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Note technique pour l'évaluation de la production de biens végétaux à partir des plantes cultivées

Dans le document Biens produits par l'écosystème (Page 140-143)

Notes techniques pour l’évaluation des biens agricoles

Annexe 10-A. Note technique pour l'évaluation de la production de biens végétaux à partir des plantes cultivées

1. Calcul de l’indicateur de production totale de biens végétaux à partir des

plantes cultivées

Expert responsable : Olivier Therond

Mise en œuvre de l’évaluation : Camille Dross, Thomas Poméon Cartographie : Thomas Poméon

Description des sources de données utilisées

- la Statistique agricole annuelle (SAA) (Agreste – données publiques1), qui répertorie pour chaque année calendaire les surfaces, productions et rendements de l’ensemble des productions agricoles, végétales et animales. Les données sont produites à l’échelle Département, à partir de différentes sources et méthodes (données du Recensement Parcellaire Graphique – déclaration PAC-, données issues des entreprises de collecte et de transformation, des instituts techniques et des différentes organisations interprofessionnelles, etc.).

- le Recensement agricole (RA) (Agreste – données publiques) est une enquête exhaustive réalisée tous les 10 ans auprès de l’ensemble des exploitations agricoles. Le dernier recensement a été réalisé en 2010 (RA2010). Parmi les informations produites, le RA permet de connaitre les surfaces dédiées à chaque production végétale pour l’année concernée. De par son exhaustivité, le RA permet d’avoir des résolutions spatiales fines, la plus fine étant la résolution communale. Le RA est utilisé ici pour désagréger les données de la SAA du niveau Département au niveau Petites Régions Agricoles (PRA).

Toutefois les données du RA sont soumises aux règles du secret statistique: les données qui concernent moins de trois exploitations ou pour lesquelles une seule entreprise représente 85% ou plus de la valeur obtenue n’y sont pas publiées. Il y a donc des valeurs manquantes dans les tableaux de surfaces en 2010 ainsi que dans les tableaux de production. Cela implique que plus les données correspondent à une résolution fine, plus il est probable d’être confronté à des données sous secret (donc non disponibles). La plupart des PRA (plus de 80%) sont soumises au secret statistique pour au moins une culture. Cependant, les surfaces en cultures concernées sont faibles : le secret statistique porte sur moins de 2,5% des surfaces pour les principales céréales2, pour le colza et le tournesol, ainsi que pour les betteraves industrielles et les pommes de terre et tubercules.

- les Bilans d’approvisionnement céréales / oléagineux / protéagineux (Agreste – documents publics3) calculés par année campagne (1/07- 30/06). Ils présentent la disponibilité des productions végétales (c’est à dire toute la production nationale mise sur le marché ainsi que les importations) et leur utilisation. Ils sont construits essentiellement à partir des données FranceAgriMer. Ils détaillent (i) la production utilisable (collecte et autoconsommation) (ii) les importations, (iii) les exportations, (iv) les stocks en début et en fin de campagne et (v) l’utilisation intérieure. L’utilisation intérieure inclut les postes suivants : semences; pertes; alimentation animale; usages industriels; transformation; consommation humaine. Cette répartition entre postes permet de calculer une clé de répartition de l’utilisation finale des biens végétaux agricoles.

1 http://agreste.agriculture.gouv.fr/enquetes/statistique-agricole-annuelle-saa/

2 Blé tendre, blé dur, orge, escourgeon, avoine, triticale, maïs, sorgho. Ces céréales représentent à elles seules plus de 98% des surfaces de céréales.

Démarche générale et Articulation des sources

Figure 1. Schématisation de la démarche calculatoire adoptée

Sous-produits Sous-produits Co eff ic ie n t Mati èr e S èc h e ( MS ) e t Mat re A zo e T o tal e (MA T) Coefficients des

Surfaces / types de cultures / PRA par rapport au département

RA 2010

Production / types culture / département

SAA

Production brute / culture / PRA x

Productionde biens végétaux destinés à l’alimentation animale Clé de

répartition nationale des

utilisations

Productionde biens végétaux destinés à l’alimentation humaine

Productionde biens végétaux destinés à la production d’énergie et

autres usages industriels Bilans d’approvisionnement

Les données issues de la SAA et du RA ne correspondent pas exactement au même champ de référence. En effet, si la SAA est globalement construite en cohérence avec le RA, les données sur les surfaces par culture issues du RA ne concernent que les surfaces des exploitations, hors pacages collectifs. Pour sa part, la SAA couvre également les surfaces collectives pour les cultures fourragères (les prairies de type estives notamment).

De plus, il n’y a pas correspondance exacte entre la classification des cultures dans la SAA et dans le RA.  Il existe un décalage pour les plantes à fibres entre les catégories RA et SAA : « Chanvre y compris papier » et « Autres plantes textiles » dans le RA ; « Chanvre papier (paille et graine) (y compris semences) » et « Autres plantes textiles (chanvre) (y compris semences) » dans la SAA

 catégories non prises en compte dans la procédure de désagrégation des données elles ne concernent que 8200 ha pour toute la France ;

 Un autre décalage concerne les cultures fourragères entre SAA et RA : Dans la SAA, il y a dans le sous thème "fourrages annuels" 2 catégories (i) 'maïs fourrage' et (ii) 'autres fourrages annuels' (voir tableau 1) ; dans le RA, pour le même sous thème, on retrouve la catégorie ‘maïs fourrage’, ainsi que des catégories 'plantes sarclées fourragères' et 'autres fourrages annuels' (qui incluent légumineuses annuelles et autres fourrages annuelles non légumineuses) (voir tableau 2).

