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Dans la rédaction des descriptions grammaticales, pour des raisons de facilité d’écriture (et par là même de lecture), il nous est arrivé d’avoir recours à quelques simplifications dans la notation. Nous les expliquons dans cette section.

2.1 Référence aux catégories et étiquettes de constructions

Quand, dans une propriété, on veut faire référence à la catégorie d’une construction, on note simplement la valeur du trait correspondant. Par exemple pour faire référence à tous les objets de [cat V ] on note simplement V, tout comme pour faire référence à tous les objets qui sont des verbes modaux on note uniquement V-m sans préciser qu’il s’agit de l’étiquette.

Nous avons adopté la même notation pour les deux cas puisqu’il est facile de les distinguer : les étiquettes, lorsqu’on leur fait référence sous cette forme simplifiée, portent toujours un trait d’union (V-m, N-n, Pro-pcn, etc.)95

alors que ce n’est jamais le cas des catégories (V, N, Pro, etc.).

2.2 Référence aux formes orthographiques de constructions

Pour les mêmes raisons il nous est arrivé de simplifier la notation de la forme orthographique d’un objet, en remplaçant p.ex. [forme | orth cheval] par simplement cheval.

2.3 Portée des index

Ensuite, pour simplifier les descriptions de constructions 96

, nous avons choisi de faire porter les index non seulement localement pour la construction au sein de laquelle ils sont définis,

95Une étiquette qui ne porte pas de trait d’union correspond à une construction dont la catégorie est identique

à l’étiquette, et pointe donc tous les objets de cette catégorie, c’est-à-dire que dans ce cas que l’on fasse référence à l’une ou l’autre revient au même.

96Notons bien que ceci concerne les constructions, c’est-à-dire ce qui se trouve dans la grammaire et non pas

mais également pour les constructions qui en héritent. Par exemple, dans les verbes construits (V) nous avons défini une Tête portant l’index 1, puis dans les constructions qui héritent de V

nous avons parfois fait référence à cette Tête sans la rappeler intégralement mais simplement en mentionnant le même index, 1. Dans toutes les constructions qui héritent de V, la mention

de cet index 1 fait référence à la Tête définie dans V. Par contre, dans la description des

Syntagmes Verbaux (SV) qui suivent, l’index 1 fait référence à autre chose puisque SV n’hérite

pas de V (et dans ce cas l’index est défini localement pour la construction SV et celles qui en héritent).

D’une manière générale, aucun index que nous utilisons n’est libre ; tous sont liés à des va- riables, qui peuvent être définies en local (i.e. directement dans la construction qui les utilise) ou alors dans une construction située plus haut dans la hiérarchie et dont la construction qui l’emploie hérite.

2.4 Héritage au choix

Enfin, pour simplifier la représentation graphique des hiérarchies d’héritage, nous avons fait usage d’une convention de notation (un syntactic sugar) qui nous permet de ne pas démultiplier les constructions, en permettant à un objet d’hériter de plusieurs autres au choix.

Par exemple dans les verbes construits, on fait hériter la construction “verbe à négation” (p.ex. ne mange pas) de la construction “verbe” (p.ex. mange) ; par la suite on introduit une construction “verbe modal”, qui peut hériter soit du “verbe” (peux ), soit du “verbe à négation” (ne peux pas) ; puis on introduit un “verbe à auxiliaire avoir” qui peut hériter soit du “verbe” (ai mangé), soit du “verbe à négation” (n’ai pas mangé), soit du “verbe modal” qui lui-même avait déjà hérité soit du “verbe” (ai pu) soit du “verbe à négation” (n’ai pas pu).

Dans la notation hiérarchique standard, pour représenter les deux formes possibles du “verbe modal” (négatif ou positif) on devrait créer deux constructions différentes pour celui-ci, l’une héritant du “verbe” et l’autre du “verbe à négation” ; ensuite pour représenter les quatre hé- ritages possibles du “verbe à auxiliaire avoir” (positif non modal, négatif non modal, positif modal, négatif modal) on devrait créer autant de constructions différentes pour celui-ci, une première héritant du “verbe”, une deuxième du “verbe à négation”, une troisième du “verbe positif modal” et une quatrième du “verbe négatif modal”. Et ainsi de suite pour le reste de la hiérarchie, ce qui a pour inconvénient de multiplier à chaque fois le nombre de constructions. On donne un exemple de cette représentation en figure 1.

Notre convention de représentation de l’héritage au choix nous permet de créer un seul “verbe modal” qui peut être négatif ou non selon qu’il hérite immédiatement du “verbe” ou du “verbe à négation”, puis un seul “verbe à auxiliaire avoir” qui peut être positif ou négatif, modal ou non, en fonction des constructions précédentes dont il hérite.

Graphiquement, on représente cela en faisant se rejoindre les deux arcs d’héritage (p.ex. un partant du “verbe” et un autre partant du “verbe à négation”) en un point matérialisé par un •, dont ne part qu’un unique arc qui pointe vers le “verbe modal” (p.ex.), et qui illustre le fait que le “verbe modal” n’hérite pas à la fois du “verbe” et du “verbe à négation”, mais soit de

Verbe verbe modal positif verbe modal négatif constructions héritant du "verbe modal négatif"... constructions héritant du "verbe modal positif"... constructions héritant du "verbe à négation"... constructions héritant du "verbe"... verbe négatif modal à auxiliaire avoir verbe positif modal à auxiliaire avoir verbe négatif non modal à auxiliaire avoir verbe positif non modal à auxiliaire avoir verbe à négation négation verbes modaux

verbes à auxiliaire avoir

etc. etc.

etc. etc.

Fig. 1 – Représentation dans la hiérarchie de l’héritage sans la notation “au choix”.

l’un, soit de l’autre. La représentation dans la hiérarchie prend alors la forme de la figure 2.

Verbe verbe à négation verbe modal constructions héritant du "verbe modal"... constructions héritant soit du "verbe" soit du "verbe à négation"... constructions héritant du "verbe"... constructions héritant du "verbe à négation"... verbe à auxiliaire avoir constructions héritant soit du "verbe" soit du "verbe à négation", soit du "verbe modal"... constructions héritant

du "verbe à auxiliaire avoir"...

Fig. 2 –Représentation dans la hiérarchie de l’héritage avec la notation “au choix”.

Le “verbe modal”, s’il hérite du “verbe”, ne récupérera que ses caractéristiques ; si par contre il hérite du “verbe à négation”, il récupérera les caractéristiques de ce dernier (et accessoirement

celles du “verbe” également puisque le “verbe à négation” hérite lui-même du “verbe” - mais ceci n’est pas systématique).

Dans les représentations formelles, les constructions héritées au choix sont représentées sous un unique attribut herit, et séparées par des ∨ (i.e., des “ou inclusifs” suivant nos conventions) :

A

heritB∨ C

Fig. 3 –Représentation dans une construction de l’héritage au choix.

L’exemple de la fig. 3 signifie que la construction d’étiquette A hérite soit de la construction d’étiquette B, soit de la construction d’étiquette C (sachant qu’il est possible, p.ex. que C elle-même ait hérité de B).

A titre de comparaison, une construction A’ qui hérite conjointement des deux constructions B et C comportera autant de traits herit que de constructions héritées (fig. 4) :

A’

heritB

heritC

Fig. 4 –Représentation dans une construction de l’héritage conjoint.