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NAN·PLA

Dans le document DOCUMENT DE TRAVAIL (Page 64-90)

\

IVlANHoN -KLA

NAN·PLA

f''\ANHoN . ~LA

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rvlANHON -KLA .:

~DJ~'AN O~ NtON"M;~MQN

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j)1V NANj)"jl1

l'{AN-t>LA ,... MAN HON •~LA

- ma:-kla (ma: ="né" du verbe nattre; kla= "grand" dans le sens de "loin", "éloigné" l i t -téralement "lointainement né")

Arrière-arri~re-patit

enfant

31. Las p.L~ncipes de la-Jlerminologie descriptive

Quand i l s'agit de préciser la relation réelle de paren-té entre deux individue, le Guéré utilise des termes descrip-tifs, élaborés à partir de la nomemclature élémentaire.

On peut distinguer trois catégories de termes descrip-tifs 1

il existe tout d'abord les termes descriptifs classi-ques, termes composés, suivant les relations que l'on

v

veut exprimer: ex : Id~i-a'ri:no Al a femme de mon petit frère;

- i l existe ensuite des termes descriptifs d'"identifi-cation" rarement utilisés dans le langage courant, et désignentun lien de parenté précis;

ex: ba-di-gi-:-dju: "fils du frèredu père" ou cousin psrsllèle patrilatéral (ba=père; di=ventre; gi= venir;

~= celui (plur.

ra);

dju= enfant;) littéralement

"l'enfant de celui qui vient ~u ventre du père" (dans le sens de "mOrne père");

- i l existe enfin un terme descriptif désignant une catégorie de parents et qui avec l'usage a pris une valeur classificatoire : le vocable de-di-gi-a ( ou t~)- dju: littéralement "l'enfant de celui qui vient

du ventre de la mère" (dans le sens de mOme mère").

Du cOté paternel comme du cOté maternal, las

dEdigip~d'ju représentent une catégorie de parents envers lesquels Ego a un comportement défini et iden-tique.

Le tableau ci-après donne une vue d'ensemble des tsrmes de parenté et de la nome~clature réciproque.

TERMffiDE PARENTE ET NOMENCLATURE RECIPROQUE

---~--- ---_.

1 1 Père !.' F'ils Iba ou ma Idju- 'djokpao 1

1

, 2 1 Mère !c-1 fille . _

1

I ba ou ma

1

Idju-'!d:nokpaoIV " "

1

1

--;--:---~-~~~~---;~~:---~~~:~--~~---i~j:::~j:~~:~---:

4 1

Mère Fille

1

dt ou né.-

1

dj u- 'fi: nokpao

1

---1---_·_--- ---1---1---1

5 Frère a!né frère cadet l ' f t i l'dti-'djokpa~ 1

6 Soeur a!née frère cadet

:d'j~rO :'dti-'djOkPa~

:

7 Soeur a!née Soeur cadette ! d ' j c l r o ! 'd~i-'f"\i:nj;kpa;

1 N , " , . , . . ,

8 Frère a!né Soeur cadette l ' f l i

i

'dLi-1i : nok pao

--~--i;~~~:-~:-;;~:---~i-;~î~-~~-;~îî~-~:-

;;~~---;~~---i~j:---,

'-;~---,';:~::-~:-~;~:-~:-;;~:---:-;~î~-:~-;~îî:-~:-;~;~:---:~~~~-:---II-d~---' . . .),:L.no JU

1 ! 1 du mar:L 1 !

-~~--:;~~:-:~-;~~~:-~:-;~~~:-~:----:---

---:~~i~----~:~~--~~:---IPère

(cou6~ns//patrilatéraux)i

Terme réciproque

;d'j~r~Uou '~~il:L

em

---T---l---I---T---12 ISoeur du Père ! fils et fille du frère Idt Idju

1 ! I !

---l ,1 Fils et fille du père de la 1 1

1J rMari de la soeur du père . l 'bila l 'bila

! 1 femme ! !

---T---~---ï---T---,---14

!f~ls

e(t

fi~le

de

~aésoeu~ ~u

ifils et Fille du frère de l

'djug~

et Iba

IP re COUS:Lns crO:LS s pa r:L- !la mère 1'nLè-'f\-i:nô' !

