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r pour objet de demander que le pro-

Dans le document LIVRE TROISIÈME. (Page 77-81)

pro-gramme d'admission fût publié long-temps avant les examens, et que ceux-ci fussent toujours

ouverts

dans

chaque

ville

à l'époque annoncée. Dans le troisième

article; l'auteur de la

lettre

proposait « qu'un

exa-wi men, par compositions écrites, fut employé

concur-«

1remment avec l'examen oral, pour donner à

l'exa-« minateur toute la certitude possible sur la véritable

Il

capacité des candidats. » Le Conseil déclara que cette question avait déjà fait plusieurs fois l'objet de

set

délibérations; que la nécessité de perfectionner le mode d'examen

était

généralement reconnue

;

mais

(i) C'est le savant estimable qui dirige la publication des Annales de Mathématiqnes pures

et

appliquées. 1

que cette tâche était réservée au Conseil de perfec-tionnement, auqnel elle serait présentée comme l'une

des plus intéressantes pour le succès de

l'Ecole.

Le quatrième article n'est pas moins digne d'attention.

Le professeur y témoigne la crainte « que le plus

« grand nombre des places ne soit accordé aux

candi-« dats examinés à Paris, ce qui détruirait l'émulation

K dans les départemens, et serait mêmex injuste, en

« ce qu'une moindre instruction acquise sans secours

« prouve quelquefois plus de capacité qu'une

instruc-« tion

supérieure

acquise avec tous.les secours que

« fournit la capitale. »- Le-Conseil, dans sa réponse, reconnaît la sagesse de ces réflexions, et pose en

prin-cipe, que « les places à l'Ecole Polytechnique doivent

1( être

le

prix d'encouragementpour ceux

qui se

seront

distingués dans les Ecoles centrales. » Puis il fait voir que les deux derniers examens, loin de fournir un motif aux craintes manifestées ont offert un résultat tout opposé;

puisque,

sur trois cent quarante-cinq

candidats examinés dans les départemens, il en

a

été

admis cent vingt-cinq, ou trente-six sur cent

;

tandis

que sur quatre cent

trente-trois

examinés à Paris, il n'en a été reçu que cent quarante-quatre, ou

trente-trois sur cent

(i).

L'Ecole contribuait encore d'une autre

manière,

moins directe et moins prompte, mais peut-être plus certaine, à ta propagation des

bonnes

méthodes d'en-seignement, en formant elle-même des professeurs

(«) La proportion est différente, si l'on considère la totalité des

pro-motions. Sur 5765 candidats examinés dans les départemens avant l'année1827, il en-a été admis a3o6, ou 40 sUI 100; et, sur 4io3

exa-mines

à

Paris, dans le même espace de temps, il en a été reçu 1887,

ou 46 sur

100.

pour diverses branches de connaissances. Dans Je

cours de cette

année,

une réunion d'anciens élèves, auxquels s'était joint

Thenard,

soumit au Conseil le plan d'une association

qu'ils

avaient formée pour l'enseignement

dessciences

mathématiques, phy-siques et chimiques, à quoi ils ajoutèrent bientôt après une salle de tracés graphiques, en faveur des artistes qui s'adonneraient à la géométrie descriptive.

Le Conseil applaudit à ce projet, qui lui parut

« propre à répandre dans toute la France une

mé-« thode d'enseignement sûre et uniforme. » Il se plut à reconnaître dans les membres de cette asso-ciation « ses anciens élèves les plus distingués (1)

,

»

et arrêta que le Directeur les encouragerait, en son nom, dans leur entreprise

,

et leur en faciliterait même l'exécution autant que possible.

Pendant que le Conseil favorisait ainsi la création d'une espèce d'Ecole Polytechnique secondaire, il avait besoin lui-même d'un surcroît de zèle et de dévouement pour lutter contre les pénibles

circon-stances dont il était entouré. Le nouveau

gouverne-ment,

à peine établi, avait porté toute sa sollicitude sur les besoins de la guerre. La glorieuse campagne, dont Engen et Marengo avaient illustré le

début,

et que Moreau devait terminer avec tant d'éclat dans les champs de Hohenlinden

5 la

nécessité de réparer

les désastres et les fautes des deux années

précé-dentes

;

tout commandait à l'administration de l'Etat

la plus rigoureuse épargne. La solde et les traitemens

(1) C'étaient Desormes, Poisson, J.-B Hubert, Baduel, Cautecort,

Coïc et J.-B.-L.-H.-N. Barthélemy. Voyez ces noms dans fi liste

générale.

se payaient, à la vérité, avec assez d'exactitude;

mais beaucoup d'autres dépenses étaient privées des fonds qui leur étaient attribués. Toutes celles du

matériel de l'Ecole se trouvaient dans ce cas. L'im-pression du septième cahier du Journal était

sus-pendue,

faute de l'argent nécessaire pour en

ac-quitter les frais. Dès les premiers jours de l'année,

le Ministre de l'intérieur avait reçu de pressantes réclamations sur cette pénurie; ces réclamations, plusieurs fois renouvelées, étaient toujours demeu-rées sans succès

:

l'Ecole avait épuisé son crédit, et

se trouvait endettée de près de quarante mille francs.

Le Conseil décida, pour dernière ressource, que

chacun de ses membres laisserait une partie de son traitement pour subvenir au service du matériel. Les

appointemens d'instituteur, abandonnés à l'Ecole par Monge et par Berthollet, auraient été de quelque

secours. Mais un article de la Constitution, qui

inter-disait aux sénateurs toute autre fonction publique,

ne permettait pas qu'il leur fût alloué un second traitement. Il vint un autre secours du même genre.

Fourcroy, nommé Conseiller

d'Etat,

imita le géné-reux exemple donné par ses deux illustres confrères.

Il continua de remplir les fonctions

d'instituteur;

et le traitement qui lui étaità ce titre fut appliqué, sur sa demande, aux frais des manipulations chi-miques. Plusieurs élèves firent aussi le sacrifice de leur solde en faveur de leurs camarades nécessiteux.

On adopta, pour cette espèce de recette et de dé-pense, un mode de comptabilité digne d'être cité.

Les noms des bienfaiteurs et des donataires restaient inconnus; la recette était indiquée, chaque mois,

en somme; ensuite la répartition entre tel ou te}

nombre d'élèves, désignés seulement par les deux premières lettres de leurs noms, et les quittances

étaient déchirées aussitôt après la vérification.

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