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Le mouvement sur la trajectoire

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11 Le problème de Kepler et le mouvement képlérien

11.4 Le mouvement sur la trajectoire

tendreGoupvers zéro tout en maintenanthfixé : D’après(3.15), quel que soit le signe de h, l’excentricité tend alors vers 1 : si h < 0, l’ellipse dégénère en un segment de droite de lon-gueur2a=−µ/h, dont les extrémités sont les deux foyers de l’ellipse-limite infiniment aplatie et réduite à son grand axe ; sih ≥0, l’hyperbole ou la parabole dégénèrent en une demi-droite issue du foyerO; dans tous les cas, le segment ou la demi-droite support du mouvement a pour vecteur unitaireu0 =−u, et l’anomalie vraiewpeut être considérée comme constante, égale à π.

2. pourh= 0:r = µ

2+α τ +β 3. pourh >0:r =− µ

2h +α sinh√

2h τ +β cosh√ 2h τ

En supposantτ = 0à l’instanttpdu passage au péricentre, on pourra ensuite intégrer(3.19) en :

t−tp =

Z τ 0

r dτ

et calculerαetβen tenant compte de la valeur deret der0 à l’instanttp : r(tp) =q = p

1 +e et r0(tp) =rr(t˙ p) = 0 (3.23) On obtient :α= 0etβ =qsih = 0, sinon :α = 0etβ =q+ µ

2h. Selon la nature de l’orbite, on obtient alors les résultats suivants :

1. Pourh < 0, d’après (3.17), l’orbite est elliptique et l’on a :− µ

2h =ademi-grand axe de l’ellipse etq=a(1−e); en posantE =√

−2h τ,n=

√−2h

a =qµ/a3etM =n(t−tp), on obtient :

r =a(1−e cosE) = dt

dτ =adM dE

M =E −e sinE (équation de Kepler) E˙ = na

r et M˙ =n

(3.24)

L’angleE est appeléanomalie excentrique, etM anomalie moyenne; la vitesse angulaire nest appeléemoyen mouvement;netasont reliés par la3iemeloi de Kepler:

n2a3 =µ (3.25)

L’expression générale derdonnée en(3.11)en fonction de l’anomalie vraiewdevient ici : r= a(1−e2)

1 +ecosw (3.26)

Ainsi,rest une fonction périodique dew, deE ou deM, de période2π. Les trois anoma-lies w,E etM s’annullent en même temps, à l’instanttp du passage au péricentre ; elles augmentent toutes trois de 2π dans le temps T = 2π

n qui est lapériode du mouvement elliptique. La3ieme loi de Keplers’exprime alors aussi :

a3 T2 = µ

2 (3.27)

VretVdésignant les vitesses radiales et orthoradiales, on a ensuite : G=rV=r2dw

dt =√

µp=na2

1−e2 (3.28)

˙

r =Vr = nae

√1−e2 sinw= na2e

r sinE (3.29)

X =r cosw=a(cosE−e) Y =r sinw=a√

1−e2sinE rX˙ =−na2 sinE

rY˙ =na2

1−e2 cosE tan2 w

2 = 1 +e

1−e tan2 E 2

(3.30)

X,Y etZ = 0sont les coordonnées cartésiennes du pointP dans lerepère propreOu0v0k du mouvement képlérien. Si le mouvement est rectiligne, seulu0 = −u est défini et l’on peut prendrev0 etk quelconques orthogonaux àu0; avece= 1etw=π, on a alors aussi Y = ˙Y = 0. Ces équations sont donc valables dans tous les cas, que le mouvement el-liptique soit plan ou rectiligne. On peut considérer qu’une ellipse peut être déduite de son son cercle principal (de centreCet de rayona) par une affinité de rapportb/a =√

1−e2 appliquée perpendiculairement au grand axe. Ainsi, le pointP est le transformé d’un point P0 de ce cercle par cette affinité (cf. figure 1). L’anomalie excentrique s’interprète alors comme étant l’angle polaireE = (CO, CP0)de ce pointP0vu du centre du cercle princi-pal.E est ainsi une variable angulaire permettant toujours de situerP sur l’ellipse, quelle soit plane ou rectiligne. Enfin, w, E et M se confondent lorsque l’ellipse est un cercle.

On pourra aussi voir avec l’applet Java contenue dans les fichiersMouvElliptKepler.html ou mieuxMouvKeplEllipt.htmlcomment le mouvement képlérien elliptique dépend d’une façon générale de ces 3 anomalies.

2. Pour h > 0, l’orbite est hyperbolique et l’on a : µ

2h = a etq = a(e−1); en posant, de façon analogue au cas elliptique,E = √

2h τ,n =

a2h =qµ/a3 etM =n(t−tp), on obtient :

r=a(e coshE−1) = dt

dτ =adM dE

M =e sinhE−E (équation de Kepler) E˙ = na

r et M˙ =n

(3.31)

On a de nouveau la troisième loi de Kepler :n2a3 =µ, puis : r= a(e2−1)

1 +ecosw (3.32)

w, E et M s’annullent en même temps, à l’instant tp du passage au péricentre, mais le mouvement n’est pas périodique.VretVdésignant toujours les vitesses radiales et ortho-radiales, on a ensuite :

G=rV=r2dw dt =√

µp=na2

e2 −1 (3.33)

˙

r =Vr= nae

e2−1 sinw= na2e

r sinhE (3.34)

