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Notre travail de Bachelor porte sur l’intimité des jeunes de 12 à 18 ans vivant en institution. Pour ce faire, nous avons choisi de questionner l’équipe éducative partageant et encadrant les adolescents dans leur quotidien afin de saisir les représentations et les enjeux autour de leur vie affective.

6.1 Terrain

Notre recherche sur le terrain se base principalement sur les institutions pour adolescents du canton du Jura, du canton de Berne et du canton de Neuchâtel. Les jeunes accueillis peuvent venir de ces cantons ou alors d'autres régions de Suisse. Le secteur étant relativement étendu, les données et les pratiques pourront être plus diverses.

Grâce à nos expériences professionnelles, nous avons pu développer un réseau avec les institutions accueillant des adolescents et qui par conséquent, nous a permis d’entrer plus facilement en contact avec celles-ci. De plus, voulant toutes les trois construire notre avenir professionnel dans ces régions, nous portons un intérêt particulier à effectuer notre travail de Bachelor dans ces cantons.

6.2 Échantillon

Nous avons choisi d'interroger des éducateurs sociaux travaillant dans des foyers pour adolescents. Les entretiens effectués ont été réalisés avec des personnes volontaires tout en essayant d’avoir un équilibre entre hommes et femmes afin de pouvoir identifier d’éventuelles différences ou similitudes. Nous avons donc interrogé 5 femmes et 6 hommes. De plus, nous avons porté une attention particulière aux divers points de vue des personnes interrogées en fonction de leur âge et de leur expérience professionnelle dans le but de déceler des divergences dans leur accompagnement. Nous avons décidé de questionner des personnes travaillant sur plusieurs sites afin de découvrir si le lieu d'activité a une influence sur la pratique professionnelle. Une synthèse mentionnant les profils des travailleurs sociaux a été effectuée lors de l'analyse des données. Les points relevés ont été les suivants : sexe, âge, formation, parcours, expérience professionnelle et fonction. Nous avons volontairement choisi de ne mentionner que quelques éléments afin de garantir l'anonymat des personnes.

6.3 Procédure

Pour commencer, nous avons rédigé un texte expliquant brièvement notre travail de Bachelor (voir annexe A), puis l'avons ensuite envoyé aux institutions. Ce document était un moyen de faire découvrir notre thématique et de permettre ainsi aux foyers d'avoir une base écrite sur laquelle se référer. Par la suite, nous avons rédigé des

courriers électroniques et envoyé des lettres aux responsables des lieux d'hébergement afin de prendre contact avec eux et de leur exposer notre thématique. Nous avons également eu des contacts téléphoniques avec certains foyers. Les liens créés avec les professionnels lors de nos précédents stages ont permis à certaines d'entre nous, d'avoir des échanges informels avec l'institution et ainsi favoriser leur participation. Nous nous sommes vite rendu compte que plusieurs institutions répondaient à nos sollicitations par la négative et par conséquent, avons dû amplifier notre zone de recherche. Malgré nos nombreuses tentatives, les réponses ont été souvent négatives. Finalement, 11 travailleurs sociaux de différentes institutions ont répondu favorablement à nos demandes. Dans la mesure où notre groupe de travail est constitué de trois personnes, chacune avait pour objectif de réaliser huit entretiens, c’est-à-dire vingt-quatre interviews au total. Néanmoins, pour les raisons mentionnées ci-dessus, il n'a malheureusement pas été possible d’atteindre le but fixé.

6.4 Guide d’entretien

L’enquête auprès des éducateurs sociaux s’est faite par le biais d’entretiens individuels semi-directifs au sein de l’institution durant la période d’avril 2015 à juin 2015. Nous avons procédé par échantillonnage non-probabiliste, c’est-à-dire par choix raisonné. En effet, nous avons sélectionné les institutions sociales avec lesquelles nous avons travaillé. Il nous a semblé adéquat de choisir l'approche qualitative pour notre recherche afin d'obtenir des données de qualité au détriment de la quantité. En effet, cette démarche a favorisé les échanges entre les professionnels et l'intervieweur. De cette manière, nous avons eu un contact direct permettant de développer et d'approfondir davantage certains aspects, de poser des questions de compréhension, d'obtenir des informations plus précises ou de rediriger et cadrer l'entretien à tout moment, etc. Il nous paraissait plus intéressant d’obtenir un lien direct avec les professionnels et d'échanger sur cette question.

Après le choix de notre méthode, nous avons réalisé un guide d'entretien (voir annexe B) afin d'avoir un document sur lequel s'appuyer lors de nos rencontres avec les professionnels. De cette manière, nous avons eu une ligne directrice permettant d'une part, de se repérer dans l'entretien et d'autre part, de mener à bien les échanges. Dans ce guide figurait tout d'abord les questions générales, puis les questions de relance et les indicateurs nous permettant de nous situer et de faire progresser l'interview. Le temps consacré à chaque entretien était d'environ une heure, avec une adaptation possible en fonction de l'évolution de la rencontre.

