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Chapitre 2 : Les études psycho-épidémiologiques

1.2 Méthodologies

1.2.1 Population

La population de l’étude comprend 160 enfants de 3 à 6 ans scolarisé en école maternelle. Les enfants, dont l’âge moyen est de 4.3 ans, sont à 51% des garçons. Le tableau 7 montre l’ensemble des statistiques descriptives de la population.

Tableau 1: statistiques descriptives de la population SELF

Caractéristiques sociodémographiques : N=160 M (SD) ou N (%)

Age (MV = 2) 4.30 (.98)

Sexe (garçon) 82 (51%)

Age des parents 35.64 (5.43)

Situation familiale

- ensemble 145 (90%)

- séparé 15 (10%)

Parent répondant (mère) 139 (86%)

Activité professionnelle des parents

- activité professionnelle rémunérée 121 (76%)

- sans activité professionnelle rémunérée 39 (24%) Diplôme des parents

- inférieur au BAC 53 (33.12%)

- supérieur au BAC 105 (66.5%)

1.2.2 Variables et outils de mesure

1.2.2.1 Variables dépendantes : symptomatologie du TDAH

Les comportements de TDAH, d’inattention et d’hyperactivité ont été mesuré en utilisant une version modifié du « Chilhood behavior questionnaire » (Tremblay, Desmarais-Gervais, Gagnon, & Charlebois, 1987). Ce questionnaire inclut des items issus du « Canadian National Longitudinal Study of Children and Youth » (Duncan et al., 2007), du « Child Behavior Checklist » (NLSC Project Team (Canada), 1995), du « Ontario Child Health Study Scales» (Achenbach, McConaughy, & Howell, 1987), et la majeure partie du « Childhood Behavior Questionnaire » (Tremblay et al., 1987). Cet outil a été utilisé en langue francophone au Québec au sein de la cohorte « Étude Longitudinale du Développement des Enfants du Québec »

(ELDEQ) (Institut de la statistique du Québec, 2000). Chaque item est évalué par les parents via une échelle de Likert en 3 points (« jamais ou faux » à « souvent ou très vrai »).

L’hyperactivité/impulsivité a été mesurée à partir de 5 items : « n’a pu rester en place, a été agité(e) ou hyperactif(ve) », « a remué sans cesse », « a été impulsif(ve), a agi sans réfléchir », « a eu des difficultés à attendre son tour dans un jeu » et « a eu des difficultés à rester tranquille pour faire quelque chose plus de quelques instants ».

L’inattention a été évaluée à partir de 3 items : « a été facilement distrait(e), a eu des difficultés à poursuivre une activité quelconque », « a été incapable de se concentrer, ne pouvait maintenir son attention pour une longue période », « a été inattentif(ve) ».

1.2.2.2 Variables indépendantes

1.2.2.2.1 Expressions du stress / troubles émotionnels

L’expression émotionnelle du stress a été mesurée avec des items issus du « Chilhood behavior questionnaire » (Tremblay et al., 1987). Aucune échelle de stress n’existant pour les enfants de 3 à 6 ans, nous avons extrait de ce questionnaire un ensemble d’items similaires à des items des échelles de stress perçu pour les enfants, adolescents (PSS-C, White, 2015) ou adultes (PSS, Cohen, Kamarck, & Mermelstein, 1983). Les items ont été adaptés de la version québécoise en Français. L’échelle finale comprenait 5 items : « a eu de la difficulté à s’amuser », « a été inquiet(ète) », « a été nerveux(se) ou très tendu(e) », « a été craintif(ve) ou anxieux(se) », « a manqué d’énergie, s’est senti(e) fatigué(e) ». Chaque item a été côté par les parents via une échelle de Likert en 3 points (jamais ou faux à souvent ou très vrai). Cette échelle comporte des items caractéristiques de l’anxiété, de la tension ressentie pouvant être retrouvée dans le stress, mais également la capacité de l’enfant à s’investir dans une activité.

1.2.2.2.2 Pratiques parentales

Les pratiques parentales ont été évaluées à l’aide d’une échelle, constituée de 25 items, adaptée du Parenting Practices Scale (Strayhorn & Weidman, 1988). Cette échelle a été utilisée dans la

cohorte ELDEQ (Institut de la statistique du Québec, 2000) et nous l’avons adaptée en Français. Cette échelle mesure plusieurs dimensions : les pratiques positives, les pratiques coercitives, les pratiques intrusives et les pratiques conséquentes. Le parent doit indiquer sur une échelle de Likert en 4 point (0=jamais à 4 =plusieurs fois par jour ou toujours) la fréquence de certaines interactions avec l’enfant.

1.2.2.2.3 Les problèmes de sommeil

L’évaluation des problèmes de sommeil a été extraite du questionnaire d’ELDEQ (Petit et al., 2007). Afin de mesurer la dyssomnie, nous avons évalué les difficultés à s’endormir et le réveil nocturne. Les difficultés à s’endormir ont été mesurées par la question « en général, combien de temps votre enfant met-il(elle) pour s’endormir le soir », les difficultés étant mesurées comme : absent < 15 minutes, un peu < 30 minutes, et beaucoup > 30 minutes. Le réveil nocturne a été évalué par la question « en moyenne, concernant le mois dernier, combien de fois par nuit votre enfant s’est-il(elle) réveillé(e) » avec les scores de 0, 1 et 2 (2 et plus). Le score de dyssomnie a été obtenu par la somme des deux. Les parasomnies ont chacune été évaluées par un item mesuré sur 4 niveaux : « jamais », « quelque fois », « souvent » et « toujours ». Nous avons redéfini l’item en trois niveaux : « jamais », « quelque fois » et « souvent/toujours ». Les parasomnies évaluées regroupaient les comportements suivants : ronflement, somniloquie, somnambulisme, cauchemars, terreurs nocturnes, répétition de mouvements, bruxisme, énurésie, syndrome des jambes sans repos.

