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du nucléaire dans les différentes régions du monde

Dans le document Areva, reference document 2006 (Page 59-62)

La reconnaissance des avantages du nucléaire en matière de coût, de sécurité d’approvisionnement, et d’émissions de gaz à effet de serre devrait d’abord se traduire par la modernisation, l’allongement de la durée de vie des réacteurs existants et leur optimisation pour en accroître la puissance disponible. Elle devrait également conduire à soutenir l’activité de construction de nouveaux réacteurs pour le renouvellement et l’extension de la base installée dans le monde, et constituer ainsi une source de croissance potentielle à long terme pour l’ensemble des activités du cycle nucléaire.

Le schéma ci-dessous illustre l’importance des trois zones Europe, Amériques et Asie dans la répartition de la production d’énergie nucléaire en 2006 :

Répartition de la production 2006 d’énergie nucléaire par zone géographique

20,3 % - Asie 45,1 % - Europe et CEI

34,2 % - Amériques 0,4 %- Afrique du Sud

Source : Nucleonics Week février 2007, retraitée par AREVA

Dans la perspective du développement du recours à l’énergie nucléaire dans les prochaines années, notamment par des pays émergents, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) cherche à favoriser la mise en place d’un nouveau cadre permettant de répondre au mieux aux besoins des différents pays tout en renforçant le régime de non-prolifération. Ainsi, l’AIEA mène le programme INPRO, destiné à soutenir le développement de systèmes innovants de production d’énergie nucléaire, et à mieux appréhender les besoins spécifiques des pays en développement, et poursuit la réflexion sur des initiatives d’assurances multinationales de fourniture de combustibles ou de services associés, afin de minimiser le nombre d’installations et les risques de prolifération. Dans cet esprit, elle a organisé un événement spécial en marge de sa Conférence Générale de septembre 2006, pour susciter la participation du plus grand nombre de pays et recueillir les propositions et demandes des différentes parties prenantes.

Une véritable relance du nucléaire dans le monde sera tributaire des calendriers de prises de décisions politiques, variables selon les régions :

En Europe de l’Ouest, dans les pays où le parc nucléaire est plus récent, son renouvellement et son éventuelle extension ne sont envisageables qu’à partir de la prochaine décennie, sauf modification importante de la politique énergétique. En France, le remplacement du parc nucléaire s’amorce avec la décision prise par EDF de construire une tête de série EPR à Flamanville. Suez-Electrabel envisage aussi de construire un réacteur. En Finlande, les travaux de construction du premier EPR commandé fin 2003 se poursuivent, avec une mise en service prévue en 2010. À l’est du continent et au Royaume-Uni, certains projets pourraient se concrétiser rapidement.

En Amérique du Nord, les électriciens ont engagé depuis 2000 l’allongement de la durée de vie du parc nucléaire, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2015. Cette dynamique pourrait être relayée à partir de 2010 et sur la prochaine décennie par la relance d’un programme de construction de nouvelles centrales dans lequel le groupe entend avoir toute sa place en proposant son réacteur EPR. La loi sur l’énergie (“Energy Bill”) promulguée par le gouvernement en 2005 propose de nombreuses incitations aux électriciens qui construiront les premières centrales. Au Canada, mais aussi en Amérique latine, le regain d’intérêt est également manifeste.

En Asie, au-delà des programmes en Corée du Sud et au Japon, la construction de centrales neuves concernera prioritairement la Chine (programme 2005-2020) et l’Inde. À plus long terme, un certain nombre de pays ont manifesté leur intérêt tels que le Vietnam et l’Indonésie.

En Afrique du Sud, où les besoins sont importants, des annonces sont attendues dès 2007.

Europe

En Europe, ce marché représente à fin 2006 une capacité de production de 179 GWe avec 196 réacteurs nucléaires. Une quantité de 1261 TWh d’énergie nucléaire a été produite, soit un niveau équivalent à celui de 2005. Ces chiffres sont à comparer avec une production d’électricité totale en Europe, toutes sources confondues, estimée à 5 254 TWh, qui augmenterait ainsi de 3 % par rapport à 2005.

En 2006, l’énergie nucléaire représentait donc en moyenne 24 % de l’électricité produite en Europe, ce taux étant très variable suivant les pays. Ainsi, la France et la Belgique sont fortement consommateurs d’énergie nucléaire qui représente respectivement environ 78 % et 56 % de l’électricité produite, tandis que la proportion en Allemagne, Finlande ou Russie est beaucoup plus réduite, avec respectivement des taux d’environ 32 %, 28 % et 16 %.

