• Aucun résultat trouvé

Mise en perspective des résultats au regard de la question de recherche N°

L’étude quantitative a permis de déterminer que le dispositif favorise une inclusion sociale, très stimulante pour les élèves à BEP. En effet, l’accompagnement par l’AVS-Co et le travail réalisé lors des temps hebdomadaires de regroupement avec le coordonnateur ULIS leur permettent ensuite d’être inclus dans leur classe de référence où ils se retrouvent avec des jeunes « ordinaires », développant ainsi de nombreuses compétences sociales. En cela, le dispositif favorise l’inclusion des élèves à BEP.

En revanche, ce propos est à nuancer. Deux écueils nous empêchent d’affirmer que le système est pleinement inclusif, l’orientation contrainte dû aux spécificités du secteur de l’hôtellerie-restauration et les difficultés d’intégration du milieu professionnel.

Alors comment dire que les jeunes sont réellement inclus s’ils n’ont accès qu’à certaines formations et qu’une fois diplômés, ils ne trouvent pas d’emploi ou uniquement en milieu protégé ? À l’instar du restaurant « Le reflet » à Nantes où une majorité du personnel est porteuse de trisomie 21, l’inclusion dans la restauration traditionnelle est réalisable mais de la formation initiale jusqu’à l’intégration sur le marché du travail, de nombreuses actions sont encore à mener.

Mise en perspective des résultats au regard de la question de

recherche N°2

D’après l’analyse des résultats, trois grands axes de formation semblent prioritaires pour permettre aux enseignants de pratiquer davantage d’inclusion dans leur pratique pédagogique.

Le premier est de faire acquérir aux professeurs une meilleure connaissance du dispositif. Même s’ils maitrisent à peu près le fonctionnement au sein de l’établissement, leurs connaissances restent toutefois très limitées (toutes les personnes interrogées ne connaissaient pas l’étiquetage du dispositif ou encore la possibilité pour les jeunes de préparer le CAP en trois ans). Il paraît donc essentiel pour pouvoir pleinement inclure les élèves dans leur classe que les enseignants connaissent toutes les possibilités qu’offrent le dispositif ULIS.

Le deuxième axe à privilégier est d’apporter des connaissances théoriques sur les troubles accueillis au sein du dispositif ULIS. Sur ce sujet, il semble plus important d’apporter des éléments pédagogiques que des informations médicales qui seront finalement plus associées à des cas particuliers. Pour être le plus concret possible, prenons un exemple.

Est-il plus essentiel pour un enseignant de savoir comment adapter son cours pour capter l’attention d’un élève présentant un trouble autistique ou de connaître les symptômes d’un autiste Asperger ? La réponse semble toute trouvée. Évidemment toute information médicale devra être transmise par la famille à l’infirmier-ère qui jugera de l’importance de la communiquer. De plus, cela permet d’être ainsi dans une approche par besoins éducatifs plutôt que par troubles.

Le dernier axe qui nous semble prioritaire c’est le travail en équipe. En effet, les enseignants utilisent très souvent différentes pratiques pédagogiques telles que la différenciation, le tutorat, etc. mais de manière individuelle, au sein de leur classe. L’enjeu, nous semble-t-il, est de faire construire ensemble des outils communs en associant, coordonnateur, AVS-Co et enseignants, afin qu’ils puissent ensuite être utilisés par tous. La collaboration avec l’AVS-Co et la coordonnatrice qui peuvent venir en soutien de l’enseignant voir même en co-intervention est un autre aspect à prendre en compte.

C

ONCLUSION

La revue de littérature nous a permis de découvrir que l’accueil des élèves en situation de handicap est, depuis le début du XXème siècle en constante évolution, principalement grâce aux améliorations législatives. En revanche la confrontation des différents auteurs nous a indiqué que plusieurs avancées étaient encore nécessaires pour tendre vers un système pleinement inclusif. C’était justement un des objectifs de la mise en place des Ulis en lycée professionnel en 2010. Nous avons démontré par l’étude de terrain que, sous de nombreux aspects, ce dispositif contribuait à favoriser l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers. Cependant, elle a également montré que l’intégration professionnelle n’était pas sans poser de problèmes, cela se révélant même en être une des limites.

Une des autres pistes prioritaires pour rendre l’école plus inclusive révélée par la revue de littérature et l’étude de terrain est la formation des enseignants. En effet, que ce soient les coordonnateurs ou les enseignants interrogés tous sont unanimes, la mise en place d’un dispositif ULIS en lycée professionnel doit s’accompagner d’une formation essentielle à la prise en compte des besoins éducatifs particuliers des élèves.

I

NTRODUCTION

A REVUE DE LITTÉRATURE et l’étude de terrain ont permis de dresser un premier bilan.

Le dispositif Ulis en lycée professionnel, dans son organisation actuelle, est facilitateur d’inclusion. Il permet en effet aux jeunes en situation de handicap d’être dans une classe ordinaire, de suivre la quasi-totalité des enseignements proposés au milieu de jeunes ayant les mêmes préoccupations qu’eux, de vivre leur vie d’adolescent. Mais certains aspects sont encore à améliorer pour arriver à un système scolaire pleinement inclusif. Comme il nous est impossible de tous les traiter dans leur intégralité, nous avons choisi, dans la dernière partie de ce mémoire, de proposer des préconisations concernant deux axes qui nous semblent plus prioritaires :

- Favoriser l’employabilité des jeunes à la sortie du lycée professionnel car ils se retrouvent bien souvent sans solution stable à la fin de leur scolarité ;

- Développer la formation des enseignants non spécialisés amenés à intervenir auprès du public bénéficiaire du dispositif ULIS.

De plus, nous nous limiterons à des actions concernant uniquement des jeunes présentant des troubles des fonctions cognitives / déficience intellectuelle, troubles autistiques, public majoritairement accueilli dans les ULIS des lycées professionnels proposant une formation en hôtellerie-restauration (Figure 3)

Dans un premier temps, nous tâcherons de décrire trois actions concrètes déjà mises en place dans différentes académies pour favoriser l’insertion professionnelle et de proposer la mise en place d’une quatrième : l’organisation d’un forum de l’emploi adapté au public ciblé. Dans un second temps, nous présenterons une formation pouvant être menée auprès de l’équipe pédagogique d’un lycée professionnel proposant un dispositif ULIS.

Faciliter l’accès au premier emploi,