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2 Un modèle catégoriel procédural en GP

Dans cette section on s’intéresse à la représentation d’une grammaire catégorielle procédurale, c’est-à-dire d’une ressource dont les objets prennent la forme de procédures, et non pas direc- tement d’informations linguistiques. Comme on l’a vu au chapitre 1, l’un des modèles typiques de ce type d’approche est Dynamic Syntax (ci-après DS). Plus précisément, on s’intéresse ici à la présentation du modèle proposée dans [Kempson et al., 2001].

On cherche ici à voir si l’on peut représenter des informations procédurales en GP, sans tenir compte de la question de l’implémentation de ces représentations, qui relèvent exactement du même mécanisme que celui utilisé par DS. Autrement dit, on ne s’intéresse qu’à représenter la grammaire, et non le mécanisme d’analyse.

2.1 Présentation de DS

DS essaie de représenter la structure d’une langue selon les termes d’un processus qui consiste à construire progressivement une interprétation à partir d’une séquence de mots, en fonction de leur ordre d’apparition et de ce que chacun implique sur la structuration de l’énoncé. Dans l’architecture dynamique, les propriétés des phrases expriment l’établissement progressif de leur interprétation.

2.1.1 DS en tant que grammaire procédurale

L’idée de départ est de proposer un processus qui reflète celui que les interlocuteurs suivent pour interpréter un énoncé, quand vraisemblablement ils n’utilisent qu’assez peu d’informa- tions issues des mots et les enrichissent en une sorte d’interprétation sélectionnée. Voulant re- présenter prioritairement non pas ce qui est donné comme information mais plutôt comment elle en vient à être comprise, Kempson et al. considèrent l’interprétation d’une occurrence comme un processus incrémental inférentiel.

L’analyse, donc l’interprétation d’un énoncé en DS, consiste en l’élaboration d’un arbre (ou plus précisément, d’une description d’arbre telle que définie dans [Blackburn & Meyer-Viol, 1994], [Blackburn et al., 1996]). Cela commence par l’introduction d’un nœud initial (le for- malisme étant goal-oriented, i.e. on pose a priori que ce que l’on essaie de reconstituer est un énoncé), et se termine (dans un cas où l’analyse réussit) par un arbre dont les nœuds sont des formes logiques associées aux objets linguistiques. Chaque étape intermédiaire, correspondant à l’analyse d’un élément de l’énoncé, consiste à ajouter de l’information à l’arbre, c’est-à-dire à le construire progressivement.

Toute l’information linguistique de DS est située dans son lexique. Dans celui-ci, à chaque entrée correspond non pas un ensemble de traits linguistiques, mais une suite d’opérations à effectuer dans l’arbre. Ces opérations peuvent consister à ajouter de l’information, à compléter les informations existantes, ou à se déplacer d’un nœud à l’autre. A chaque étape on sait ce qui existe déjà dans la structure, et ce qui reste à compléter. En effet chaque nœud porte deux types d’informations (decorations) : celles qui se réfèrent à des opérations effectuées (annotations), et celles qui se réfèrent à des opérations attendues (requirements). Chaque nœud est introduit en fonction des attentes des autres, c’est-à-dire qu’il prend place à un certain endroit de l’arbre parce qu’il remplit un certain nombre d’exigences exprimées par les nœuds préexistants. A ce lexique procédural est ajouté un ensemble de règles générales que l’on peut appliquer à l’arbre. Le choix dans l’application d’une règle plutôt qu’une autre est opéré selon la méthode du labelled deductive system de [Gabbay, 1996]. Ces règles sont considérées comme universelles, au sens où elles sont censées être valables pour toutes les langues (contrairement au contenu du lexique qui lui, diffère suivant les langues).

2.1.2 DS en tant que Grammaire Catégorielle

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un stéréotype de grammaire catégorielle (ci-après CG), on peut toutefois considérer que DS s’inscrit dans cette lignée. En effet elle est basée sur les quatre idées-clés des grammaires catégorielles (telles que définies dans [Moortgat, 1990]) :

– Le lexicalisme. — Les approches catégorielles sont celles qui sont les plus marquées parmi les grammaires lexicalisées (ce que confirment, p.ex., [Baldridge & Kruijff, 2003]). En CG, la composante syntagmatique est intégralement supprimée au profit des informations lexicales, et c’est typiquement le cas de DS, qui ne dispose d’aucune ressource en dehors du lexique et de quelques règles de combinaison (qui, elles, forment une combinatoire libre, qui n’est réduite que par le lexique, propre à une langue donnée).