!latéraux) 1 .f l '

--- -~---~---l ,- 1 1 f

,

...,

1 15 !frère de la mère Ifils et fille de ~a-soeur t~a !'djuga

1 1 1 1 1

---~---'bila

r

---1 16 1 t Fils de la soeur du mari 1

r' ""

1 d'

IFemme du frère de la mère l ' 1:no JU

1 tFille de la soeur du mari 1

---1 tlFilS et fille du frère de la tl

F1'lS 1 1

~

1 11 et fille de la soeur Iba l 'djuga

1 Imère (cousins croisês matri- 1 du père td~ l 'ntt.i5-'fi:nli'

t Ilatéraux) 1 1 1

---18

~soeur

de la mère :FilS et fille de la soeur :d(

~

dju

-~;--i~;~~-~~-î~-~~~:~-~~-î~---i;~î~-~~-;~îî~-~~-î~-~~~~~----i;~~î~---i-~~~î~---1mère 1de la femme ! 1

---i;~î~-~~-;~îî~-~~-î~-~~~~~----i---~---::;~~-~~-:~~~--i-~---20 Ide la mère (cous.11 matri- ITerme réc1proque Id'jdro ou 1 1dem

!latér a u x ) 1 l 'd l.i 1

---1 2---1 :Père du père I Fils et fille du fils ;ba-kla :

n~-dju

1

I---r---r---r-:---r--~--:---·--I

1 22 ,Mère du père ! " Ina ou d~kla 1 na-dJu !

:-;;--i;~~~-~~-î~-~~~~---;;~î~-~~-;~~~~-~~-~:-;~î~~----;~:=~~:---;-~~=~j~---;

24 IMère de la mère /1 Ina ou d~-kla "

1 1 1

:-;;--i~:~~---i;:~~:---i:~:~---:-:f~~~;---

:-;6--;~~~:-~~-~:-;~~:~---i~:~~-~:-~:-;~~~:---i:~~~:---T-~~~~:---N

1 21 IMère de la femme 1 Il 'Ibila..!fi:no

, ! 1 1 . 1

I---T---,---r---,---:--1 28 IPère du mari de la femme IFemme du fils l ' k o a - b a ! dju-a-'ri:no

1 ! 1 1 . . . , 1

1 29 ,Mère du mari de la femme 1 " 11koa-d t.. 1 Il

'---r---r---r---r---! 30 1Frère de la femme 1Mari de la soeur , 1bila 1 1bila

l i t ! 1

---ï---ï---~---ï---:---ï---31 1Soeur de la femme , Mari de la soeur l '.ri: no-' d &..i " ko;

---ï---ï---7---:---ï---. 32 ,Femme du frère de la femme ,Mari de la soeur du mari I·bila-~i:no , ' b i l a ,

---T---T---T---T---,

33 jFrère du mari de la femme

i

Femme du frère !'ko~ j 'ri:n~

i

---T---T---T---:---T---,

34 ,Soeur du mari de la femme 1 Femme du frère l'koa

, f t ,

---T~--:-~--î---~--î---T---T---7---35 ! ar1 e a soeur e a ! Terme réciproque l'bila , 'bila

,femme ! "

---36 :Femme du frère du mari : Terme réciproque

:'tik~~

:

'tik~o

---

, , ' 1

37 'Parent de la femme du fils 1 Parent du mari de la fille ! 'bila , 'bila

! , "

B - LES CATEGORIES DE PARENTE

Ici encore i l nous faut distinguer entre catégories d'appellation et catégories de référence.

1! Les catégories d'appellation

D'une façon générale, dans les rapports de la vie cou-rante, le Guéré classe ses parents en trois grandes catégo-ries :

- la catégorie des pàres et mères: ba st d~ , qui dési-gne tous les parents de la génération ou des générations

(grand-père, arrière grand-père) au-dessus d'Egol

~

- la catégorie des frères et soeurs: 'f~i, d'j~ro ou 'dti, qui désigne les parents de la propre génération d'Ego;

- la catégorie des enfants: dju, qui désigne tous les consanguins ou collatéraux des générations en-dessous d'Ego.

Cette"classification permet à Ego de aituer ses rapports de parenté dans le temps : i l appartient ê une génération déterminée par opposition aux générations antérieures et pos-térieures. Cette nomenclature est basée sur le principe de l'inégalité entre générations consécutives.

2! Les catégories de référence

Le nomenclature fait ici abstraction du décalage entre générations pour na distinguer que les catégories classifica-toires de parents.

a)- La catégorie des ba (pères) et d~ (mères).

