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Modalités d'applications..................................................................................................... Tl

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B. Méthode excentrique

2. Modalités d'applications..................................................................................................... Tl

Le succès des méthodes d’étirement classiques date des années 70 et a suscité l’intérêt de nombreuses équipes scientifiques. L’objectif des études menées était de déterminer les modalités d'application de chacune d'elles, favorisant de la meilleure manière l’augmentation de la mobilité articulaire. Parmi les méthodes les plus souvent comparées, nous avons retenu celles par EP, CR et CA. Pour certains aspects neurophysiologiques, nous avons ajouté une comparaison avec la méthode CRAC, une autre méthode d’étirement PNF.

Dans un premier temps, l’étude comparative de ces dernières a été réalisée lors d’une séance d’étirement isolé. Holt et al. (1970) ont analysé comparativement les méthodes passive et PNF, plus précisément l’EP et le CRAC. Ces auteurs ont montré qu'après 4 min d’allongement, la mobilité de la hanche obtenue suite à cette dernière était significativement supérieure à celle obtenue par la méthode passive. En 1988, Cuissard et al. ont montré une amélioration significative de l’amplitude articulaire de la cheville pour les méthodes par CR et CA par rapport à la méthode passive. Si la méthode a son importance, la durée d’application de celle-ci n’est pas négligeable et a été discutée dans la littérature. En effet, la durée du maintien de l’étirement diffère d’une équipe à l’autre pour la même méthode. L'étude de Condon et Hutton (1987) suggère respectivement des durées d’application de 45s et 60s, d’autres, des durées d’allongement plus courtes: 12s pour HartIey-O’Brien (1980) ou 30s pour Wilkinson (1992). Enfin, Madding et al. (1987) ont comparé les effets d’EP de 15s, 45s et 2 min sur l'amplitude articulaire et la tension passive et ont montré que, quelle que soit la durée de celle-ci, l'amplitude articulaire était augmentée tandis que la tension passive était diminuée.

Concernant la méthode CR, qui fait précéder l'allongement passif d’une CVM de la musculature agoniste, les durées de contraction varient d’une étude à l’autre. Il a été montré qu’une contraction de 1s ou 30s modifiait l’amplitude de l’excitabilité du pool de motoneurones a et le niveau de la transmission synoptique de façon identique, ceci lors des 5s consécutives à la contraction (Cuissard et al., 2001). D'autres études ont également confirmé ces résultats (Radford et al., 2006). D'ailleurs, Cornélius et Rauschuber (1987) indiquaient qu’au delà du temps de contraction, la présence même de celle-ci était plus importante.

1. Aspects pratiques

Il existe différents types de contractions musculaires à savoir les contractions isométriques, concentriques et excentriques (EXC). Lorsque la force musculaire et la charge ont un couple de force équivalent, la charge n'est pas mobilisée et le muscle produit une contraction de type isométrique, caractérisée par une longueur myotendineuse constante. Lorsque la force musculaire est supérieure à la charge, les fascicules se raccourcissent du fait d'un travail concentrique et la longueur de l'UMT est diminuée. Inversement, lorsque la force musculaire est inférieure à la charge, les fascicules préalablement activés et raccourcis, sont allongés excentriquement et la longueur de l'UMT est augmentée (Enoka, 1996).

2. Modalités d’applications

Le travail musculaire EXC peut être pratiqué selon plusieurs modalités, en faisant varier la vitesse d’allongement et/ou l’intensité de l’activation musculaire. Le travail à vitesse et intensité d'activation maximales, relativement contraignant au plan myotendineux, est le plus souvent réservé au domaine sportif (Komi 1973). Le niveau d'activation peut également être sous maximal, d'une part dans le cadre de l'apprentissage d'une tâche ou dans le cadre de mouvements pour lesquels la phase EXC vise à ralentir une charge. Cette modalité du travail EXC, probablement la plus fréquente, ne sollicite pas le système myotendineux de façon maximale et de fait, occupe une place importante dans de nombreux protocoles de réadaptation (Fyfe et Stanish, 1992). Elle peut être proposée pour concourir à améliorer plus rapidement une symptomatologie de tendinopathie (Alfredson et al., 1998) mais aussi pour améliorer l'amplitude articulaire (Nelson et Bandy, 2004).

B. Méthode excentrique

III. EFFETS NEUROPHYSIOLOGIQUES DES DIFFERENTES METHODES D’ETIREMENT

A partir des années 80, les études se sont orientées vers les effets neurophysiologiques spécifiques de chaque méthode, et particulièrement vers l'étude de l’excitabilité de la circuiterie médullaire. L’étude du réflexe de Hoffmann permet de quantifier l’état d’excitabilité du pool de motoneurones a et de la transmission synoptique. Lorsque l'amplitude de ce réflexe est diminuée, l'excitabilité du pool de motoneurones a et la transmission synoptique sont moins importantes et de fait contribuent à faciliter l’allongement myotendineux. Comparativement, l’étude du réflexe tendineux permet d'explorer le réflexe myotatique dans son ensemble. Sa variation peut dépendre de la circuiterie médullaire mais également de la sensibilité du fuseau neuromusculaire et des caractéristiques élastiques du tendon. L'approche, simultanée et complémentaire de ces deux

réflexes permet ainsi de localiser le site de la modulation nerveuse, à savoir le motoneurone a, la synapse ou le fuseau neuromusculaire. Les caractéristiques des méthodes d’étirement classiques telles que les méthodes par EP, CR et CA ont ainsi été discutées par plusieurs équipes (Etnyre et Abraham, 1986 ; Condon et Hutton, 1987 ; Cuissard étal., 1988).

