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MÉTHODOLOGIE

Dans le document INVENTAIRE DES HÉRONNIÈRES DU QUÉBEC (Page 9-15)

En 1990, plusieurs intervenants du Ministère de l’Environnement et de la Faune (MEF) ont élaboré une méthodologie d'inventaire qui a été utilisée à titre expérimental dans les régions du Bas St-Laurent-Gaspésie et de l’Outaouais au cours du même été (Chabot et St-Hilaire 1991). Les résultats d'inventaire ont été présentés lors de l'atelier sur l'avifaune et le petit gibier de 1991 (Alain 1991) et une norme d'inventaire a été développée et utilisée pour inventorier toutes les héronnières à Grand Héron (Ardea herodias) au Québec en 1992. Les résultats ont démontré que cette technique permet de bien inventorier nos héronnières, à l’exception des bihoraies qui doivent être dénombrées au sol (Desrosiers 1993). En effet, comme il est difficile d'observer les Bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax) et leurs nids lors d'un survol aérien, les inventaires doivent s’effectuer au sol; ainsi la méthodologie proposée ne s'applique pas à cette espèce. Lors de l’inventaire, nous pouvons également compter les nids de Grande Aigrette (Ardea alba) une espèce récemment installée au Québec.

2.1 Procédure d'inventaire

En 1992, le Québec a été divisé en deux blocs d'inventaire. En 1997, chacune des régions administratives avait la possibilité de procéder à l’inventaire de ses colonies de façon autonome ou bien de se joindre à une des tournées provinciales. Il y avait, pour ce faire, trois périodes d’inventaire selon les dates les plus propices pour chacune des régions. En 2001-2002, nous sommes revenus à la formule des deux blocs pour minimiser les coûts. Le bloc est a été inventorié en 2001 et le bloc ouest en 2002.

La première tournée en 2001 a débuté le 18 juin et comprenait, en ordre de réalisation, les régions 12 (partielle), 05, 16, 06, 14, 04, 02 et 03. La seconde tournée, toujours en 2001, a commencé le 26 juin et couvrait les régions 12 (partielle), 01, 11 et 09. En 2002, les régions 07 et 15 ont réalisé conjointement leurs inventaires les 18, 19 et 28 juin. La région 08, pour sa part, a réalisé l’inventaire du 27 au 29 juin 2002. Le même aéronef fut utilisé pour l’inventaire de 2001 dans les régions du bloc est et couvrait l'ensemble des héronnières de façon continue

pour minimiser les déplacements. En 2002, la couverture des régions de l’Outaouais (07), des Laurentides (15) et de l’Abitibi-Témiscamingue (08) a été assurée séparément.

2.2 Équipage et aéronef

Pour l’inventaire de 2001 supervisé par la Direction de la recherche sur la faune (DRF), l'équipage se composait d'une personne de la DRF, qui agissait comme navigateur-observateur, alors que chacune des Directions régionales fournissait un observateur qui prenait place dans l'aéronef à une limite territoriale de sa région pour être ensuite laissé à l'autre limite du territoire d'inventaire de sa région. Un hélicoptère de type Bell 206B (Jet Ranger) muni de patins, de la compagnie Essor Hélicoptères, fut l'aéronef utilisé. La présence de fenêtres latérales avec bulles à l’arrière permettait une meilleure visibilité à l’observateur. Le navigateur, assis à l'avant, dirigeait le pilote vers les sites d'inventaire en suivant le plan de vol.

Lorsqu’une héronnière active était localisée, ce dernier traçait son périmètre sur la carte topographique (1:20 000) et participait au dénombrement. L'observateur, assis derrière le navigateur, prenait la photo (lorsque requise), remplissait la fiche d'inventaire (annexe 1) et participait également au dénombrement.

En 2002, la région de l’Abitibi a procédé de la même façon avec un appareil de type Robinson 44 alors que les régions de L’Outaouais et des Laurentides ont utilisé un Bell 206B (Jet Ranger). La procédure d’inventaire pour les régions 07 et 15 a quelque peu varié. Le navigateur, placé à l’avant, dirige le vol, localise le site et les nids et remplit la fiche d’inventaire. L’observateur est assis derrière le pilote et procède au décompte du nombre de nids.

2.3 Plan de vol

Toutes les héronnières à survoler avaient été cartographiées sur une carte à l'échelle 1:250 000 afin de faciliter la préparation du plan de vol. Les coordonnées longitude et latitude étant disponibles; elles ont pu être inscrites au système de navigation GPS de l'aéronef, permettant de se diriger directement sur une colonie. Chacune des héronnières était

numérotée sur le plan de vol et sur la carte à l'échelle 1:20 000. Lorsque d’autres héronnières étaient trouvées lors des déplacements, leurs localisations étaient immédiatement saisies sur le GPS et inscrites sur une nouvelle fiche d’inventaire.

2.4 Localisation de la héronnière

Chacune des héronnières doit faire l'objet d'une localisation précise pour être cartographiée, et son périmètre doit être tracé pour permettre de délimiter ensuite la bande de cinq cents mètres qui l'entoure. Pour le tracé du périmètre de la colonie, une altitude moyenne de cent mètres a été maintenue. La carte à l'échelle 1:20 000 a servi à définir clairement le périmètre et la localisation de la héronnière. Occasionnellement, une photo a été prise pour certaines des héronnières et le numéro de la photo indiqué sur la fiche d'inventaire (annexe 1). Cette photo pourrait servir comme validation supplémentaire de la présence d'une héronnière à ce site.