- Elle englobe

- le· père et la mère réels d'Ego;

- des pères et mères classificatoires coépouses de la mère d'Ego si leur 8ge n'est que peu différent de l'8ge de la mère réelle (si elles sont de la génération d'Ego, i l les appelle n 'ri:non); le frère et la soeur du père, le soeur de

-51-~a mère, ~e fi~s et ~a fi~~e de ~a soeur de la grand-mère paternelle, le fils et ls fille de ~a soeur du grand-père

paterne~;

- ~'oncle maternel rêe~ : frère de la soeur, et toute sa descendance en ligne agnatique (classification de type Omaha);

- les oncles maternels classificatoires (ainsi que ~ee

tantee) et leur descendance en ligne agnatique. Cette notion

d'onc~e materne~ classificatoire appel~e des commentaires et nous engage dès è présent è mettre en évidence un principe fondamental du système patri~inéaire Gu6ré, et qui est l'iden-dification du père et du fils facs aUK groupes d'une part des

~ ~ - J

d'juga (neveux utérins) et des 'néo-}i:no (nièces utérines) patrilatérauK, d'autre part de l'oncle matsrne~ du père et de sa deecendance (père et mère classificatoiree de type Omaha).

Le d'juge du père est é9a~ement d'jug~ du fi~s. De mAme

~'oncle materne~ du père est considéré comme oncle maternel par le fils. On peut tenter d'expliquer cette identification par le fait que dans la société patrilinéaire ~e fils eet très proche du père, puisqu'il est amené è prendrs un jour sa place, et qu'économiquement père et fils forment une seule et mOme unité de production et de consommation. Leurs intérlts sont donc confondus. Comme le comportement de l'onc~e materne~

envers le d'juga, et du d'jug; envers ~'oncle maternel a dea implications de nsture essentiellement économique, i l eat logique que père et fils soient plus qu'associés, mais littê-ralement "identifiés".

Cette identification du père et du fils permet d'eKpli-quer pourquoi on trouve également du c8té matri~atéral, au niveau de la descendance du frère (considéré comme bs et non comme ba-kla) du grsnd-père maternel d'Ego, une catégorie de pères et mères c~aesificetoiresds type Omaha, et qui sont en

r's~ité des oncles et des tantes maternels clsssificatoires.

En effet, ai l'on accepts d'une part ~e principe de

l'identi-ficBtion du p~re et du fils, si l'on se r6fère d'autre part au principe de ~'unité du groupe des Siblings, le frère du grand-père maternel d'Ego peut @tre considéré comme son oncle

materne~ (puisqu'il y a identification de l'oncle maternel réel et du p.re de ce dernier, qui peut donc etre considér6

a

la fais comme grand-pare et comme oncle maternel). E~ pour bien marquer cette relation, Ego Bp'pelle le fr~re de son grand-père maternel "ban et non "ba-~la".

b)- La catégorie des frères et soeurs

La terminologie introduit ici le critère de l's1nesse

-pour distinguer ~es siblings l ' f t i (frère atn'), d'j~.o

(soeur ainée), par opposition à 'dti (frère cadet .ou seur cadette suivant le locuteur). Les memes termes sont étendus aux coueine parallèles patri et matrilat6raux. Indépendammant de cette termino~ogia de référence, nous evons déjà vu qu'Ego peut désigner tous les parents de sa gén6ration par les termes de nfrRtre n et de "soeur". Il peut étendre aussi cstte appella-tion a l'ensemble des villageois de se généraappella-tion ("frères du villageU ).

c)- La catégorie des grande-parents

- l!_~erme qui d'signe le grand-pare est ba-kla et i l est identique sur les deux lignes, peternel~e et maternelle.

En terme d'appellation et de respect, il est égal.ment appli-qué aux conjoints de la grand-mèra (mais en terme de référence, le conjoint est un ' b i l a : allié).

- Pour désigner la grand-mère, i l existe deux termes:

-d~-kla qui peut etre appliqué à toutes les grand-mèresJ -na,J

qui eet réservé aux grand-mères réelles maternelles et pater-nelles, et è la soeur de la grand-mère paternelle (soeur

également de l'oncle maternel ~u père d'Ego). Le terme na que

...,

l'on pourrait rendre par "aieule" par opposition à d~-kla

"grand-m~ren, exprime un rapport étroit de filiatiDn utêrine.

-59-- Les arrière-grands-parents sant désignés par les m8mes termes que les grands-parents.

