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L’objectif global de cette étude est de contribuer à mieux valoriser les espèces ligneuses fourragères dans les terres de parcours communautaires de la zone d’étude.

I-3- OBJECTIFSS PECIFIQUES Il s’agit spécifiquement de :

Recenser auprès des populations en particulier les éleveurs et pasteurs toutes les ligneuses utilisées pour nourrir le bétail ;

S’informer auprès des populations les critères d’identification et de sélection des ligneux fourragers ;

Identifier les espèces ligneuses fourragères menacées et /ou en voie de disparition et le potentiel de leur dégât sur le sol et la nature ;

Recenser toutes les espèces médicinales utilisées pour nourrir le bétail auprès des éleveurs et pasteurs.

I-4- HYPOTHESE DE LA RECHERCHE Les hypothèses associées à la recherche sont :

Les éleveurs, pasteurs et agro-éleveurs nourrissent leurs animaux à base des espèces ligneuses ;

Ils disposent de connaissance en matière d’identification et de sélection des ligneux fourragers ;

Les espèces ligneuses fourragères les plus appétées sont menacées ou en voie de disparition ;

Les éleveurs et pasteurs ou agro-éleveurs nourrissent leur bétail avec des ligneuses médicinales.

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II- MILIEU D’ETUDE

2-1- MILIEU PHYSIQUE

2-1-1- SITUATION GEOGRAPHIQUE

La commune de Ouèssè est l’une des six communes du département des collines. Elle s’étend entre l’Okpara à l’Est et l’Ouémé à l’Ouest sur une superficie d’environ 3200 km², soit 2,56% de la superficie nationale.

Elle est limitée au Nord par la commune de Ouèssè, au Sud par la commune de Savè et de Glazoué, à l’Ouest par celle de Bantè et de Bassila et à l’Est par la République fédérale du Nigéria.

S’agissant de la commune de Savè, elle est située dans la partie centrale du Bénin précisément dans le département des collines entre les parallèles 7°42’ et 8°45’ de latitude Nord. Elle s’étend sur 228 km² et est limitée au Nord par la commune de Ouèssè, au Sud par celle de Kétou dans le département du Plateau, à l’Ouest par les communes de Glazoué et de Dassa-Zoumè, à l’Est par les Etats d’Oyo, de Kwara et d’Ogoun de la république fédérale du Nigéria. La ville de Savè, chef-lieu de la commune est située à environ 255 km de Cotonou. Il est traversé par la RNIE2 et la RNIE5 (Savè -Oké-Owo).

Figure 1: Situation des communes enquêtées

Communes enquêtées

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2-1-2 Sol

La commune de Ouèssè se dresse sur une région assez homogène couvrant une pénéplaine modelée sur le matériel précambrien dominé surtout à l’Est par des collines granitiques d’environ 300 m d’altitude. Elle a donc un relief peu accidenté et libère essentiellement des sols ferrugineux tropicaux sur socle cristallin et des sols colluviaux. On note par ailleurs l’existence de bas-fonds aux sols hydromorphes propices à la riziculture et au maraîchage.

Savè est une ville créée sur un plateau cristallin. Le socle de territoire de cette commune est recouvert par des formations sablo-argileuses d’épaisseur variable reconnues par leur perméabilité et leur carence en azote et potasse. Dans les dépressions, on relève des sols argileux meubles et appauvris.

2-1-3. Climat et hydrographie

Classée dans la 5ème zone agro-écologique du Bénin et se situant dans la zone tropicale humide, la commune de Ouèssè jouit d’un climat tropical intermédiaire entre le climat guinéen et le climat soudanien.

La pluviosité annuelle varie entre 1100 mm et 1200 mm. Surnommée

« pays des sept rivières » pour ses sept (07) principaux cours d’eau (Ouémé, Okpara, Gbèffa, Kilibo, Liga, Nonomi et Toumi) qui traversent son territoire et la structurent, cette commune est largement arrosée par ces 292 km de cours d’eau. Toutes ces rivières de sources diverses, se jettent dans le fleuve Ouémé.

Aussi, de type soudano-guinéen, le climat de la commune de Savè est caractérisé par une moyenne thermique élevée, une amplitude thermique faible, une insolation élevée et deux saisons pluvieuses.

Le réseau hydrologique, long de 147 km est constitué par de nombreuses rivières qui collectent les eaux vers le fleuve Ouémé et son

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principal affluent, l’Okpara. On relève aussi de nombreux ruisseaux et marigots.