4.2. Les marchés du Nucléaire et de la Transmission & Distribution

France* 65,9 65,9 449,5 450,6

Allemagne 21,4 21,4 167,4 162,1

Russie 23,2 23,2 154,5 146,8

Royaume-Uni** 11,9 12,8 71,9 82,0

Ukraine 13,8 13,8 90,2 88,8

Suède 9,2 9,2 67,7 70,5

Espagne 7,7 7,9 59,7 57,5

Belgique 6,1 6,1 46,6 47,6

Finlande 2,8 2,8 22,9 23,3

Autres 16,9 18,2 130,6 127,3

Total 178,9 181,3 1 261,0 1 256,5

* Hors Phénix, considéré comme réacteur de recherche.

** Production British Energy 2006 non disponible, estimée Source : Nucleonics Week février 2007, retraitée par AREVA.

Dans l’Union européenne, malgré le maintien des décisions politiques de sortie du nucléaire dans certains pays, les signes positifs se développent, car le nucléaire est de plus en plus considéré comme un outil essentiel pour la sécurité d’approvisionnement et la lutte contre le changement climatique.

La Commission européenne a publié un livre vert sur la sécurité d’approvisionnement énergétique, en 2006, préalable à une stratégie énergétique publiée début 2007, qui reconnaît le rôle du nucléaire dans le portefeuille énergétique de l’Union.

Par principaux pays, les grands enjeux actuels du marché du nucléaire sont décrits ci-après.

En France, deux lois importantes ont été votées en juin 2006 : –la loi sur la transparence et la sûreté nucléaire : elle crée une

haute autorité de la sûreté nucléaire (ASN), indépendante du gouvernement, chargée du contrôle de la sûreté et de la radioprotection.

–la loi sur la gestion des matières et déchets radioactifs, votée conformément à la loi de 1991 relative au stockage des déchets de haute activité et à vie longue, et à l’issue d’un débat public. Elle stipule notamment que le stockage géologique réversible est la “solution de référence” pour les déchets radioactifs de haute activité, appelle à une continuation de la recherche sur le partitionnement et la transmutation, ainsi que sur le stockage de sub-surface.

Le débat public préalable à la construction d’un EPR sur le site de Flamanville a eu lieu entre octobre 2005 et février 2006.

Après la publication du rapport de la Commission Nationale de Débat Public, le Conseil d’Administration d’EDF a décidé en mai 2006, de poursuivre le projet. Le 10 octobre 2006, la première pierre était posée.

En Belgique, le rapport préliminaire de la commission d’experts

“Énergie 30”, sur les besoins énergétiques du pays à l’horizon 2030 a été présenté au Premier Ministre en novembre : il conclut que “l’application de politiques post Kyoto plus rigoureuses en Belgique serait extrêmement coûteuse sans l’énergie nucléaire. Aussi la Belgique devrait garder l’option nucléaire ouverte et reconsidérer la fermeture des centrales”. Un débat parlementaire est prévu en 2007. Par ailleurs, compte tenu du moratoire gouvernemental sur la fabrication du MOX, la société Belgonucléaire a décidé de fermer son usine de fabrication de Dessel en juin.

En Allemagne, malgré une dépendance énergétique croissante, particulièrement au gaz russe, le gouvernement maintient la loi de sortie du nucléaire, car une révision de celle-ci soumettrait la coalition gouvernementale au risque de rupture.

Les demandes officielles de prolongation de la période d’exploitation des centrales de Biblis A (REP de 1 225 MW) et Neckarwestheim (REP de 840 MW) ont été déposées par RWE et EnBW et devront être traitées lors du prochain sommet de l’énergie en 2007, qui devrait aussi fixer les conditions-cadre du remplacement de 60 000 MW de capacités électrogènes d’ici 2022, soit la moitié du parc actuel.

En Finlande, les travaux de construction du réacteur EPR par le consortium AREVA-Siemens se poursuivent. Ils sont prévus pour durer cinq ans et demi et s’achever au tournant de l’année 2011.

Le Président de l’électricien TVO, Pertti SIMOLA, a réaffirmé le 19 décembre 2006 que “c’est le meilleur réacteur au monde qui est en construction à Olkiluoto”. Par ailleurs, les discussions sur la construction éventuelle d’une sixième centrale nucléaire dans le pays se poursuivent.

Au Royaume Uni, le gouvernement a publié la Revue Énergétique 2006, qui prône pour le nucléaire un rôle important dans le futur portefeuille énergétique du pays pour raison de sécurité d’approvisionnement et de changement climatique.

