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Mortalité chez les enfants

Dans le domaine de la santé, la mort d’un enfant est l’événement le plus difficile à accepter.

Il peut assombrir la vie d’une famille pendant de longues années. En outre, il s’agit d’un phénomène particulièrement sensible aux déterminants immédiats et plus éloignés de la santé et aux inégalités en la matière, y compris les politiques de santé. La présente section aborde la mortalité des enfants appartenant à différents groupes d’âge.

En matière de mortalité globale, la situation est un peu meilleure dans l’Eur-C que dans l’Eur-B, qui inclut un grand nombre des pays où la mortalité des enfants est élevée. Dans l’ensemble, c’est le contraire pour les adultes, comme cela a été indiqué dans la deuxième partie.

Arménie (2000)

Géorgie (1999)

Ouzbékistan (1996)

Kazakhstan (1999)

Kirghizistan (1997)

Turkménistan (2000)

Note : les chiffres portent sur la mortalité postnéonatale au cours des 10 années qui ont précédé les enquêtes.

Source : données provenant de Reproductive, maternal and child health in eastern Europe and Eurasia: a comparative report (22).

Dans une perspective mondiale, cependant, l’Eur-B et l’Eur-C enregistrent une faible mortalité des enfants. En outre, les différences entre ces deux sous-régions sont peu importantes par comparaison avec celles qui existent entre elles et l’Eur-A, où la mortalité des enfants est très faible. Les différences entre la santé des enfants et des adultes soulignent que les pays doivent concevoir des stratégies sanitaires complémentaires pour ces deux groupes.

Enfants de moins de 5 ans

Le nombre de décès de nourrissons et d’enfants âgés de 1 à 4 ans a baissé dans la plupart des pays de la Région européenne, mais à des rythmes différents. En particulier, la plupart des pays du Caucase et d’Asie centrale, qui connaissent une mortalité très élevée parmi les enfants de moins de 5 ans, ont accompli très peu de progrès au cours de la période 1995–2003 (8). Cela a contribué à l’accroissement des différences entre les pays de la Région.

Nourrissons

Les taux de mortalité pour les enfants âgés de moins d’un an ont continué de baisser globalement dans la Région. La moyenne dans l’Eur-A est d’environ 4,6 décès pour

1 000 naissances vivantes. Pour l’Eur-B, elle reste très élevée (25,8 pour 1 000) et l’amélioration s’est en fait arrêtée au cours de la période 1998–2002, tandis que la moyenne pour l’Eur-C s’est considérablement améliorée, tombant à 11,7 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2003.

En ce qui concerne les causes, les affections périnatales sont responsables de 50 %, 35 % et 44 % des décès de nourrissons dans l’Eur-A, l’Eur-B et l’Eur-C respectivement. Cependant, la mortalité due aux infections et aux maladies parasitaires dans l’Eur-A (8 décès pour 100 000 enfants de moins d’un an), est quinze fois moins élevée que dans l’Eur-B (126 pour 100 000). L’Eur-C occupe un niveau intermédiaire : 58 pour 100 000. Les différences sont encore plus importantes pour la mortalité due aux maladies respiratoires, puisque les taux sont d’environ 6,6 pour 100 000 dans les pays de l’Eur-A, mais de 480 dans l’Eur-B et de 119 dans l’Eur-C.

Comme cela a été mentionné, les analyses des différences socioéconomiques concernant la mortalité et d’autres indicateurs de la santé des enfants ne sont pas encore réalisées

Figure 6.

Mortalité postnéonatale dans six pays de la CEI en fonction du niveau d’instruction de la mère

4

17

24 7

12

24 17

19 24 22

26 29 29 20

43 15

30

45 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Décès pour 1 000 naissances vivantes

Études post-secondaires Études techniques

Études primaires ou secondaires

couramment, bien que les experts et les pouvoirs publics aient déclaré que les inégalités sociales représentaient une priorité de santé publique. La figure 6 présente un exemple qui met en évidence l’importance des variables sociales ; elle indique la mortalité postnéonatale dans six pays de la CEI en fonction du niveau d’instruction de la mère. Les taux ont été estimés par des enquêtes en population et montrent des différences qui, dans certains pays, atteignent des rapports de 1 à 3 et même de 1 à 5.