2-1-4 Végétation

La végétation de la zone d’étude est composée de mosaïques de forêts claires éventuellement d’ilôts de forêts denses ou denses semi-décidues, parsemée de savanes arborées et arbustives et traversée par des galeries forestières.

2-2 - MILIEU HUMAIN

2-2-1- Groupes socio- culturels

Les principaux habitants de la commune de Ouessè sont les Shabè (plus concentrés à l’Est) venus de Ilé-Ifè au Nigéria et les Mahis (plus présents à l’Ouest) venus de Savalou et du Plateau d’Agonli. Ces deux grands ensembles socio- culturels qui cohabitent sur l’espace communal sont en permanente rivalité en ce qui concerne les questions de leadership et de propriété de la terre. A ces deux groupes socio- culturels, s’ajoutent d’autres groupes minoritaires issus d‘un mouvement migratoire très récent à savoir : Adja, Fon, Otamari, Yom, Lokpa d’une part venus s’installer à la quête des terres fertiles et d’autre part les éleveurs peuhls sédentaires et nomades appelés communément « Boussou » originaires du Nord-Bénin, du Niger et du Nigéria .

Dans la commune de Savè également, plusieurs groupes socio- culturels ou ethniques y cohabitent dont les Shabè en majorité et les autres repartis minoritairement.

2-2-2- Activités économiques 2-2-2-1- Agriculture

La commune de Ouèssè bénéficie de véritables atouts pour son agriculture. En effet, elle dispose de 150.000 ha de terres cultivables

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(CeCPA Ouessè). Elle est une commune d’accueil des migrants agricoles.

C’est un potentiel marché de vivriers si l’on se réfère aux mouvements des migrants agricoles commerçants et de nombreux véhicules poids lourds qui chargent des produits agricoles en direction des grands marchés nationaux et internationaux.

Quant à la commune de Savè, l’agriculture occupe 80% de la population (CeCPA Savè). Les principales cultures sont les céréales, les tubercules et les légumineuses. La commune connait une agriculture extensive, itinérante sur brûlis. Elle obéit au rythme des saisons avec par moment une agriculture de transit pratiquée dans les zones humides (bassin des cours d’eau et bas-fonds). Les problèmes que connait l’agriculture dans la commune sont liés à l’appauvrissement des sols et la non maitrise de l’eau. Aussi faut-il ajouter à cela, le manque de financements adaptés pour appuyer les initiatives.

2-2-2-2- Elevage

Dans la commune de Ouèssè et de Savè, le cheptel communal est composé de bovins, ovins, caprins, porcins, volailles … Ces communes, abritent chacune un marché important de bétail qui doit être aménagé. Le problème principal qui hypothèque le développement du secteur est la forte prévalence des épizooties surtout sur les espèces à croissances rapides.

L’inexistence des couloirs de passages et de zones délimitées de pâturage occasionne de fréquents conflits ouverts entre agriculteurs et éleveurs. Les autres difficultés des secteurs sont entre autres l’accès difficiles aux soins vétérinaires, l’insuffisance de point d’eau et de pâturage pour le bétail, l’insuffisance d’encadrement technique pour les éleveurs, véritables cause de l’émondage des arbres fourragés tels que Khaya senegalensis, Afzelia africana et Pterocarpus erinaceus.

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2-2-2-3 La pêche

La pêche est une activité très peu développée dans la commune de Ouèssè. Elle n’est menée par les autochtones que pour des besoins alimentaires.

Aujourd’hui, la pêche en tant qu’activité économique est pratiquée par les Haoussa venus de Malanville et du Niger. Ces produits de pêche ne couvrent pas les besoins de la population de la commune ; ce qui amène à une grande dépendance des produits halieutiques congelés venus de l’extérieur. La pêche qui est pratiquée dans la commune de Savè est de nature continentale. Elle est pratiquée principalement sur les fleuves Okpara et Ouémé et dans le barrage de la SUCOBE. L’activité et la santé des consommateurs sont menacées par l’utilisation des pesticides et engins prohibés. Les problèmes majeurs qui minent le secteur sont l’accès difficile à l’équipement moderne et la non maîtrise des techniques modernes de pêche.