Bien que diminuant considérablement l’amplitude du réflexe de Hoffmann, l’EP est la méthode la moins "inhibitrice". En effet, durant la méthode par CR, l'amplitude du réflexe de Hoffman est diminuée de façon plus importante que durant la précédente. De ce fait l'amplitude articulaire atteinte par cette méthode est clairement supérieure à celle atteinte passivement (Magnusson et al., 1996a; Feland et al., 2001). Cette inhibition suit directement la phase de contraction et suggère que le muscle doit être allongé dans les 5s suivant l’arrêt de la contraction, l’amplitude du réflexe de Hoffmann retournant à sa valeur initiale dans ce délai (Cuissard et al., 2001). Une autre modalité de la méthode par CR est l’intensité de la contraction. Il est le plus souvent demandé une contraction volontaire d’intensité maximale, bien qu' Enoka et al, (1980) aient montré qu’une contraction de 50% ou 100% de la CVM ne diminue pas l’amplitude du réflexe de Hoffmann de façon équivalente. La méthode d’étirement CA, impliquant la contraction de la musculature antagoniste, permet une plus grande inhibition encore de l’excitabilité de la circuiterie médullaire pour le muscle Sol. Elle suggère ainsi un rôle plus important des inhibitions réflexes, plus particulièrement celle de l’inhibition réciproque durant la contraction de la musculature antagoniste (Condon et Hutton 1987 ; Cuissard et al., 1988).

En 2001, Cuissard et collaborateurs ont montré que la diminution de l’excitabilité de la circuiterie médullaire était associée à plusieurs types d'inhibition en fonction de la méthode d’étirement utilisée. Pour l’EP et l'étirement par CR, l'inhibition issue des organes tendineux de Coigi, l’inhibition présynaptique des fibres la et celle des boucles de Renshaw seraient engagées dans des proportions variables selon la méthode. A celles-ci s'ajouterait l'inhibition réciproque pour la méthode CA. L'évolution du réflexe tendineux pour ces méthodes varie différemment. En effet, si l’arrêt de l’allongement se traduit par un retour quasi immédiat de l’excitabilité du pool de motoneurones a et de la transmission synoptique à leurs niveaux de base ; l'absence de retour du réflexe tendineux à des valeurs initiales suggère que les modifications engendrées par la manoeuvre ne se situent pas au niveau du circuit neuronal mais plutôt au niveau du fuseau neuromusculaire (diminution de sensibilité) et/ou de la compliance du tendon. Ainsi, plusieurs études ont montré que l’amplitude de l’allongement modifie le jeu des inhibitions. Deiwaide (1971) a montré, pour des allongements de faibles amplitudes (< 10° de flexion dorsale), une diminution du réflexe de Hoffmann sans modification du réflexe extéroceptif. Cet auteur a ainsi montré une diminution de l'excitabilité de la circuiterie médullaire, précisément localisée au niveau synaptique et non pas au niveau du motoneurone ; le réflexe extéroceptif étant intact. Par contre, pour des amplitudes plus importantes, il existait une diminution conjointe des réflexes de Hoffmann et extéroceptif, suggérant que l'excitabilité du pool de motoneurones a était directement affectée.

En conséquence, pour des allongements de grandes amplitudes, l'inhibition post-synaptique serait prépondérante. Dans le cas du travail EXC, Kellis et Baltzopoulos (1998) ont montré que pour une même vitesse angulaire, le moment de force EXC était supérieur au moment de force concentrique développé dans les mêmes conditions. Plusieurs équipes ont alors proposé que cette observation soit liée à des processus nerveux inhibiteurs (Dudley et al., 1990 ; Amiridis et al., 1996). En 1996, Enoka proposait qu'une stratégie d'activation particulière caractériserait ce mode de travail. En effet, Fang et al. (2004) ont montré que durant une contraction EXC, l'activité corticale était plus étendue. D'autres études ont associé à cette observation, une moindre activité EMG (Linnamo et al., 2002). Ces études ont ainsi suggéré, que durant un travail EXC, la commande descendante volontaire était inhibée par des mécanismes nerveux d'origine spinale, notamment lorsque l’intensité de celui-ci était maximale.

IV. EFFETS MECANIQUES ET MODIFICATIONS DES PROPRIETES VISCOELASTIQUES DE

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