X =r cosw=a(e−coshE) Y =r sinw=a√

e2−1 sinhE rX˙ =−na2 sinhE

rY˙ =na2

e2−1 coshE tan2 w

2 = e+ 1

e−1 tanh2 E 2

(3.35)

Comme dans le cas elliptique,X,Y etZ = 0sont les coordonnées cartésiennes du pointP dans lerepère propreOu0v0k du mouvement képlérien, et ces équations sont aussi valables dans tous les cas, que le mouvement hyperbolique soit plan ou rectiligne. On voit que l’or-bite hyperbolique est ici la transformée par affinité orthogonale de rapportb/a=√

e2−1, de l’hyperbole équilatère d’équation paramétrique :x =±acoshE ety =asinhEdans le repère décentréCu0v0k. (cf.figure 3) Voir aussi l’animationMouvKeplHyp.html 3. Pourh= 0, l’orbite est parabolique et l’on a directement :

r=q+µ

2 τ2 = dt dτ t−tp =q τ +µ

3

(3.36)

puis :

G=rV=√

µp (3.37)

rr˙=r Vr=µ τ (3.38)

X =r cosw= 1

2(p−µ τ2) Y =r sinw =√

µp τ rX˙ =−µ τ

rY˙ =√ µp

(3.39)

Si le mouvement est plan (p etq non nuls), en définissant de nouveau :M = n(t−tp) mais avecn =rµ

p3, on peut encore écrire : r = p

1 + cosw = 1

2(p+µ τ2) =⇒

sµ

p τ = tanw 2 M = 1

2tanw 2 +1

6tan3 w

2 (équation de Barker)

(3.40)

puis :

X =r cosw=q(1−tan2 w 2) Y =r sinw=p tanw

2 rX˙ =−√

µp tanw 2 rY˙ =√

µp

(3.41)

Voir aussi l’animationMouvKeplPar.html

Remarque 1. Les formules donnant les coordonnées X et Y de P dans le repère propre du mouvement képlérien auraient pu aussi être obtenues de façon purement vectorielle en appli-quant les opérateurs de dérivation(3.20)au vecteurr. En effet, on trouve alors :

r00=r2r¨+rr˙r˙ =−µu+rr˙r˙

Or, en développant µe = ˙r ∧(r ∧r˙)−µu et en tenant compte de l’intégrale de l’énergie, on obtientµe = 2hr +µu −rr˙r˙, de sorte quer satisfait finalement à l’équation vectorielle suivante, linéaire et à coefficients constants :

r00−2hr =−µe (3.42)

Les composantes X et Y der s’en déduisent aisément en fonction de τ ou deE (suivant le signe deh), en utilisant les conditions initiales :

r(tp) =qu0 et r0(tp) =rr˙(tp) =G ∧u0

Remarque 2. La régularisation de l’équation(3.18) enr = 0 était nécessaire surtout pour le cas oùrpeut devenir nul, c’est-à-dire pour le mouvement képlérien rectiligne lorsque le point

P “tombe” sur le foyerO. Son intérêt est particulièrement évident quand, en plus, h est nul, puisque la solution régularisée, polynomiale enτ :r(τ) = 12µτ2 et t−tp = 16µτ3, équivaut à la fonction r(t) = [(9µ/2)(t−tp)2]1/3 dont le graphe présente un point de rebroussement en t=tp.

0

τ tp

t r(t)

r(τ)

(t−tp)(τ)

Cependant, la régularisation n’est pas seulement une méthode intéressante pour l’intégra-tion analytique d’équal’intégra-tions sujettes à des singularités ; c’est aussi une technique très efficace pour intégrer numériquement de telles équations. Par exemple, pour intégrer numériquement en fonction de t les équations du mouvement képlérien dont l’une, de la forme r˙ = f(r, w), est singulière enr= 0, on calcule en principer(t+h)connaissant au moinsr(t)[hest ici le “pas d’intégration”]. La méthode élémentaire fondée sur le développement de Taylor der(t)consiste à écrire par exemple :

r(t+h) = r(t) +h f(r(t), w(t))

D’autres formules plus précises existent ; on pourra voir par exemple l’applet IntegrationNume-rique.htmlillustrant la méthode de Runge Kutta d’ordre 4 appliquée au mouvement képlérien.

Cependant, si les conditions initiales conduisent à un mouvement très excentrique, tel que r devient très petit, il faut compenser les fortes variations de f(r, w) au voisinage der = 0par des variations correspondantes du pash, de façon à ce que h f(r, w)reste toujours “assez pe-tit”. L’utilisation d’une méthode d’intégration numérique “à pas constant” (telles les méthodes d’Adams) ne peut alors convenir. Au contraire, si après avoir changé de variable indépendante, on cherche à intégrer numériquement les équations régularisées : dr

dτ =r f(r, w)et dt

dτ =r, on peut utiliser une méthode à pas constant pour la variableτ carr f(r, w) reste maintenant fini en r = 0. A un ∆τ constant correspond un ∆t = r∆τ variable avec r. Une méthode à pas constant appliquée aux équations enτ est ainsi équivalente à une méthode à pas variable qu’on appliquerait aux équations ent; la régularisation revient donc à faire une variation automatique du pas en t. Cette façon de régulariser les équations est généralement encore applicable aux mouvements képlériens perturbés.

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