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8.2 Comportement d'un centre de décision

8.2.1 Négocier amont/ Contracter aval

Nous nous focalisons sur un centre de décision CDDu, et nous distinguons les méca- nismes mis en ÷uvre lors des processus de (re)négociation, permettant de déterminer les intervalles de consommation/livraison.

Un processus de négociation est initié lorsqu'un centre de décision (ou client) demande à un autre centre amont, la prise en charge d'une nouvelle opération sur un produit cor- respondant à l'opération précédente au sens de la gamme, en spéciant un intervalle de livraison souhaité, ou bien de revoir un délai de livraison d'une opération déjà contracté avec le centre amont. Dans le premier cas, on négocie un délai souhaité avec le centre amont

150 Une méthode pour l'ordonnancement coopératif et robuste alors que dans le second cas, on renégocie l'intervalle de livraison déjà contracté avec le centre. La prise en charge d'une nouvelle commande pour un produit donné à laquelle est associée un délai de livraison est initialement sollicitée par un acteur client.

Le centre CDDu ayant reçu la requête prend en charge la demande. Qu'il s'agisse d'une négociation ou d'une renégociation, CDDu dénit selon son organisation interne (à tra- vers un modèle amont qu'on note Mu et décrit dans la Section ), tout en respectant ses engagements avec les centres aval et le centre initiateur de la requête, les nouveaux délais de livraison pour ses centres amont, soit [dj−1] = [rj] = [lstwj, dj − pj], et ce pour toute opération j gérée par le centre en question (nous reviendrons en détail sur les dénitions de cet intervalle et du modèle amont dans la Section 8.3). Ces délais peuvent alors être incohérents avec ceux contractés avec les centres amont (contrainte de cohérence locale violée, voir Figure 8.4). Dans cette situation, le centre voulant être livré plus tôt, négocie de nouveau à son tour avec les centres amont les nouveaux intervalles incohérents en faisant des propositions de renégociations par émission de nouvelles requêtes, et le processus se propage en arrière, et dans la mesure du possible, tant qu'un centre déduit un délai de livraison incohérent avec celui contracté.

Fig. 8.4: Cohérence et incohérence de [sj] avec [rj]

Notons que lors d'une prise en charge d'une requête par un centre, tout un processus de renégociation entre CDDs peut être amorcé. Aussi, lorsqu'un centre CDDu reçoit la réponse à la requête qu'il a émise à un centre CDDv, nous supposons que CDDv a fait de son mieux et que l'intervalle de livraison proposé pour CDDu devient ferme pour ce dernier. CDDu n'a donc plus la possibilité de rénégocier cet intervalle, du moins tant que son état interne n'aura pas évolué (aucun aléa n'est venu perturber son organisation). Les nouveaux intervalles de livraisons sont alors imposés, i.e., la contrainte de cohérence locale doit obligatoirement être respectée dans le futur et pour les réponses que l'on a reçues. Ceci sera alors traduit par le respect d'une contrainte temporelle donnée par la formule8.1

suivante :

8.2 Comportement d'un centre de décision 151 X étant l'ensemble des travaux pour lesquels des requêtes ont été formulées.

Cette précaution est nécessaire pour éviter une situation instable où le CDD referait, au cours d'une autre négociation, une requête pour la même opération, avec un intervalle de consommation diérent, alors qu'il n'a pas encore reçu la réponse à sa requête précédente. Nous imposons donc le respect de certains intervalles de consommation (celles pour les- quelles des requêtes sont en cours de traitement), et autorisons la violation des intervalles des autres opérations.

Lorsqu'un centre reçoit toutes les réponses à ses sollicitations, il vérie la cohérence de son organisation interne. De nouveaux délais de livraison pour les centres amont cor- respondant aux délais de consommation pour le centre en question sont détérminés. Dans la situation où la cohérence locale est violée pour les opérations autres que celles pour lesquelles des requêtes ont déjà été émises, de nouvelles requêtes sont envoyées aux CDDs amont. Par contre, si les intervalles calculés sont cohérents avec ceux contractés, ou bien s'il est impossible de trouver une solution satisfaisante, la renégociation avec les centres amont s'achève, et le centre calcule, étant données les nouvelles informations, les nouveaux délais de livraison des opérations qu'il a en charge.

Ainsi, tout en respectant les engagements avec les centres amont, le CDD détermine selon son organisation interne (via le modèle aval qu'on note MD) les nouveaux délais de consommation des opérations sur les produits correspondants, au sens de la gamme, aux opérations successeurs pour les centres aval, soit : [rj + pj, ef twj] = [dj] = [rj+1] pour toute opération j exécutée par le centre en question (nous reviendrons aussi en détail sur la dénition de cet intervalle et le modèle aval dans la Section 8.3). Notons que ces délais peuvent être incohérents avec ceux contractés avec le centre aval (une contrainte de cohérence locale est violée ; cf. Figure 8.5). Dans cette situation, le CDD livrera forcément plus tard que convenu le centre aval. De ce fait, nous considérons que la coopération avec le centre aval ne fera pas objet d'une négociation, mais d'une contractualisation : le CDD aval devant obligatoirement intégrer le nouveau délai de consommation, ce dernier étant ferme.

En dehors de ces phases de négociation et renégociation, on suppose que les CDDs se coordonnent en se communiquant les valeurs des dates de disponibilité et d'échéance de leurs opération, eftw

j et lstwj, que chacun se xe. Ces échanges peuvent se faire périodique- ment ou de façon asynchrone, à l'occurrence de modications. Lorsqu'un centre reçoit une telle information, il doit vérier que son organisation demeure cohérente.