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2 Présentation des zones enquêtées et techniques d’enquête

2.3 Méthodologie de recueil de données et d’analyse

2.3.1 Construction du questionnaire et application sur le terrain

Le questionnaire (annexe1) est divisé en plusieurs modules. Il a été construit à partir d’un questionnaire de base déjà utilisé par l’unité, « Agripays ». Je l’ai modifié en prenant en compte les différents thèmes sur lesquels j’avais émis des hypothèses. Tous les modules ont été modifiés pour y inclure une notion d’évolution des pratiques dans le temps. De plus ce nouveau questionnaire laisse une plus grosse part aux questions ouvertes et donc aux raisonnements des agriculteurs.

La méthode choisie est d’étudier le système tel qu’il est aujourd’hui et de demander aux agriculteurs les changements qu’ils y ont effectués.

47 C’est un questionnaire semi-directif c’est-à-dire qu’il est directif et fermé en ce qui concerne

les caractéristiques factuelles de l’exploitation (nombre d’animaux, surfaces…) et il est ouvert en ce qui concerne les raisonnements des agriculteurs. Il a été choisi de ne jamais aborder frontalement la question du changement climatique pendant l’enquête pour ne pas biaiser les réponses des agriculteurs. En effet ils pourraient être tentés de nous « faire plaisir » en affirmant avoir constaté un changement climatique là ou il n’y en a pas en réalité. L’enquête suit donc ce plan :

module A : trajectoire socio-économique de l’exploitation. Ce module vise à connaître l’évolution de l’exploitation depuis l’installation de l’agriculteur. Il est présenté sous forme de frise chronologique que je remplissais au fur et à mesure des événements marquant et de leurs dates. Cette partie de l’enquête détaille la composition du ménage et ses activités. Elle aborde aussi les projets de l’agriculteur et les nouveautés qu’il souhaite mettre en place dans son exploitation.

module B : productions végétales et élevage. Les questions portent sur l’assolement en 2010 et son évolution depuis 2000. Le nombre d’animaux et la quantité produite par animal sont aussi demandés. Le recueil de ces données permet entre autre de positionner l’exploitation selon des critères standards du dispositif statistique agricole (Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA)) en calculant son OTEX (Orientation Technico-économique des Exploitations).

module C : territoire et parcellaire : caractéristiques et aménagement des îlots et mode d’utilisation des terres. Pour ce module je montrais une carte IGN au 1/25000 avec les contours des îlots déclarés à la PAC superposés. Selon la définition du site de déclaration PAC, « un îlot est un ensemble de parcelles culturales contiguës que vous exploitez : portant une ou plusieurs cultures ; délimité par des éléments permanents facilement repérables (chemin, route, ruisseau…) ou par d’autres exploitations ; stable d’une année sur l’autre. » Il a été choisi de travailler à l’échelle de l’îlot et non de la parcelle car cela aurait demandé trop de temps lors de l’enquête de détailler toutes les parcelles unes à unes.

L’agriculteur repassait au crayon ces îlots, nous les numérotions puis je lui posais des questions îlot par îlot. Ces questions portaient sur les caractéristiques et le type d’utilisation de ces îlots (taille, aménagements, successions de cultures, types d’animaux et de prairies). La succession culturale peut-être définie comme la nature des cultures et leur ordre de succession. On essaie de comprendre comment l’agriculteur gère ces successions de cultures est quel est son raisonnement technique portant sur des pas de temps supérieurs à l’année culturale. (Doré et al., 2006)

module D : pratiques culturales (itinéraires techniques du maïs et du blé) et gestion des bordures de champs. Dans ce module nous abordions les itinéraires techniques du blé et du maïs en 2009 et je demandais si des choses avaient changé depuis 2000 et si oui pourquoi. De plus je notais aussi si des années exceptionnelles (très bon ou très mauvais rendement) apparaissaient aussi entre 2000 ou 2009.

Après cela les questions portaient sur le type de bordures de champs présentes sur l’exploitation et l’entretien qui en était fait cette année mais aussi en 2000. Cela m’a permis d’identifier des changements de pratiques depuis les 10 dernières années. Pour aider l’agriculteur à identifier ces bordures de champs je montrais des photos de différentes bordures.

49 L’enquête durait 2h00 environ mais la durée dépendait de la taille de l’exploitation et du

nombre d’îlots à passer en revue. Puis l’entretien était très souvent suivi d’une discussion informelle avec l’agriculteur.

Ensuite cet entretien était systématiquement suivi d’une visite sur le terrain des parcelles de l’exploitation pour vérifier les informations données pendant l’enquête et prendre des photos Il était fréquent que les agriculteurs m’accompagnent pour ces visites.

Tous les entretiens étaient enregistrés, cela m’a permis de revenir plus tard lors de la saisie des données sur certains points mal notés. Les enregistrements que j’ai jugé les plus riches en informations ont été transmis à V. Van Tilbeurgh la sociologue travaillant sur le même projet. Des retranscriptions d’entretiens seront réalisés par une entreprise extérieure à partir desquels la sociologue réalisera une analyse des discours de l’agriculteur.

2.3.2 Méthode d’analyse des données

Les données ainsi recueillies ont été rentrées dans une base de données Access. Cette base de données s’inspire d’une base utilisée par le SAD-paysage, «Agripays». Nous avons beaucoup remanié cette base pour qu’elle corresponde mieux à mes données.

La figure 7 montre le raisonnement suivi pour l’analyse de mes données. Ce que l’on cherche à expliquer ce sont les évolutions des pratiques des agriculteurs en termes de gestion territoriale. Pour expliquer ces pratiques il faut comprendre le raisonnement de l’agriculteur, c’est pourquoi pendant l’enquête dès que l’agriculteur me faisait part d’un changement dans ces pratiques je lui en demandais toujours les raisons.

Les descripteurs de la structure de l’exploitation agricole (SAU, le nombre d’UTA, la forme sociétaire…) et leur évolution sont aussi très importants pour comprendre les changements de pratiques. En effet une modification de ces paramètres dans les 10 dernières années peut avoir amené les agriculteurs à s’adapter à ces modifications en modifiant certaines de leurs pratiques.

Facteurs explicatifs

Pratiques des agriculteurs en termes de gestion territoriale Descripteurs de la

structure de l’EA Raisonnement de l’agriculteur

A expliquer

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3 RESULTATS

En annexe 2, un tableau récapitule toutes les exploitations enquêtées ainsi que leurs

principales caractéristiques.

Les résultats s’articulent par grands thèmes d’étude. Pour chaque thème les étapes décrites précédemment dans la figure 7 ont été suivies.

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