• Aucun résultat trouvé

La modernité chinoise, fondement du tourisme intérieur chinois ?

Conclusion du Chapitre. Qui sont les touristes intérieurs ?

2. La modernité chinoise, fondement du tourisme intérieur chinois ?

Le tourisme est le miroir de la société et de ses évolutions (Equipe MIT, 2002). Pour mieux comprendre le tourisme intérieur chinois, il faut donc aussi se pencher sur la société chinoise, ses valeurs, mais aussi ses lieux. Tim Oakes a par exemple montré le rapport articulier des touristes chinois à la modernité (Oakes, 1998). En complétant cette analyse par

ligner ? Peut être que les touristes

-1. La société chinoise est-elle en quête de modernité ?

herchent des espaces très aménagés, parfois « artifi

modernity in Chin

p

une géographie du tourisme intérieur, que pouvons-nous sou

recherchent des espaces modernes parce qu’ils sont originaires des plus grands espaces urbains du pays ? Des grandes métropoles en pleine transformation ?

2

Selon Tim Oakes, les touristes chinois rec

cialisés », dans tous les cas « modernes ». Comment l’expliquer ? Qu’est-ce que cela nous montre sur le tourisme intérieur chinois en général ?

2-1-1. Tourisme intérieur et modernité en Chine

Tim Oakes est le premier auteur à avoir proposé une approche théorique du tourisme intérieur chinois, de ses pratiques et de ses lieux. Dans son ouvrage, Tourism and

a210, il explique le rôle du tourisme dans le développement et la modernisation des zones rurales chinoises (le développement du tourisme y coûte moins cher que le développement d’autres activités). Son étude souligne ensuite les liens entre le tourisme et la recherche de modernité en Chine. Cette dernière repose sur deux idées principales.

Le tourisme intérieur montre tout d’abord un rapport paradoxal à l’authenticité, à la tradition et à la modernité. Pour étayer sa démonstration, l’auteur se sert du cas du village habité par l’ethnie Miao, village qui accueille des touristes chinois principalement de l’ethnie Han (majoritaire en Chine)211. Il constate alors que les Miao sont en quête de modernité en développant une activité touristique dans leur village, alors que les Han, par leur visite,

210 Oakes T., (1998) Tourism and modernity in China, Routledge, London, New-York, 272 p.

211 Les Han sont la nationalité majoritaire en Chine (il y a 56 nationalités dans le pays) : ils représentent environ 92% de la population. Voir l’introduction générale.

expriment une quête d’authenticité. Les habitants des villages se perçoivent moins modernes que les touristes, mais ils affirment une volonté de modernité à travers leur capacité à organiser l’accueil des touristes et à jouer leur rôle : « la contradiction entre le désir d'authenticité du touriste et le désir de modernité du village a été gérée dans la mise en scène élaborée de la tradition, de la consommation et du commerce qui a accueilli les touristes au village » (Oakes, 1997 ; p. 11)212. Mais Tim Oakes va plus loin et montre que les désirs des touristes et des villageois sont tous deux des désirs modernes. Il remarque en effet que les Occidentaux préfèrent les villages traditionnels et plus authentiques, alors que les touristes hinois privilégient des villages modernisés (avec plus de services et de confort ; photo 1).

Une es

villages « authentiques ») et celles des Chinois recherchant la modernité dans des villages transformés, « commerciaux ».

Photo 1. Touristes chinois visitant un village de minorités à Tongling (Guangxi), 2005 c

carte différente s’ébauche alors entre les pratiques des touristes occidentaux (visitant d

Cette photo exprime les constats de Tim Oakes dans sa thèse datée de 1998. Les tour

ndent dans des villages de minorités (comme celui-ci, situé à la frontière des provinces du Guangxi et du unnan), recherchent d’abord ce qui a été transformé pour eux : un confort, une accessibilité qui leur permettent

istes intérieurs, quand ils se re

Y

212 « The contradiction between the tourist desire for authenticity and the village desire for modernity was managed in the elaborate staging of tradition, consumption, and commerce that welcomed tourists to the village ».

de limite ainsi que l

oles chinoises, les anciens quartiers ont en effet été reconst

de modernité214 : le tourisme ethnique révèle chez les touristes Han un ntime

a passé plus de 18 ans dans la ville de Lijiang (Yunnan) : « la majorité des touristes sont d’âge mûr ou retraités et proviennent des grandes cités de Chine ayant prospéré sous la

r l’altérité avec l’espace rural. Sur ce cliché, on remarque le guide accompagnant les touristes (à droite), es jeunes femmes habillées en tenue de minorités, alors que certaines d’entre elles sont parfois des Han, venues ici pour un emploi et un salaire. Le touriste au centre de la photo tient à la main gauche un sac rempli de quelques articles tout juste achetés à la boutique au centre du village.

