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Les protéines de la matrice nucléaire et en particulier la NMP-22 possède un rôle important dans la réplication et la transcription de l’ADN en ARN [143]

. L’accumulation anormale des chromatides durant la mitose (cas des TVs) entraine une concentration de la matrice nucléaire 10 à 25 fois plus élevée que celle d’un urothélium normal [144]

.

La valeur seuil qui permettrait de définir un résultat normal ou pathologique n’est pas encore établie, Stampfer a proposé la valeur seuil de 6,4U/ml après interprétation de la courbe ROC dans son étude [145].

La sensibilité de NMP-22 (Matritech, Inverness Medical Innovations, North America) dépend du volume tumoral, du stade et du grade, allant de 24,4% pour

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de haut grade et de 52% pour les tumeurs pTa à 90% pour les tumeurs > pT1 [146,

147,148]

. Elle reste cependant meilleure que celle de la cytologie urinaire pour la détection des tumeurs de vessie.

La spécificité de la NMP-22, comme la plupart des autres marqueurs, reste en revanche inférieure à celle de la cytologie urinaire, 25% de faux positifs (Cystites, lithiases vésicales, carcinome rénal à cellules claires) [147, 148,142].

Le NMP-22 semble donc plus adapté au suivi des patients chez qui un cancer de vessie a déjà été diagnostiqué et traité. Les études uni et multi-variées ont montré que le NMP-22 était un facteur indépendant de récidive et de progression des tumeurs pTa et pT1, ceci est très bien élucidé par l’étude de

Shariat, publiée en Mai 2005 avec une série regroupant 2542 patients sur 10

centres. Il a construit des nomogrammes incluant la NMP-22 comme facteur pronostique de récidive ou de progression des tumeurs superficielles [149].

Ce test est maintenant commercialisé au Maroc à partir de Mai 2009.

Accu-Dx (

fibrin-fibrinogen degradation product

):

La production d’un facteur de l’angiogénèse connu sous le nom de « Facteur de Croissance de l’Endothélium Vasculaire » par les tumeurs de vessie,

augmente la perméabilité de la paroi des micro-vaisseaux tumoraux, ce qui entraine une fuite de protéines plasmatiques et sanguines comme le plasminogène, le fibrinogène et des facteurs de coagulation dans l’espace extracellulaire. La conversion du fibrinogène en fibrine entraine des résidus de lysine qui se lient au plasminogène, ce dernier est converti en plasmine qui permet la dégradation de la fibrine et du fibrinogène en produits de dégradation du fibrinogène (FDP). Le FDP passe dans la circulation et l’urine des patients présentant une tumeur de vessie [150].

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L’Accu-Dx est un test qui permet grâce à un anticorps monoclonal, de détecter qualitativement le FDP urinaire [151,152]. Les études utilisant l’Accu-Dx ont retrouvé une sensibilité de 68% et une spécificité de 86,2% [153].

ImmunoCyt™ et uCyt+™:

Les tests ImmunoCyt™ et uCyt+™ (Diagnocure Inc., Quebec City, Quebec,

Canada) utilisent une technique d’immunocytofluorescence reposant sur la

combinaison de 2 anticorps (M344 et LDQ10) marqués à la fluorescéine et d’un anticorps (19A211) marqué au Texas red reconnaissant des antigènes préférentiellement exprimés par les cellules tumorales vésicales (Muc 1 et 6, ACE) [154, 155,156].

Les études multicentriques récentes ont montré une sensibilité de 86% et une spécificité de 79,4%, l’utilisation du test uCyt+ couplé à la cytologie urinaire permettrait de pouvoir sélectionner des patients présentant un risque accru de récidive et donc de permettre d’espacer les cystoscopies en cas de test uCyt+ négatif [154,156].

Le test ImmunoCyt™ nécessite des techniciens expérimentés et un Laboratoire performant. Le Food and Drug Administration (FDA) l’a approuvé

comme un test complémentaire pour la détection des tumeurs de vessie.

UroVysion:

Les études cytogénétiques sur les tumeurs de vessie ont permis d’identifier des anomalies génétiques les plus fréquemment observées, telles que [157, 158, 121,159] :

La perte du locus 9p21 du Chromosome 9 (locus codant pour un anti-oncogène : p14, p16 régulateurs du cycle cellulaire)

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Des anomalies en nombre des chromosomes 3, 7 et 17, avec perte de la diploïdie chromosomique normale (2 copies de chaque chromosome soit 46 Chr. /cellule).

Le test Vysis UroVysion (Abbott Laboratories, Abbott Park, IL) utilise les

techniques de FISH par hybridation de 2 brins d’ADN complémentaires avec des sondes spécifiques d’oligonucléotides marqués à la fluorescéine, permettant d’identifier ces anomalies chromosomiques.

A l’utilisation de ce test, Halling et al. [160]

réalise une bonne sensibilité (81%) et spécificité (96%) dans le diagnostic des tumeurs de vessie, mais la sensibilité des tumeurs de bas grade était similaire à la cytologie.

Les patients avec un test UroVysion positif après une thérapie intravésicale, présentaient un grand risque (4 fois) de développer une tumeur récidivante [161].

Une surveillance des tumeurs vésicales par la technique de FISH pourraient améliorer la précocité du diagnostic des récidives. Des résultats négatifs persistants devraient permettre d’espacer les cystoscopies et d’en réduire donc le nombre. Actuellement, ce test est approuvé par le FDA comme une technique complémentaire aux méthodes existantes, aussi bien pour le diagnostic de l’hématurie que pour la surveillance des patients avec une tumeur de vessie.

 Télomérase:

La télomérase est constituée de 2 sous-unités : hTR (composante ARN servant de matrice à l’élongation des télomères) et d’une sous-unité catalytique protéique hTERT. La présence d’une activité télomérasique par la mise en

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évidence de hTR ou de hTERT peut alors être identifiée dans le tissu tumoral vésical et dans les urines, par une technique colorimétrique non-radioactive développée par Kim en 1994 [160]: méthode TRAP (telomeric repeat amplification protocol) [162]

.

Pour le diagnostic des tumeurs de vessie, la méthode TRAP a une sensibilité de 70-86% et une spécificité de 60-90% [126,163-166].

La limite de ce test serait la présence non négligeable de faux négatifs, par la contamination des échantillons par des inhibiteurs de PCR et notamment la « Taq polymérase » [167], et/ou par la présence de faux positifs en cas de maladies inflammatoires chroniques ou sévères. Ceux-ci peuvent être dus à une augmentation de l’activité télomérasique dans les cellules prolifératives, telle qu’une activation des lymphocytes [168,169]

.

Pour améliorer les performances diagnostiques de la télomérase, plusieurs auteurs (Kavaler et. al) ont proposé le dosage quantitatif de l’ARNm de la

sous-unité protéique (hTERT) par RT-PCR. La Sensibilité est améliorée (81% vs 73%

pour la méthode TRAP), de même que la Spécificité (96% vs 90%). La

limitation de ce test en est la technique qui est lourde et difficile à mettre en routine et coûteuse pour l’appliquer dans un cadre clinique [164, 170, 171,172].

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