Modalité des prises de vues

Le choix des photos constitutives des corpus a fait lʼobjet dʼune analyse minutieuse, concernant à la fois la prise de vue sur le terrain mais également la sélection ultérieure des photos. Cette sélection visait à élaborer un répertoire des catégories de lieux relatifs à des images et imaginaires touristiques afin de cerner ce qui construit lʼattachement (a contrario le rejet) des usagers à lʼespace.

Déjà, les visites de terrain ont toutes eu lieu entre les mois de février et de juin 2009 (afin de disposer des corpus de photos pour lancer les enquêtes durant la saison estivale) ; les photos présentées dans les corpus sont donc majoritairement prises en hors-saison ou en avant-saison pour lʼensemble des stations concernées.

Les cinq membres de lʼéquipe ont réalisé la première sortie terrain ensemble, à la Grande- Motte, afin dʼélaborer leur référentiel commun pour les visites de terrains et prises de photographies ultérieures. Un "cahier des charges" a ainsi été élaboré afin de préciser les modalités de prises de vues. Concernant lʼambiance générale de la photographie, il fut par exemple décidé de prendre des photos ensoleillées dans la mesure du possible (mais la météo sʼest souvent montrée capricieuse) et sans trop de monde (hors-saison oblige). Il sʼagissait également de privilégier les angles relativement larges au gros plans (afin de donner une vision dʼensemble de lʼespace).

Surtout, plusieurs volets ont été pris en compte lors des visites de terrain afin de constituer lʼéchantillonnage des photos :

- Les modes dʼurbanisation et de réhabilitation : lʼidentitaire (éléments et lieux constitutifs de lʼesprit de la station), la"plage urbaine" (le front de mer urbanisé, la liaison avec

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Plusieurs volets concernant les modes dʼurbanisation, lʼhabitat et les espaces publics ont été pris en compte afin de constituer

lʼéchantillonnage des photographies

Ces catégories ont fait lʼobjet de déclinaisons urbaines et paysagères, réparties de façon relativement équilibrée dans les corpus dʼimages T1 et T2

lʼeau), lʼurbanisme des années 1970 (dalles, tours, barres), le "neuf-ancien" (équivalent des stations de sports d'hiver de "4ème _{génération"), le "moderne-moderne" (le neuf qui se veut et se}

revendique moderne), le "moderne-promoteur" (lʼhabitat privé), etc.

- Lʼhabitat : lʼhabitat balnéaire, lʼhabitat (néo)-régional, lʼhabitat durable- contemporain-densifié, etc.

- Lʼespace public : les petites urbanités (lieux de vie, commerces, offre urbaine, places, etc.), les centres commerciaux, les paysages "naturels", les paysages de médiation (favorisant la transition entre lʼurbanisation et les éléments naturels puissants tels lʼocéan), les déplacements (route/rue, transports en commun, etc.), les équipements (intégration urbaine et paysagère), etc.

Parmi un panel de 370 photos de sites balnéaires variés, seulement 75 ont été retenues afin de disposer dʼun échantillonnage équilibré des diverses catégories urbaines et paysagères des stations littorales (T1). Les 59 photos du corpus de « Seignosse-Océan » (T2) ont été sélectionnées selon les mêmes critères parmi un ensemble de 220 photos.

Plusieurs catégories relatives aux modes dʼurbanisation et à lʼhabitat (20 à 30 % des photos), plus largement aux espaces publics (70 à 80 % des photos) ont été identifiées.

Ces catégories dʼanalyse et leurs déclinaisons ont conditionné la sélection des photos constitutives des jeux T1 et T2, lʼobjectif consistant à équilibrer le nombre dʼimages relatives à chaque catégorie (éviter de surreprésenter une catégorie particulière – Tab.9).

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Tableau 9. Catégorisation urbaine et paysagère des images relatives aux corpus T1 et T2

Typologie Catégorisation des espaces Déclinaisons urbaines et paysagères – sous-catégories dʼanalyse Nombre de photos T1 Nombre de Photos T2 Les aménagements relatifs à

la mer/lʼocéan (ports, plans dʼeau protégés, digue et

jetée)

3 2

Lʼarchitecture et les jardins 5 5

Lʼurbanisme 3 4

Les modes dʼurbanisation,

lʼhabitat

La ville en bord de mer

(lʼurbanisation dure) 6 5

Nombre total des photos relatives aux modes dʼurbanisation et à lʼhabitat

17 (23%)

16 (27%) Les scènes urbaines, les

petites urbanités 4 3

Les paysages "naturels" 4 3 Les paysages de

médiation ("évocations", objets emblématiques)

7 5

Le rapport à la mer, les vues

sur mer 7 4

Les activités de commerces

et de loisirs 4 6

Les objets architecturaux 4 2

Les déplacements (axes) 6 7

Les inurbanités fortes (vides urbains, rapport à la mer non

traité)

4 3

Lʼaccès à la plage, à la mer/lʼocéan (les pénétrations

vers la mer)

5 4

Les promenades (« jardins », « nature », « bord de mer »,

« urbaines »)

8 6

Lʼespace public

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Nombre total de photos relatives aux espaces publics 58 (77 %)

43 (73%)

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La mise en place de cette enquête qualitative fondée sur lʼanalyse des représentations spatiales des usagers par double classement libre de photographies (méthode des « tests-photos ») fut notamment lʼoccasion pour lʼéquipe :

- Dʼobserver lʼaménagement et parfois la requalification de nombreuses stations balnéaires (La Grande Motte, Saint Jean de Mont, Le Crouesty, Port Bacarès, Roses, Palamos, Anglet, etc.) confrontées à des problématiques urbaines et paysagères souvent comparables à celles de Seignosse-Océan (constitution du corpus des photos multi-sites – T1).

- Dʼapprofondir lʼobservation et lʼanalyse des problématiques urbaines et paysagères de la station de Seignosse-Océan (constitution du corpus des photos du littoral de Seignosse-Océan – T2). Deux journées furent notamment consacrées à une « observation en marchant » réalisée par lʼensemble de lʼéquipe afin de relever les premières pistes de réflexions et de recherches autour des vecteurs dʼattractivité (dʼurbanité) et de répulsivité (dʼinurbanité) en station. Ces pistes, présentées dans la partie précédente ont constitué les premières hypothèses de travail qui ont été explorées et approfondies par une analyse des représentations spatiales auprès des usagers.

La méthode des tests-photos permet ainsi de mettre en exergue les vecteurs dʼurbanité33 _et

dʼinurbanité, vécus et perçus par les usagers de la station.

33 _{L’urbanité est ici entendue au sens de Lussault et Stock (2007 : 241-242) :« L’urbanité dénote ainsi l’ensemble des caractères} (les réalités matérielles et idéelles et leurs liens) qui font d’un espace un espace urbain spécifique, reconnu et approprié comme tel par ceux qui y résident, y passent, pour quelque motif que ce soit […] L’urbanité d’un espace donné exprime sa qualité propre, son caractère. »

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Les enquêtes se sont déroulées du 27 juin 2009 au 21 août 2009

Elles ont été effectuées auprès dʼune soixantaine de personnes, sur la plage du Penon