Cliché de l’auteur, 2005.

La deuxième idée de Tim Oakes est donc que les lieux du tourisme « ethnique » sont profondément transformés pour le tourisme intérieur. Ces villages mélangeant l’ancien et le moderne : « le paysage touristique chinois est rempli de confusion avec des signifiants de la modernité, où les touristes consomment le passé, l'avenir, la nation et le monde, souvent toutes en même temps » (Ibid. ; p. 52)213. Ce mélange n’est, selon l’auteur, pas propre aux villages touristiques. Dans les métrop

ruits pendant les années 1990, mais tout a été pensé pour le tourisme. Ces « vieilles villes » sont des reproductions de maison en bois de style Ming et Qing (l’auteur donne des exemples de Shanghai), mais à l’intérieur se trouvent tous types de magasins de luxe ou des boutiques de souvenirs pour touristes.

Rien n’est donc « authentique » dans ces lieux, tout est « moderne ». L’affirmation de la nation chinoise à travers le tourisme est une des idées avancées par Tim Oakes pour comprendre cette quête

se nt de supériorité. C’est également ce que souligne Wolfgang Arlt presque 10 ans plus

tard (2006) : là où les « touristes occidentaux voient avec envie le bon sauvage de Jean-Jacques-Rousseau et sa perception à tort de l’authenticité, les touristes chinois voient des primitifs colorés »215.

Une autre raison de cette quête de modernité dans les espaces ruraux pourrait être

l’impact dans les esprits de « l’envoi des jeunes instruits à la campagne » pendant la

Révolution culturelle216. C’est le point de vue de Charles F. McKhann, un anthropologue qui

213 « China’s tourist landscape is replete with confusing signifiers of modernity, where tourists consume the past, the future, the nation, and the world, often all at the same time ».

214 C’est cet auteur qui le premier propose, pour l’espace chinois, cette idée de construction de l’identité nationale au travers du tourisme.

215«Western tourists see with envy the Jean-Jacques Rousseau in an Noble Savage and his-wrongly-perceived authenticity, Chinese tourists see colourful primitiveness ». Arlt W., (2006) China’s outbound tourism, Routledge, Abingdon, 300 p.

216 16 627 000 jeunes citadins ont été envoyés à la campagne entre 1967 et 1980, dont le noyau essentiel, fort de 4 670 000 jeunes gens, était constitué des anciens gardes rouges déportés entre 1967 et 1969 pour être rééduqués par le rude travail des champs. Ils y firent un séjour d’une durée moyenne de six ans. Voir à ce sujet : Bonnin M., (2004) Génération perdue : le mouvement d’envoi des jeunes instruits à la campagne en Chine, 1968-1980, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 491 p.

nouvelle économie. Ces visiteurs âgés ont grandi durant la Révolution culturelle où « descendre à la campagne » signifiait alors bien autre chose. Ils n’ont pas le désir ’expérimenter la vie villageoise « authentique » comme l’aiment les « aventuriers »

des cultures des minorités. »217

pulaire en 1949 et jusqu’à la mort de Mao, les valeurs confucéennes considé

re geste, jusqu’à inciter certains chinois à réinventer la traditio

d

américains, et ils préfèrent souvent la mise en scène

2-1-2. Tourisme intérieur et valeurs confucéennes

Cette quête de modernité peut se comprendre grâce à une perspective historique. Le 20ème siècle chinois a été tout entier marqué par l’opposition entre la modernité et la tradition. Dès le 4 mai 1919, une manifestation d’étudiants chinois se déclenche à Pékin. Ceux-ci sont furieux de la faiblesse du régime politique (qui vient d’octroyer au Japon des anciennes possessions allemandes en Chine), et crient : « A bas la boutique Confucius ! ». Ils rejettent ainsi violemment la tradition impériale de la Chine (qui, depuis le milieu du 19ème siècle et les guerres de l’Opium, voit sa puissance diminuer au profit des puissances européennes), qu’ils opposent à la modernité de l’Occident (Domenach, 1987)218. A partir de l’établissement de la République po

rées comme traditionnelles, et donc liées à la chute de la puissance chinoise, seront ainsi rejetées.

