Niveau opérationnel (connaissance du réseau)

Ce premier niveau concerne les objets (Actifs) étudiés, connu aussi couramment chez les gestionnaires par le terme « Connaissance du réseau ». Il s’agit principalement des infrastructures de réseaux d’assainissement urbains et leur environnement. On s’intéresse alors aux : canalisations, ouvrages annexes, stations d’épurations, rivières, bassins versants, pluviomètres, …etc.

Bou Nader (1998) a montré que les réseaux d’assainissement urbains sont en interaction permanente avec les divers réseaux techniques urbains, ainsi qu’avec leurs divers environnements, particulièrement le système urbain dont ils sont un sous-système. Et l’étude de ces interactions est à la base des connaissances, acquises ou à acquérir.

Les données collectées dans le cadre de la gestion patrimoniale alimentent quatre grands types de critères (Curt et al., 2016) :

- Techniques, c'est-à-dire relatifs à l’état et au fonctionnement des ouvrages et installations qui constituent le patrimoine (barrages, réseaux d’eau, d’assainissement,…etc.) : diamètre d’une conduite, niveau d’eau dans une retenue de barrage, matériau constitutif de l’ouvrage… ;

- Environnementaux, qui concernent le milieu naturel et les biens et personnes exposés à des risques causés par la présence du patrimoine. Il s’agit de la vulnérabilité de l’environnement de l’ouvrage : pollution, nombre d’habitants potentiellement impactés par une rupture de barrage, réseaux ferroviaires impactés par une rupture de canalisation,…etc. Méthodes Ville Niv. Stratégique Système Niv. Tactique Actif - Réseau Niv. Opérationnel Objets et niveaux de décision Résultats de la décision Durabilité de gouvernance Audit et interviews Fiabilité des stratégies Efficacité des opérations Analyse de données Enquête - Questionnaire

Chapitre III Méthodologie d’identification et d’organisation des connaissances en maintenance des RAU

Ces données qui peuvent être de natures très diverses permettent de baser les décisions d’actions sur une approche de type risque ou impact, c’est-à-dire que les décisions sont fonction des risques encourus et des impacts avérés. Ce champ environnemental intéresse également les aléas naturels pris en compte pour le calcul ou le diagnostic des ouvrages ;

- Socio-économiques, s’intéressant à la satisfaction du besoin des usagers (qualité de l’eau, continuité de service, accessibilité des voies de communication,…etc.) ;

- Économiques, financiers et comptables, renvoyant aux coûts d’investissements, d’exploitation et aux éventuels coûts indirects.

Ces données doivent faire l’objet de tâches spécifiques de :

- collecte, sachant que différents modes sont possibles : mesures, observations expertes, modélisation ;

- formalisation, notamment en cas de dires d'experts ;

- qualification, car des imperfections de différentes natures (incertitude, imprécision, incomplétude, conflit en cas de sources multiples) peuvent entacher les données ; - stockage, en vue notamment d’utilisations futures dans des formats appropriés.

III.5.3.1. Connaissances acquises (existantes)

Ainsi, les connaissances qu’on peut identifier à ce niveau sont principalement les données et informations propres aux objets étudiées.

Mais, d’une part, une donnée pouvant être fiable, sans pour autant être exploitable vis à vis des objectifs fixés, sachant que plusieurs niveaux de fiabilité et d’affinement existent ; et, d’autre part, toutes les données utiles ne sont pas toujours recueillies, ou du moins conservées. Le travail de recensement et de présentation des connaissances existantes du patrimoine d’assainissement urbain se fera, dans le cadre de ce niveau opérationnel, comme suit :

- Apprécier la situation actuelle en matière de SIG, à travers l’analyse d’un échantillon de banques de données opérationnelles ou en cours de réalisation ;

- Faire l’inventaire des outils utilisés : matériel et logiciels ;

- Présenter les opérations de traitement de données telles que des tris, des filtres, des analyses statistiques simples et des systèmes graphiques.

III.5.3.2. Nouvelles connaissances : enquête par questionnaire

Un questionnaire spécifique aux caractéristiques des réseaux d’assainissement unitaires en Algérie, établit en collaboration avec l’Institut Allemand des Infrastructures Souterraines «IKT» (IKT, 2014), a été confié aux unités de l’ONA. L'objectif essentiel de cette enquête est de collecter et analyser les données et caractéristiques des réseaux d'assainissement d'une part, et de se prononcer sur l'état (de dégradation) général et de proposer de possibles orientations et de suggestions de bonnes pratiques, d'autre part. A travers ce questionnaire (Annexe 1), trois parties distinctes sont documentées : les canalisations, les regards et les dysfonctionnements.

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102 Pour les canalisations, plusieurs caractéristiques sont recherchées : les dimensions, les matériaux, l’âge, les pentes et longueurs et pour les regards : le type de tampons et les profondeurs. En ce qui concerne les incidents et dysfonctionnements, l’accent est mis sur les types de dommages, l’âge d’apparition, les causes connues ou probables. Une section spéciale est dédiée pour les experts contactés afin de s’exprimer sur les dommages dangereux et les causes probables de leurs craintes.

Ainsi, pour les deux types de réseaux existants en Algérie, à savoir les réseaux gravitaires et les réseaux sous pression, le questionnaire a été devisé comme suit :

A. Identification de l’unité

Cette partie englobe les données d’information de base de l’unité questionnée à savoir :

 L’identité de l’unité (nom, adresse, ...etc.) ;

 La longueur du réseau d’assainissement gérée ;

 La population desservie ;

 La surface du bassin versant et la surface urbanisée (occupée). B. Caractéristiques physiques des réseaux d’assainissement

Dans cette partie, un détail des informations relatives aux caractéristiques des réseaux d’assainissement (gravitaires et sous pression) a été demandé. Les informations demandées sont :

 La proportion des diamètres existant de conduite ;

 L’âge approximatif des canalisations ;

 La pente moyenne et les longueurs minimales et maximales entre des regards.

Ces informations ont été demandées pour chaque matériaux de canalisation existant : le PVC, le CAO, l’amiante ciment on autre.

C. Les incidents et dysfonctionnements rencontrées

Pour chaque type de matériaux, les renseignements demandés sont :

 Les types de dommage ;

 Age (apparition/réparation) ;

 Dimensions (mm ou mm²) ;

 Cause connue et cause probable. D. Caractéristique des regards

Une fiche globale pour les regards, a été élaborée. Les informations demandées sont :

 Proportion des différentes profondeurs totale des regards existants ;

 Proportion des tampons et du type de construction ;

 Problèmes rencontres au niveau des regards (fragilité des tampons ou paroi mauvaises connexions).

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