pro-gramme d'admission fût publié long-temps avant les examens, et que ceux-ci fussent toujours
ouverts
danschaque
ville
à l'époque annoncée. Dans le troisièmearticle; l'auteur de la
lettre
proposait « qu'unexa-wi men, par compositions écrites, fut employé
concur-«
1remment avec l'examen oral, pour donner à
l'exa-« minateur toute la certitude possible sur la véritable
Il
capacité des candidats. » Le Conseil déclara que cette question avait déjà fait plusieurs fois l'objet deset
délibérations; que la nécessité de perfectionner le mode d'examenétait
généralement reconnue;
mais(i) C'est le savant estimable qui dirige la publication des Annales de Mathématiqnes pures
et
appliquées. 1que cette tâche était réservée au Conseil de perfec-tionnement, auqnel elle serait présentée comme l'une
des plus intéressantes pour le succès de
l'Ecole.
Le quatrième article n'est pas moins digne d'attention.Le professeur y témoigne la crainte « que le plus
« grand nombre des places ne soit accordé aux
candi-« dats examinés à Paris, ce qui détruirait l'émulation
K dans les départemens, et serait mêmex injuste, en
« ce qu'une moindre instruction acquise sans secours
« prouve quelquefois plus de capacité qu'une
instruc-« tion
supérieure
acquise avec tous.les secours que« fournit la capitale. »- Le-Conseil, dans sa réponse, reconnaît la sagesse de ces réflexions, et pose en
prin-cipe, que « les places à l'Ecole Polytechnique doivent
1( être
le
prix d'encouragementpour ceuxqui se
serontdistingués dans les Ecoles centrales. » Puis il fait voir que les deux derniers examens, loin de fournir un motif aux craintes manifestées ont offert un résultat tout opposé;
puisque,
sur trois cent quarante-cinqcandidats examinés dans les départemens, il en
a
étéadmis cent vingt-cinq, ou trente-six sur cent
;
tandisque sur quatre cent
trente-trois
examinés à Paris, il n'en a été reçu que cent quarante-quatre, outrente-trois sur cent
(i).
L'Ecole contribuait encore d'une autre
manière,
moins directe et moins prompte, mais peut-être plus certaine, à ta propagation des
bonnes
méthodes d'en-seignement, en formant elle-même des professeurs(«) La proportion est différente, si l'on considère la totalité des
pro-motions. Sur 5765 candidats examinés dans les départemens avant l'année1827, il en-a été admis a3o6, ou 40 sUI 100; et, sur 4io3
exa-mines
à
Paris, dans le même espace de temps, il en a été reçu 1887,
ou 46 sur
100.
pour diverses branches de connaissances. Dans Je
cours de cette
année,
une réunion d'anciens élèves, auxquels s'était jointThenard,
soumit au Conseil le plan d'une associationqu'ils
avaient formée pour l'enseignementdessciences
mathématiques, phy-siques et chimiques, à quoi ils ajoutèrent bientôt après une salle de tracés graphiques, en faveur des artistes qui s'adonneraient à la géométrie descriptive.Le Conseil applaudit à ce projet, qui lui parut
« propre à répandre dans toute la France une
mé-« thode d'enseignement sûre et uniforme. » Il se plut à reconnaître dans les membres de cette asso-ciation « ses anciens élèves les plus distingués (1)
,
»et arrêta que le Directeur les encouragerait, en son nom, dans leur entreprise
,
et leur en faciliterait même l'exécution autant que possible.Pendant que le Conseil favorisait ainsi la création d'une espèce d'Ecole Polytechnique secondaire, il avait besoin lui-même d'un surcroît de zèle et de dévouement pour lutter contre les pénibles
circon-stances dont il était entouré. Le nouveau
gouverne-ment,
à peine établi, avait porté toute sa sollicitude sur les besoins de la guerre. La glorieuse campagne, dont Engen et Marengo avaient illustré ledébut,
et que Moreau devait terminer avec tant d'éclat dans les champs de Hohenlinden
5 la
nécessité de réparerles désastres et les fautes des deux années
précé-dentes
;
tout commandait à l'administration de l'Etatla plus rigoureuse épargne. La solde et les traitemens
(1) C'étaient Desormes, Poisson, J.-B Hubert, Baduel, Cautecort,
Coïc et J.-B.-L.-H.-N. Barthélemy. — Voyez ces noms dans fi liste
générale.
se payaient, à la vérité, avec assez d'exactitude;
mais beaucoup d'autres dépenses étaient privées des fonds qui leur étaient attribués. Toutes celles du
matériel de l'Ecole se trouvaient dans ce cas. L'im-pression du septième cahier du Journal était
sus-pendue,
faute de l'argent nécessaire pour enac-quitter les frais. Dès les premiers jours de l'année,
le Ministre de l'intérieur avait reçu de pressantes réclamations sur cette pénurie; ces réclamations, plusieurs fois renouvelées, étaient toujours demeu-rées sans succès
:
l'Ecole avait épuisé son crédit, etse trouvait endettée de près de quarante mille francs.
Le Conseil décida, pour dernière ressource, que
chacun de ses membres laisserait une partie de son traitement pour subvenir au service du matériel. Les
appointemens d'instituteur, abandonnés à l'Ecole par Monge et par Berthollet, auraient été de quelque
secours. Mais un article de la Constitution, qui
inter-disait aux sénateurs toute autre fonction publique,
ne permettait pas qu'il leur fût alloué un second traitement. Il vint un autre secours du même genre.
Fourcroy, nommé Conseiller
d'Etat,
imita le géné-reux exemple donné par ses deux illustres confrères.Il continua de remplir les fonctions
d'instituteur;
et le traitement qui lui était dû à ce titre fut appliqué, sur sa demande, aux frais des manipulations chi-miques. Plusieurs élèves firent aussi le sacrifice de leur solde en faveur de leurs camarades nécessiteux.
On adopta, pour cette espèce de recette et de dé-pense, un mode de comptabilité digne d'être cité.
Les noms des bienfaiteurs et des donataires restaient inconnus; la recette était indiquée, chaque mois,
en somme; ensuite la répartition entre tel ou te}
nombre d'élèves, désignés seulement par les deux premières lettres de leurs noms, et les quittances
étaient déchirées aussitôt après la vérification.