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Vous diriez des périodes de stage en entreprise ?

possible. C’est certainement une autre preuve que le dispositif favorise l’inclusion des élèves en lycée professionnel mais c’est certainement aussi une de ses limites. Les élèves se retrouvent seuls après avoir été fortement suivis et accompagnés « Pour moi, le problème n’est pas de mener des élèves du dispositif au diplôme , le problème c’est et après ? Peu de dispositifs prennent le relais à la sortie. Et les moins bien accompagnés se retrouvent seuls face à la réalité professionnelle et la recherche d’emploi » (enseignant 19).

Un dispositif vraiment inclusif ?

Pour savoir si les dispositifs ULIS favorisent réellement l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers il nous a semblé intéressant, dans un premier temps, de nous interroger sur la perception qu’en ont les différents acteurs d’un établissement scolaire.

On constate que sur les 52 établissements, seuls 13 % déclarent que la communauté éducative considère le dispositif ULIS comme une contrainte. Il en est de même pour les élèves dits ordinaires qui ont majoritairement une attitude bienveillante vis-à-vis des élèves à besoins éducatifs particuliers.

Figure 13 : LES PFMP, Un premier pas dans l’entreprise

0 10 20 30 40 50 qu'elles sont difficiles à mettre en

oeuvre

que l'entreprise d'accueil est souvent en milieu protégé que les élèves sont bien intégrés

que les tâches qui leur sont confiées sont adaptées qu'ils arrivent à être autonome que c'est un levier pour leur future

insertion professionnelle

Vous diriez des périodes de stage en

entreprise ?

Nous pouvons donc en conclure que l’inclusion des élèves ne pose pas de difficultés relationnelles. L’enseignant 10 insiste sur ce fait en précisant que l’« Inclusion sociale est par contre très positive » (Enseignant 10).

Comme nous venons de le voir, l’inclusion sociale permise par le dispositif ULIS en lycée professionnel est indéniable. En revanche lorsque l’on aborde avec les coordonnateurs le secteur spécifique de l’hôtellerie-restauration, on se rend compte que l’inclusion est beaucoup plus limitée.

Les principaux écueils recensés par les personnes interrogées sont l’intensité du rythme, la pression liée au service et le manque d’autonomie des élèves. Cela ressort également dans beaucoup de témoignages. « C'est difficile car on ne peut ralentir le rythme » (enseignant 42) ; « la difficulté majeure en hôtellerie est le rythme intensif, peu de tâches répétitives […], l'adaptation pour certains élèves en cuisine est très difficile à mettre en place car manque d'autonomie, de prise d'initiatives » (enseignant 25). « Les exigences sont très élevées-dangerosité du matériel et une pression trop importante » (enseignant 21).

34% 56%

10%

L'attitude des autres élèves à l'égard de ceux bénéficiant du

dispositif ULIS

indifférente bienveillante hostile

Figure 14 : L'ULIS PRO, un dispositif bien accepté dans les établissements

13%

35% 52%

Perception du dispositif par la communauté éducative

considéré comme une contrainte bien perçu

complètement inclus dans l'organisation de l'établissement

Comme nous l’avons vu précédemment (Figure 9), une des solutions offertes aux élèves est l’inscription en classe de référence de CAP APR permettant l’orientation vers la cuisine de collectivité plus encline à la répétition des tâches, moins soumise aux aléas de service. « L'accessibilité est plus facile en cuisine collective où il n'y a pas ce coup de feu, les jeunes peuvent plus travailler à leur rythme « (enseignant 8).

On parle, dans ce cas, d’orientation contrainte (MIDELET,

2015). Peut-on alors considérer le dispositif ULIS comme pleinement inclusif si certaines formations ne sont pas accessibles aux élèves ? Comment améliorer le dispositif ULIS en lycée professionnel hôtellerie-restauration

Face à ce constat, nous avons, à partir de la question ouverte N°15, recensé les axes de progrès permettant une meilleure inclusion dans le secteur de l’hôtellerie-restauration. On constate que pour les coordonnateurs cela nécessite :

- Une meilleure formation des enseignants « une formation initiale des PLP serait utile pour la connaissance, la prise en compte du handicap et l'adaptation de l'enseignement » (enseignant 46). 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Les limites en hôtellerie/restauration

Figure 15 : Le secteur de l'hôtellerie/restauration reste difficilement accessible

- Une adaptation des enseignements professionnels « l'adaptation se fait sur le nombre de couverts » (enseignant 42) « Réduire les tâches. Éviter les doubles tâches » (enseignant 35). « Temps de TP plus court pour éviter la fatigabilité » (enseignant 9).

- L’augmentation des effectifs AVS-Co « du personnel AVS supplémentaire permettrait un accompagnement plus conséquent lors des ateliers pro » (enseignant 52).

- Le développement de la collaboration enseignants-coordonnateurs « maintenir un lien régulier avec les professeurs d'enseignement général et professionnel; travailler en coanimation » (enseignant 13) « Ne pas penser que ce n'est que l'affaire de l'enseignant professionnel. Accepter alors que l'AESH ou la coordo Ulis aille en atelier pour observer l'élève et trouver des pistes pour adapter ou aménager […] Bref collaborer en toute confiance ! « enseignant 4 ».

D’autres axes ont été évoqués comme le travail autour de l’orientation professionnelle à mener en amont de l’entrée au lycée professionnel « Travailler en amont (Ulis collège, IME, SEGPA) pour permettre un recrutement d'élèves avec des besoins spécifiques adapté aux exigences de la restauration et aider les professeurs de ces structures à identifier ces exigences et le niveau des élèves de lycée professionnel » (enseignant 33), ou le travail l’estime de soi « temps dédié à la théâtralisation et au jeu de rôle pour corriger , aider à exprimer et surtout prendre de l'assurance » (enseignant 22).

On peut constater que les coordonnateurs ont de nombreuses idées pour améliorer l’inclusion de leurs élèves dans les formations hôtelières.

3.1.3 Limites de l’étude quantitative

Pour toute étude menée, une prise de recul est nécessaire afin d’en trouver les forces et les faiblesses.

La première limite de cette étude quantitative est la représentativité de l’échantillon. Le recensement des lycées professionnels s’appuyant sur la base de données de l’ONISEP, on ne peut pas assurer que tous les établissements présentant à la fois un dispositif ULIS et une formation en hôtellerie-restauration soient présents sur le site. Le nombre de réponses (pour rappel 52 coordonnateurs ont complété l’enquête) peut sembler acceptable pour que la population interrogée soit représentative uniquement si la totalité des établissements est bien de 102 établissements. Or nous n’en avons aucune certitude.

La deuxième limite est le nombre et le traitement de questions ouvertes. Comme nous l’avons précisé précédemment, ces données ont été traitées par catégorisation puis codage et comptabilisation. Il est donc possible qu’il y ait une part de subjectivité.

Analyse des données issues de l’étude qualitative