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Les retours d’expérience (REX) consistent en des évaluations complètes et fouillées de systèmes énergétiques innovants, en situation réelle, c’est-à-dire mis en œuvre dans le cadre de l’organisation traditionnelle de la construction et de la gestion énergétique. A noter que les innovations en question, traditionnellement liées à des aspects technologiques, peuvent également concerner les aspects financiers, commerciaux ou organisationnels, raison pour laquelle elles sont menées en étroite collaboration avec les divers acteurs concernés (investisseur, maître d’œuvre, concepteur, bureaux d’études, utilisateurs, bailleurs de fonds de l’étude, milieu professionnel et académique concerné, pouvoirs publics, etc.).

Le but ultime de ce type de travaux, qui s’inscrivent en complémentarité des travaux de recherche et de développement menés par d’autres laboratoires, est de créer une base de connaissance des pratiques et des réalités dans le domaine de l’innovation énergétique, de la stimuler par un processus de feedbacks entre académiques et praticiens (processus d’innovation incrémentale - LACHAL, 2013).

Cet exercice s’étend sur un temps « long » et se développe dans un cadre stimulant.

Plusieurs acteurs s’engagent dans la mise en place d’un système énergétique plus performant mais désirent être accompagnés dans ce processus par une évaluation ex-post, incluant des aspects techniques - comme la mesure et l’estimation des rendements ou la modélisation en conditions réelles des transformateurs - mais aussi des aspects économiques, organisationnels et d’acceptabilité sociale (LACHAL, 2013).

Le système analysé ici est un système complexe et dynamique qui a été suivi pendant plus de 2 ans, en collaboration avec les acteurs du groupe de suivi. L’analyse a porté essentiellement sur des aspects techniques et économiques mais a aussi permis aux acteurs participant au groupe de suivi d’avoir un lieu d’échange à disposition.

De nombreuses données ont été mises à disposition par les différents acteurs, soit : CPEG (copropriétaire de la SI Laurana) :

 Etat locatif du bâtiment route de Jussy 10-10A-12-12A (année 2012).

SPG (régie gestionnaire de la chaufferie) :

 Investissements des copropriétaires Laurana-Parc pour la nouvelle chaufferie ;

 Charges de chauffage de la SI Laurana :

o Historique : saison de chauffe 2005-2006 à 2010-2011 ;

o Contracting SIG : saison de chauffe 2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015 CONTI SA (bureau d’ingénieur ayant réalisé le concept) :

 Différents rapports effectués pour la SI Laurana et les SIG ;

 Caractéristiques des sous-stations des différents périmètres (IDC historique, SRE, Puissance, CO2) ;

 Rapport sur le dimensionnement et potentiel d’utilisation d’un champ de sondes géothermiques pour le projet Laurana-parc fait par le Dr Pahud (SUPSI) en 2010 ;

 Descriptif du principe de régulation de l’installation (2012).

SIG (contracteur) :

 Plans de la chaufferie et du réseau CAD ;

 Caractéristiques techniques de la PAC et des chaudières gaz (yc récupération) ;

 Descriptif fonctionnel et manuel d’utilisateur de la chaufferie Laurana Parc ;

 Energie mensuelle de la chaufferie et des SST Laurana (depuis 2011) ;

 Depuis le 1er octobre 2013 :

o Comptages chaufferie en 15’ (92 points de mesures) ; o Comptages sous-stations en 15’ (66 points de mesures) ;

 Budget d’investissement détaillé (Etat à fin 2012) et somme finale réelle ;

 Contrat de contracting SI Laurana – SIG ;

 Contrat de cautionnement Laurana entre SIG et Etat de Genève.

CGC Energie (gestionnaire de la régulation des SST de certains bâtiments du CAD) :

 Plan détaillé des sous-stations Laurana ;

 Depuis le 1er octobre 2013, données complètes des six sous-stations Laurana en 5’

(~250 points de mesures).

Afin d’être totalement transparent, relevons que l’un des auteurs principaux de cette étude habitait jusqu’à fin 2010 au 14b route de Jussy, soit sur le périmètre Laurana. M. Faessler a participé activement aux séances de la SI Laurana en tant que représentant des copropriétaires des allées 14a et 14b route de Jussy jusqu’à fin 2010, permettant d’avoir accès aux PV et aux comptes de l’époque.

Le nombre de données conséquentes envoyées par les partenaires (plus de 400 points de mesures toutes les 5 ou 15 minutes) a nécessité la mise en place d’une base de données.

Cette base intègre plus de deux ans de données et permet d’extraire n’importe quelle donnée sur des périodes spécifiques et en pas de temps prédéfini (horaire, journalier, mensuel). Ces données brutes ont ensuite été traitées et analysées. En raison de diverses pannes informatiques chez les SIG, environ 10% des données de l’année glissante analysée n’étaient pas disponibles et ont du être reconstruites (voir plus loin partie 3.2).

Cette base de données conséquente a été conservée par l’UNIGE et va rester disponible pour d’autres futures analyses, notamment sur la demande spécifique par bâtiments.

3 ANALYSE ENERGETIQUE

Comme mentionné dans l’historique, la mise en service de la PAC a eu près de deux ans de retard sur le planning originel, ce qui a ainsi décalé le planning de suivi prévu initialement.

L’année analysée pour le fonctionnement du système avec la PAC est finalement une année glissante du 1er octobre 2014 au 30 septembre 2015 (dénommée ci-après année 14-15).

Le nouveau système construit dans la chaufferie Laurana est composé de plusieurs sous-systèmes qui sont décrits dans les prochains paragraphes (3.1). Ensuite, le bilan énergétique complet du système est montré (3.2) ainsi que le bilan de fonctionnement de la PAC avec ses différentes limitations (3.3). Puis la demande des bâtiments Laurana est analysée en détail, avec une partie générale sur les signatures (3.4.1) et les puissances (3.4.2) et une partie plus spécifique sur les consommations d’ECS et de chauffage des différentes SST (3.4.3).On compare enfin les objectifs initiaux du projet avec les performances réelles de la réalisation (3.5).

Lors du début du suivi de l’UNIGE en 2012, seul les SST Laurana étaient alimentées par les chaudières. Dès 2013, les SST du CAD Trois-Chênes ont commencé à être alimentées et leur nombre croit sans arrêt depuis lors. Cette extension du réseau Trois-Chênes en continu explique que les résultats présentés dans ce rapport sur l’année 14-15 ne peuvent pas être considérés comme une année standard pour le futur. A l’avenir, il devrait y avoir encore plus de ressource gaz pour alimenter l’ensemble des SST du réseau.