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Une morale de la forme

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 71-77)

Une approche du design que nous considérons comme insufisante consiste à l’envisager principalement comme un mode de production

70 Une morale de la forme

La médiatisation d’une iliation ambiguë Apple/Braun s’est faite en plusieurs temps. En mai 2008, dans une interview donnée au magazine Stern 104, Dieter Rams nous apprend que Jonathan Ive (en charge du département design chez Apple 105), enfant, jouait avec des objets Braun. Par comparaison, les autres biens domestiques lui paraissaient « en-nuyeux ». Interrogé sur le rapprochement Apple/Braun, Dieter Rams déclare qu’Apple ne réalise pas un hommage mais un « compliment ». En octobre 2009, le maître adoube l’élève dans le dvd d’interviews Objectiied 106. Dieter Rams conie que la seule entre-prise qui incarne aujourd’hui sa vision du design « est américaine [ … ]. C’est Apple ». On sent dans l’hésitation du designer de l’après-guerre un changement de société : pensée en réseau, puissance accrue du marketing, obsolescence programmée, etc. S’en suit un portrait de Jonathan Ive, qui expose sa volonté de faire des objets plus discrets et moins encombrants : ne garder que des indicateurs d’actions en cours (comme le pensait Erwin Braun), masquer le non-nécessaire, penser la découpe et les jointures des choses ain de susciter une évidence dans la prise en main du produit. L’objet technologique est envi-sagé dans une logique de la performance. Il s’agit de faire le plus léger, le plus rapide, le plus simple possible. On y apprend également qu’Erwin Braun pensait que :

Un équipement [ ein Geräte ] devait être comme un majordome anglais. À votre service quand vous en avez besoin, à l’arrière-plan le reste du temps 107.

La présentation dans Objectiied du clavier du Mac Book Air s’organise autour de la prouesse technique que constituent les découpes et la jointure parfaite du corps alumi-nium unibody (en une pièce). C’est une pensée d’ingénieur, qui consiste à faire éprou-ver au destinataire du produit l’effort industriel qu’a constitué cette prouesse technique, nécessaire à l’accouchement de l’objet prodige. Jonathan Ive fétichise le moindre détail matériel, manipulant avec précaution son échantillon qui, dit-il, a une « beauté remarquable » [ Fig. 44 ]. Steve Jobs (qui a fait venir Jonathan Ive chez Apple) n’a eu de cesse de vouloir soumettre la « pensée d’ingénieur » (coûts, délais, encom-brement, facilité d’utilisation) à « sa » vision humaniste de la machine. Dès lors,

104 D. Rams, « Der Apple fällt nicht weit vom Stam », entretien avec C. Mortag, Stern, mai 2008, [ En ligne ], http://www.stern.de/lifestyle/mode/dieter-rams-der-apple-faellt-nicht-weit-vom-stamm-619376.html [ Consulté le 20/10/2012 ].

105 Jonathan Ive fut recruté chez Apple par Robert Brunner en 1992, durant la période d’absence de Steve Jobs. À partir de 1996, il remplace Brunner à la tête de l’équipe de design industriel. Depuis 2012, Jonathan Ive supervise également les interfaces des systèmes d’exploitation Apple ios et Mac os. Source :

M. Chafkin, « An Oral History Of Apple Design : 1992 ‹ Here Lies The Guy Who Hired Jonathan Ive › », Co.Design, [ En ligne ], http://www.fastcodesign.com/3016318/an-oral-history-of-apple-design-1992#6 [ Consulté le 09/03/2014 ].

106 G. Huswit, Objectiied, dvd Plexiilm, octobre 2009, [ En ligne ] Consultable sur http://vimeo.

com/7324647 [ Consulté le 17/06/2013 ].