- Par cantre on applique aux Brrière-~rrière-grands­

parents (quand le cas Be p~ésente) le terme de ta: qui veut dire "moitié n et qui serait un terme particulièrement respec-tueux (cf. plus loin la catégorie des ma:-k1a).

d)- b!-catégorie des neveux utérine (d'Juga) et nièces utérines (n~Q-'~i:nô)

Nous avons vu que le principe de l'identification du p~re

et du fils entraIns pour Ego l'existence d'une doubls

catégo-..., .., I( ,.,

ris de d'juge et n~o-~isno &

- les d'juga et 'ntD-'~i:no propres (enfsnta de sa soeur) ;

- les d'Jug; st 'né~-fi:n~ de eon père (enfants de le soeur de son père).

Sant donc d'juga pour Ego, à la fais le neveu utérin.le cousin croisé patrilatéral, le fils de la cousine croisêe patrilatêrale.

Sont 'n~o-'~:në la nièce utérine, la cousine croisée patrilatérale, la fille de la cousine croisée patriletérale.

De plus la qualité de d'jug: n'est pas réservée à une

seule génération, mais tous les emfants, petits-enfants (etc •• ) des d'jug: et 'n~o-'fi:no sont considérés comme d'jug~ et

'" c.. .... , J

'n~o-ri:no. Pour préciser de quel d'juge i l s'agit, on ajoute un terme deecriptif (ex: l'enfant du d'jug~=d'jugë-dju).Maie

- ...

les droits du d'juge et du d'juga-dju sont rigoureusement les m8mes.

e)- La catégorie des d~digi6;d'ju (littéralement "les en-fants de ceux qui vienne du ventre de la mère")

N

- les dLdigi}od'ju, appelés dldi dans le langage courant, sont les enfante des tantesmaternelles classificatoires (dt) d'une part, des pères et mères classificatoires issus de la soeur de la mère paternslle et de la soeur du grand-pêre maternel (ba et d~) d'autre part;

~ les d~digifDd'ju forment une catégorie da parent~

assez particulière, très voisine de la catégorie des, f~è~e.

et soeurs (en te~me d'appe~lation lee dt di sont 'fri, d'J,ra ou 'd~i, et leurs enfants sont appelés dju), mais qui s'en différencie néanmoins très nettement tout d'abord sur le plan de la terminologie, ensuite de l'étendue des d~di sur plusieurs générations.

f)- La catégorie des dju (enfants)

Elle est très étendue puisque Ego considère comme dju 8es propres enfants, les enfants de ses frères . t soeurs et les enfants de ses d~dig~Od'jU.

g)- La catégorie des ne-dju (petits-enfants)~

Tous les enfants dee dju sont na-dju. On retrouve iciN

le terme élémentaire na, qui désigne l'aleule,~ et traduit en mIme temps l'importance accordée au rele de la femme dane la procréetion.

h)- La catégorie dee na-pla (arrière-petite-enfants)

~ ~

Toua les enfants des na-dju sont ne-pla (littéralement

"chair de la grand-mère"). Le terme na se retrouve également~

è ce niveau.

i)-

La catégorie des ma-kla (arrière-arrière-petits~

enfants)

Il est excaesivement rare qu'un individu meme très 6g6, devienne un jour arrière-arrière grand-père. Si cela se pro-duit ses arrière-arrière-petits enfants seront désignés par

-61-1e terme de ma-k1a

...,

(1ittéra1ement "10intainement n6") et

1ui-mlme sera pour eux "to:"(= 1a moitié, dans 1e sens de

"séparation"), terme d'appe11ation particu1ièrement respec-tueux.

j)- La catégorie des a11iés ( bi1a )

La re1ation mari-femme s'exprime par les termes

N [ . ;

'koa-'J'i:no •

Le terme général par leque1 Ego désigne ses alliés est 'bila (masculin) DU 'bila-:fi:no (féminin). Mais Ego appe11~

1a soeur de sa femme 'dti~ri:no, petite femme, exprimant par 1à, tant qu'elle n'est pas mariée, un certain droit sur S8

belle-soeur (la pratique du sororat est cependant ~are en pays Guéré);

N \

La femme d'Ego, appelle la père de son mari 'koa-ba- qui en retour l'appelle dju-a-'fi:n; (femme de mon fi1s).

