CHAPITRE III : DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
III.3. MILIEU BIOLOGIQUE
Du point de vue phytogéographique et selon la classification de Letouzey (1985), l’UFA 10-045 est située dans le domaine de la forêt dense humide semi-caducifoliée
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congolaise, Secteur forestier semi-caducifolié sensu stricto, constituée principalement de la
« forêt caducifoliée à sterculiacées et ulmacées » et de la « forêt mixte, semi-caducifoliée et la forêt toujours verte du Dja, avec prédominance d’éléments de la forêt semi-caducifoliée ». La flore quant à elle est dominée par les ulmacées et les sterculiacées.
La famille des ulmacées est représentée majoritairement par le genre Celtis (Celtis philippensis, Celtis adolfi-friderici, Celtis zenkeri, Celtis gomphophylla, Celtis mildbraedi, Celtis tessmannii, Celtis africana) et le genre Hopoptelea (Holoptelea grandis, Trema orientalis, Chaetacme aristata). La famille des sterculiacées est représentée principalement par ; Cola altissima, Cola cordifolia, Cola gigantea, Mansonia altissima, Nesogordonia papaverifera, Pterygota macrocarpa, Pterygota bequaertii, Sterculia rhinopetal, Sterculia bequaertii, Dombeya spp et Leptonychia spp. L’Ayous (Triplochiton scleroxylon) de la famille des sterculicées est typique de la forêt semi-caducifoliée mais aussi un remarquable colonisateur de la forêt toujours verte.
De nombreuses autres espèces arborescentes sont aussi caractéristiques de ce type de forêt notamment, Aningeria altitissima, Autranella congolensis, Albizia ferruginea, Albizia zygia, Amphimas pterocarpoïdes, Gossweilerodendron balsamiferum, Khaya anthotheca, Gambeya lacourtiana, Pterocarpus mildbraedii, Entandroophragma cylindricum, Erythroxylum mannii, Parianari excelsa.
La strate arbustive quant à elle, est dominée par les espèces telles que Angylocalyx pynaertii, Anonidium mannii, Corynanthe pachyceras, Desplatsia dewevrei, Desplatsia milbraedii, Funtamia elastica, Heisteria sp, Meiocarpidium lepidotum, Polyalthia suaveolens, Strombisia pustulata, Baphia leptobotrys sp silvatica, Diospyros abyssinica, Diospyros canaliculata, Millettia sanagana, Trichilia prieureana, Trichilia rubescens et Xylopia hypolampra.
Par ailleurs, il existe des noyaux de forêts primitives à affinités sempervirentes au sein de la forêt semi-décidue avec notamment des espèces caractéristiques comme Anopyxis klaineana, Baillonella toxisperma, Entandrophragma utile, Mammea africana, Diospyros crassiflora, Guera cedrata, Guera thompsonii, Irvingia excelsa, Mammea africana, Panda oleosa, Tessmannia africana, Uapaca sp.
III. 3.2 Faune
Selon les informations recueillies sur place lors des réunions avec les populations et pendant les enquêtes socioéconomiques complétées par les données du plan d’aménagement de l’UFA, la faune en général semble être assez abondante et diversifiée.
Il apparaît également que l’UFA fait l’objet d’une activité de braconnage intense, ce qui pourrait selon les populations riveraines rapidement compromettre la durabilité de la faune dans la zone.
Les études menées dans la zone et les résultats des enquêtes menées auprès des populations riveraines révèlent la présence de nombreuses espèces de mammifères dont certaines sont intégralement protégées. On note à cet effet la présence de l’éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis), le chimpanzé (Pan troglodytes), le gorille(Gorilla gorilla), le moustac (Cercopithecus cephus), le hocheur (Cercopithecus nictitans), le sitatunga (Tragelaphus spekei), le céphalophe bleu (Cephalophus monticola), le Céphalophe de battes, le céphalophe de Peters (Cephalophus callipigus), le céphalophe à bande dorsale noire (Cephalophus dorsalis) et le céphalophe à front noir (Cephalophus nigrifrons), le chevrotain aquatique (Hyemposchus aquaticus), le potamochère (Potamochoerus porcus), l’athérure (Atherurus africanus), l’aulacode (Tryonomys swinderianus), le pangolin géant
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(Manis gigantea), le pangolin (Manis tricuspis), la genette servaline (genetta servalina), la mangouste (Bdeogale nigripes), le chat doré (Profelis aurata), etc.
L’avifaune de la zone est également riche et variée. Au total, 192 espèces ont été identifiées dans la zone Nord riveraine à l’UFA 10-045. Elle est constituée d’un grand nombre d’espèces restreintes au biome de la forêt guinéo-congolaise. Les espèces d’oiseaux les plus importantes sont : le calao (Ceratogymna spp), les touracos (Tauraco cristata, Tauraco persa, Touraco macrorhynchus), le pigeon (Columba unicincta). Les oiseaux restent encore peu chassés dans la zone contrairement aux mammifères et aux rongeurs.
Il faut noter la raréfaction de certaines espèces dont les éléphants, les grandes antilopes, les chimpanzés et les gorilles dont la population a rarement diminuée sous l’effet combiné de l’installation des exploitations forestières et du braconnage.
Les cours d’eau du massif forestier contenant l’UFA 10-045 ont un potentiel halieutique assez important dominé par les Clarias (Clarias gariepinus, Clarias camerounensis), les carpes (Lutjanus sp), les brochets (Hepsetus odoe) et les crevettes.
III. 3.3 relation projet -biodiversité
Cette partie présente la situation de la biodiversité, l’utilisation que les populations en font, et les éventuelles menaces qui pourraient peser sur elle.
III.3.3.1. Notion de biodiversité
L’article 2 de la convention sur la diversité biologique ou biodiversité la définit comme la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.
III.3.3.2. Utilisation de la biodiversité
L’UFA 10-045 regorge de nombreuses ressources ligneuses et non ligneuses, utiles aux populations. Les ressources ligneuses sont utilisées comme matériaux de construction et par endroit commercialisées illégalement. Quant aux produits forestiers non ligneux, ils sont utilisés par les populations locales comme aliments, médicament et matière première pour la réalisation de certaines œuvres artisanales. Pour les populations, la forêt représente une réserve foncière pour l’extension des champs dont l’implantation obéit malheureusement à la pratique du brûlis. Ces différentes utilisations de la biodiversité de la zone peuvent à long terme compromettre son équilibre et sa pérennité si des mesures appropriées ne sont pas prises.
III.3.3.3. Menaces sur la biodiversité
Les activités menées par les populations locales (agriculture sur brûlis, braconnage, etc.) ont des conséquences négatives sur la biodiversité de la région. Les impacts de ces activités sur la biodiversité peuvent rapidement devenir significatifs compte tenu de l’effet combiné de la forte poussée démographique de la zone et de l’installation des chantiers d’exploitation forestière qui vont faciliter l’accès et augmenter la demande en aliment.
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III.3.3.4. Aire de protection et de biodiversité dans la zone du projet
Il n’existe pas d’aire protégée dans la zone du projet.