III- METHODOLOGIE DE RECHERHCE 3-1- Matériel

Le matériel utilisé pour la réalisation de cette enquête est constitué de :

Une fiche d’enquête Un guide d’entretien

3-2 - Méthodologie

Les travaux de recherche entrant dans le cadre de la réalisation de cette étude ont été effectués à travers diverses investigations afin de mieux cerner le sujet et d’atteindre les objectifs fixés. Pour cela, nous avons effectué :

La collecte des données sur le terrain.

Recherche documentaire

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3-2-1- collecte des donnés

3-2-1-1- Enquête ethnobotanique La population de la zone d’étude est constituée de :

Eleveurs sédentaires et transhumants qui nourrissent leurs animaux avec des espèces ligneuses ;

Agro-éleveurs qui nourrissent leurs animaux avec des essences ligneuses.

3-2-1-2- La recherche documentaire

Elle marque le point de départ de notre étude. Cette étape a permis de faire la collecte et la lecture des livres, documents et rapports relatifs aux ligneux fourragers des terres de parcours communautaires de la zone de transition du Bénin et plus particulièrement des communes de Savè et de Ouèssè. Pour ce faire, les centres de documentation à savoir BIDOC de la FSA, bibliothèque de l’EPAC, bibliothèque de la DGFRN et du Ministère de l’Environnement. Des recherches ont été également effectuées sur internet.

3-2-2 Critère de choix des villages prospectés Les villages parcourus ont été choisis sur la base de la forte proportion des communautés rurales (peulhs), de la forte pression agricole et des zones d’accueil des transhumants. Ces zones ont été ciblées après une pré-enquête menée auprès des différents acteurs de l’élevage à savoir : les services techniques de l’élevage notamment celui de Ouèssè, les chefferies traditionnelles et les RCPA. L’investigation a consisté en une interview réalisée à l’aide d’un guide d’entretien. Ainsi, dans les communes de Savè et de Ouèssè, les localités suivantes ont été respectivement parcourues :

Commune de Savè : Kaboua, Savè-centre, Alafia.

Commune de Ouèssè : Toui, Kèmon, Kokoro.

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3-2-3- Procédure d’enquête

Nos recherches ont été faites sur un échantillon de 70 individus constitués d’éleveurs et d’agro-éleveurs peuhls. Ensuite, pour réaliser l’inventaire des ressources ligneuses fourragères, le dispositif d’échantillonnage raisonné a pris en compte les critères que sont : l’accès au campement, la disponibilité de l’éleveur ou de l’agro-éleveur, la connaissance des ligneuses fourragères et la possession de troupeaux.

Au cours de cette enquête, des discussions libres sont réalisées grâce à un questionnaire structuré. Chaque interview a été précédée d’une visite de présentation afin de demander à l’enquêté sa coopération et de l’emmener à comprendre ce pourquoi on s’est rapproché de lui. Pour faciliter la communication lors des interviews, nous avons eu besoin d’un guide-interprète pour la traduction des langues locales (peulhs, mahi). Les espèces ligneuses citées par les enquêtés ont été récoltées juste après les interviews afin d’éviter une confusion entre différentes espèces en raison de la diversité de leurs noms vernaculaires.

3-3- Donnés floristiques

3-3-1- Récolte des échantillons

Les échantillons végétaux ont été soit collectés directement en milieu naturel (champs, jachère, formations naturelles), soit apportés par les enquêtes ou le guide-interprète qui a une connaissance parfaite des plantes.

Les donnés utiles enregistrées sur les échantillons lors de la récolte sont : les noms vernaculaires, la date, le lieu de la récolte et l’habitat.

3-3-2- identification des espèces végétales

L’identification des noms scientifiques de toutes les espèces ligneuses fourragères recensées auprès des enquêtés en langues locales a été faite soit :

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Sur le terrain à l’aide de nos connaissances en systématique,

A l’aide des documents tels que : la Flore du Bénin et les arbres et arbustes du sahel.

3-3-3- Traitement des données

Les données enregistrées sur le terrain à l’aide des fiches d’enquête ont été encodées dans une base de données.