La soeur d'Ego appelle la femme de son frère '~i:n~

~<W

(femme), mais se fait appeler par elle 'koa, qu'on pourrait rendre par la notion de "mari femelle".

Enfin, la femme du frère d'Ego appelle la femme de son beau-frère et se fait réciproquement appeler par elle "tik[o qui signifie "rivale".

CONCLUSION

Le terme qui désigne la parenté d'une façon générale est soit 'uloa-rD (= ceux qui sont parents), soit d~-a-t'ke

(littéralement "famille de la mère") lorsque,la relation de parenté est é~ablie par une aieule commune. Mais l'usage de

~es termes n'implique qu'un lien très 18che de parenté.

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Un autte terme, 'tEdru (littéralement "tête avancée", par extension "parenté très éloignée") convient enfin d'être mentionné. Il sert à désigner les 'u1oa-fa dont l'ancêtre commun remonte à au moine sept générations. Nous verrons que cette relation joue un rale important dans la détermination des règles matrimoniales.

C - LES TYPES DE COMPORTEMENT

A chaque catégorie de parenté est lié un typa de comporte-ment qui situe Ego dans un contexte défini par trois sortes de relations d'autorité, d'égalité, de fami~rité. A tra-vers l'étude de ces relations apparstt la véritable dynamique interne du système, avec see jeux de forces négatives et

poeitives, contraignantes et libree, antagonistes et coopéra-tives.

1e Les relations d'autorité

Elles dépaseent le cadre de l'inégalité classique entre générations consécutives (relations père-fils), pour s'appli-quer è deux autres types de relations : mari-femme, frère-almé - frère-cadet.

a) !~_:~!~~~~~_~~:~:!~~~~:elle est moins d'inégalité que de subordination à un ordre familial et social qui tradition-nellement donne la primauté à l'homme.

Il est du devoir de la femme de préparer la nourriture de son mari et d'élever les enfants. Elle doit avoir également une attitude de soumission respectueuse à l'égard de la

famille du mari, notamment de son beau-père. Si elle en parle en termes irrespectueux son mari a le droit de la battre

(et ne s'en prive pae), sans qu'elle puisse exercer un quel-conque recours aup~ès de sa propre famille.

-63-Néanmoins la femme jouit d'une relative indépendance dans un certain nombre de domaines. Elle est économiquement parfaitement autonome, elle a ses biens propres, ses champa, son grenier, elle est habilitée à pffectuer des transactions commerciales et à disposer librement des ressources qu'elle en tire. Elle a le droit également de rendre périodiquement visite à ses propres parents.

Il est important de souligner enfin le r61e tenu par la premiàre femma dans la fami~le polyginique. Elle axerce une véritable autorité sur ses coépouses.

b) le relation pàre-fils

Elle est du type contraignant, pouvant aller jusqu'à l'identification (cf. plus haut) et la subtitution. Le fils doit soumission et raspect à son père. Le père doit pourvoir auX besoins de son fils et tout particulièrement, quand ce dernier est en 8ge de prendre femme, lui fournir une 4pouse, soit en rlunissant la dot qui lui permettra de l'acquerir, soit plus simplement en lui cédant l'une de ses propres épou-ses. Face à l'extérieur, le fils perd pratiquement toute

valeur d'existence: son père se substitue littéralement à lui.

Du vivant du père, le fils est frappé d'une véritable incapa-cité totale (au sens juridique du terme).

c) la relation frère alné - frère cadet

Elle est généralement une relation de protection et de

~

déférence. Le ' f t i est investi d'une certaine responsabilité à l'égard de son 'dLi, qui a envers son alné une attitude respectueuse.

Il n'est pas que le fils alné de la première femme qui ait ce r61e de guide avisé, mais à l'intérieur de chaque famille matricentrique, le premier-né des enfants occupe une situation privilégiée. Pour bien le marquer, le 'f~i est tenu

de respecter le totem de son p~re et de sa mère : il affirme ainsi sa double appartenance clanique, et ce faisant, aTficha un comportement respectueux à l'égard du lignage maternel.

Au décès du père, cette relation de responsabilité devient une relation d'autorité, puisque c'eat l'atné des fils (de la

premi~re femme cette fois-ci) qui remplace le père et lui suc-cède dans ses fonctions. Le ' f i i devient ainsi le nouveau

chef de famille.

