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Considérations sur les techniques et recommandations

Dans le document INVENTAIRE DES HÉRONNIÈRES DU QUÉBEC (Page 20-24)

4. DISCUSSION ET CONCLUSION

4.2 Considérations sur les techniques et recommandations

La technique d'inventaire qui avait été proposée et testée une première fois à l'été 1990, et mise à l'essai à l'été 1992, a été reprise en 1997 et en 2001-2002 pour toutes les héronnières de la province. Les résultats démontrent que cette technique permet de bien inventorier les héronnières connues au Québec à l'exception des bihoraies qui doivent faire l’objet d’un dénombrement au sol. Cette façon de procéder permet de mettre à jour les données sur toutes les héronnières du plan des habitats fauniques et de couvrir toutes les héronnières prévues au plan de vol. De plus, une localisation précise du périmètre de chacune des héronnières est disponible sur une carte à l'échelle 1:20 000.

La procédure d'inventaire utilisée permet de couvrir rapidement toutes les héronnières à survoler en minimisant les déplacements et les coûts. Le choix d’affréter un aéronef pour

l’ensemble des régions en 2001 et de couvrir celles-ci de façon continue permet de diminuer les coûts de location pour les héronnières du bloc est.

Le système de navigation GPS a été utilisé en tout temps pour minimiser le temps de déplacement. La localisation de la héronnière sur l’échelle 1:20 000 s'effectue facilement en aéronef. Dans de rares cas, l'emplacement a dû être modifié par la suite, principalement là où la topographie n'offrait que très peu de repères. L'altitude de vol lors du dénombrement, laquelle a varié entre 50 et 100 m, semblait satisfaisante; alors que la distance latérale a régulièrement diminué en deçà des 100 à 200 m proposés. Nous recommandons tout de même de conserver le minimum proposé soit 100 m. Toutefois, la région 07 a survolé les héronnières à cent mètres d’altitude avec une distance latérale de moins de 100 m, sans observer de dérangement à la colonie. Il est donc possible de travailler plus près de la héronnière si on augmente légèrement l’altitude. En respectant les normes d'inventaire proposées, peu de dérangements ont été notés lors du survol. Nous avons observé des adultes quitter le nid seulement lorsque nous étions à moins de 50 m. Les dénombrements lorsque les jeunes sont présents au nid donnent de bons résultats. Il est alors plus facile d'identifier un nid occupé. La période que nous avons retenue, soit de la mi-juin au début juillet, nous apparaît toujours comme un excellent temps pour déterminer un nombre de nids occupés, sans risques de causer trop de dérangement. Le décompte du nombre de jeunes par nid n’a pas été effectué dans toutes les régions. Pour la prochaine tournée, nous proposerons un protocole d’échantillonnage pour uniformiser cette prise d’information.

Pour les régions du sud du Québec, il faut effectivement débuter à la mi-juin parce qu’à cette période les jeunes sont déjà très développés. Il serait même possible de commencer à la deuxième semaine de juin.

Le décompte fait par les deux observateurs était souvent comparable et, lors de divergences, dans plusieurs cas c'est le chiffre le plus élevé qui a été retenu, puisque parfois un des deux observateurs n'avait pu observer une partie de la héronnière. En Outaouais, le décompte fait par un seul observateur a aussi donné des résultats satisfaisants et peut très bien être applicable pour les colonies de plus petite taille.

Malgré des résultats relativement satisfaisants au niveau des héronnières connues, la procédure retenue ne permet pas d’obtenir des connaissances pour l’ensemble des héronnières du Québec puisque nous ne couvrons sans doute pas l’ensemble des colonies existantes. En effet, aucune recherche n’est effectuée pour tenter de déterminer si les oiseaux d’une colonie disparue se relocalisent ailleurs. Nous survolons uniquement les colonies qui sont sur le plan des habitats fauniques ainsi que celles qui ont été découvertes à l’occasion par d’autres équipes d’inventaire de la faune. Les tendances récentes que nous avons détectées pour les héronnières ne sont donc pas nécessairement représentatives des tendances qui prévalent dans l’ensemble de la province. Elles ne s’appliquent effectivement qu’aux héronnières connues. Compte tenu de la durée de vie limitée des arbres supportant des nids, il est facile de croire qu’une certaine dynamique puisse exister, les oiseaux pouvant délaisser graduellement les colonies vieillissantes pour en établir de nouvelles ailleurs (voir DesGranges et Desrosiers 1998). Ce phénomène semble prévaloir particulièrement dans les héronnières situées sur les étangs à castor, ces dernières ayant connu une baisse particulièrement marquée entre 1989 et 1992. Compte tenu de la difficulté de localiser les nouvelles héronnières sur l’ensemble du vaste territoire québécois, la tendance réelle de la population de Grand Héron est pratiquement impossible à établir de façon claire. Cependant, la possibilité qu’un déclin réel des populations de hérons soit en cours ne doit pas être écartée. Les indices relevés par le fichier ÉPOQ et par l’analyse des BBS tendent à confirmer les résultats des inventaires. Cette tendance souligne le besoin de continuer à procéder à un suivi périodique des héronnières existantes et d’identifier des moyens pour détecter la présence de nouvelles héronnières. Il serait avantageux de prévoir un budget supplémentaire pour effectuer une courte recherche sur un territoire d’un kilomètre autour d’une colonie disparue pour tenter de localiser une nouvelle colonie de remplacement.

Ce rapport présente tout de même un portrait assez complet de la situation des héronnières au Québec. Il serait surprenant que des colonies de grande taille puissent échapper longtemps aux différents survols effectués par les équipes d’inventaire de la FAPAQ ou par les différents utilisateurs de la forêt.

La région du Nouveau-Québec n’a jamais été couverte dans le programme d’inventaire des héronnières du Québec. Pourtant, dans le cadre d’études d’impact du développement hydroélectrique de la région, plusieurs colonies y ont été découvertes (Pierre Mousseau,

comm. pers.). DesGranges et Desrosiers (1998) suggéraient même que la population de Grands Hérons était en expansion au Québec et que celle-ci s’effectuait via une extension de l’aire de répartition de l’espèce vers le nord.

Une somme de 54 000 $ avait été prévue en 2002 pour l'inventaire de l'habitat du héron dans 14 régions du Québec. Nous avons utilisé 77 heures d'aéronef pour survoler l'ensemble des héronnières pour un budget de 60 000 $ (tableau 1). Nous n’avons pas dépassé les sommes disponibles puisque le Service canadien de la faune a défrayé une partie des coûts d’inventaire des colonies du couloir fluvial. Toutefois, il faudrait prévoir pour l’an 2006-2007, prochaines années d’inventaire, un budget d’environ 65 000 $ compte tenu que les coûts de location d’aéronef seront sûrement à la hausse, et que l’on devrait inclure le sud de la région 10.

Dans le document INVENTAIRE DES HÉRONNIÈRES DU QUÉBEC (Page 20-24)

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