La NDA (Nuclear Decommissionning Authority) a publié sa stratégie, indiquant la voie pour l’avenir du site de Sellafield et le démantèlement de BNFL (marqué cette année par la vente de Westinghouse à Toshiba). C’est aussi la NDA qui mettra en œuvre la stratégie du pays en matière de stockage géologique des déchets. Enfin, sur décision commune de MM. Blair et Chirac, un forum franco-britannique a été créé, qui permettra d’accélérer la coopération nucléaire civile entre les deux pays.

En Suède, le nouveau Premier Ministre a annoncé que la Suède pourrait envisager de construire de nouvelles centrales après 2010, et le financement public de la recherche nucléaire est désormais légal. Un incident classé niveau 2 à Forsmark en juillet n’a pas affecté substantiellement l’opinion publique, qui reste majoritairement favorable au nucléaire.

En Espagne, où le nucléaire représente 20 % de la production d’électricité, l’État a renoncé à son développement depuis 1997, tout en laissant l’option ouverte.

Des pays traditionnellement éloignés du nucléaire comme l’Italie et le Portugal s’y intéressent à nouveau.

4.2. Les marchés du Nucléaire et de la Transmission & Distribution

L’Union européenne a complété son élargissement avec l’arrivée de deux pays nucléaires, la Bulgarie et la Roumanie. La Slovaquie et la Bulgarie ont arrêté trois tranches nucléaires, mouvement qui doit se poursuivre en Slovaquie et en Lituanie. La plupart des pays nucléaires en Europe centrale poursuivent ou annoncent des constructions de nouveaux réacteurs à l’image de la Bulgarie, qui a attribué deux tranches au Russe AtomStroïExport, de la Roumanie, et de la Lituanie qui s’est associée à ses voisins baltes. On assiste à l’émergence de nouveaux acteurs tel le Tchèque CEZ et à des prises de participation comme celle de l’Italien ENEL en Slovaquie.

En Russie, le président Poutine a lancé une initiative sur fond de lutte anti-terrorisme et de non-prolifération. Celle-ci conduit la Russie et les États-Unis à discuter en bilatéral de questions très structurantes sur l’avenir de l’énergie nucléaire, tels les centres internationaux du cycle et l’ouverture du marché US aux importations russes, même si des frictions persistent sur le dossier iranien. La Russie poursuit à marche forcée la restructuration de son secteur nucléaire civil pour en faire un des grands acteurs au niveau mondial. Avec la mise en place d’une nouvelle législation et des prises de participation, l’État reprend progressivement le contrôle du secteur tout en dotant les entreprises concernées de statuts de droit privé sur le modèle AREVA. En parallèle la Russie a annoncé un ambitieux programme électronucléaire domestique avec la mise en chantier de 20 tranches pour un total de 43 milliards d’euros d’ici 2015. Plus au sud, la Turquie et l’Arménie ont des projets de centrales nucléaires.

Amériques

Le marché du nucléaire en Amérique du Nord et en Amérique du Sud représente une capacité de production de 125 GWe avec 130 réacteurs nucléaires. En 2006, 953 TWh d’énergie nucléaire ont été produits, en hausse de 1,7 % par rapport à 2005. En comparaison, la production d’électricité totale est estimée à environ 6 129 TWh, en augmentation de 1,9 % par rapport à 2005.

Capacités

Canada 15,0 15,0 98,4 92,5

États-Unis 105,7 105,7 822,5 817,9

Mexique 1,4 1,4 10,9 10,8

Brésil 2,0 2,0 13,8 9,8

Argentine 1,0 1,0 7,7 6,9

Total 125,1 125,1 953,3 937,8

Source : Nucleonics Week février 2007, retraitée par AREVA.

En 2006, sur la zone Amériques, l’énergie nucléaire a donc représenté en moyenne environ 16 % de l’électricité produite, ce taux étant assez variable suivant les pays. Ainsi pour les États-Unis et le Canada, l’énergie nucléaire représente respectivement environ 19 % et 16 % de l’électricité produite, tandis que cette proportion n’est que d’environ 3 % au Brésil. Par principaux pays, les grands enjeux actuels du marché du nucléaire sont les suivants :

Aux États-Unis, la question de l’énergie a pris de l’ampleur tout au long de l’année 2006 et l’administration Bush, de même que le congrès, tous partis confondus, ont exprimé leur préoccupation concernant l’indépendance énergétique et le réchauffement climatique. En conséquence, les combustibles et les technologies alternatives, y compris les énergies renouvelables et le nucléaire ont fait l’objet d’un regain d’intérêt. Les réserves ont continué à décroître et l’inquiétude augmente au sujet du réseau de transmission et de distribution qui se révèle insuffisant et vieillissant dans tout le pays. Les augmentations de capacité de production planifiées consistent encore majoritairement en centrales au charbon et au gaz, mais le support à l’énergie nucléaire en tant qu’énergie de base propre et économique continue à progresser.

