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5. Dispositif organisationnel des activités en classe

5.1. Description du dispositif de l’activité de l’exposé

5.1.3. Modèles de dispositif interactif dans l’exposé

Nous distinguons deux modèles que les apprenants ont entrepris pour atteindre leurs objectifs. D’abord, une première forme qui réduit le dispositif à sa conception du système de communication, ensuite une seconde forme qui est celle qui nous parait la plus longue et qui suit une procédure plus complexe.

Le premier modèle est assez restreint, il se limite à la simple prise de parole, sans donner suite à la dialogicité (il est donc compté comme un tour par locuteur). Nous retrouvons ce modèle dans certains exposés, le cas des exposés n°22 et le n°28.

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Dans celui du 22, nous relevons trois participants à la communication, dont l’enseignant, l’apprenant-exposant (1) et l’apprenant-exposant (2), chacun d’entre eux prend la parole à une seule reprise. Ceci dénonce un manque d’investissement des apprenants dans la seconde partie, mais aussi l’absence d’échange interactif. Les apprenants se limitent à la réalisation de la partie (1) de l’activité, qui se résume à un apport informatif sur le contenu du thème sans donner suite à un échange interactif. Autrement dit, nous nous retrouvons dans cet exposé face à un mode de communication court et limité, qui n’incite pas le groupe-classe à la participation.

Nous proposons cette représentation symbolique, que nous nous faisons de ce modèle de communication2:

Modèle (1) : Dispositif (A), situations où la communication se fait de manière implicite, une représentation symbolique de la situation de communication sans le débat.

Figure (2) : pre mière et seconde étape du dispositif (A)

C’est l’étape de la réflexion, le passage de la documentation à la formation de l’exposé. C’est aussi l’étape de l’opération de la collecte des données après la recherche. Une conception personnelle qui s’effectue selon les représentations mentales que possède l’apprenant- auteur sur le sujet de la communication et des éléments du contenu à inclure dans l’activité.

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Nous nous inspirons pour la construction de ces schémas des principes donnés dans « le guide méthodologique du travail écrit de fin d’étude » de B.Vanderstee F.Rufin/ Octobre 2000, à partir du quel nous distinguons les étapes de la démarche et le schéma de synthèse.

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La situation de communication ne s’appuie encore que sur la structure « signifiant- signifié », Ferdinand de Saussure (1916)

C’est l’étape de l’identification du contenu et de l’intégration du sens par l’apprenant- exposant, pour une éventuelle retransmission.

Figure (3) : troisième étape du dispositif (A)

Une troisième étape est incluse dans ce dispositif, à savoir celle de la transmission des contenus après transposition des idées collectées.

Ce dispositif de communication (A) se réduit à la simple prise de parole, par une reprise et une transmission de connaissance recueillies durant la recherche. Cependant, ce mode de communication pose problème, dans la mesure où il n’implique pas le groupe-classe dans l’apprentissage et ne conduit pas à l’échange interactif.

Ces trois étapes, forment le premier dispositif qui se présente à nous, elles sont relevées au niveau des enregistrements n°22 et n°28.

Ce modèle, qui sert d’assise pour les apprenants, est aussi le minimum qu’ils peuvent réaliser en ce qui concerne l’exposé. Sachant que dans tous les travaux nous

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retrouvons la première partie de l’apport informatif, celle qui est formée par les quatre étapes citées dans le dispositif (A). Ainsi même dans les exposés les plus réduits, l’apprenant réalise les première tâches, qui sont celles de la première étape ; celle de la collecte des données, ensuite celle de la transmission de ces dernières. Nous retrouvons ces actions dans l’exemple qui suit, l’auteur de l’exposé ne conduit pas la réflexion plus loin que l’apport des événements, comme il n’enchaîne pas avec une morale dans son étude, ce qui permettra d’enrichir son travail.