– La structure fonction-argument. — Il est fait, en CG, une opposition de base entre deux types d’objets : les arguments d’une part, et les foncteurs d’autre part. La façon dont les objets se combinent est gérée par l’expression même des objets, c’est-à-dire leur nature de foncteur (qui introduit une relation) ou d’argument (qui prend place dans une relation). On retrouve cela en DS dans l’utilisation des types sémantiques, où chaque objet est défini dans la structure soit comme une entité (e ou tt), soit comme un objet réclamant une entité (e → t p.ex.).

– La flexibilité de la structure de constituants : A une même expression non ambigüe est associé un ensemble de dérivations équivalentes (et non pas une unique analyse), à l’aide d’un système combinatoire plus souple que celui des grammaires syntagmatiques. En DS, cela correspond au choix dans l’enchaînement de l’application des règles.

– La compositionnalité : La relation entre syntaxe et sémantique est considérée comme homomorphique (ce qui est souligné aussi p.ex. par [Retoré & Moot, 2006]), c’est-à-dire que l’on y postule une correspondance régulière entre les règles d’analyse syntaxique (i.e., la distinction entre foncteur et argument) et la structure sémantique (c’est la “rule-by-rule hy-

pothesis” de [Montague, 1974]). C’est également le cas de DS, où la grammaire ne mentionne pas explicitement des informations syntaxiques vs. sémantiques, et où la structure construite est une structure dite d’“interprétation”, c’est-à-dire qu’elle mêle structure syntaxique et in- formations sémantiques comme deux visions d’une même organisation linguistique.

2.2 Exemple d’analyse

Afin de voir un peu plus précisément à quoi ressemble le modèle DS et comment il fonctionne, [Kempson et al., 2001] illustrent leurs propos (p. 56-76) par l’analyse pas à pas de (18a) ; pour nos besoins, nous nous inspirons de cette présentation en l’adaptant au traitement de (18b)78

.

(18) a. John admires him b. Jean admire Pierre

Dans ce qui suit nous nous basons sur cet exemple pour présenter ce que l’on peut formaliser en GP, et de quelle façon, en suivant la progression de l’analyse de l’exemple. Notons que puisqu’il s’agit d’un exemple d’analyse, nous présenterons ici à la fois des constructions prenant leur place dans la grammaire, et des constructions représentant le résultat de l’analyse produite.

2.2.1 Création du nœud racine

La toute première étape d’analyse consiste en la création du nœud initial de l’arbre. Toutes les analyses DS, quelle que soit l’entrée, commencent par cette même étape. Le nœud introduit porte les informations contenues dans la fig. 52.

{T n(a), ?T y(t), ⋄}

Fig. 52 –Le nœud racine en DS.

Dans la description d’arbre, chaque noeud de l’arbre est présenté entre accolades (l’arbre ne porte ici que le noeud initial donc une seule paire d’accolades), et est constitué de plusieurs informations qui sont séparées par des virgules. La première information que ce nœud contient, T n(a) indique que ce nœud est l’ancre 79 de la description d’arbre ; cette ancre porte pour

valeur, pour l’instant, la variable a (il arrive dans certaines analyses que plusieurs noeuds initiaux soient introduits, auquel cas ils portent chacun une valeur différente). ?T y(t) est une exigence (signalée par le point d’interrogation) indiquant que le nœud pointé exige d’être un

78Le modèle DS a été illustré par des exemples de diverses langues, principalement l’anglais mais aussi l’arabe

et le japonais, mais n’a pas encore été développé pour le français. L’analyse que nous en proposons dans ce qui suit (ou plus précisément, le contenu du lexique) ne vient donc pas d’une proposition en DS mais de notre propre interprétation de DS, adaptée au français. On remplace l’objet pronominal de l’exemple original par l’emploi d’un nom propre parce que cela simplifiera l’exemple sans en modifier le fonctionnement.

79Il ne s’agit pas ici de l’ancre au sens des TAG p.ex., mais de l’ancre par rapport à laquelle se situeront les

élément de type t80

. Enfin, le ⋄ signale un pointeur permettant d’indiquer sur quel nœud de l’arbre on se trouve chaque étape de l’analyse (il pourra être déplacé dans l’arbre en fonction des indications fournies par les objets analysés), et ainsi de préciser où les règles de construction s’appliquent.

Transcription de la description d’arbre en GP. — La description d’arbre à la suite de cette première étape prendra la forme de la fig. 53.

Arbre desc 2 4⋄ 1noeud " position a 2type t #3 5 Exigence 1 →?2 –

Fig.53 – La description d’arbre à l’issue de la première étape d’analyse, en GP.

