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Un nouveau rôle « de croisement et de mise en valeur des initiatives du territoire » : un bon en avant pour le Conseil de

C Le Conseil de développement : un second complexe, celui de la représentation, de qui est-il la voix ?

D. Un nouveau rôle « de croisement et de mise en valeur des initiatives du territoire » : un bon en avant pour le Conseil de

développement et la participation citoyenne ?

Nous avons donc vu que dans le rôle traditionnel du Conseil, la question de la représentation est déjà posée. Celle-ci fait le lien avec le nouveau rôle de croisement et de mise en valeur des initiatives du territoire car cet objectif amène à aller chercher la parole de l’ensemble des acteurs à l’échelle du territoire de la Métropole et à sortir des modes de fonctionnement traditionnel du Conseil. C’est avec la réalisation de la contribution « Quel Conseil de développement pour la Métropole ? » que le rôle de croisement et mise en valeur des engagements 106

civiques a été retenu.

Fortement défendu et porté par la nouvelle présidente, ce rôle consiste à faire le liens entre les acteurs qui n’ont pas l’habitude d’échanger entre eux à propos de sujets, d’enjeux ou de problématiques qui leurs sont communs. L’objectif affiché est ainsi de sortir d’une logique de travail « en silos » pour aller vers une méthode de travail plus partenariale.

Cette nouvelle méthodologie de travail a déjà pu être expérimentée en 2015 lors de la réalisation de la première contribution de « l’ère Anne-Marie Comparini » pour donner un avis sur la politique métropolitaine de l’insertion, au moment de l’écriture

du Plan Métropolitain d’Insertion par l’Economie (PMIE), voté en décembre 2015.

Ce plan est le premier véritable exemple de politique publique métropolitaine puisqu’il allie les compétences de l’ancienne Communauté Urbaine et de l’ancien Conseil Général : développement économique et dispositif d’insertion - dont le RSA.

Dans la pratique, faire travailler des acteurs ayant des cultures professionnelles éloignées mais issus d’un même secteur, consiste en premier lieu à neutraliser les connotations du vocabulaire utilisé par chacun des acteurs mis autour de la table. Il s’agit d’opérer un travail dit de « mangement transversal » qui consiste à pointer les intérêts communs de ces acteurs dans leur domaine d’action afin qu’ils coopèrent et complètent leurs actions respectives plutôt que de se livrer à une concurrence. Cela passe également par une reconnaissance du travail réalisé par chacun et

« Quel Conseil de développement pour la Métropole de Lyon ? », Contribution du Conseil

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l’identification d’expérimentations ayant déjà faire leurs preuves ou jugées efficaces autrement dit « les bonne pratiques » à diffuser.

En effet, à la différence des anciennes démarches menées par le Conseil sous la présidence de Jean Frebault, un réel objectif d’inter-connaissance des participants est affiché dans le déroulement de l’ensemble de la démarche de réalisation de la contribution. La réunion de l’ensemble des ces acteurs et de leur mise en inter- connaissance a aboutit à la constitution d’un schéma explicatif de « l’écosystème du système d’insertion métropolitain ».

Pour la production de cet avis sur le projet du PMIE, le Conseil de développement avait associé des représentants du monde de l’entreprise et du travail - réseaux et clubs d’entreprises, partenaires sociaux - , des représentants d’associations - opérateurs intermédiaires auprès des publics - ainsi que des membres volontaires du Conseil de développement impliqué de par leur activité professionnelle ou extra professionnelle dans l’insertion. Il a donc été intéressant de noter que ces acteurs, malgré leurs différences dans leur manière d’aborder les différents enjeux liés à l’insertion, ont réussit à s’accorder sur un diagnostic et sur la formulation de propositions fortes issues de leurs différentes expériences de terrain.

Ce nouveau rôle tient donc de la logique du néo-corporatisme : la parole est donnée aux représentants de la société civile organisée dans une logique de dialogue avec l’institution afin de les associer au processus de construction d’une politique publique.

Il est cependant important de nuancer ce nouveau rôle croisement qui ne peut se limiter à une logique néo-corporatiste, car il a tout de même comme objectif affiché de mettre en valeur les initiatives citoyennes du territoire et de les accompagner.

Il s’agit de prendre le « train en marche » 107, c’est à dire de ne plus lancer uniquement des projets propres au Conseil de développement, mais à termes d’accompagner et de mettre en valeur l’existant. Permettre à certaines initiatives, démarches, collectifs… de trouver un lien, une « porte d’entrée » vers l’administration et les élus de la Métropole et les autres acteurs de la société civile. Il

Edito d’Anne-Marie Comparini, Guide du Conseil de développement, Métropole de Lyon,

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s’agit d’avantage d’une logique de participation inclusive en capacité de valoriser un pouvoir d’agir à ceux qui n’en ont pas ou peu. Ce rôle qui peut favoriser le développement et la mise en valeur d’autres « modes » d’implications civiques peut permettre de toucher des citoyens peu ou pas impliqués civiquement, qui ne votent plus, mais qui pourraient être intéressés par d’autres formes de participation à la « chose publique »et à la vie de leur territoire.

C’est dans cette logique que la démarche du « Grand rendez-vous de la Métropole » a été pensée, nous allons donc dans cette dernière partie mettre en regard ces objectifs affichés avec la réalité des observations effectuées, même si la démarche n’est à l’heure actuelle pas terminée.

Nous avons pu dans cette partie développer l’ensemble des caractéristiques du fonctionnement et du positionnement du Conseil de développement afin de pouvoir observer si la démarche inédite menée actuellement a pu avoir les impacts escomptés au regard des problématiques actuelles (difficulté de représentation, faible mobilisation des membres, faible impact dans la décision politique) et des objectifs affichés de mise en réseau des acteurs du territoire, expérimentation de nouvelles méthodes de travail avec l’administration pour favoriser l’émergence de « nouveau mode de faire ».

II. Le « Grand rendez vous de la métropole » :

réinventer les « modes de faire » du Conseil

de développement et de l’institution

A. Quid de la démarche du « Grand rendez-vous de la Métropole » ?