1.2.2.2.4 Covariables

Nous avons évalué des variables pouvant être associées avec les comportements, le stress ou les problèmes de sommeil. Pour les enfants, nous avons évalué le sexe et l’âge. Pour la famille et les parents, nous avons évalué la situation familiale (parents ensembles ou séparés), l’activité professionnelle (activité professionnelle rémunérée ou sans activité professionnelle rémunérée)

et le niveau d’éducation des parents (niveau d’étude inférieur ou égal au bac vs. niveau d’étude supérieur au bac).

1.2.3 Procédure

Dans un premier temps, l’ensemble des écoles maternelles de la Gironde a été contacté par l’intermédiaire du rectorat via un mail d’information sur l’étude. Dix écoles maternelles ont souhaité participer à notre étude. Ces écoles se situaient tant en milieu urbain (n=6) que péri-urbain (n=2) et rural (n=2). Parmi ces écoles, quatre faisaient partie du Réseau de Réussite Scolaire. Une fiche d’information a été transmise à l’ensemble des parents. Deux cents parents ont accepté de participer à l’étude. Leur consentement a été demandé avant de débuter le questionnaire. Les parents pouvaient répondre aux questionnaires soit par l’interface web Limesurvey (Schmitz & LimeSurvey Project Team, 2012) ou sur papier. Cent soixante protocoles ont été entièrement remplis par les parents et ont pu être inclus dans notre étude. 1.2.4 Analyses statistiques

L’ensemble des analyses a été effectué avec le logiciel R (R Core Team, 2014). Sur la première partie de l’étude, nous avons réalisé des régressions linéaires simples du stress sur les scores de TDAH, de comportements d’inattention et d’hyperactivité. Pour les deux autres parties de l’études portant chez les 3 à 6 ans, les analyses ont été similaires. Pour répondre à nos problématiques, nous avons réalisé un ensemble de régressions des variables indépendantes (parenting ou problèmes de sommeil) sur les scores de TDAH, de comportements d’inattention et d’hyperactivité.

Toutefois, en raison de la distribution des variables dépendantes similaires à une distribution de Poisson, nous avons choisi de réaliser l’ensemble des régressions selon la loi négative binomiale dérivée de la loi de Poisson.

Le modèle de régression selon la loi négative binomiale dérivée de la loi Poisson peut être conceptualisé comme la fonction logarithmique reliant l’outcome à un ensemble de prédicteurs. En mettant à l’exponentiel les deux côtés de l’équation, les prédicteurs peuvent être interprétés par rapport à l’échelle originale du résultat. Nous présenterons les résultats selon les termes de « risque ratio » (RR) et « risque ratio ajusté » (RRA) lorsque le modèle est ajusté.

Ainsi pour chaque axe d’étude, après avoir décrit nos variables (moyennes, écart-types, alpha de Cronbach), nous avons réalisé un ensemble de régressions négatives binomiales univariées simples, puis ajustées sur les variables sociodémographiques. Puis pour l’axe deux et trois, nous avons réalisé un ensemble de modèles de régressions négatives binomiales multivariées avec en premier bloc les variables indépendantes et en deuxième bloc les covariables.

1.2.5 Statistiques descriptives des variables dépendantes et indépendantes

La consistance interne, la moyenne, l’écart-type ou la fréquence des échelles de mesure sont présentés dans le tableau 2. La consistance interne des variables est bonne pour les variables TDAH, inattention, hyperactivité, stress, comportements parentaux positifs, comportements parentaux coercitifs, mais pour la dyssomnie, les comportements parentaux intrusifs et les comportements parentaux inconsistants, le coefficient alpha de Cronbach est légèrement inférieur à .60. Les distributions des scores obtenus au TDAH, l’inattention et l’hyperactivité, présentées en figure 2 montrent une répartition descendante des scores.

Tableau 2: statistiques descriptives des VD et VI (moyenne, écart-type, minimum-maximum, alpha de Cronbach) de la population SELF

M (SD) Minimum - maximum Alpha de Cronbach TDAH - Score global 4.25 (3.24) [0-16] .83 - Comportement d’inattention 1.38 (1.37) [0-6] .71 - Comportement d’hyperactivité 2.9 (2.2) [0-10] .74 Stress 2.27 (1.83) [0-9] .73 Comportements parentaux - Positifs 20.99 (4.69) [0-35] .76 - Coercitifs 8.88 (3.35) [0-21] .74 - Inconsistant 5.39 (2.49) [0-12] .44 - Intrusifs 7.46 (2.71) [0-14] .52

Figure 3 : Histogrammes des répartitions des scores obtenus pour la mesure du TDAH, de l'inattention et de l'hyperactivité chez les enfants en maternelle

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