Dans le but de parfaire notre grille et de s’exercer aux techniques d’entretien, nous avons dans un premier temps, mené chacune un entretien fictif avec des travailleurs sociaux. À la suite de cela, nous avons pu réajuster notre grille en fonction des éléments obtenus lors des entretiens fictifs.

6.5 Enregistrement et retranscription

L'enregistrement des interviews a été réalisé avec le dictaphone de nos téléphones portables. De cette manière, nous avons pu être davantage attentives aux dires des professionnels, échanger sur la thématique et garder le fil de l'entretien. Cet outil

nous a semblé le plus adéquat pour retranscrire, au plus juste, les propos évoqués par les éducateurs. Tous les professionnels ont donné leur accord pour l'enregistrement de l'entretien. Lors de la retranscription, les paroles des travailleurs sociaux n'ont pas été modifiées en fonction de la grammaire et de la syntaxe de la langue française. De plus, les silences et les onomatopées ont été réécrits dans le but de garder l'authenticité des enregistrements. La retranscription a été une étape laborieuse, néanmoins, elle a permis de structurer et de faciliter notre analyse.

6.6 Analyse des données

L'analyse des données a été divisée en trois parties afin d'avancer le plus rapidement possible. Etant donné que trois hypothèses ont été élaborées au départ de ce travail, chaque personne, de manière aléatoire, à traiter et analyser les propos en lien avec son hypothèse. Pour ce faire, nous avons conçu une grille (voir annexe C) pour faciliter l'analyse des données. Chaque personne l'a remplie et a procédé à l'analyse en fonction de celle-ci. Les propos des professionnels ont parfois été cités intégralement, d'autres fois, ces derniers ont été paraphrasés ou encore rédigés en mots-clés. Ce tableau a permis d'avoir une vue d'ensemble et ainsi pouvoir comparer les différentes manières d'agir et de penser. Nous estimons que la grille a été un outil essentiel pour le traitement des informations.

6.7 Éthique

En ce qui concerne l’éthique de notre travail de groupe, il nous semblait primordial de respecter les éducateurs et les adolescents des institutions en question. En d’autres termes, les personnes du lieu d’accueil n'ont pas été contraintes à participer à notre recherche. Elles ont eu la possibilité de fixer des limites que nous nous sommes efforcées de suivre. Par ailleurs, la participation des professionnels a été volontaire. Leur choix de répondre ou non à nos questions est resté libre et ils ont eu la possibilité de se rétracter à tout moment s’ils le désiraient. La confidentialité et le respect de l’équipe éducative ainsi que des adolescents ont été également préservés. De plus, nous avons été vigilantes pour que les informations reçues ne soient ni accessibles ni divulguées et que personne ne puisse établir de liens avec les institutions interrogées. A la fin de cette recherche, toutes les données des entrevues seront détruites. Pour terminer, nous restituerons notre travail aux éducateurs ayant pris part à notre projet.

6.8 Risques liés à cette méthode

Le sujet de notre travail de Bachelor peut être une thématique relativement délicate et même taboue pour certains professionnels. De ce fait, un mal-être a pu se faire ressentir lors de nos entretiens et par conséquent, engendrer de faibles informations. Pour interviewer les travailleurs sociaux, il a été fondamental d'instaurer un climat et une ambiance de confiance pour leur permettre de développer leurs propos. Lors des différentes rencontres, nous tenons à relever que les éducateurs ont été très ouverts à la démarche et à la discussion, facilitant ainsi la récolte des données.

Un autre risque réside dans le fait d'obtenir des réponses biaisées dues à plusieurs facteurs. En effet, lors des entretiens, les professionnels ont pu être influencés par notre présence et ainsi ne pas nous dévoiler tous les éléments auxquels ils ont pensé. En effet, la méthode de recherche choisie ne permet pas un anonymat absolu aux personnes interrogées étant donné que nous les avons rencontrées lors des entretiens, ce qui peut représenter un obstacle à notre enquête. De plus, il est possible que les éducateurs ont eu peur de se heurter au cadre institutionnel en divulguant des informations confidentielles c'est pourquoi, les données recueillies ont pu être faussées. Notre présence, notre grille d'entretien, nos questions et nos paroles ont pu également avoir un impact sur le discours du travailleur social, car nous avons toutes les trois nos propres opinions et nos idées sur le sujet bien que nous ayons essayé d'être le plus neutre possible. Il a été alors important d'adopter une posture professionnelle et de poser des questions claires, ouvertes et non orientées afin de ne pas influencer l'autre.