Obéissant aux principes de GP, elle fait l’objet d’une construction, dont les informations sont les suivantes :

– Identifiant. — On affecte à la construction l’étiquette “arbre”.

– Informations intrinsèques. — On sait que cet arbre est constitué, pour l’instant, d’un noeud. On connaît le type de ce noeud : t. On connaît aussi sa position dans la structure arbo- rescente : il en est l’ancre, a. Enfin, on sait que le pointeur est placé sur ce noeud : on le fait donc figurer devant lui.

– Informations extrinsèques. — On sait que le [type t] du noeud est exigé ; on peut exprimer cela sous la forme d’une propriété de type Exigence, à laquelle on attribue le même symbole qu’en DS (le ?), qui prend deux termes (le premier étant celui qui exige — c’est-à-dire le noeud dans lequel est indiquée l’Exigence —, et le second celui qui est exigé), qui est toujours évaluée une et une seule fois (compte-tenu de la générativité du modèle) et est satisfaite si le second terme est disponible (fig. 54).

Exigence

Symbole →?

Termes 1Construction∧ 2Construction

Réflexivité Autorisée

Commutativité Faux

Disponibilité Vrai

Satisfaction 2 = disponible

Capacité 1

Fig.54 – Spécification du type Exigence pour DS.

80Il s’agit du type sémantique de la logique des types (typed logical language, cf. p.ex. [Cann, 1993]), où l’on

pose deux types de base, t pour l’énoncé (qui dénote une valeur de vérité) et e pour le SN (qui dénote une entité), et où les autres objets sont exprimés en fonction de leur relation à ces deux entités, à la manière des grammaires catégorielles (p.ex. e→ t pour un verbe intransitif, i.e. un objet qui réclame un e pour former un t.).

A ce stade de l’analyse, la propriété d’Exigence n’est pas satisfaite (puisque l’exigence est mentionnée dans la description d’arbre en DS).

Mécanisme d’introduction. — Pour que cette construction “Arbre” soit introduite dès le début de l’analyse, cela demande d’utiliser les mécanismes d’analyse qui sont propres à DS. Le mécanisme d’analyse de GP n’est en effet pas étudié a priori pour effectuer des ana- lyses descendantes (top-down) mais pour des ascendantes (bottom-up), et il en résulte que cette construction ne pourrait être introduite sans qu’une partie de ses propriétés ne soit, a minima, évaluées (or ce ne serait pas le cas ici, en tout début d’analyse). Il s’agit là d’une différence de taille entre GP et ce type d’analyse, et qui signifie que mis à part la question de la représentation des informations, GP nécessiterait une extension de ses processus pour effectuer ce type d’analyse. Cette remarque étant exprimée, cela n’empêche pas de proposer une représentation GP de DS, et de voir comment l’on utilise ce qui existe déjà, afin d’étudier ce qui serait à ajouter dans une telle perspective.

2.2.2 Développement du nœud

On applique ici la règle d’introduction (Introduction rule), qui consiste à développer le contenu du nœud sur lequel se trouve le pointeur en vertu d’une abduction : pour obtenir une formule de type t, l’une des possibilités est d’exiger deux autres formules, l’une de type e et l’autre de type (e → t). La première fait office d’argument (h↓0i), la seconde de foncteur (h↓1i) ; dans

le modèle, les positions des branches sont directement interprétées comme argument pour la branche de gauche, foncteur pour celle de droite. On obtient alors la description d’arbre de la fig. 55.

{T n(a), ?T y(t), ?h↓0iT y(e), ?h↓1iT y(e → t), ⋄}

Fig.55 – Description d’arbre à l’issue de la deuxième étape, en DS.

Ces deux objets sont bien entendu réclamés (puisqu’ils n’ont pas été analysés, mais sont le résultat de l’application de la règle d’introduction). A l’issue de ceci, on se trouve toujours avec un arbre à nœud unique, mais dont le contenu a été développé en vertu d’une règle qui indique un principe général de structuration.

Transcription de la description d’arbre en GP. —La description d’arbre correspondant à cette étape de l’analyse prendra la forme de la fig. 56.

On y a ajouté, par rapport à la description précédente, la mention des deux branches que l’on a introduites, en y mentionnant les informations que l’on en connaît : leurs types et leurs positions. On les ajoute également à la liste des Exigences.