3-3-4 Description des groupements végétaux 3-3-4-1- Types biologiques

Les types biologiques utilisés sont ceux définis par Raunkiaer (1934) et adaptés aux régions tropicales :

Les Mégaphanérophytes (MPH) : arbres de plus de 30 m de haut, Les mésophanérophytes (mPH) : arbres de 8 à 30 m de haut, Les Microphanérophytes (mph) : Sous arbustes de 2 à 8 m de haut, Les Nanophanérophytes (nph) : sous arbustes de 0,4 à 2 m de haut, Les lianes phanérophytes (ph) : pour les lianes ;

Les chaméphytes (ch) : plantes dont les bourgeons de reprise sont situés au niveau du sol :

Les Hémicryptophytes (H) : plantes se desséchant complètement pendant la mauvaise saison et dont les bourgeons persistants sont situés au niveau du sol ;

Les Géophytes (G) : plantes possédant un appareil caulinaire caduque et dont les bourgeons persistants sont situés en dessous du niveau du sol ;

Les Thérophytes (Th) : plantes à cycle court, annuelles, qui passent la mauvaise saison sous forme de graine.

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3-3-4-2- Types phytogéographiques Il s’agit de ceux définis par White (1983) :

Espèces à large distribution Cos = Espèces cosmopolites Pan = Espèces pantropicales Pal = Espèces paléo-tropicales

PRA = Espèces plurirégionales africaines AA = Espèces afro-américaines

AM = Espèces afro- malgaches

Espèces à distribution continentale AT = Espèces afro –tropicales

SZ = Espèces soudano- zambéziennes SG = Espèces soudano- guinéennes

Espèces de l’élément-base S = Espèces soudaniennes.

3-3-5- Détermination des principaux ligneux fourragers Ils ont été déterminés par la méthode de Tramil IV qui stipule que lorsqu’une espèce est citée avec une fréquence égale ou supérieure à 20%

de l’ensemble de l’échantillon enquêté, elle peut être considérée comme significative.

3-3-6 Critères d’identification et de sélection des ligneux fourragers

Ces critères ont été déterminés grâce à la méthode d’enquête par questionnaire structuré, servant à évaluer les connaissances traditionnelles des éleveurs sur les espèces fourragères. La plupart des personnes interrogées nous ont apporté des informations dans leurs dialectes, sur les critères leur permettant de reconnaître qu’une espèce est fourragère et de donner une place de choix à une espèce.

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3 3-7 Identifications de ligneuses fourragères menacées Hormis l’exploitation pastorale des peuplements ligneux, cet objectif a été atteint grâce aux informations apportées sur les diverses utilisations faites de ces ligneux par la population locale.

IV- RESULTATS

4-1 Répartition des enquêtés selon l’âge

L’âge des enquêtés varie de 15 à 90 ans. La tranche d’âge la plus représentée est comprise entre 45- 60 ans (figure2).

Figure2 : Répartition des enquêtés par classe d’âge

La plupart des enquêtés sont des agro-éleveurs peulhs qui représentent 70% de la population enquêtée.

4- 2 Espèces ligneuses fourragères

Les enquêtes conduites dans les deux communes ont permis de recenser 27 espèces ligneuses fourragères. Ainsi, dans la commune de Ouèssè, 15 espèces ont été citées mais dix (10) retrouvées, contre 22 dans celles de Savè et 15 identifiées. Cependant, 15 espèces réparties en 8

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familles avec une prédominance respective des Césalpiniacées et Euphorbiacées(fig3).Ces espèces sont connues et font l’objet d’exploitation pastorale.

Figure 3 : Richesse des principales familles des ligneux fourragers 4- 3 Principaux ligneux fourragers utilisés dans les collines Le tableau 1 présente la fréquence des principales espèces utilisées pour nourrir les animaux dans la commune de Ouèssè et de Savè.

De l’analyse de ce tableau, il ressort que les trois (03) premières espèces à savoir Khaya senegalensis, Afzelia africana et Pterocarpus erinaceus sont les plus exploitées. Cette exploitation des ligneux fourragers commence par Khaya senegalensis, dont les feuilles sont disponibles en début de saison sèche. Il est émondé jusqu’à l’apparition des feuilles chez Afzelia africana. Cette apparition marque la fin de l’exploitation de Khaya senegalensis au profit de Afzelia africana. Enfin, on note une exploitation non négligeable de Pterocarpus erinaceus.

UAC /EPAC/CAP Gestion de l’Environnement BIAOU S. Wahab 15 4-3-1 Ordre de préférence des espèces :

L’analyse de la figure 4 montre que l’ordre de préférence retrouvé dans les collines est Afzelia africana, Khaya senegalensis et Pterocarpus erinaceus

Figure 4 : Ordre de préférence des espèces

4-3-2 - Organe prélevé et mode de prélèvement 4-3-2-1- Organes prélevés

Le tableau2 suivant présente les espèces ligneuses fourragères et les organes utilisés. On déduit de l’analyse de ce tableau qu’à l’exception de Piliostigma thomningii et Dicrhostachys cinerea dont les fruits sont appetés ; les feuilles constituent essentiellement l’aliment des animaux.

