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Origine des sources

mouvements de tête dans la localisation de l'origine spatiale d'un signal acoustique en milieu subaquatique

6.4.3.3 Origine des sources

Dans cette expérience, on n'a pas formulé d'hypothèses spécifiques quant à la position de la source, et les résultats enregistrés confirment ceux que l'on a obtenus dans les précédentes. La difficulté à identifier la source est en étroite relation avec sa position. Pour quelque groupe que se soit, l'ambiguïté est particulièrement importante lorsque les sources sont situées sur l'axe médian, spécialement la source frontale. Les haut-parleurs latéraux, qui donnent lieu à des différences interauriculaires plus grandes, sont les mieux identifiés.

Le temps mis à définir la position de la source est en corrélation avec l'erreur enregistrée dans la précision de sa localisation.

Enfin, quelle que soit la position de la source, l'amplitude des mouvements de tête est relativement constante. Elle est donc indépendante de la position de la source. Il n'est pas nécessaire, pour les sujets, d'effectuer de larges mouvements; un léger décalage des informations interauriculaires suffit à lever l'ambiguïté relative à la position de la source.

6.4.3.4 Mouvements

On a émis deux hypothèses concernant les mouvements de tête. La première prévoyait que les sujets "débutants", en raison de leur manque de familiarité avec le milieu subaquatique, limiteraient leurs mouvements et adopteraient, dans leur majorité, un comportement du type de

"l'Homme de marbre".

Hormis plusieurs refus de participer à l'expérience, on doit signaler que l'on a connu quelques problèmes lors de la passation expérimentale avec deux sujets du groupe "débutants". Ces derniers, après avoir commencé l'expérience ont décidé d'abandonner en cours de route. Ils ont quitté le dispositif et refusé d'y retourner. Les causes communes de ces refus ont été expliquées;

elles ont pour origine le stress induit par le dispositif expérimental. Les conditions de passation sont devenues insupportables aux sujets dès que les premières infiltrations d'eau dans le masque se sont produites. Malgré cela, et bien que le stress ait été ressenti par tous les membres du groupe "débutants", on constate que contrairement à nos attentes la majorité de ces sujets, 70%, tournent la tête pour identifier la position de la source émettrice. L'attitude majoritairement adoptée par le groupe "débutants" est le comportement "Gauche/droite" et non celui de

"l'Homme de marbre".

La seconde hypothèse formulée sur les mouvements de tête, était basée sur des observations non quantifiées (Savel, 1996). Elle prévoyait que les mouvements enregistrés avec le groupe

"débutants" seraient de moindre amplitude que ceux des "experts". Bien que cette différence ne

"experts" réalisent des mouvements qui sont de 12°!plus amples que ceux du groupe

"débutants". Cette différence peut s'expliquer par la familiarité avec l'élément liquide et par la maîtrise avec laquelle les "experts" sont capables de dominer le stress induit par la passation expérimentale.

6.4.3.5 Temps de réponse

On s'attendait à ce que, pour identifier la source, le groupe "experts", plus familiarisé avec l'environnement subaquatique, ait besoin de moins de temps que les membres du groupe

"débutants". Les enregistrements des temps de réponse ne vont pas dans le sens de cette attente.

Les sujets des groupes: experts et débutants, prennent autant de temps à répondre, c'est-à-dire en 3.8!secondes, toutes conditions confondues.

L'hypothèse sur les temps de réponse envisageait qu'un sujet "expert", tirant davantage d'informations liées aux mouvements, lèverait l'ambiguïté sur l'origine du signal plus rapidement qu'un débutant. Les données recueillies montrent qu'au contraire, les temps de réponse les plus lents sont enregistrés avec le groupe "experts" dans la condition mouvements. Comment explique-t-on ce résultat? Comme dans la première expérience, on peut arguer que les mouvements ont un rôle perturbateur pour des sujets pas ou peu aguerris avec le milieu sous-marin. Ces sujets, les débutants, se contentent de bouger un minimum et ne collectent pas d'informations complémentaires relatives aux mouvements. Les deux raisons qui les poussent à limiter leurs mouvements sont: 1)!le stress lié au manque d'expérience, et 2)!le fait qu'ils considèrent la tâche irréalisable. Les débutants qui font moins de mouvements se décident plus rapidement sur la position de la source. Les experts, comme "mp", sont à la recherche d'informations, prennent le temps de la "réflexion" et vérifient leur impression avant de répondre.

Les seules différences qu'on a trouvées concernant les temps de réponse portent sur les conditions expérimentales et sur la position de la source. À propos de la différence entre conditions, quel que soit le groupe observé, les sujets répondent plus vite dans la condition sans mouvement que dans la condition avec mouvements. En ce qui concerne la position de la source, et si pour simplifier on les regroupe par paires, les sources latérales sont localisées plus rapidement que les sources situées sur l'axe médian. Les temps de réponse enregistrées avec les sources placées en diagonales ont des valeurs intermédiaires.

6.4.4 Conclusion

Le postulat de départ de cette expérience est qu'il existe une adaptation des mécanismes de perception liée au niveau de compétence dans un domaine donné. La littérature scientifique en donne plusieurs exemples, y compris dans le domaine de l'audition (Hollien,!1973, Hollien, Hicks &!Klepper,!1986; Andersen &!Christensen,!1969; Irwin et al,!1985; Besson

&!Faieta,!1995).

L'expérience réalisée consistait à observer les résultats obtenus par des groupes de plongeurs qui relevaient de différents niveaux de pratique de la plongée sportive, l'hypothèse générale étant que le niveau de pratique de la plongée sous-marine a une incidence sur les capacités de l'Homme à localiser une source acoustique au cours de l'immersion. On pensait qu'un apprentissage latent, lié à cette pratique sportive, serait à la base de différences de performances entre des plongeurs aguerris et des plongeurs moins expérimentés. Cet apprentissage devait mettre en évidence la qualité des performances accomplies par des "experts" dans ce type de tâches. Les résultats enregistrés contredisent cette attente en ce qui concerne la précision avec laquelle la source est localisée. À l'opposé, on conclut qu'il n'y a pas d'apprentissage dans ce type de tâche, et que l'adaptation au milieu subaquatique est immédiate. Les sujets des groupes: experts et débutants réalisent des performances statistiquement identiques. On retrouve cette similitude, entre groupes, dans le temps que mettent les sujets à identifier la direction de la source.

En ce qui concerne les autres variables analysées, on constate des différences dans l'ampleur des mouvements effectués par chacun des groupes. Les rotations des "experts" sont plus larges mais ne mènent pas à de meilleurs résultats. La nature des mouvements de l'un et l'autre groupe est comparable; on ne trouve pas de comportement caractéristique spécifique à un groupe.

6.5 Expérience 4: Rôle joué par les pavillons dans la localisation