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ÉTAPE I : Analyser votre situation de départ

ÉTAPE 4 : Mobiliser des fonds supplémentaires

Les options pour identifier de nouvelles sources de financement varient grandement d’un pays à l’autre.

L’Ouganda, par exemple, a bénéficié de l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) qui lui a permis d’investir dans des systèmes de santé améliorés tout en supprimant les frais d’utilisation.

Ce type d’investissement axé sur la possibilité de permettre l’accès des couches les plus pauvres de la population aux services de santé, peut fournir un élément important du document stratégique de réduction de la pauvreté dont dépend l’allègement de la dette sous l’initiative des PPTE. Si votre pays est éligible, votre gouvernement sera déjà engagé dans un dialogue avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour obtenir un allégement de la dette irrévocable et il peut être utile de proposer une politique de suppression des frais d’utilisation dans ce cadre.

D’autres sources de financement potentiel incluent celles centrées spécifiquement sur une maladie.

Des mesures pour renforcer les systèmes de santé telles que la suppression des frais d’utilisation sont maintenant éligibles pour un financement de la part du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. La demande de votre pays au Fonds mondial peut donc fournir un autre cadre à travers lequel un programme de suppression des frais d’utilisation correctement financé pourrait être soutenu.

Cela vaut également la peine d’explorer dans quelle mesure d’autres programmes VIH et SIDA, tels que l’Initiative contre le VIH/SIDA de la Fondation Clinton et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le SIDA (PEPFAR) seraient

enclins à soutenir des plans pour augmenter l’accès de la population au système de santé. Si vous pouvez prouver que le fait que les gens n’utilisent pas le système de santé en général empêche la réussite de la lutte contre le VIH et le SIDA dans votre pays, un soutien sera plus probable. En outre, l’Alliance GAVI a récemment mis à disposition un grand nombre de plans de financement pour renforcer les systèmes de santé axés sur la prestation de services de santé infantile et maternelle. De plus, le Partenariat international pour la santé, bien qu’il ne soit pas par nature un mécanisme de financement, offre une importante opportunité car il aide les pays membres ayant de bons plans de système de santé à accéder à des financement, en particulier pour accélérer la progression vers l’OMD 4 (réduire la mortalité infantile) et 5 (améliorer la santé maternelle). Les dix pays membres sont : le Burundi, le Cambodge, l’Éthiopie, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Mozambique, le Népal, le Nigeria et la Zambie.

Même si des fonds supplémentaires de sources externes ne sont pas disponibles, il peut y avoir une marge pour la réallocation de ressources dans le budget national ou dans le budget de santé. Le programme de suppression des frais d’utilisation de l’Ouganda a bénéficié d’une dépense publique accrue destinée au secteur de la santé et d’un budget public croissant en général. Ceux-ci ont eux-mêmes été soutenus par une approche de tout le secteur qui mettait l’accent sur le soutien des soins de santé primaire, conformément aux intentions de la politique de suppression des frais de santé. Les ressources ont été réallouées simultanément vers les soins de santé primaire.

ÉTAPE 4 : Mobiliser des fonds

Le cas de l’Ouganda : accéder à des ressources pour compenser la suppression des frais d’utilisation

La Figure 5 ci-après montre les tendances des sources de financement dans le système de santé ougandais avant et après la suppression des frais d’utilisation.34Elle démontre une augmentation des ressources totales et une hausse marquée de la dépense du gouvernement quand les frais d’utilisation ont été supprimés (2001). Les

ressources transférées à travers le propre budget

du gouvernement (certaines avaient pour origine un soutien budgétaire général externe), de plus en plus allouées au secteur de la santé, ont assuré un bon environnement de soutien pour la politique plutôt que des fonds générés par des donateurs.

Cela a sans doute été important car cela a permis au gouvernement de contrôler la façon dont les fonds supplémentaires étaient dépensés dans le système de santé globalement.