Tableau n° 7 : exemple d’un modèle minimum de l’exposé Partie 1 de l’enregistrement n°1

1. Structure orale/ présentation du sujet 2. Présentation de l’auteur (biographie) - Présentation des personnages

- Résumé de l’histoire (rapporter les événements) 3. Pas de morale

- Pas d’intrigue - Pas de fait captivant

- La fin et le dénouement de l’histoire ne sont pas ressentis

Dans ce dispositif nous reprenons les étapes de la représentation la plus réduite, cependant pour obtenir un dispositif plus étoffé ceci dépend des facteurs et des orientations que risque de prendre les appre nants. Nous l’avançons comme étant commun, mais il arrive que les apprenants suivent des attitudes et des cheminements différents (que ceci soit mentionné dans son plan ou non) de celles avancées dans un modèle d’un dispositif commun.

Ainsi dans l’exemple qui suit, nous remarquons que les choix des apprenants, pour les sous-thèmes et pour le lexique, leur est spécifique. C’est grâce à leur différence (par rapport aux autres travaux) et de leur implication que les échanges et la discussion peut être maintenue, ce qui permet d’additionner plus de tâches à ce second dispositif.

Tableau n° 8 : Exe mple d’exposé non compatible avec le modèle commun Partie 1 de l’enregistrement n°3

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1. Structure orale/ présentation du sujet 2. Présentation de l’auteur (biographie)

- Présentation des

personnages

- Résumé de l’histoire (rapporter les événements) - Présence de faits captivants

3. Présence de subjectivité:

- Structure appréciative, (qu’il a aimée comme il n’a jamais aimé une femme)

- Implication personnelle de l’apprenant : je pense 4. La fin et le dénouement de l’histoire ne sont pas

ressentis

Ceci montre que les grandes lignes d’un modèle forment l’homogénéité d’un groupe, mais leur réflexion est à l’origine des nombreuses versions schématiques qui peuvent découler du modèle commun.

Nous présentons le dispositif (B) comme étant le second modèle. Plus large et plus étendu, celui-ci donne suite à la dialogicité et à la réalisation de la totalité de la structure organisationnelle des échanges interactifs.

Modèle (2) : Dispositif (B), représentation symbolique de la situation de communication avec échanges interactifs prolongés dans le débat

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Dans les méso-tâches la première opération est celle de la réflexion qui porte sur les à la macro-tâche et les micro-tâches (l’objectif final et les objectifs partiels).

Figure (5) : seconde étape du dispositif (B)

Cette étape assure le passage de la question de départ à l’action ou de la mise en pratique d’une méso-tâche. C’est celle de l’assemblage de la documentation par diverses ressources afin de constituer un dossier susceptible d’aider l’apprenant à construire son exposé. Il s’agit dans cette étape de dégager la méthode à employer dans la recherche.

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De la méthode à employer dans la recherche vers la méthode de travail pour la construction de l’exposé, dans cette étape l’apprenant doit formuler la procédure à suivre et les règles de la recherche.

Nous distinguons, à partir de cette figure, un premier temps que nous considérons comme celui de la médiation épistémique, qui est celui dans lequel l’apprenant identifie la méthode à employer pour la recherche, ensuite nous relevons un second temps dans lequel l’apprenant sera confronté à la phase de la recherche et à celle de la réflexion. Ceci sera assuré par une médiation Heuristique, en employant une méthodologie adaptée et en formulant des règles de la recherche et de la découverte.

Jusque-là le travail de l’apprenant se construit sans interaction, sauf si l’exposé est réalisé en binôme et que les partenaires travaillent en collaboration. Néanmoins, si le travail est réalisé, tel que nous l’avons cité (en collaboration), les participants seront amenés à entreprendre l’activité selon le schéma. Autrement dit, s’ils participent de la même manière et s’investissent au même degré ils reprendront la même organisation que nous venons de tracer dans cette dernière figure.

Au final, il leur restera à inviter le groupe-classe à participer aux échanges interactifs, ce qui fonctionnera selon cette dernière représentation que nous avançons dans la figure n°7.

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La dernière phase de ce modèle est celle de l’interaction, qui comprend la prise d’initiative pour la transmission du contenu, mais aussi pour les questions et les réponses des participants à la communication.