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MESURES ANNONCÉES PAR LE GOUVERNEMENT DU MALI POUR LUTTER CONTRE LA PANDÉMIE DE COVID-19

Le Mali a réagi à la pandémie de Covid-19 par des mesures de confinement préventif dès le début du mois de mars 2020, suivies d’un ensemble de mesures de soutien (d’une valeur de 34,12 milliards de FCFA) accordées aux ménages vulnérables et aux entreprises en difficulté, dès le 10 avril 2020.

Mesures de confinement préventif : imposées entre mars et le 9 mai 2020 (puis de nouveau entre le 1er décembre 2020 et le 25 janvier 2021), le Gouvernement a ordonné la suspension des vols commerciaux (à l’exception des vols de fret), la fermeture des frontières terrestres, l’instauration d’un couvre-feu de nuit, la suspension de tous les rassemblements publics, l’interdiction des rassemblements sociaux, sportifs, culturels et politiques de plus de 50 personnes, la fermeture des écoles, des boîtes de nuit et des bars. Les horaires de travail ont également été aménagées pour terminer plus tôt afin de protéger les fonctionnaires. Les marchés de détail sont restés ouverts (à horaire réduit) pour éviter toute interruption de l’approvisionnement de la population en produits de base, tandis que 20 millions de masques ont été distribués. Le Gouvernement a également mis en place une unité de réponse face à la crise sanitaire de

Interventions médicales d’urgence : Ce plan a été conçu pour prévenir la propagation de la maladie à Coronavirus 2019 -Covid-19-, le Gouvernement du Mali, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale a renforcé les capacités de dépistage, développé les installations de quarantaine et d’hospitalisation (y compris les équipements médicaux tels que les ventilateurs, les installations de quarantaine), et amélioré les capacités de soins médicaux grâce à un soutien planifié au secteur de la santé (y compris des primes aux agents de santé) actuellement évalué à environ 0,6 % du PIB.

Mesures sociales en faveur des ménages les plus pauvres. Ces mesures comprennent la mise en place d’un fonds spécial (100 milliards de FCFA) pour fournir une aide au revenu ciblée aux ménages les plus pauvres, une distribution massive de céréales et de nourriture pour le Le déclin général de l’activité économique et des dépenses liées à la pandémie de Covid-19 ont fait passer le déficit budgétaire de 1,7 % à 5,4 % du PIB entre 2019 et 2020 et à 5,5% en 2021. Le ratio de la dette publique au PIB qui en résulte a atteint un pourcentage estimé à 52,7 % en 2021, contre 47,3 % en 2020 et 40,7 % en 2019.

Le risque de surendettement global du Mali est modéré, mais il reste vulnérable aux changements des conditions de financement et aux chocs externes. Ainsi, le Mali a été l’un des premiers pays candidats à l’Initiative de suspension du service de la dette du G20 (ISSD) demandée par la Banque mondiale et le FMI en avril 2020, pour accorder une suspension du service de la dette aux pays les plus pauvres afin de les aider à gérer les graves conséquences de la pandémie de Covid-19.

Les autorités ont réagi rapidement par des mesures visant à contenir la propagation du virus et à atténuer son impact social et économique (Encadré 1.1). Outre les mesures prises rapidement par la Banque centrale régionale, la BCEAO, pour préserver la stabilité financière et fournir des liquidités supplémentaires au système bancaire23, les autorités maliennes ont réagi rapidement au choc de la pandémie de Covid-19 en intensifiant la réponse en matière de soins de santé et des mesures d’urgence pour soutenir les ménages et les entreprises touchés par la pandémie.

2020 (ce qui augmentera les subventions aux fournisseurs publics), une exonération de la TVA sur les tarifs d’électricité et d’eau durant trois mois et une exonération de trois mois des droits de douane sur l’importation de denrées alimentaires de base (notamment riz et lait.

Soutien aux entreprises : Les entreprises touchées par le ralentissement économique, notamment les petites et moyennes entreprises, ont bénéficié d’un fonds de garantie de soutien de 0,2 % du PIB (20 milliards de FCFA) ; une aide a été apportée aux services publics d’électricité et d’eau ; un soutien à l’apurement des arriérés

budgétaires accumulés au cours de cette année

; et l’octroi d'un report et d’un allégement fiscal pour alléger les contraintes de liquidité des entreprises les plus touchées, notamment dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des transports. En outre, le Gouvernement a exhorté les banques commerciales à restructurer la dette des entreprises en difficulté, en s’appuyant sur le cadre mis en place par la Banque

Centrale des États d’Afrique de l’Ouest pour soutenir les entreprises ayant des difficultés de remboursement.

Néanmoins, la mise en œuvre des différentes mesures a été en grande partie retardée en raison des évènements politiques de 2020 et 2021 –en particulier les mesures de soutien au secteur privé devant encore être mises en œuvre (comme les reports d’impôts, le fonds de garantie pour le secteur privé). À ce jour, le programme d’intervention sanitaire est partiellement exécuté (taux de réalisation des dépenses de 73 %), seuls la distribution ciblée de produits alimentaires de base aux communautés vulnérables (ex.

céréales) et les transferts financiers aux compagnies d’eau (SOMAGEP-SA) et d’électricité (EDM-SA) de, respectivement, 15 et 17 milliards de FCFA) ont été réalisés.

Sources : Rapport du FMI au titre de la Facilité élargie de crédit. Avril 2020. Rapport des autorités maliennes. Novembre 2020. Discours du Président malien Ibrahim Boubacar Keita à la nation le 10 avril 2020, https://www.macmap.org/OfflineDocument/Covid19/COVID_

MLI_1.pdf.

PRIVÉ

Le secteur privé formel au Mali est limité en taille et est hautement concentré, avec un petit nombre de grandes entreprises. Il y avait en 2017, seulement 10 000 entités juridiques officiellement enregistrées au Mali, mais on estime qu’elles contribuent à 43 % de la valeur ajoutée et à 78 % des exportations totales24. Parmi les entreprises formelles, seules 800 ont plus de 20 employés. Les 39 plus grandes entreprises, situées en grande partie dans la capitale à Bamako, sont responsables de 80 % des emplois salariés dans le secteur privé et contribuent à une part disproportionnée de la valeur ajoutée25. Plus précisément, ces grandes entreprises font souvent partie de groupes d’entreprises diversifiés qui opèrent à travers une variété de sous-secteurs, allant de l’égrenage du coton, de la fabrication du sucre et de l’agro-industrie (comme les pâtes alimentaires, la brasserie, la boulangerie, l’huile végétale, le sucre, les produits laitiers, le textile et le tabac) à l’énergie, aux services financiers, aux télécommunications et à la sécurité, ainsi qu’à l’exploitation minière aurifère – pour la plupart, des secteurs qui sont plus capitalistiques qu’à forte intensité de travail.

Toutefois, la majorité des entreprises au Mali sont constituées de micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et d’entreprises familiales informelles. En moyenne, les entreprises formelles du Mali emploient un peu plus de 11 salariés. En revanche, les deux tiers de ces entités sont des micro-entreprises de moins de cinq salariés, et 24

% sont des petites entreprises (Graphique 2.1). La taille relativement réduite de ces entreprises s’explique en partie par le type d’activités dans lequel la plupart d’entre elles opèrent, à 80 % dans le secteur du commerce et des services ne nécessitant pas de main-d’œuvre importante (Graphique 2.2).

PART EN NOMBRE

D'ENTREPRISES PART EN NOMBRE D'EMPLOYÉS SECTEUR AGROALIMENTAIRE

MINES ET ÉNERGIE