La Figure 6 montre qu’en plus d’autres allocations pour le secteur de la santé en général, des

réallocations au sein du secteur de la santé sur

ÉTAPE 4 : MOBILISER DES FONDS SUPPLÉMENTAIRES

Figure 5 : Tendances des sources de financement contribuant au plan stratégique du secteur de la santé 1997/98 à 2002/03

400 350 300 250 200 150 100 50 0

97/98 98/99 99/00 00/01 fév 01 fév 02

Milliards de shillings Légende

Donateur Gouvernement d’Ouganda Autre Total

Figure 6 : Allocations du budget de la santé national ougandais par secteur ; 1999/2000 et 2002/03

2002/03 1999/2000

Siège et agences du ministère de la Santé

Hôpitaux centraux et régionaux

Hôpitaux de district Soins de santé primaire (PNFP) Soins de santé primaire (gouvernement)

Siège et agences du ministère de la Santé

Hôpitaux centraux et régionaux

Hôpitaux de district

Soins de santé primaire (PNFP) Soins de santé primaire (gouvernement)

la même période ont favorisé de plus en plus les soins de santé primaire (pour lesquels une utilisation accrue était la plus évidente) par rapport aux soins hospitaliers.

Une fois que vous avez identifié des sources supplémentaires de financement, qu’elles soient

externes ou réallouées dans les budgets nationaux ou de secteur, il y a une autre étape clé à suivre.

L’étape 5 traite de la communication efficace, y compris la participation des groupes de parties prenantes clés, pour que la politique de suppression des frais d’utilisation soit mise en place avec succès.

RENDRE LES SOINS DE SANTÉ GRATUITS : UN GUIDE POUR SUPPRIMER LES FRAIS D’UTILISATION DES SERVICES DE SANTÉ

La communication est aussi une des clés du succès de la mise en œuvre d’un changement de politique pour supprimer les frais d’utilisation. Elle a pour but d’informer les utilisateurs sur la politique et de faire en sort qu’ils exercent leur droit à des soins de santé gratuits. Il est aussi crucial pour les prestataires de soins de santé de savoir exactement quels services sont gratuits au point d’utilisation et quels sont ceux qui ne le sont pas. Et c’est tout aussi important pour le développement et le maintien du soutien politique. Le processus de communication du changement de politique doit commencer au tout début, au moment de la planification initiale.

Nous entendons par « communication » bien plus qu’un processus à voie unique pour donner des informations. Dans un large éventail de contextes, il a été démontré qu’un changement de comportement, comme encourager les gens à demander un traitement lorsqu’ils sont malades, ne peut pas être obtenu simplement sur la base de la fourniture d’informations. D’autres éléments sont requis pour engendrer la confiance dans l’échange et donc dans l’information communiquée.

Néanmoins, en réalité, l’attention est souvent centrée sur une fourniture d’information en sens unique et la communication globale n’est donc pas aussi réussie qu’elle pourrait l’être. Les bonnes

« stratégies d’engagement public » sont axées sur l’obtention de tous les éléments suivants :35

• communiquer l’information

• consulter

• obtenir une participation active

• attirer et gérer la représentation de toute la population

• traiter équitablement toutes les parties impliquées

• permettre un flux d’information et de questions à trois dimensions

• assurer que les recommandations des participants seront utilisées dans la prise de décision.

Impliquer et gérer les parties prenantes

La réforme de la politique est un processus intrinsèquement politique. En tant que tel, son résultat est influencé non seulement par le contenu du changement de la politique prévu, mais aussi par les acteurs qui ont un intérêt ou un rôle dans le problème. De ce fait, vous devez prendre entièrement en compte ces deux aspects. Il est important de ne pas restreindre le dialogue de la politique aux parties prenantes du secteur de la santé, car les décisions de financement de la santé ont, typiquement, des implications politiques et financières qui vont bien au delà du secteur de la santé. Une stratégie pour supprimer les frais d’utilisation doit identifier et rechercher le soutien d’acteurs partageant la même idéologie, tout en minimisant la résistance de ceux qui risquent d’être opposés à la réforme de la politique.

Les acteurs qui jouent typiquement un rôle de premier plan dans la modélisation de la prise de décision au sujet du financement de la santé incluent la présidence ou le bureau du Premier ministre, les ministères de la Santé et des Finances, les autorités du gouvernement local, la Banque mondiale et d’autres partenaires de développement. Certaines agences des NU, les ONG et les établissements universitaires ont une expertise considérable sur ce sujet, mais leur pouvoir pour définer la ligne de

ÉTAPE 5 : Communiquer le

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