2.5 Dénombrement

Le nombre de survols au-dessus des héronnières était variable et dépendait du nombre de nids et de la qualité des données recueillies par les observateurs. Le premier survol servait à compter le nombre de nids occupés dans la colonie. Les critères utilisés sont la présence d'oeufs, de jeunes ou de parents sur le nid. Lors du décompte, l'altitude de vol était de cinquante à cent mètres du sol, et une distance latérale de cent à deux cents mètres était maintenue. Lors de l'inventaire d'une grosse colonie, il fallait parfois survoler directement la héronnière, et une altitude plus élevée (75 à 100 mètres) était alors choisie. Un premier dénombrement était effectué simultanément par le navigateur et l'observateur. Les résultats de chacun étaient notés et confrontés. Dans une colonie de moins de dix nids, les résultats devaient être identiques, sinon un survol supplémentaire était nécessaire. S'il y avait encore une différence, on retenait le chiffre le plus élevé. Dans une colonie de plus de dix nids, une différence de moins de 20 % entre les deux observateurs était considérée acceptable, sinon un survol supplémentaire était également nécessaire. S'il y avait encore une différence supérieure à 20 %, on retenait le nombre le plus élevé. Dans les grosses colonies (soit plus de

50 nids), plus d'un survol était parfois nécessaire pour dénombrer tous les nids occupés, et parfois, devant l'impossibilité de compter tous les nids, une estimation du nombre de nids était effectuée.

Le décompte des nids non occupés s'effectuait lors d’un survol supplémentaire lorsque nécessaire. Dans ce cas, quelle que soit la différence entre les deux observateurs, il n'y avait pas de passage supplémentaire et le plus grand nombre était retenu.

Pour la région 07, la présence d’œufs au nid était rare. L’altitude de vol était à cent mètres du sol alors que la distance latérale était de moins de cent mètres. Les deux décomptes, nids occupés et non occupés, étaient effectués par l’observateur seulement. Pour les colonies de moins de trente nids, un deuxième survol n’était habituellement pas nécessaire.

2.6 Renseignements supplémentaires

Lors du survol effectué pour le décompte des nids non occupés, certains autres renseignements ont aussi été notés et n'ont pas fait l'objet d'un passage supplémentaire. Ces renseignements, bien que facultatifs, constituent néanmoins des informations intéressantes dans le cadre d'analyses subséquentes ou pour des prises de décision requises lors de l'évaluation d'une activité pouvant modifier l'habitat. Les informations notées étaient les suivantes :

– la composition végétale des arbres utilisés et de la végétation générale;

– le pourcentage de mortalité des arbres supportant les nids;

– la vulnérabilité de cette colonie au dérangement et à la perturbation d'habitat ainsi que la source de dérangement potentielle;

– la perturbation notée chez les hérons lors du survol.

Les données de dénombrement ainsi que les renseignements supplémentaires ont été notés sur la « Fiche d'inventaire d'une héronnière » par l'observateur assis à l'arrière de l'appareil (annexe 1).

Pour la majorité des colonies de Grand Héron de moins de 20 nids, le nombre de jeunes ou d'oeufs présents dans chacun des nids a été noté (à l’exception des régions 07 et 15). Pour une colonie de plus grande taille, un certain nombre de nids (entre 15 et 40), servait d’échantillon pour le décompte du nombre de jeunes ou d’oeufs. À quelques reprises, le dénombrement des jeunes ou des œufs n’a pas été effectué, puisque, après le premier passage (et parfois le second, lorsque nécessaire), nous constations qu’un survol supplémentaire risquerait d’augmenter le dérangement ou la prédation des oeufs par les goélands présents.

2.7 Période d'inventaire

Suite au projet expérimental de 1990 (Chabot et St-Hilaire 1991), la période d'élevage des jeunes a été proposée pour réaliser ces inventaires. La présence de jeunes au nid semble être l'indice le plus facile pour identifier un nid occupé. Les dénombrements ont donc eu lieu durant la période d'élevage des jeunes, soit de la mi-juin au début juillet. À ces dates, les jeunes sont, selon les régions, au début ou au milieu de leur développement et seraient alors moins enclins à se jeter en bas du nid (Gray et al. 1980).

L'inventaire aérien des héronnières fut donc réalisé du 18 au 29 juin 2001 et du 18 au 29 juin 2002. Les héronnières des Îles-de-la-Madeleine n’ont pas été inventoriées par manque de budget. Le Service canadien de la faune a effectué un décompte en avion le 20 mai 2002 dans le cadre d’un travail sur d’autres espèces d’oiseaux et les données nous ont été transmises.

2.8 Analyses par type d’habitat et classe d’abondance

À des fins d’analyses de tendances et de répartition, les héronnières ont été catégorisées selon le type d’habitat où elles étaient localisées, de même que selon leur classe d’abondance.

Trois grands types d'habitat ont été déterminés : (1) les étangs à castor, (2) les îles et (3) le milieu forestier (regroupant les héronnières situées en milieu riverain autre que les étangs à castor, et les autres situées à plus de 500 mètres d'une rive). Quatre classes d’abondance ont

été utilisées pour distribuer les héronnières selon le nombre de nids (Bélanger et Tremblay 1989). Les classes sont (A) de 5 à 10 nids; (B) de 11 à 25 nids; (C) de 26 à 50 nids et (D) 51 nids et plus. Cependant, lorsque les analyses couvrent l’ensemble des héronnières (un nid et plus), la classe A comprend de 1 à 10 nids.

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