• Aucun résultat trouvé

Le modèle de Cooper et Marshall

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 59-62)

2.1 L ES PRINCIPAUX MODELES THEORIQUES DU STRESS AU TRAVAIL

2.1.9 Le modèle de Cooper et Marshall

Le modèle de Cooper et Marshall (1976) est un modèle qui trouve ses racines dans une conception multidisciplinaire qui prend en considération un éventail de variables susceptibles de provoquer du stress professionnel. C'est un modèle intégratif, retraçant les liens plausibles entre le climat organisationnel et la santé psychologique au travail d'une part en termes de satisfaction professionnelle et d'autre part en termes de conséquences individuelles et organisationnelles. Dès lors, le stress est entendu comme le produit d'une inadéquation entre l'individu et son travail.

Pour cibler les facteurs impliqués dans la genèse du stress, les auteurs stipulent qu'un nombre important de facteurs intrinsèques et extrinsèques au travail sont mis en cause. Il s'agit de l'environnement professionnel et extra-professionnel, notamment la sphère de vie privée, la personnalité de l'individu et les réseaux de relations. Dans la conceptualisation de ce modèle, les auteurs font appel aux facteurs psychosociaux dans la genèse du stress professionnel en insistant sur la prédominance de six catégories et leur répercussion sur l'individu et l'organisation.

46 Cooper et Marshall proposent les facteurs suivants :

 Les sources intrinsèques au travail et relatives aux conditions de travail peuvent être de nature technique, matérielle et environnementale, liées aux nouvelles technologies, aux horaires imprévisibles ou bien mal aménagés.

 La surcharge ou la sous-charge au travail peuvent exacerber le stress même si les travailleurs se sentent suffisamment équipés. Les rôles mal définis sont sources de conflits et d'insatisfaction professionnelle. Des consignes ambigües et peu claires pour l'exécution du travail ainsi que la prise de responsabilités, renforcent cet état de désarroi et induisent des tensions.

 Les relations interpersonnelles au travail ou le soutien des collègues peuvent être source de protection contre le stress dans la mesure où il allège les tensions professionnelles. En revanche, de mauvaises relations professionnelles de type conflictuels où une mauvaises communication avec règne notamment avec la hiérarchie, engendrent le stress.

 Le développement et la perspective de carrière ont un apport positif de reconnaissance professionnelle et de satisfaction. Par ailleurs, l'impact de la sur-promotion ou de la sous-promotion est directement lié à la qualité des salaires. Les problèmes de carrière et des promotions sont des stresseurs potentiels.

 La structure et le climat organisationnel sont des sources de stress. En effet, nombreuses études ont montré l'impact du climat organisationnel, tel que les orientations politiques et culturelles en vigueur dans l'organisation. A ce niveau, certains facteurs génèrent le stress tels que l'absence de consultation des employés, une participation insuffisante aux prises de décision, le manque d'autonomie, les pratiques de gestion des ressources humaines (carrière, évaluation, équité, sécurité d'emploi, …), les changements organisationnels et pratiques de flexibilité.

 La conciliation travail-famille ou interface entre vie professionnelle et vie privée est dans le modèle de Cooper source de stress. La sphère familiale peut être aussi bien un agent modérateur du stress (quand le soutien attendu est présent) qu'une source de stress. Lorsque le temps consacré au travail empêche l'individu de se livrer entièrement à sa vie de famille et de jouer amplement son rôle, cela engendre un état de tension et des conflits. Les interférences entre vie privée et vie professionnelle sont de deux ordres. Le premier se rapporte à l'importance accordée au travail pour asseoir

47 une carrière et ceci se fait au détriment de la vie privée. Le second est lié cependant aux retentissements des problèmes professionnels sur la vie familiale. Par exemple, des problèmes liés à l'échec professionnel et à l'incapacité de l'individu à réaliser ses ambitions et ses projets d'avenir.

Il ressort de ce modèle que les facteurs de stress liés au milieu de travail, aussi nombreux soient-ils, peuvent affecter conjointement l'individu et son milieu social. Ainsi, ce modèle se veut systématique par l'ensemble de facteurs qu'il présente entre l'individu et l'organisation particulièrement et par la rétroaction entre les événements vécus et l'individu.

De ce point de vue, une attention particulière concerne l'étude des sources extérieures du stress et leurs manifestations selon les exigences de l'emploi et les caractéristiques du métier.

Figure 4 : Modèle de Cooper et Marshall (1976).

Cooper et Marshall ont mis en place un modèle qui dépasse les approches causalistes et linéaires dans l'analyse des facteurs du stress et leurs conséquences. Ce modèle ne se limite pas à identifier uniquement les sources du stress ou bien leurs effets, mais évalue les risques en établissant des liens entre les facteurs de risque, leurs effets sur la santé et le risque en cas d'exposition à ces facteurs. Les caractéristiques de ce modèle lui permettent de s’inscrire dans

48 un paradigme d'évaluation du stress au travail et aussi dans des stratégies prévention (cf.

figure 4). Toutefois, il ne s'applique pas dans son intégralité à tous les types de secteurs d'activité. En d’autres termes, certains facteurs sont classés comme permettant de mieux couvrir les caractéristiques sociales du métier étudié. D'ailleurs Cooper (1980) explique que les sources et les manifestations du stress ne sont pas immuables mais sont variables en fonctions des caractéristiques spécifiques à chaque type de profession.

Résumé

Les modèles décrits mettent en lumière l’effet de l’organisation et les ressources dont dispose l’individu et ce, dans un processus dynamique. Malgré les différences évidentes dans ces approches, un nouveau modèle du stress au travail émerge de leur superposition dont l’agencement des déterminants, produit une vision plus ample à propos des liens entre l’activité, l’organisation, et les conditions du travail. L’agencement de ces facteurs principaux peut modeler la manifestation du stress au travail. Il s’agit d’une part, des aspects liés à l’activité, exprimés par les demandes exigées par la tâche et les ressources personnelles dont dispose l’individu pour y faire face. D’autre part, ces sont les aspects liés à l’organisation, déterminés par la configuration organisationnelle, les modes de fonctionnement et la perception des conditions de travail soumises à des évaluations cognitives individuelles et collectives.

Ces différents modèles explicatifs du stress intègrent des dimensions organisationnelles et personnelles dans l’explication du stress au travail. Pour autant, le modèle auquel nous nous référons fait apparaître un ensemble de déterminants impliqués dans la manifestation du stress au travail. Il prend pour base, les facteurs organisationnels, les facteurs intrinsèques à l’activité professionnelle et les facteurs psychosociaux. L’accent est mis notamment sur l’effet de cet ensemble de déterminants sur la santé de l’individu et par voie de conséquence sur le travail.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 59-62)