Images divergentes de Seignosse-Océan

Enfin, le dernier « nuage des représentations » comprend quatre images ayant fait lʼobjet de commentaires particulièrement divergents (très appréciés / très décriés) : le skate parc, le Forum, Atlantic Park et les tennis abandonnés en arrière de dune.

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Le skate parc est apprécié pour lʼactivité quʼil permet (image attractive pour 36% des enquêtés)

Mais ses faiblesses

qualitatives sont regrettées (image répulsive pour 48% des enquêtés)

De même, Atlantic Park est apprécié comme espace de loisirs (image attractive pour 50% des enquêtés)

Mais les enquêtés paraissent regretter la fermeture de cet espace (38% jugent lʼimage répulsive)

Lʼimage de la toile blanche est une des rares images du Forum qui trouve grâce aux yeux des enquêtés (43% la jugent attractive).

33% des enquêtés critiquent néanmoins le faible

traitement dont cet espace fait lʼobjet et jugent cette image répulsive

Ces quatre espaces constituent ainsi des enjeux indéniables pour la station puisquʼils sont susceptibles de passer tout autant dans lʼimaginaire de lʼattractivité que dans celui de la répulsivité.

Le skate parc est un espace particulièrement apprécié pour le loisir quʼil permet (considéré alors comme un vecteur dʼurbanité pour 36% des enquêtés), mais ses faiblesses qualitatives (tags notamment) conduisent nombre dʼenquêtés (48%) à le classer au contraire dans la sphère de la répulsivité. Cet espace stratégique juxtaposé au principal accès à la plage et à lʼespace commercial du Forum est globalement apprécié par les usagers qui regrettent cependant son manque de lisibilité, dʼentretien et de valorisation. E52 explique par exemple que : « chez moi

ce sont les jeunes qui ont « décoré » le skate parc. On leur a demandé de le peindre et ils ont fait quelque chose de joli, dʼassez discret ; et maintenant ils le respectent, il nʼy a pas de petits tags moches et disparates comme ici (B46) ».

Concernant Atlantic Park, cette seconde photo (vue du sud, à travers les barrières et grillages de protection) a fait lʼobjet de commentaires divergents révélant lʼambiguïté de cet espace. Si le parc aquatique est apprécié pour lʼactivité quʼil permet et pour lʼévocation du balnéaire quʼil offre (50% des enquêtés le jugent attractif), le regret porte sur la fermeture de cet espace qui nʼest par définition pas public mais privé, dont lʼaccessibilité est finalement fortement limitée (38% des enquêtés le considèrent alors comme répulsif). Cette fermeture, ce cloisonnement de lʼespace contribuent finalement a déqualifié lʼensemble en introduisant des limites grillagées peu traitées et assez dures qui constituent des vecteurs fort dʼinurbanité.

Au niveau du Forum, si la majorité des photos représentant cet espace commercial ont été classées dans le pôle de la répulsivité, on observe que les commentaires sont moins tranchés dans le cas de la toile blanche centrale qui accueille nombre dʼactivités (concerts, spectacles, etc.) Lʼoriginalité de cette forme suscite finalement lʼintérêt de certains usagers qui paraissent apprécier ce lieu (43% des enquêtés le jugent attractif) tandis que 33% le considèrent comme répulsif du fait du faible traitement dont il fait lʼobjet.

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Concernant enfin lʼespace de loisir situé en amont des Bourdaines, il est apprécié pour lʼimage de la nature quʼil revoie (46% le jugent

attractif).

Cependant, le manque dʼentretien de cet espace est souligné (43% des enquêtés jugent au contraire lʼimage répulsive)

Le décrochage de Seignosse- Océan sʼexplique notamment par :

- la perte dʼéléments attractifs,

- le décalage face à lʼévolution des attentes, - la dégradation de lʼespace public,

- lʼéchec dʼune vie à lʼannée au Penon

Enfin le dernier espace constituant un fort enjeu dʼaménagement, par la divergence des commentaires dont il peut faire lʼobjet, est lʼespace de loisir situé en arrière de dune, entre le Penon et les Bourdaines. 46% des enquêtés le jugent attractif, considérant lʼenvironnement naturel dans lequel il sʼinsère et appréciant tout autant ce lieu reculé, quasiment « sauvage » en arrière de dune que les terrains de tennis en eux-mêmes qui permettent de pratiquer des activités de loisirs. Mais, dans le même temps, 43% des enquêtés le considèrent au contraire comme répulsif, observant le manque dʼentretien de cet espace et regrettant de voir ces terrains laissés à lʼabandon au milieu de cet espace naturel qui gagnerait selon eux à être entièrement repris ou libéré.

Conclusion : ampleur et nature de la reconquête

Les premières observations in situ pointent un décrochage de Seignosse-Océan par rapport à son environnement, ce qui risque dʼen faire à court terme « le point noir de la côte landaise ». Ce cadrage montre à quel point le modèle grâce auquel la station a été conçue (tourisme de masse essentiellement estival) sʼessouffle vis-à-vis de lʼévolution des exigences du marché et notamment des nouveaux comportements de consommation touristique. Cette obsolescence accélérée serait notamment liée à un ensemble de facteurs dont :

- La perte dʼéléments attractifs : les résidences hier modernes sont aujourd'hui désuètes, les bassins dʼeau de mer autour desquels avaient été mis en scène de nombreux commerces et résidences ont disparu ; Atlantic Park ne comblent que partiellement cet espace, etc.

- Le décalage face à lʼévolution des attentes : la modernité dʼhier est devenue aujourdʼhui un monde coupé de son environnement culturel, en quête de sens.

- La dégradation de lʼespace public : les interventions actuelles ne permettent pas encore de la compenser, elle engendre des stratégies de repli (golf, certaines résidences, etc.) ou de descente en gamme (commerces peu attractifs, résidences délabrées, etc.).

- Lʼéchec dʼune vie à lʼannée au Penon au profit dʼune saisonnalité marquée. Lʼarrivée du TGV pourrait représenter une opportunité quʼil sera néanmoins difficile à saisir dans le contexte.

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Lʼanalyse des images et des imaginaires de Seignosse- Océan plaide pour des interventions fortes de requalification ou de restructuration de lʼespace.

La constitution des « nuages de représentations » (et les hypothèses de traitement quʼon peut leur rattacher) plaide pour des interventions fortes de requalification ou de restructuration de lʼespace.

Lʼatout de la nature doit se décliner partout dans la ville. Les références possibles aux séquences les plus dures de certaines périphéries de grandes agglomérations doivent être gommées. Les commerces et équipements nécessitent une remise en scène et les résidences doivent être insérées dans un cadre de vie qui compense la dimension collective et atopique des constructions.

Cʼest lʼenjeu à relever pour obtenir une nouvelle image car la juxtaposition brutale actuelle entre nature sauvage et dureté urbaine ne peut guère être gommée que sur les brochures publicitaires.