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Tableau2 : Plantes forestières et alimentation animale.

Noms scientifiques Noms

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4-3-2- Mode de prélèvement

Lorsque le fourrage herbacé fait défaut, le berger peulh monte sur les arbres fourragers pour alimenter son bétail. Cette première étape dans le travail de production fourragère, peut s’avérer délicate étant donné que ce sont les grands pieds de l’espèce Khaya Senegalensis, pterocarpus erinaceus et Afzelia africana qui sont visés. Comme procédure de prélèvement : le berger utilise une machette ; cet outil qu’il porte d’ailleurs toujours sur lui permet de tailler les rameaux feuillés dont les feuilles une fois tombées au sol, seront consommées par les animaux.

Photo1: Récolte du fourrage par émondage et élagage sur Afzelia africana.

Pseudocedrela kotschyi Pterocarpus erinaceus Spondias mombin Terminalia glaucescens Vitellaria paradoxa Vitex doniana

Emigberi Ori odan Ouchi - Emè Iyéyé

+ +

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+ Tableau 2 : suite et fin

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4-4 Critère d’identification et de sélection des fourrages L’observation des ligneux appétés par le bétail lors des pâturages constituent selon 70% des enquêtés le principal critère d’identification.

Les principaux critères de sélection pour une bonne espèce fourragère sont par ordre d’importance :

Appétibilité 62%

Production laitière 23%

Gain moyen quotidien 13%

Préférence des animaux 2,5%

Les éleveurs exploitent les espèces ligneuses fourragères à des fins multiples : fourrage, bois d’énergie, bois d’œuvre, produits médicinaux, ombrage pour le berger et son troupeau.

Photo 2 : Ecorçage sévère de khaya senegalensis.

4-5 Espèces menacées d’extinction

La figure5 suivant présente les espèces menacées d’extinction de la zone d’étude.

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Figure 5 : Taux d’exploitation des ligneux fourragers dans la colline Les résultats présentés à la figure ci-dessus indiquent que les espèces sujettes à de fortes menaces dans les deux communes sont : Afzelia africana (37%) et khaya senegalensis (56,5%).

4-6 Facteurs de viabilité des ligneux fourragers.

La figure ci-dessous présente les facteurs menaçant la viabilité des ligneux fourragers.

L’analyse de cette figure montre que la coupe du bois (76,7%) et le défrichement des terres pour l’agriculture (16,5%) sont les facteurs qui menacent la viabilité des ligneux fourragers dans la commune de savè et de Ouèssè.

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Figure 6 : Degré d’exploitation des ligneux fourragers V- DISCUSSIONS

5- 1- Espèces ligneuses fourragères utilisées dans la zone d’étude

Parmi 27 espèces ligneuses fourragères inventoriées en région soudano-guinéenne dans les communes de Ouèssè et Savè, quinze (15) font aujourd’hui l’objet d’exploitation pastorale et trois (03) présentent un intérêt fourrager. Cet effectif (27) se situe dans le même ordre de grandeur que celui observé par (Onana 1995) qui trouve une soixantaine d’espèces ligneuses dans les Savanes du Nord – Cameroun.

En revanche la diversité obtenue en région soudano-guinéenne au Bénin est en dessous de celle obtenue par (le Houérou et Corra 1980) qui notent l’existence de plus de 80 espèces ligneuses fourragères en Ethiopie.

Selon (Dembele et al., 1998), 33 principales espèces fourragères ont été citées sur l’ensemble des 3 sous-systèmes d’utilisation des terres du plateau central au Burkina-Faso.

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Les 3 principales espèces fourragères de la zone d’étude à savoir Afzelia africana, Khaya senegalensis et Pterocarpus erinaceus occupent respectivement les positions 6,19 et 24 dans le plateau central au Burkina-Faso.

5- 1- 1- Ordre de préférence des espèces.

L’importance des ligneux fourragers et le rôle qu’ils jouent en particulier pendant la saison sèche en Afrique au Sud du Sahara ont été

L’importance des ligneux fourragers et le rôle qu’ils jouent en particulier pendant la saison sèche en Afrique au Sud du Sahara ont été

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