107 Cité dans : G. Huswit, dvd Objectiied, ibid., trad. personnelle de l’anglais.

Fig. 44

Élément historique 2

deux hypothèses sont possibles pour expliquer ce paradoxe, et qui ne sont pas forcé- 71

ment contradictoires : l’humanisme de Steve Jobs n’en serait pas vraiment un, ou, obnu-bilé par le sens du détail, Jonathan Ive en oublierait de penser « en designer ». Le rappro-chement formel entre Apple et Braun se traduit dans différents articles par des termes hésitant entre « emprunt », « citation », « hommage », « compliment », « ressemblance »,

« inluence », etc. Quelque chose semble mal nommé. En faisant retour sur la conception historique du design chez Braun, nous verrons en quoi Apple s’en écarte.

L’idée d’une morale de la forme liée à une production industrielle apparaît dès les pré-misses de ce que Marx appelle en 1844 la « grande industrie 108 ». Dans ce contexte, William Morris, Hermann Muthesius 109 puis Walter Gropius débattent du statut de la condition ouvrière. Muthesius peut ainsi écrire que :

Par sa forme scientiiquement dépouillée, le travail de la machine contribue à orienter la pensée des peuples dans la même direction, à standardiser les formes de vie et ainsi à surmonter peu à peu les dernière contradictions subsistantes.

La pensée d’une standardisation des « formes de vie » à partir d’objets « scientiiquement dépouillé[s] » par la science passe par une absence de jeu, au sens où la possibilité d’une divergence nous est ici refusée. Tel que le pense Gropius 110, le Bauhaus inscrit l’industrie dans une relation indéfectible à l’art (« Art et Industrie »). Ce lien importe au plus haut point. Il n’oriente pas « la pensée des peuples dans la même direction » (Muthesius) mais créé précisément des bifurcations et des tensions. En témoignent les nombreuses que-relles internes, manifestes, départs de professeurs et changements de direction à la tête de l’école. L’unité entre différents corps de métiers autrefois séparés (artiste et artisan, le terme de designer n’est pas encore revendiqué explicitement) ne peut s’opérer que dans un décisif rapport critique, et non pas dans ce qui serait une « solution ». Comme Muthesius, le Bauhaus déconsidère le subjectif au proit du « typus » (Walter Gropius).

Le meilleur choix est celui du « standard », qui dès lors, s’avère être le plus neutre pos-sible. Pour autant, ce dépouillement permet moins de « surmonter [ les ] contradictions subsistantes » que d’instaurer, à partir d’un désencombrement, un espace de liberté

dé-108 K. Marx, Manuscrits de 1844, trad. de l’allemand par J.-P. Gougeon, Paris, Flammarion, 1999.

109 En fondant le Deutscher Werkbund (Union de l’œuvre allemande), Muthesius avait pour visée de faire collaborer artisans et industriels ain d’ennoblir la production sérielle.

110 W. Gropius, « Propositions en vue de la fondation d’un établissement d’enseignement, conseiller artistique de l’industrie, des métiers d’art et de l’artisanat » [ 1916 ], trad. de l’allemand par J. Aron, dans : Anthologie du Bauhaus, Bruxelles, Didier Devillez, 1993, p. 47-50.

braun � apple, des survivances paradoxales

72 mocratique. Situé hors de la personnalité et du subjectif du designer 111, le « typus 112 » n’est pas support à autre chose que lui-même. Marcel Breuer en fournira une formule éclatante à propos de ses sièges métalliques [ Fig. 45 ] :

Les meubles métalliques font partie de l’espace moderne. Ils sont ‘sans style’

car ils ne doivent exprimer aucune intention formelle, si ce n’est leur fonc-tion et la construcfonc-tion qui permet d’y satisfaire.[ … ] Ces meubles métal-liques ne sont rien d’autre que l’appareillage de la vie actuelle 113.

L’utilisateur est vu comme un homme de « qualité 114 » capable d’éprouver des pensées singulières. L’objet ne cherche pas à faire signe dans l’habitat, mais porte atten-tion aux relaatten-tions ergonomiques et foncatten-tionnelles. Le terme « d’appareillage » doit aussi nous interpeller, il indique moins l’idée d’une orientation scientiiquement anticipée que la possibilité d’appareiller, c’est-à-dire d’éprouver des possibilités divergentes à partir d’un même objet « sans style ». Le contexte de reconstruction culturelle et morale de l’après-guerre interroge Marcel Breuer (et certaines écoles allemandes) sur la production de formes nouvelles qui seraient moralement acceptables. Comment fonder une pro-duction industrielle allemande recevable moralement et économiquement ?