Pourtant, si l’empire a disparu, la morale confucéenne demeure vivace. Pierre Gentelle pense ainsi qu’il y a actuellement un retour à ces valeurs puisque la Chine s’est ouverte sur l’Occident et qu’elle y a découvert d’autres valeurs : « Les contraintes sociales traditionnelles puis maoïstes s’éloignent pour certains Chinois, laissant place à une redécouverte de pratiques, de croyances et de valeurs anciennes » (Gentelle, 2001 : p. 87)219. Ce phénomène de redécouverte de la tradition, également encouragé par l’Etat des années 2000220, est

d’intérêt puisqu’il pénètre l’ensemble des actions de la vie quotidienne : « La culture

traditionnelle imbibe encore le moind

n. Celle-ci est présente dans l’inconscient des individus à l’intérieur de toutes les catégories sociales » (Ibid. ; p. 90).

217 F. McKhann C., (2001) op. cit. ; p. 45.

218Domenach, J-L. et Richer P., (1987) La Chine 1947-1971 / De 1971 à nos jours, 2 tomes, Imprimerie , (2001) Chine. Un continent… et au-delà ?, Collection Asie plurielle, La documentation française,

tradition culturelle » et discours officiels dans la

Nationale, Collection Points, 736 p.

219 Gentelle P. Paris, 175 p.

220Sur ce sujet, voir : Billioud S., (2007) « Confucianisme », « Chine des années 2000, Perspecives chinoises, n° 3, p. 53-69.

Comme pour le Japon, nous sommes donc avec la Chine en présence d’une « autre modernité »221, asiatique et confucéenne. Celle-ci ne copie pas forcément les pratiques des Occidentaux. Le contraire semble même vrai au vu du développement « autonome » de la

Chine : « il faut chercher dans le développement autonome de la Chine le moteur de sa

transformation et non pas dans le remplacement de son « programme » par les manières de faire de l’Occident. Pour être plus concret : même si les origines de sa dynamique actuelle ont pu être empruntées à d’autres, même si elle incorpore en masse objets et idées américains, elle ne copie pas l’Amérique. Elle continue d’adopter, en les adaptant, données et problématiques nouvelles de manière à les inclure dans son propre processus de dévelop

et anthropologiques (surtout lorsqu’il s’agit de comprendre les fondem

u peut comprendre des personnes très différentes, qui n’ont que ce lien en commun. En cela, le pement qui ne date ni de 1949 (greffe du communisme) ni de 1911 (greffe de la république). […] Il constitue depuis quatre mille ans un processus cumulatif malgré la perte de pans entiers et le développement de nouveautés imprévues presque à chaque siècle » (Ibid. ; p. 154).

Une étude sérieuse du tourisme intérieur chinois doit, comme on le voit, comporter des considérations historiques

ents des pratiques touristiques)222. L’analyse du quotidien peut donc être utile pour la compréhension du tourisme, phénomène du hors-quotidien. Par exemple, l’importance du jeu dans la vie quotidienne223, ou bien le poids des réseaux de relations sont sûrement des éléments fondamentaux.

En effet, en Chine, plus que partout ailleurs, il est possible de demander une « faveur » (un service en général) à une personne inconnue, mais qui est dans son réseau de relations via

un ami : « En Chine, contacter quelqu’un à partir d’un annuaire téléphonique ou d’une liste professionnelle est impossible : notre interlocuteur coupera court aussitôt à la relation. Ce dernier doit en effet pouvoir, dans tous les cas, nous situer par rapport à lui en fonction d’un lien tiers que nous avons en commun et qui nous confère une crédibilité. Le réseau est ainsi exclusif, mais la chaîne de confiance s’enrichit sans cesse, à l’insu possible de ses membres, de nouveaux chaînons avec lesquels ils sont susceptibles d’entrer à tout moment en contact et qui ont sur eux des droits de solidarité comme des devoirs d’entraide. Le résea

221 Pelletier P., (2003) Japon, crise d’une autre modernité, Belin, La documentation française, 208 p.

222 Pour une analyse sociologique et anthropologique du phénomène touristique, voir : Amirou R., (2000)

s sa thèse que le jeu ans les loisirs et le tourisme.

Esquisse d'une socio-anthropologie du tourisme, mémoire de l'habilitation à diriger des recherches, Université de Montpellier 3, 279 p.

