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occupations postérieures au Pléniglaciaire

(M. Remicourt, P. Tallet)

Aucune structure attribuable au Paléolithique supérieur n’a été repérée lors des décapages mécaniques et manuels ; ni structure en creux (fossé ou fosse), ni empierrement, reste de foyers ou toute autre anomalie qui auraient pu être associées au mobilier archéologique préhistorique.

3.1. Les structures en creux

Plusieurs fossés ont été relevés au cours du décapage (fig. 6). Le fossé ST 4, le plus large et le plus profond, était visible dans le terrain avant le décapage. Dans l’axe de la limite entre les parcelles 241 et 263 (axe sud-ouest/ nord-est). Il séparait la partie cultivée à l’est et la partie boisée surélevée à l’ouest. Il est visible en coupe dans la deuxième tranchée géomorphologique (fig. 14). Sa profondeur est d’environ 1,20 m par rapport au niveau du sol actuel, sa largeur à l’ouverture est de 2,40 m en moyenne. Il a un profil en V évasé et légèrement asymétrique, son bord est étant plus redressé. Hormis le remblai récent (Us 4-4), trois unités stratigraphiques de remplissage ont été distinguées. Le fond est constitué d’une épaisse couche homogène de sables limoneux gris (Us 4-1), dont la couleur s’éclaircie vers l’extérieur du fossé. La couleur grise est due à l’enrichissement du sable en matière organique. Celle-ci se diffuse également à l’extérieur du fossé, en teintant les UPS 3 et 4 qui constituent son encaissant, ce qui donne une fausse impression de fond plat à bords droits. Vient ensuite une unité intermédiaire (Us 4-2), constituée du même sable limoneux gris mais avec des racines. Le sommet du remplissage (Us 4-3) est constitué de sable gris-noir, très riche en matière organique, contenant des débris végétaux. Les limites avec l’ UPS 1, à l’extérieur du fossé, sont diffuses.

Le fossé ST 3 est parallèle au précédent et passe en limite d’emprise à l’ouest. Il présente une largeur moyenne à l’ouverture d’environ 80 cm.

Les fossés ST 1 et ST 2 sont parallèles entre eux et perpendiculaires à ST 3 et 4. Le fossé ST 1 passe en limite d’emprise sud et le fossé ST 2 passe plus au nord, au dessus de la première concentration de matériel lithique. Ils sont tous deux en coupe dans la première tranchée géomorphologique (fig. 13) et présentent quelques similitudes : tous deux s’ouvrent sous le sol actuel (constitué des UPS 1 et 2), et leurs dimensions

sont proches. Dans le fossé ST 01, trois unités stratigraphiques ont été distinguées : les Us 1-1 et 1-2, qui constituent le fond du remplissage, et l’Us 1-3 au sommet. Très proches (limons sableux, avec des graviers de grès ferro-manganiques et des traces de bioturbations - racines), il s’agit probablement de nuances de teintes d’un ensemble homogène. Ce fossé mesure en moyenne 1 m de large à l’ouverture et a une profondeur de 80 cm au niveau de la coupe 01.

Dans le fossé ST 02, une seule unité stratigraphique a été individualisée : l’Us 2-1 est un limon sableux brun- jaune. Ce fossé mesure 80 cm de large en moyenne pour une profondeur de 70 cm.

Les vestiges mobiliers recueillis dans les remplissages de ces structures correspondent à des tuiles plates et à des tuiles canal. Le remplissage très sombre et humique correspondrait à des matières organiques en décomposition. Ces structures sont sans doute les vestiges d’un parcellaire moderne, voire médiéval, qui avait pour but tant de drainer le terrain que de limiter des parcelles.

3.2. Le mobilier des niveaux supérieurs

Les UPS 1 (terre végétale) et 2 comportent quelques fragments épars de céramique. Ceux-ci, peu nombreux, sans aucune pièce caractéristique (fond, forme, décor) ne permettent pas d’attribution précise. Certains correspondent à des morceaux de tuiles ou de briques qui pourraient être contemporains. Il y a également quelques tessons de céramique tournée attribuable à la période gallo-romaine.

3.3. Sur quelques éléments mobiliers découverts dans l’UPS 3

3.3.1. Les vestiges gallo-romains

Lors du décapage mécanique, des sondages manuels et de la fouille extensive des locus quelques tessons ont été découverts sur l’emprise de fouille (cf. annexe 5). L’essentiel correspond à des fragments de panse de céramique commune tournée de couleur claire dont les bords sont roulés. Un bord de jatte a également été mis au jour (fig. 27). Ces éléments sont attribuables à la période gallo-romaine au sens large. Leur dispersion sur l’emprise, et leurs bords érodés, pourrait permettre

amendement du sol, les pots brisés ayant été rapportés avec des matières organiques pour enrichir le sol.

Sur la commune de Pujo-le-Plan, un certain nombre d’éléments correspondant à des occupations gallo- romaines ont été découverts. On peut citer un trésor monétaire du Bas Empire mis au jour au Branquet (Coupry 1979), ou encore les vestiges d’une villa, attribuable à l’Antiquité tardive découverte en 1983 dans les jardins du presbytère, quartier des Bignoulets (Garmy 1985 ; Balmelle et al. 1986). Plus récemment, un gué aménagé ou un ponton, dont l’utilisation remonte au Ier siècle après. J.-C., a été mis en évidence sur le cours du Ludon à quelques centaines de mètres du gisement (Brenot, Dartus 2010). Ces données témoignent d’une anthropisation et d’une mise en valeur de cette partie des Landes durant la période antique, avec une occupation continue jusqu’à nos jours. Les vestiges découverts sur l’emprise de la fouille de Hin de Diou pourraient être mis en lien avec cet aménagement, en illustrant la mise en culture de cette zone dès la période antique.

