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1. Le gros intestin

1.1. Organisation du gros intestin 1 Architecture macroscopique

Le gros intestin constitue la partie terminale du tube digestif, il mesure chez l’homme adulte environ 1,5m de long et 6,5cm de diamètre. S’étendant de la valvule iléo caecale à l’anus (figure 10), il est attaché à la paroi abdominale postérieure par le mésocôlon. Sur le plan anatomique, on distingue 4 principaux segments : le caecum, le côlon, le rectum et le canal anal. Le canal anal ne sera pas décrit dans les paragraphes suivants.

Le caecum est une petite poche d’environ 6 cm de long suspendue sous la valve

iléocaecale. Un repli de muqueuse qui protège l’ouverture par laquelle l’iléum communique avec le gros intestin et qui permet au contenu de l’intestin grêle de passer dans le gros intestin.

Le caecum s’ouvre sur le côlon qui est disposé en cadre dans l’abdomen, et qui se divise en quatre parties : ascendante (droite), transverse, descendante (gauche) et sigmoïde. Le côlon droit ou ascendant représente la portion la plus large (6 à 8cm de diamètre). Il monte le long du côté droit de la cavité abdominale jusqu’à la hauteur du rein droit. Il fait ensuite un angle droit (angle colique droit) pour former le côlon transverse. Le côlon transverse, dont le diamètre est plus faible, traverse l’abdomen horizontalement. Juste devant la rate, il tourne ensuite brusquement (angle colique gauche). Cette partie du côlon est dénommée côlon descendant ou gauche. Le côlon descendant descend du côté gauche le long de la paroi abdominale postérieure et se termine par la portion sigmoïde sous forme de S plus fine. Les segments ascendants et descendants sont rétropéritonéaux ; les segments transverse et sigmoïde sont intrapéritonéaux. Les mouvements péristaltiques du côlon permettent le déplacement des matières fécales vers le rectum qui sert de réservoir avant l’évacuation.

Le rectum constitue le segment terminal du tube digestif. Il mesure 20 cm et est situé

devant le sacrum et le coccyx. Le rectum présente trois courbures latérales qui constituent intérieurement 3 replis appelés plis transverses du rectum. Ces plis séparent les fèces des flatulences, c'est-à-dire qu’ils empêchent les fèces de passer avec les gaz intestinaux.

37 1.1.2. Architecture microscopique

La paroi du gros intestin possède les quatre couches de tissu communes à la plupart des sections du tube digestif qui sont de la superficie (face à « la lumière ») à la

profondeur : la muqueuse, la sous-muqueuse, la musculeuse et la séreuse.

La muqueuse colique (figure 11) est la couche la plus superficielle du tube digestif. La muqueuse sépare le gros intestin du milieu extérieur (lumière intestinale). Elle est composée

d’un épithélium simple prismatique, d’un chorion (tissus conjonctif aléatoire ou lamina

propria) et d’une muscularis mucosae (muscle lisse). L’épithélium de revêtement est constitué d’une monocouche cellulaire comportant un mélange de différentes cellules épithéliales, des cellules absorbantes et des cellules sécrétrices comme les cellules entéro- endocrines (moins abondantes qu’au niveau de l’épithélium de l’intestin grêle) ou les cellules caliciformes (ou cellules en gobelet). Les cellules absorbantes (ou colonocytes) ont pour fonction première l’absorption de l’eau et les mouvements d’électrolytes ; les cellules caliciformes sécrètent le mucus lubrifiant qui facilite le passage des matières dans le côlon et assure une fonction de protection de l’épithélium contre les agressions extérieures physiques et chimiques. L’épithélium de plateau s’invagine pour former les cryptes dans le chorion. Le

chorion de la muqueuse (ou la lamina propria) est un tissu de soutien renfermant des follicules lymphatiques mais également un riche réseau vasculaire et nerveux. La

muscularis mucosae (musculaire muqueuse) est une fine couche de muscles lisses

longitudinaux générant les mouvements locaux et le repli de la muqueuse. La surface de la muqueuse colique et du gros intestin est beaucoup plus faible que celle de l’intestin grêle puisqu’il n’y a pas de villosités et peu de microvillosités.

La sous-muqueuse est faite de tissus conjonctifs aléatoires. Elle contient des fibres nerveuses et des vaisseaux sanguins pour le transport des nutriments.

La musculeuse est constituée de deux couches de fibres musculaires lisses : une couche externe longitudinale et une couche interne circulaire. Les couches longitudinales de la musculeuse s’épaississent pour former trois bandes bien visibles de muscle lisse appelées bandelettes du côlon, qui parcourent le gros intestin sur presque toute sa longueur à l’exception de sa portion terminale. Le rectum de part son rôle dans la défécation et ses contractions fortes se caractérise par une musculeuse qui est dotée de couche de muscles complètes et bien développées.

La séreuse est une fine membrane qui fait partie du péritoine viscéral. Il s’agit d’une couche externe du tissu conjonctif dont le rôle est essentiellement un rôle de soutien.

38 1.1.3. De l’aspect microscopique à l’aspect fonctionnel du côlon

Le côlon ne possède pas de villosités mais un épithélium de revêtement (ou épithélium de plateau) où abouchent les cryptes. L’architecture en crypte se trouve presque tout au long du côlon. Les cryptes sont caractérisées par une structure histologique complexe dominée par les phénomènes de renouvellement dans des structures hautement spécialisées et par la perte cellulaire par anoïkis (appellé également apoptose induite par le détachement). Le renouvellement de la muqueuse colique s’effectue tous les 3 à 8 jours chez l’Homme. La moitié inférieure des cryptes constitue une zone de prolifération (figure 12) pour les précurseurs épithéliaux. Les cellules souches pluripotentes se trouvant au fond des cryptes se divisent par mitose asymétrique et donnent naissance à des cellules de transit qui migrent le long de l’axe de la crypte vers la surface en acquérant une différenciation croissante. Les cellules acquièrent leurs caractéristiques morphologiques et fonctionnelles en 24 à 48 heures. Les cellules ayant achevé leur maturité subissent l’apoptose et s’exfolient dans la lumière colique. Ainsi, les cellules de l’épithélium de revêtement sont définitivement différenciées, elles ne se divisent plus. En raison de son renouvellement rapide et de ses fonctions d’absorption, l’épithélium colique est caractérisé par des besoins énergétiques élevés (Ardawi and Newsholme, 1985).