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Montage sur lame du résidu organique, entre lame et lamelle, scellé avec de la cire : le milieu de montage est composé de gelée de glycérine, chauffée au point de fusion

15b) Seconde phase de tamisage à 5 µm afin d'éliminer les particules argileuses fines tout en préservant les palynomorphes les plus petits, et notamment les grains de pollen

16) Montage sur lame du résidu organique, entre lame et lamelle, scellé avec de la cire : le milieu de montage est composé de gelée de glycérine, chauffée au point de fusion

2.5.2. Observation microscopique

L’identification des différents taxons repose sur l'analyse de la morphologie des kystes (forme et aspect/texture de la membrane, archéopyle : exutoire de la nouvelle forme dinoflagellé à partir du kyste, tabulation : agencement des plaques qui constituent le kyste, processus : expansions de la membrane, …). De plus, la couleur du kyste peut constituer un critère d’identification dans la mesure où les « dinokystes hétérotrophes » (i.e. kystes issus de dinoflagellés strictement hétérotrophes) sont généralement de couleur brune tandis que les

142 « dinokystes autotrophes/mixotrophes » (i.e. issus de dinoflagellés photosynthétisants ou aux stratégies nutritives mixtes et complexes) sont généralement plus ou moins incolores.

Le comptage des dinokystes sur lames palynologiques a été conduit avec un microscope Leica en lumière naturelle en utilisant un grossissement X400. Afin d'obtenir un assemblage statistiquement fiable, 300 individus au minimum sont identifiés et comptés par lame, afin que les espèces mineures ou accessoires puissent être considérées dans la richesse spécifique (diversité taxonomique) de l’échantillon. Cependant, dans le cas du domaine intertropical, les sédiments sont très peu concentrés en dinokystes en raison de la faible bioproductivité en dinoflagellés dans les eaux de surface ; les diatomées supplantant la biomasse photosynthétisante (Marret et al., 2008). De plus, dans notre secteur d’étude plus spécifiquement (bassin du Congo), la concentration en dinokystes est faible en raison de la dilution de la PP marine par l’advection de matière organique d’origine continentale. Ainsi, le seuil minimal de 300 dinokystes a été abaissé à 100, consistant pour autant un seuil statistiquement fiable d’après Fatela et Taborda (F Fatela, 2002). Pour les 3 carottes de cette thèse, cela nécessitait de considérer intégralement chaque lame. Enfin, il est également à noter que lorsqu’un taxon était largement majoritaire dans l’assemblage (> 90%), un minimum de 100 individus était compté en dehors de cette espèce dominante.

En moyenne, sur les 395 lames comptées, 236 lames ont été rejetées car il n’a pas été possible d’atteindre un seuil de 100 individus et le résidu de traitement disponible ne permettait pas de remonter une lame palynologique supplémentaire. Dans la suite des résultats et discussions de ce manuscrit, 68 lames présentaient un nombre d’individus comptés entre 100 et 150, 23 lames entre 150 et 200 et 68 lames > 200 individus.

2.5.3. Représentation des données palynologiques

Les assemblages sont décrits en fonction des pourcentages de chaque taxon, calculés en fonction de la somme totale des dinokystes comptés. Les autres palynomorphes, tels que les micro-algues d'eau douce du genre Pediastrum, sont dénombrés à part et exprimés en concentrations. Les assemblages dinokystes peuvent également être calculés en termes de concentrations dans les sédiments selon l'équation suivante :

143 Concentrations (palynomorphes/cm3)= (Nombre kystes x nombre de spores de

Lycopodium ajoutées) / (nombre de spores de Lycopodium comptées x Volume de l'échantillon en cm3).

2.5.4. Reconstructions quantitatives des paramètres

hydrologiques de surface

Les dinokystes sont présents dans tous les bassins océaniques du monde (Marret et Zonneveld, 2003 ; Zonneveld et al., 2013) et leur diversité écologique reste importante sous toutes les latitudes, permettant d'obtenir des interprétations environnementales fines dans certains contextes particuliers où d’autres assemblages microfossiles sont monospécifiques (i.e. cas des foraminifères planctoniques au-delà du front polaire). Ainsi, les assemblages dinokystes renseignent sur les variations des conditions environnementales passées, en partant du principe fondamental (actualisme) que l’écologie de chaque taxon, telle que définie aujourd’hui sur la base de sa distribution moderne, n’a pas changé au cours du temps. Cependant, ces représentations d’assemblages ne fournissent pas de données quantitatives, mais permettent de discuter qualitativement des variations paléohydrologiques de surface. Ainsi, une fonction de transfert a été développée, basée sur la technique des meilleurs analogues (MAT; Guiot, 1990). La MAT consiste en la comparaison statistique, sous le logiciel "R", entre les assemblages fossiles reconstruits à partir d’une carotte et les assemblages modernes reconstruits à partir de sédiments de surface et regroupés dans une base de données dinokystes modernes pour l’Atlantique Nord (de Vernal et al., 1993; Guiot et de Vernal, 2007; Radi et de Vernal, 2008; de Vernal et al., 2013) (165 sites modernes disponibles en 1993 ; 1492 sites modernes disponibles aujourd’hui) ou encore pour l’Atlantique tropical (Marret et al., 2008 ; 208 échantillons localisés entre 30°N et 40°S ; Figure 43).

Pour chaque échantillon fossile, la fonction de transfert recherche 5 analogues modernes dont la distance statistique est la plus faible, et attribue à l’assemblage fossile la moyenne des paramètres hydrologiques de surface connus pour ces sites modernes, pondérés en fonction de la distance statistique des analogues. Concernant la base de données utilisée dans l’Atlantique tropical, les températures et salinités de surface, en valeurs saisonnières et annuelles, sont extraites du World Ocean Atlas 2001, et les valeurs de productivité primaire sont calculées selon les données satellites MODIS de 2002 à 2005 (Marret et al., 2008 ; Radi et de Vernal,

144 2008). Cependant, le programme prévoit un seuil limite pour la distance statistique, variable suivant chaque lancement, avec cependant une moyenne située autour de 2,5. Aucun résultat n’est fourni par la fonction de transfert si la distance de l’analogue le plus proche (Dmin) excède ce seuil critique.

Figure 43 Localisation des analogues modernes dans l'Atlantique tropical sous la forme de points rouges. Les étoiles vertes correspondent aux carottes étudiées au cours de cette thèse.

Le principe général de la fonction de transfert (MAT) est ici succinctement développé mais d'importantes modifications ont été apportées aux bases de données dinokystes et environnementales au cours de cette thèse. Ces changements sont argumentés dans le cadre du deuxième article du Chapitre 4.

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