3.3.2. Les vestiges attribuables au Néolithique

Lors du décapage mécanique et de la fouille manuelle par quart de mètre carré, un certain nombre de vestiges attribuables au Néolithique ont été mis au jour (fig. 27). Aucune organisation spécifique n’a pu être détectée dans la répartition spatiale de ce mobilier. Les éléments pouvant appartenir à cette période sont représentés par des tessons de céramique non tournée. La plupart de ces pièces correspondent à des fragments de panse de céramique épaisse avec un dégraissant millimétrique ajouté non calibré que l’on distingue jusque sur les parois. Ce dégraissant (sans doute du quartz) a un aspect anguleux et non roulé. Un élément correspond à un fragment de céramique fine, le dégraissant est quasiment absent de cette pièce. Les différents éléments présents permettent de proposer, grâce à la façon dont ils sont fracturés, que le montage a été effectué avec la technique du colombin. Hormis la céramique fine, le travail de finition est sommaire, peut-être par un lissage au doigt pendant la fabrication. La céramique fine est pour sa part beaucoup plus ouvrée et les faces extérieure et interne sont soigneusement lissées. La couleur de ces artéfacts évoluant du clair au sombre pourrait permettre de proposer une cuisson dans une atmosphère oxydo- réductrice, sans doute en meule ouverte.

P. Dumontier ayant accepté d’expertiser les quelques éléments céramiques présents à Hin de Diou, il propose une attribution au Néolithique en raison de la composition des pâtes des céramiques épaisses avec un

cette période, la phase la plus probable est le Néolithique final régional entre 2800 et 2400 av. J.-C.

En lien avec ce mobilier, quelques éléments lithiques peuvent être également attribués au Néolithique. Il s’agit d’un silex de type F1 (cf. Chapitres 5 et 8), présentant deux types d’altérations post-dépositionnelles. D’une part un lustré moyen et de l’autre une patine blanche. La plupart des éléments correspondent à des esquilles et des débris, mais quelques pièces sont retouchées telles un grattoir, un racloir et une lamelle appointie par retouches semi-abruptes (fig. 27, n° 451). Ces éléments peuvent être rapprochés de pièces lithiques découvertes dans d’autres gisements attribuables au Néolithique dans les Landes, comme celui mis au jour à Uchaq (Gellibert 1991), celui de Loustaounaou, à Canenx- et-Réault (Gellibert, Merlet 1995a) ou le site de Saint- Rémy, à Maillères (Gellibert, Merlet 1995b).

Trois datations radiocarbones sur des charbons de l’UPS 3 ont été réalisées, elles donnent pour deux d’entre-elles des dates attribuables à la transition entre la fin du Néolithique et le Bronze ancien (Poz-34996 : 3800±35 BP, calibration à 2 sigmas : 2410-2130 av. J.-C. ; Poz-34997 : 3860±60 BP, calibration à 2 sigmas : 2480- 2140 av. J.-C.). Une troisième date propose une datation attribuable à la transition entre le Néolithique moyen II et le Néolithique récent (Poz-34995 : 4780±40 BP, calibration à 2 sigmas : 3650-3380 av. J.-C.).

Ces quelques indices laissent penser que les différents éléments mobiliers découverts lors de la fouille du gisement de Hin de Diou sont attribuables à une occupation résiduelle de la fin du Néolithique. Malgré le caractère restreint de ces informations, elles nous renseignent sur le fait que ce territoire n’a cessé d’être anthropisé depuis le Paléolithique et fournissent un jalon de plus dans l’identification des zones exploitées à la fin du Néolithique pour ce territoire.

3.3.3. Les fragments de grès ou d’alios

Alios est un mot gascon qui défini un horizon d’accumulation dans un sol podzolique, donnant un niveau durci par cimentation des grains de sable par des colloïdes; il peut être ferrugineux ou humique, et il est typique sous la forêt des Landes, où il se présente comme un grès mal cimenté jaune rouille à brun foncé (Foucault, Raoult 2005). Un fragment d’alios a été trouvé dans l’ UPS 3. Les travaux sur la bande roulante de l’autoroute, proche de l’emprise, ont également livrés de nombreux morceaux. Des horizons aliotiques sont présents aux environs immédiats du site.

Deux galets et quatre fragments de galet de quartzite ont été trouvés et cotés. Comme le mobilier lithique en silex et la céramique, ils ont été découverts dans l’UPS 3. Au tamisage quatre petits fragments supplémentaires ont été retrouvés. Leur nombre restreint et la fragmentation n’ont pas permis une étude correcte. Leur provenance est donc difficile à déterminer. Toutefois le caractère anthropique de ces quartzites est plus que probable. Ils ne sont pas présents naturellement dans les horizons sableux du site. Ils ne présentent pas de stigmates d’utilisation. Leur répartition spatiale éparse ne permet pas d’attribution chronologique précise.