.
Ainsi, [VSDD05 , GCNRA05, KN05, dSdL05℄ proposent des formalismes des riptifs aupouvoirexpressif assez pro he de elui des logiquesdéontiques les plus ri hes. Ceux- i intègrent la plupartdes élémentssuivants :
un type, parmi : obligation,permissionouinterdi tion; des san tions, prin ipalementen as de violation;
un objet : e sur quoi porte la norme, parfois a ompagné de ondi- tions;
un sujet : l'agent soumisà la normeso iale;
une ondition simpled'a tivationde lanorme (ex.: délai).
Du fait de leur ara tère des riptif, es appro hes permettent ependant unereprésentationdesnormesso ialesen oreplusri he.Ainsi,[LLd04,LL04, Sal02℄ étendent laliste d'éléments pré édente ave :
laprise en omptede onditionsplus nesàlafoispourl'a tivationde la normeet sur son objet;
la possibilitéd'avoir omme sujetun rle ouun ensemble d'agents; la notion de béné iaire : un agent envers qui le sujet est engagé à
respe ter lanorme so iale; un identiant[Sal02℄.
Finalement,[Str02,GBKD05℄ajoutenten ored'autreséléments,aboutis- santainsiàdesformalismepro hesde lades riptiondesnormestellesqu'elle est fournie en se tion 2.2.1 :
la prise en omptede l'autoritéen hargede faire appliquerla norme so iale. Ce hamp rempla e le simple béné iaire. L'autorité est alors dé ritedefaçongénérique.Toutagentreprésentant etteautoritéétant un mesurede san tionnerun agent qui violela normeso iale;
une priorité, servant en as de onit entre les normes pour dé i- der quelles sont lesnormes so iales qu'il est plus important de respe - ter [GBKD05℄.
Politiques So iales
[VFC05℄ et [Sin99℄proposent de dé rire les normespar des engagements so iaux. Les diérents onstituants des engagements so iaux sont présents dans le modèle : le débiteur est i il'agent soumis à lanorme so iale, le ré- diteur est l'agent hargé de la faire respe ter et le ontenu est elui de la norme.La norme peut être dans diérents états (