22 Les relations d'égalité

Elles se situent au niveau des rapports d'Ego avec ses frères et soeurs résls (è l'exception de la relation a!né-cadet), Trères et eoeurs classificatoires (cousins parallèles patri-et matrilatéraux) et indépendamment du principe de

l'inégalité entre générations consécutives, avec ~ee dtdigir~d' ju •

Ego entretient avec ses frères et soeurs des rapports de coopération et de collaboration. Face au père ils constituent un groupe sans diTférenciation interne et participent à la mIme unité de production et de consommation.

Le comportement d'Ego à l'égard de ses d~digifod'ju n'implique pae la même collaboration directe; la relation d'égalité qui en constitue la base est plus l'expression d'un rapport de coopération "à distance" que la concrétisation d'une obligation réelle d'entraide. En appellation courante le didi est un frère" pour Ego, (puisqu'ils ont en commun une mame aïeule) mais ile n'appartiennent que rarement à la mGme unité emciale organique, par suiie de la dispersion géographique des parents maternels et paternels.

\

1

-65-3! Les relations de fami~rité

L'e.preesion du rapport de fami~rité eet fonction du type de relations que l'on envisage. Elle n'est pae la mOme suivant que l'on examine la relation grands-parents - petite enfants, fils de la soeur-frêre de la mère, ou entre alliés.

a) relations,grande-parents - petits-enfants

La relation grand-père - petit-fils eet une relation de

fami~rité privilégiée basée sur le principe de l'égalité des générations alternées. Autant le rapport père-fils est con-traignant, autant le rapport grand-père - petit-fils est détendu. L'enfant vit d'ailleurs beaucoup plus au contact du ba-kla, vieux et en permanencB au village, que de son père qui passe souvent plusieurs journées consécutives dans son campe-ment de culture. Le grand-père est einsi plus étroitecampe-ment

associé è l'univers de l'enfant et devient 1. véritable confi-dent du na-dju dans son apprentissage de la vie. Très souvent

~

on donne au na-dju le nom du grand-père.

En dépit de cette relation de familiarité privi14giâe, le comportement du n~-dju n'est cependant pas totalement

"libre". Il doit se conformer è l'égard de son ba-kla è

l'obse rvation d'une étiquette précise: i l n' a pas le droit de monter sur les genoux de son grand-père, è moins qu'il ne lui ait fait un "cadeau" au préalable. Les Guéré expriment cela par l'expression "acheter le genou" : si le genou n'a pas été acheté et que le na-dju fait fi de l'interdiction,N

le grand-pèrs ressentira une vive douleur è ce m8me genou.

Il nous a été ~possibl~ de retrouver l'origine de cette prohibition. Les "vieux" en parlent comme d'une coutume qui leur a été transmise par leurs aïeux, mais dont ils ignorent le sens. L'explication est probablement è charcher du cS té de l ' "assistance" (cf. le fait d'acheter, de donner un cadeau) que tout enfant doit à aon aïeul.

- la relation arrière-grand-père - arrière-petit-fils est de mAme nature que la préc6dente. Mais la prohibition ntest plus la même: le na-pla peut sn toute libert~ se mettre eur les genoux du ba-kla, mais ne peut toucher son oreille, sous peine de lui faire 6prouver une vive douleur - à moins de pro-céder au préalable au cadeau rituel, et d',acheter l'oreille".

La eignification de ce rituel est vraisemblablement la même que pour le né-dju. Mais comment expliquer le passage du genou à l'oreille? Nos informateurs ont été incapables de nous fournir la moindre explication à ce sujet.

- A ces relations de fami~rité privilégiées s'oppoee la relation m~:-kla -tOI Carrière-arrière-petit-file - arrière arrière-grand-père). Il faudrait en r6alité en faire un

quatrième type de relations - mais i l est tellement rare de voir cinq génératione se c6toyer que nous n'en ferons pas une étude à part.

Le terme to:, dans le sens de "séparation", marque d'uns façon absolue la distance qui doit exister entre les deux catégories. En effet, le m;:-kla n'a pas le droit de vair son tOI et réciproquement. Si cela se produit, le toc

. ~

meurt sur le champ. Pour l!iviter des circonstances aueei fecheu-ses, le to: avant de sortir de sa cass, s'informera de l'absen-ce du ma~klaIV et prendra toute ses précautione pour ne pae le rencontrer. De Bon ceté, le m~~-kla, qui est un enfant, dif-ficile à surveiller an permanence, sera maintenu à dietance respectueuse de l'aïeul.

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