L’exposition Good Design (Gute Form) initiée en 1952 par Max Bill et le Swiss Werkbund (elle voyagera jusqu’en 1958) mélange formes organiques, objets industriels, sculptures, architecture, jouets pour enfants, etc. dans une célébration de la géométrie et de la logique formelle. Ces photographies monochromes disposées sur cent pan-neaux 115 montrent majoritairement des objets où le corps est absent [ Fig. 48 ]. Leur fond gris clair, toujours le même, objective et généralise la pensée d’un pro-duit qui ne serait pas seulement utile mais bon, porteur d’une moralité positive.

Fondée par Max Bill, Otl Aicher et Inge Scholl, la Hochschule für Gestaltung d’Ulm 116 (École Supérieure de la Forme) prend naissance en 1946 dans un groupe de recherche à

111 W. Wagenfeld, « Kunsterlische Zusammenarbeit mit der Industrie » [ 1954 ], conférence donnée au Bund Deutscher Kunsterzieher, convention de la Technical University of Darmstadt, cité dans : S. Lovell, Dieter Rams. As little design as possible, Londres, Phaidon, 2011, p. 234 : « [ A product ] has to exist for itself…

completly purged from the indivividual inluences that let it come into being. »

112 Le « typus » (du grec tupos : type) désigne la recherche d’une « forme type » qui aurait sufisamment de caractères communs de neutralité pour convenir au plus grand nombre. Cette notion donnera naissance à celle de « standard ».

113 M. Breuer, « Le siège métallique et l’espace moderne » [ 1928 ], dans : Anthologie du Bauhaus, op. cit., p. 206.

114 C. Geel, « L’ordre sans qualité. Du décor et de la décoration », dans : Fresh Theory, tome 1, Paris, Léo Scheer, 2005, p. 97-113. Il est ici fait référence à : R. Musil, L’Homme sans qualité, trad. de l’allemand par P. Jacottet, Paris, Points Seuil, 1995.

115 C. Lichtenstein, Good Design : And exhibition by Max Bill, Princeton Arch, 2005.

116 HfG d’Ulm ou École d’Ulm.

Fig. 45

Fig. 48

Élément historique 2

visée sociale et humaniste 117. Ce passage nous interroge sur l’articulation d’une pensée 73

socialiste à une rélexion portant sur le système de production industrielle. Fondée en 1953, l’École d’Ulm afirme l’autonomie du designer, qui devient un collaborateur cri-tique au sein d’une industrie vue comme régulable. Catherine Geel précise ce décalage d’intentions :

Bauhaus, Ulm, chacune a construit de nouvelles approches du progrès : utopique pour sa part, réelle pour l’autre : utopie sociale de l’apport du « Gesamtkunstwerk » pour l’une et utopie économique de la bonne consommation et technicisa-tion des processus pour l’autre, réalité de la standardisatechnicisa-tion globale et mon-diale des constructions, du confort et des objets, synthèse industrielle efi-cace pour une société de consommation aujourd’hui problématique 118

Cinq ans après l’ouverture de l’École d’Ulm, le départ de Max Bill incarne la volonté de mettre à distance la dimension artistique au proit de l’afirmation d’une véritable culture industrielle. La construction d’une industrie allemande qui échapperait au domaine guerrier passe par la mise en place de partenariats entre industriels allemands, profes-seurs et étudiants. C’est dans la collaboration entre Hans Gugelot et la marque Braun que va prendre forme le programme ulmien. Fondée en 1921 par Max Braun, la marque éponyme se développe autour du marché porteur des petits appareils électroniques (ra-dios, ampliicateurs et enregistreurs). Ce modernisme social va être développé par Artur Braun, qui prend la tête de la compagnie en 1951. Il va encourager des collaborations avec des écoles et des éditeurs tels que Knoll. Il noue des contacts à partir de 1953 avec Dieter Rams, qui avait déjà travaillé pour Braun comme concepteur de stands. Au sens propre, Rams n’est pas issu de la HfG d’Ulm. Architecte de formation, il vit la collaboration avec l’école à partir de son poste chez Braun. Sous la direction de Hans Gugelot, Dieter Rams va chercher à uniier le vocabulaire formel des objets Braun en cherchant à développer des principes rationnels de production pour des objets à longévité élevée.