En termes de mécanismes d’analyse, ce nouvel état de la description d’arbre ne correspond pas à l’introduction d’une nouvelle construction dont la description précédente serait un consti- tuant, mais à l’unification de la description dans son état précédent avec une construction lui ajoutant les nouvelles informations (pour preuve, notamment le fait que la propriété précé-

Arbre desc 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 ⋄ 1noeud 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 position a 2type t branches * 3 " pos 0 type e # ; 4 " pos 1 type e→ t # + 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 Exigence 1 →?2 – 1 →?3 1 →?4 –

Fig. 56 – La description d’arbre à l’issue de la deuxième étape d’analyse, en GP.

dente est reproduite ici, et ajoutée aux nouvelles contraintes). Cette construction avec laquelle la description a été unifiée correspond à ce qui permet d’effectuer une règle d’introduction, i.e. une construction qui contient les deux branches (dont les types sont exprimés non pas abso- lument, mais relativement au type de l’objet avec lequel elle s’unifient) et les deux propriétés les concernant. Le mécanisme d’analyse ne fonctionne donc pas par caractérisation, mais par unification, ce qui est différent de GP.

On pourrait proposer une construction “Introduction” qui correspondrait au contenu à unifier avec celui de l’arbre lors de l’application de la règle d’introduction (fig. 57).

Introduction desc 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 ⋄ 1noeud 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 type 2 branches * 3 " pos 0 type e # ; 4 " pos 1 type e→ 2 # + 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 Exigence 1 →?3 1 →?4

Fig.57 – Une construction figurant la règle d’introduction, en GP.

Dans cette construction, on précise l’emplacement du pointeur, puisqu’il indique à quel noeud l’on ajoute les informations (ceci apparaîtra comme nécessaire quand la description d’arbre comportera plus d’un seul noeud). La première branche correspond à un argument de type e, et la seconde à un foncteur de type e → 2, c’est-à-dire qu’il est exprimé relativement au type

2.2.3 Introduction de nouveaux nœuds

Une fois l’existence des deux nœuds-fils annoncée par la règle précédente au niveau du nœud- tête, on introduit les descriptions des nœuds argument et foncteur dans l’arbre en appliquant deux fois la règle de prédiction (prediction rule). On ajoute alors à la description d’arbre les informations correspondant, successivement, aux deux nœuds : celui de gauche (l’argument) est de type e, et celui de droite (le foncteur) est de type (e → t), cf. fig. 58 (on a également représenté l’arbre correspondant pour en faciliter la lecture).

Tn(a), ?Ty(t) ✟✟ ✟ ❍ ❍ ❍ ?Ty(e),⋄ ?Ty(e→t)

{ { Tn(a), ?Ty(t), ?h↓0iTy(e), ?h↓1iTy(e→t) },

{h↑0iTn(a), ?Ty(e), ⋄ },

{h↑1iTn(a), ?Ty(e→t) } }

Fig.58 – Introduction de nouveaux noeuds en DS.

Pour chacun des nœuds fils, on indique également leur position par rapport à l’ancre de l’arbre (T n(a)), en précisant le parcours à suivre dans l’arbre pour y accéder (en remontant un branche gauche pour l’argument, h↑0i, ou une branche droite pour le foncteur, h↑1i).

A noter aussi qu’à l’issue des applications de cette règle, une décision a été prise concernant le déplacement du pointeur vers l’argument ; ceci, d’après les auteurs, peut différer en fonction de l’ordre des mots dans les langues. La position en sortie de l’application règle de prédiction est essentielle puisqu’elle conditionne à quoi va s’appliquer la règle suivante (mais les auteurs ne précisent pas comment cette décision est prise, ni si cela est dépendant de la règle de prédiction, auquel cas on sortirait de l’universalité des règles qui s’oppose à la spécificité des lexiques dans ce type de grammaire). On peut supposer que le déplacement du pointeur lors de l’application d’une règle relève d’une “propriété” au même titre que dans certaines grammaires syntagmatiques, i.e. une régularité propre à une langue, mais exprimée au même niveau que les “principes”.

Transcription de la description d’arbre en GP. — La description d’arbre prendra à l’issue de cette étape la forme de la fig. 59.

On y voit que la description contient maintenant trois nœuds, le second portant le pointeur. Comme précédemment, toutes les propriétés correspondant aux noeuds sont ajoutées aux informations extrinsèques, et aucune exigence n’est pour l’instant satisfaite.