Ce décalage de classification s’additionne au décalage lié à la différence du champ prise en compte (exploitation et hors exploitation). Cela apparaît quand on compare les données entre SAA et RA, qui montre qu’agréger les catégories RA 'plantes sarclées fourragères' et 'autres fourrages annuels' ne résout pas le problème (voir tableau 2).

Tableau 1. SAA 2010

Maïs fourrage et ensilage Autres fourrages annuels Prairies artificielles

1 406 106 234 931 280 707 Tableau 2. RA 2010 Maïs fourrage et ensilage Plantes sarclées fourragères Autres fourrages annuels Plantes sarclées fourragères + Autres fourrages annuels Prairies artificielles 1 387 033 10 782 37 571 48 353 278 029

Au total, sur les cultures fourragères, il existe une différence de 2 000 000 ha dans la SAA par rapport au RA, principalement lié aux pacages collectifs. Ce différentiel se répartit de la manière suivante :

- 972 000 ha (la moitié) en STH peu productives (différence entre les surfaces de STH peu productives dans le RA et le SAA)

- 852 000 ha en STH productives

- une quantité négligeable en prairies artificielles (3 000 ha soit moins de 1%)

- on peut imaginer que le reste, soit 171 000 ha, est constitué de prairies temporaires, considérés comme « les prairies temporaires et fourrages annuels hors exploitation ».

Il est difficile de réaliser dans ce cas de décalages multifactoriels un choix optimal d’un point de vue

méthodologique. Etant données les contraintes et le réalisme des hypothèses sous-jacentes, les choix suivants ont été retenus :

 Calcul d’une clé de répartition DPT/PRA à partir des données RA2010 en agrégeant les catégories « Plantes sarclées fourragères » + « Autres fourrages annuels »

 Application de cette clé à la catégorie de la SAA « Autres fourrages annuels » (soit les fourrages annuels moins le maïs ensilage)

 Pour toutes les surfaces collectives qui sont comptabilisés dans la SAA mais pas dans le RA2010 (prairies en particulier), on applique la même méthode (calcul des clés de répartition à partir des données RA, donc sans prise en compte des surfaces collectives), puisqu’aucune autre source n’est disponible. Cela revient à faire l’hypothèse qu’au sein de chaque département, la répartition entre PRA des surfaces fourragères est la même pour les surfaces collectives comme pour les surfaces individuelles.

D’un point de vue géographique, la localisation des surfaces est réalisée sur la même base dans la SAA et le RA, c’est-à-dire sur la base de la commune du siège de l’exploitation.

Au niveau temporel, SAA et RA se réfèrent à la même notion de campagne agricole de production, il n’y a donc pas de décalage majeur sur ce point. Pour prendre en compte la variabilité interannuelle des productions (en termes d’assolement comme de rendement), nous avons choisi de travailler sur la base d’une moyenne de trois années de la SAA (2010, 2011, 2012). En revanche, le RA ne concerne qu’une seule année, 2010. Son utilisation pour désagréger les données départementales au niveau PRA implique donc l’hypothèse que la distribution spatiale entre PRA des surfaces des différentes cultures au sein de chaque département reste constante entre 2010 et 2012.

Enfin, le dernier point à considérer du point de vue de l’articulation des sources est celui du secret statistique. En effet, les données du RA doivent respecter les règles du secret statistique pour leur diffusion. Pour les cultures les plus marginales, cela génère des données non disponibles, en particulier à la résolution PRA. Dans la SAA, le secret statistique est quasi-absent, du fait de l’élaboration des données au niveau départemental et de la méthodologie (qui repose sur des estimations et des sources administratives et professionnelles, plutôt que des enquêtes statistiques). Toutefois le secret peut exister quand le niveau d’incertitude est trop élevé sur la donnée (pas de sources fiables, notamment pour des cultures très peu représentées). Dans ce cas, le choix a été fait de considérer les données sous secret ou non renseignées comme des valeurs nulles. Cette approximation peut être considérée comme globalement valide étant donné qu’elle ne concerne que peu de cas, qui correspondent à des surfaces de cultures4 négligeables et/ou des départements marginaux pour la culture considérée.

Pour le RA, une procédure développée par C. Dross, INRA-SADAPT, a permis d’estimer les valeurs sous secret au niveau département pour l’ensemble des cultures (Dross, 2016).

Etapes de calcul pour les indicateurs de production de biens agricoles végétaux

La production de biens agricoles végétaux est évaluée à la résolution « Petite Région Agricole » (PRA).

Etape 1 : calcul des clés de répartition des surfaces des cultures entre PRA d’un même département pour l’année 2010

Ces clés de répartition serviront ensuite à désagréger les données départementales de la SAA au niveau PRA pour les années 2010, 2011 et 2012

Source utilisée : RA 2010

Pour contourner le secret statistique dans le RA, l’INRA SADAPT (Dross, 2016) a développé une procédure permettant de compléter les données sous secret. A partir de cette table, une clé de répartition des surfaces de cultures entre PRA d’un même département est calculée pour chaque culture. Elle indique pour chaque culture c le pourcentage de la surface départementale correspondant à chacune des PRA p du département d :

CléRAc_p = surfaceRAc_p / surfaceRAc_d

Etape 2 : désagrégation des surfaces et des productions départementales (contenues dans la SAA) au niveau

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