Montrant la direction que suivra Dieter Rams, le transistor sk � d’Arthur Braun et de Fritzl Eicher (1955) met en valeur un cercle central offrant une lisibilité aisée du programme radiophonique [ Fig. 51 ]. Le premier des deux boutons sert à la fois à l’allumage du poste et au réglage du volume, le deuxième permet de choisir la station. Le haut parleur est directement intégré à la façade par l’emploi d’une grille métal-lique perforée dont la régularité fait motif. Le dos de la radio est lui aussi organisé

117 Inge Scholl est la sœur de Hans et Sophie Scholl, guillotinés par les nazis pour leur appartenance au mouvement de résistance La Rose Blanche. Max Bill est un architecte, peintre et sculpteur marqué par la logique des mathématiques et de la géométrie. Otl Aicher, ami de la famille Scholl, assurera des cours de design graphique au début de l’école, puis remplacera en 1962 Tomás Maldonado qui succédait à Max Bill, parti en 1954.

118 C. Geel, « Du modèle à la modélisation », Azimuts, no 33, Saint-Étienne, Cité du design, décembre 2009.

« L’œuvre d’art totale » (Gesamtkunstwerk) est un concept esthétique provenant du romantisme allemand.

Fig. 51 braun � apple, des survivances paradoxales

74 rationnellement, avec quatre vis facilement accessibles, dont le diamètre est aligné sur les oriices des perforations d’aération. Le design est pensé comme un système de relations entre plusieurs éléments principaux. La zone des réglages et le dos de l’objet démontrent une disposition cohérente des fonctions dans un principe d’équilibre et de lisibilité glo-bale. La neutralité positive des lignes fonctionnalistes ainsi que l’utilisation de matériaux polymères (non-traditionnels) entend échapper aux connotations formelles du passé national-socialiste 119.

L’objet emblématique du travail de Dieter Rams chez Braun est le tourne-disque sk � (1957), qui expose la lecture de vinyles au sein d’un monobloc éthéré. Les anciens modèles de tourne-disques cachaient l’accès à la platine de lecture dans des parois en bois opaques, ce qui compliquait leur lisibilité et leur utilisation. Dieter Rams dessine les quatre côtés de l’objet en refusant l’idée d’une forme insérée dans une autre.

La face arrière participe de l’identité de l’objet, tout comme dans les radios g ��

[ Fig. 52 ] et sk �. Par l’emploi novateur d’un couvercle en plexiglas, le tourne-disque sk � sort du champ du mobilier pour offrir au regard une fonction accessible et disponible. La transparence donne à voir sur un même plan tous les éléments du lecteur et participe d’un effort de lisibilité optimale [ Fig. 56 ]. Dans une interview donnée au magazine Stern, Dieter Rams explique que le plastique du couvercle a été utilisé « par nécessité », pour remplacer le son désagréable du métal 120. Il s’agit d’une décision liée à l’usage, et non à la volonté consciente de faire image ou d’établir un « standard » (Dieter Rams). Malgré cette intention initiale, la réception de cet objet se focalisera sur cette transparence pour en faire un modèle, symbole d’une morale parfaitement transparente.