Transcription de la prédiction en GP. —Comme pour la règle d’introduction, la des- cription d’arbre obtenue à l’issue de cette étape correspond à l’unification de la description précédente et d’une autre construction, que l’on peut appeler “Prédiction” ; cette unification s’est effectuée deux fois, une première pour le foncteur, une seconde pour l’argument (et lors de la seconde, le pointeur a été déplacé). Ces deux actions ne donnent pas le même résultat sur la description d’arbre, donc on peut imaginer deux constructions héritant de la construc-

Arbre desc. 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 1noeud 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 position a 2type t branches * 3 " pos 0 type 6e # ; 4 " pos 1 type 8e→ t # + 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 ⋄ 5noeud " position h↑0ia type 6 # 7noeud " position h↑1ia type 8 # 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 Exigence 1 →?2 – 1 →?3 1 →?4 – 5 →?6 7 →?8 –

Fig.59 – Description de l’arbre à l’issue de la troisième étape, en GP.

tion générale “Prédiction”, une première concernant la prédiction d’un foncteur (on l’appellera “Pred-f”) et une seconde concernant la prédiction d’un argument (et l’appellera “Pred-a”). La construction correspondant à la règle générale de prédiction est donnée en fig. 60.

Prédiction desc. 2 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 ⋄ 1noeud 2 6 6 6 4 position 2 branches *" pos 3 type 4 #+ 3 7 7 7 5 5noeud " position h↑3i 2 type 4 # 3 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 5 Exigence 5 →?4

Fig.60 – La construction figurant la règle générale de prédiction, en GP.

Cette construction exprime la partie régulière de la règle de prédiction : on y indique la création d’un nouveau noeud (ici indexé 5), dont la position correspond à celle d’argument

ou foncteur (suivant la valeur de 3) de l’objet qui lui-même est en position 2, et qui porte le

type mentionné dans la branche considérée, i.e. celle correspondant à 4. On ajoute à cela

la propriété d’Exigence du type par le nouveau noeud.

Pred-f heritPrédiction desc. 2 4⋄ 1noeud " branches fi h pos 31 ifl#3 5

Fig.61 – La construction figurant la prédiction d’un foncteur, en GP.

Celle-ci hérite de la précédente, et y ajoute uniquement une précision concernant la position de la branche considérée, qui doit être de valeur 1.

Enfin, la construction correspondant à la prédiction d’un argument est donnée en fig. 62.

Pred-a heritPrédiction desc. 2 6 6 4 ⋄↓ 1noeud " branches fi h pos 30 ifl# ↑⋄ 5noeud 3 7 7 5

Fig. 62 – La construction figurant la prédiction d’un argument, en GP.

Cette dernière construction correspondant à la règle de prédiction hérite de la construction générale Prédiction, et y ajoute deux nouvelles informations : tout d’abord un précision concer- nant la valeur de la position de la branche considérée, qui doit cette fois être 0, et ensuite elle indique le déplacement du pointeur. Pour ce faire, nous proposons de représenter par ⋄↓

la position de départ, et par ↑⋄ la position d’arrivée du pointeur.

2.2.4 Incorporation d’information lexicale

C’est à ce stade que l’on en vient à observer le premier mot de l’entrée, Jean. L’analyse d’un mot de l’énoncé consiste à appliquer à la description d’arbre la séquence d’instructions correspondant à ce mot, dans le lexique. Dans le modèle, les entrées lexicales prennent la forme d’une suite IF - THEN - ELSE qui peuvent contenir des instructions :

– d’ajout d’information au nœud sur lequel se trouve le pointeur au moment de l’application de l’instruction,

– de création de nouveaux nœuds dépendant de celui sur lequel se trouve le pointeur, – de déplacement du pointeur.

Dans notre exemple, l’entrée lexicale correspondant à Jean est donnée en fig. 63.

Cette entrée indique que SI, quand on rencontre cette entrée, le pointeur se trouve sur un objet contenant l’exigence d’un type e, ALORS on ajoute à ce nœud l’information disant qu’il s’agit de la forme John, l’indication qu’il s’agit bien d’un objet de type e et celle indiquant que c’est un nœud terminal (i.e. pas de descendance possible, [↓]⊥). SINON, si le pointeur se

Jean IF ?Ty(e),

THEN add Fo(Jean), Ty(e) and [↓]⊥ to the description,

ELSE ABORT.

Fig. 63 – L’entrée lexicale Jean en DS.

situe sur un objet qui n’exige pas de type e, alors le processus d’analyse est arrêté.

Quand on applique cela à notre description d’arbre, on obtient le résultat donné en fig. 64.

{ { Tn(a), ?Ty(t), ?h↓0iTy(e), ?h↓1iTy(e→t) },

{h↑0iTn(a), Fo(Jean), Ty(e), [↓]⊥, ⋄ },

{h↑1iTn(a), ?Ty(e→t) } }

Fig.64 – Application des informations de Jean à l’arbre en DS.

C’est-à-dire que l’on a ajouté les informations contenues dans l’entrée lexicale à celles que l’on