223 Voir : Papineau E., (2000) Le jeu dans la Chine contemporaine: mah-jong, jeu de go et autres loisirs, collection Recherches asiatiques, L’Harmattan, Paris, 298 p. L’auteur montre notamment dan

en Chine est le reflet d’une « société en transformation ». L’accroissement du temps libre et la disparition de l’abnégation communiste, permettent le redéploiement du jeu d

réseau

térieurs, d’être accueilli par des « inconnus » (amis d’amis). Comme le souligne Thierry turelles héritées disparaissent toutefois moins

intérieurs recherchent une certaine « modernité » dans les lieux uristiques, n’est-ce pas parce qu’ils en sont originaires et vivent dans les grandes métropoles

r au travers d’une géographie

s, pour 213,5 millions de touristes reçus)225, cette planche nous montre un vrai » tourisme : tous les clients passés par une agence de voyage sont à priori des touristes. ette représentation a donc l’avantage de montrer les grandes orientations du tourisme

térieur chinois.

est efficace, car il entraîne des contraintes pour chacun, quel qu’il soit, auxquelles se dérober serait perdre la face et se retrancher aussitôt de la chaîne humaine et, plus grave, ferait perdre la face au tiers dont on s’est recommandé » (Sanjuan, 2002 ; p. 128)224.

Grâce à ce phénomène de « relations », il est ainsi possible pour des aspirants touristes in

Sanjuan, en Chine aujourd’hui, « les conceptions cul

qu’elles ne se recomposent » (voir l’introduction du chapitre).

2-2. Une géographie du tourisme intérieur chinois Si les touristes

to

de l’est du pays ? C’est ce qu’il s’agit maintenant de détermine du tourisme intérieur.

2-2-1. Origines et destinations des touristes intérieurs chinois

La planche 2 présente une image du tourisme intérieur en Chine en 2006 : elle indique, pour chaque province, le nombre de touristes partis avec une agence de voyages, ainsi que le nombre de touristes reçus par ces mêmes agences. Bien que ce soit une vision partielle de la réalité du tourisme intérieur chinois (le nombre de touristes émis pour l’ensemble du pays est ici de 229,3 million

« C in

4 Sanjuan T., (2002), En deçà du « religieux » chinois : réflexions sur les valeurs, l’espace et l’organisation sociale en Chine continentale, Hérodote, n° 106, p. 123-132.

22

225 Il n’existe à notre connaissance, à cette échelle d’analyse et de comparaison entre les provinces, pas de statistiques pour l’ensemble des touristes intérieurs chinois. Seul un travail de collecte minutieuse des statistiques officielles dans chaque province pourrait être intéressant. A condition bien sûr que l’ensemble des provinces comptabilisent de la même manière les touristes intérieurs.

Le premier constat (carte 8), est que les provinces du nord envoient plus de touristes qu’elles n’en reçoivent (à l’exception de la municipalité de Pékin qui reçoit presque autant de touristes qu’elle en envoie). Les cas des provinces du Liaoning (10,8 millions de touristes envoyés, contre 5,2 reçus), de la municipalité de Tianjin (4,9 contre 1,3), de la province du Henan

t pas récent : dès les années 1980 déjà la province du uangdong arrivait en tête du tourisme intérieur et international (à l’époque les touristes

sitaient jusqu’à Canton où ils étaient alors

voisines du Zhejiang et du Jiangsu. Ces trois zones, bien

st développé et l’ouest du pays, b

(6,3 contre 4,5), ou encore celle du Hebei (6,2 contre 4,7), sont sur ce point particulièrement instructifs. Le phénomène inverse est valable dans le sud, qui reçoit plus de touristes qu’il en envoie. Ici, les cas de Hainan (1,4 million de touristes émis contre 7,1 reçus), du Yunnan (5,7 contre 14,9), du Hunan (7 contre 13,4), du Sichuan (8,7 contre 13,5), et du Guangxi (3,7 contre 6,9), sont très représentatifs.

Un autre constat fondamental est la place de la province du Guangdong dans l’émission comme dans la réception de touristes : cette province cumule les chiffres d’émission et de réception de touristes dans le pays (33,7 millions de touristes émis, 26 reçus) les plus imposants. Ce phénomène n’es

G

internationaux arrivaient à Hong Kong et tran redistribués vers une partie du pays226).

Un examen approfondi de la planche 2 met également en lumière la spécificité du cas de Shanghai et des provinces

qu’étant situées dans le sud de la Chine, présentent des caractéristiques du nord du pays : leur réception de touristes intérieurs est moindre que leur émission (23,3 millions de touristes envoyés contre 15,4 reçus pour la province du Zhejiang ; 23 millions envoyés contre 14,7 reçus à Shanghai ; 19,1 millions contre 15,3 millions au Jiangsu). La raison en est simple : les provinces littorales de l’Est du pays sont plus riches et plus développées. Les grandes métropoles qu’elles abritent sont d’importants foyers d’émission de touristes chinois227.