La question d’une forme juste, moralement honnête, déplace l’idée d’une pure déduc-tibilité d’une forme par rapport à sa fonction, telle qu’avait pu l’énoncer Louis Sullivan

119 S. Lovell, Dieter Rams. As little design as possible, op. cit., p. 45 : « Jazz held a signiicant meaning for Braun:

througout the War, a some-what subversive jazz scene survived in Frankfurt, and it blossomed after the Allies took over. [ … ] Jazz suited the Braun image well: adventurous, daring and unconventional, yet highly discplined and rigorous; constrained by set patterns and guidelines yet totally free to ind new paths between them; intellectual yet undeniably wild, cool and modern. »

120 C. Mortag, « Der Apple fällt nicht weit vom Stam », op.cit. : « Das Design ergab sich häuig durch Notwendigkeiten. Nehmen Sie die Radio-und-Plattenspieler-Kombination sk �, den

‹ Schneewittchensarg ›. Er sollte zunächst einen Blechdeckel bekommen, doch der klapperte. Also versuchten wir es mit Plexiglas. Dass dieser Glasdeckel bald bei anderen Herstellern Standard werden sollte, war nicht vorauszusehen. »

Fig. 52

Fig. 56

Élément historique 2

dans son aphorisme tant discuté : « la forme suit la fonction 121 ». Dieter Rams va ainsi 75

développer et déinir sa vision du « Good Design » [ Fig. 60 ] :

Good design is innovative. [ Un bon design est inventif. ]

Good design makes a product useful. [Un bon design rend le produit utile.]

Good design is aesthetic. [ Un bon design est beau. ]

Good design helps a product to be understood. [Un bon design aide le pro-duit à être compris.]

Good design is honest. [ Un bon design est honnête. ] Good design is durable. [ Un bon design est soutenable. ] Good design is long-lasting. [ Un bon design dure longtemps. ]

Good design is consistent to the last detail. [ Un bon design est cohérent jusqu’au moindre détail. ]

Good design considers the environment. [ Un bon design tient compte de l’envi-ronnement. ]

Good design is as little design as possible. [ Un bon de-sign est aussi peu dede-sign que possible. ] 122

Certains de ces aphorismes ont pu être qualiiés postérieurement de « fonctionnalistes », c’est-à-dire portés principalement sur la fonction. Un catalogue Braun avait en couver-ture le texte suivant, composé en Helvetica : « Le design implique que priorité soit don-née à la fonction. La forme du produit Braun doit être moderne, élégante, mais simple. » Pour autant, Dieter Rams se défendra de tout appartenance à un isme, en déclarant qu’« il n’existe pas de fonctionnalisme, juste des fonctions 123 ». Le Good Design entend être juste dans une société de consommation en prenant en compte le cycle de vie de l’objet (production, environnement, longévité). La formule de Mies van der Rohe « Less is More » est ainsi reformulée par Dieter Rams en « less but better » (« Weniger Aber Besser »).

La recherche d’un objet bon induit l’idée qu’une forme est toujours meilleure qu’une autre, qu’il en existe une optimale. Ce bon design semble de fait désigner comme « mau-vais » ceux qui ne respecteraient pas l’un des « commandements ». Cette normativité a pu être critiquée en raison de sa volonté de chercher des réponses tendant à l’universel, des solutions niant les particularités locales et sociales. C’est l’idée que, mis devant une même fonction à résoudre, deux designers différents arriveraient à produire des formes similaires.

121 L. Sullivan, De la tour de bureaux artistiquement considérée [ 1896 ], trad. de l’anglais par H. Sirven, P. Thomas, N. Jankovic et S. Gilson, Paris, b�, coll. Fac-Similé, 2011, p. 39 : « C’est cette loi qui régit toute chose, organique et inorganique, physique et métaphysique, humaine et surhumaine [ … ] elle est l’expression même de la vie – Et c’est pourquoi la forme suit toujours la fonction. Telle est la loi. ». Le texte original mentionne : « It is the pervading law of all things organic and inorganic, [ … ] That form ever follows function. This is the law. »

122 D. Rams, « Ten Principles of Good Design », conférence à l’icsid, 1985, reproduit dans : S. Lovell, Dieter Rams. As little design as possible, op. cit., p. 353-355. Traduction de l’auteur.

123 D. Rams, interview avec A. Chin, Designboom, 30 octobre 2000, [ En ligne ], http://www.designboom.

com/eng/interview/rams.html [ Consulté le 27/10/2012] : « There is no functionalism, just functions ».

Fig. 60 braun � apple, des survivances paradoxales

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