Enfants âgés de 1 à 4 ans

Les informations communiquées sur les enfants âgés de 1 à 4 ans semblent être suffisamment complètes dans les pays de la Région qui ont des systèmes d’enregistrement systématique pour que les différences dans les taux de mortalité globaux des groupes de pays ne puissent être mises en doute dans le cadre de l’analyse présentée dans ce rapport. Comme la figure 7 l’indique, il existe des possibilités d’amélioration considérables, en particulier dans l’Eur-B.

Dans ce groupe d’âge, les taux de mortalité sont les plus bas dans l’Eur-A. Les taux de

Figure 7.

Mortalité chez les enfants âgés de1 à 4 ans dans l’Eur-A, l’Eur-B et l’Eur-C par cause principale et par sexe, 2003

Décès pour 100 000 enfants Eur-A Eur-B Eur-C

Source : Base de données européenne de la Santé pour tous (17).

mortalité globaux dans l’Eur-B et l’Eur-C sont environ six fois et trois fois plus élevés, respectivement, que dans l’Eur-A et les décès dus à des causes externes sont environ quatre fois plus fréquents.

Les maladies respiratoires constituent la principale cause de décès dans l’Eur-B, où elles sont responsables de 45 % des décès. En fait, c’est principalement la mortalité excédentaire due à ces maladies qui est à l’origine de la mortalité globale plus élevée dans l’Eur-B et l’Eur-C.

En ce qui concerne la mortalité due à certaines causes dans ce groupe (telles que les infections respiratoires aiguës, la pneumonie et la grippe), certains écarts entre les pays s’expriment par des rapports à trois chiffres.

Les décès résultant de maladies infectieuses et parasitaires, qu’il est relativement facile de prévenir, sont plus nombreux dans l’Eur-B, tandis que les décès dus à des anomalies congénitales sont plus élevés dans l’Eur-C dans une proportion similaire. La mortalité par cancer est distribuée de façon relativement égale dans l’ensemble de la Région.

Interventions destinées aux enfants de moins de 5 ans

Plusieurs interventions validées par des bases factuelles peuvent être mises en œuvre dans les pays où la mortalité est élevée parmi les enfants de moins de 5 ans. Les analyses indiquent qu’un recours systématique à une série d’interventions déterminées couvrant une proportion élevée des enfants concernés pourrait prévenir environ deux tiers de ces décès. L’OMS a combiné plusieurs de ces interventions pour élaborer un ensemble intégré de principes directeurs et a conçu des outils pour faciliter leur mise en œuvre conjointe. Des stratégies sont disponibles et d’autres sont en cours d’ élaboration en vue d’améliorer les compétences du personnel de santé, les capacités du système sanitaire et les pratiques familiales et communautaires. Ces stratégies comprennent :

• la prise en charge intégrée de la grossesse et de l’accouchement (23), qui comprend les soins prénatals, une assistance compétente lors de l’accouchement, des soins pendant le post-partum et une aide relative aux pratiques appropriées de soins à domicile ;

• la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) (24), qui comprend les soins aux enfants âgés de 0 à 4 ans et une aide favorisant le recours à des pratiques appropriées de soins à domicile ;

• le Programme élargi de vaccination (25) ;

• la Stratégie mondiale d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (26).

En partenariat avec l’UNICEF, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe a lancé la stratégie PCIME dans la Région européenne en 1997 (24). Cette stratégie combine une prise en charge améliorée des maladies de l’enfant comprenant des composants relatifs à la nutrition, à la vaccination et à d’autres activités qui influent sur la santé de l’enfant. Les objectifs de la PCIME sont de réduire le nombre de décès, de diminuer la fréquence et la gravité des maladies et des incapacités, et de favoriser la croissance et le développement.

Les interventions essentielles incluent la prise en charge intégrée des cinq grandes causes de décès d’enfants : les infections respiratoires aiguës, la diarrhée, la rougeole, le paludisme et la malnutrition.

La prise en charge intégrée comprend une série d’interventions préventives et curatives qui visent à améliorer les pratiques dans les établissements de santé et au foyer. La combinaison d’interventions est adaptée dans les différents pays en fonction de la situation locale, des caractéristiques épidémiologiques et d’autres aspects importants.