En août, Unistar a annoncé un accord entre AREVA et BWXT pour la fabrication de composants pour l’US EPR, et les électriciens Ameren ainsi que le groupe californien Fresno ont exprimé leur intérêt pour la construction d’EPR. Grâce à l’adoption du

“Energy Policy Act” de 2005, qui fournit des incitants financiers significatifs à l’industrie pour la construction de nouvelles centrales nucléaires, on prévoit que environ 15 demandes de licence combinée de construction et exploitation (COL) seront déposées d’ici 2008. En décembre, le permis anticipé d’utilisation de site (Early Site Permit – ESP) d’Exelon pour la centrale de Clinton était le premier à être approuvé par la Nuclear Regulatory Commission des États-Unis, et quatre autres permis ESP sont en cours d’instruction. Entretemps, la course à l’extension de licence de réacteurs en exploitation se poursuit avec 45 des 103 réacteurs américains qui en ont reçu une. Enfin, la consolidation des électriciens et des fournisseurs s’est poursuivie.

Toshiba a achevé l’acquisition de Westinghouse et GE et Hitachi ont annoncé la formation d’une alliance globale de leurs activités nucléaires par le biais de participations croisées.

Des progrès concernant les accords bilatéraux de coopération nucléaire ont été enregistrés avec des mesures préliminaires concrètes prises par les États-Unis vis-à-vis de l’Inde, la Russie et la Chine. Le Département de l’Énergie (DOE) a commencé à mettre en place des incitations à l’investissement dans les technologies d’énergie propre et des combustibles avancés, et a pris contact avec l’industrie pour étudier la femeture du cycle du combustible dans le cadre du programme GNEP (Partenariat Global pour l’Énergie Nucléaire). En novembre, le DOE a sélectionné 11 consortiums industriels, y compris AREVA, pour des études de caractérisation de site en vue de la construction d’une installation intégrée de traitement du combustible usé, ainsi que d’un réacteur incinérateur avancé. AREVA est également une des trois sociétés retenues pour faire les études de conception et d’ingénierie relatives à la Centrale Nucléaire de la Prochaine Génération (NGNP), un projet de réacteur à haute température qui produit à la fois de l’hydrogène et de l’énergie. L’estimation la plus récente du DOE relative à la date de demande de licence du centre de stockage pour combustible nucléaire de Yucca Mountain est juin 2008, et un projet de loi a été adopté pour la construction d’installations d’entreposage du combustible usé. AREVA a adapté une partie de son organisation en créant une équipe dédiée au service des marchés fédéraux : AREVA Federal Services.

4.2. Les marchés du Nucléaire et de la Transmission & Distribution

Au Canada, l’année a été marquée par l’annonce en juin 2006 du principe de la construction de nouvelles centrales dans la province de l’Ontario. Pour la première fois, la province de l’Alberta a elle aussi indiqué que le recours au nucléaire ne serait pas exclu si un intérêt commercial apparaissait. Pour autant, la province de l’Ontario n’a pas voulu choisir le constructeur national AECL en gré à gré et a annoncé que la technologie choisie serait “la meilleure pour les Ontariens”. Le débat sur la privatisation d’AECL a été relancé en 2006, sans conclusion. Pour mieux faire face à cette nouvelle situation, AREVA a créé une nouvelle filiale, AREVA Canada Inc., chargée de préparer des alliances industrielles à l’échelle du groupe et de représenter le groupe face aux parties prenantes de la société canadienne.

En Amérique latine, l’Argentine a annoncé son intention d’investir massivement dans son programme nucléaire, avec notamment l’achèvement du réacteur Atucha 2, en coopération avec le constructeur canadien AECL. Le Brésil a dévoilé un plan pour construire sept réacteurs dans les 20 prochaines années, à commencer par l’achèvement d’Angra 3, et au Mexique, un appel d’offres pour la construction d’une nouvelle centrale pourrait être lancé dès 2008.

D’autres pays, comme le Chili, manifestent leur intérêt.

Dans le document Areva, reference document 2006 (Page 59-62)