Il s’ensuit un autre constat : la différence touristique entre l’e

ien plus pauvre. Cette division économique de l’espace chinois régit également le tourisme intérieur. Dans l’Ouest, seules les provinces du Sichuan et du Yunnan sont parvenu à capter des flux touristiques et à se servir du tourisme intérieur comme d’un outil développement (voir le chapitre suivant). Hormis ces deux importantes provinces touristiques de l’Ouest du pays, le tourisme intérieur se dirige principalement vers les provinces de l’Est.

226 Porte intérieure du tourisme international, la ville de Canton voyait également passer de nombreux touristes

g R. M., (2001) Domestic tourism demand in China's

intérieurs. Voir : Chow W. S., (1988) Open policy and tourism between Guangdong and Hong Kong, Annals of tourism research, p. 205-218.

227 Voir à ce sujet l’article suivant : Cai L. A., Hu B., Fen

urban centres: empirical analyses and marketing implications, Journal of Vacation Marketing, Volume 8, n° 1, p. 64-74.

En fait, en examinant précisément la planche 2, nous pouvons presque affirmer que le tourisme intérieur chinois est un phénomène de citadins qui se rendent dans des espaces majoritairement urbains.

La planche 2 suggère que les touristes intérieurs commencent à se rendre (carte 9) de plus en plus dans l’Ouest de la Chine (provinces du Xinjiang, du Gansu et du Qinghai), provinces autrefois complètement ignorées des touristes chinois, toutefois fréquentées par des touristes occidentaux (carte 7, cf. chapitre 1). Cependant, même si cela laisse supposer que l’évolution du niveau de vie dans les grandes métropoles chinoises tend à rapprocher les lieux voire les pratiques du tourisme intérieur et du tourisme international (comparaison entre la carte 8 et la planche 2), ces généralisations hâtives doivent être menées avec circonspection. Un examen plus approfondi des pratiques touristiques devra être pratiqué à l’échelle locale (voir la deuxième partie de ce travail).

2-2-2. Les profils des touristes urbains chinois

Hainan), Changchun rovince de Yilin), le pourcentage des hommes dépasse les 55 %.

La sec se déplacent

le plus (40,9 % en 2006). Additionné à la tranche des 25-44 ans,

Les vanche que 7,3 % du total de touristes citadins à

l’échelle du comme Shenyang (province du Liaoning), Nancheng

(province du Jian Suzhou (province du Jiangsu), présentent des proportions de

touristes retra moyenne (15,5 %, 20,1 % et 23,6 % respectivement). A

Le gouvernement chinois a bien compris que le tourisme intérieur est d’abord un phénomène de citadins : les statistiques disponibles sur les profils des touristes ne prennent en compte que cette catégorie228.

La première information concerne le genre des touristes citadins : les femmes sont

notoirement plus nombreuses que les hommes (52,3 % contre 47,7 % en 2006)229. Ce

phénomène est inhérent aux très grandes métropoles : à Pékin, Shanghai, Qingdao (province du Shandong), Zhuhai (province du Guangdong) ou même Wuhan (province du Hubei), le pourcentage de femmes est supérieur à 55 %. A l’inverse, dans les villes moyennes à grandes, comme Nanning (région autonome du Guangxi), Haikou (province de

(p

onde information est relative à l’âge : les 45-64 ans principalement

ce chiffre monte à 76,3 %. personnes retraitées ne représentent en re

pays, mais des villes gxi), et surtout ités bien supérieurs à la

228 Ces données sont toutefois limitées car elles se fondent sur des enquêtes « porte à porte », sur les lieux de r les m Press, Pékin, 314 p.

départ des touristes : les données des Pékinois sont ainsi récoltées à Pékin et il n’existe pas de sources su atiques des touristes une fois sur les lieux touristiques.

pr

229 Les données avancées ci-après sont extraites de la référence suivante : Administration nationale du tourisme en Chine (2007) The yearbook of China tourisme statistics 2007, China Touris

l’inverse les villes arborant de jeunes touristes sont plutôt Qingdao (50,6 % de 25-44 ans),

sibilités de réponses (les six autres réponses étant « rendr

partir en acances ». De plus, comme indiqué précédemment, une des caractéristiques du tourisme