• Aucun résultat trouvé

Échantillon

L’échantillon sur lequel se base le présent mémoire est composé de 759 individus ayant commis au moins un crime sexuel judiciarisé, de toutes natures confondues, depuis que ceux-ci ont atteint l’âge de la majorité. Tous les contrevenants de l’échantillon ont été condamnés à la suite de la commission d’au moins un crime sexuel et ils ont été assujettis à une mesure de supervision en communauté (libération conditionnelle, probation, mandat de paix, etc.) entre 2003 et 2012 dans la province de la Colombie-Britannique, au Canada. Les données issues des dossiers correctionnels des répondants proviennent de la Direction des

services correctionnels de la Colombie-Britannique. Elles informent sur l’étendue du nombre

de délits commis par ces contrevenants, oscillant entre un et quinze crimes sexuels. Parmi eux, 523 contrevenants (68.9%) n’ont commis qu’un seul délit sexuel, alors que 236 individus (31.1%) ont commis deux délits sexuels et plus (𝑋̅=1.53; Méd=1.00; É-T=1.20). Un total de 1164 infractions sexuelles a été commis par les 759 contrevenants contenus dans notre échantillon. À eux seuls, les 236 délinquants répertoriés dans la catégorie « 2 délits sexuels et plus » ont commis 55.0% (n=641) de l’ensemble des passages à l’acte d’ordre sexuel.

L’ensemble des contrevenants adultes de l’échantillon est de sexe masculin. Lors du premier délit de nature sexuelle, les délinquants étaient âgés, en moyenne, de 35 ans (É- T=10.9). Les répondants sont majoritairement de nationalité canadienne (94.7%) et d’origine caucasienne (52.8%). Nous précisons que 39.3% de l’échantillon a indiqué être d’origine autochtone (Premières Nations). Selon le recensement de 2016 par Statistiques Canada, la province de la Colombie-Britannique dénombrait 270 585 citoyens ayant déclaré être d’identité autochtone, ce qui représentait 5.9% de la population globale. Il existe ainsi une surreprésentation plutôt éloquente de ce sous-groupe d’individus au sein de l’échantillon d’auteurs d’infractions sexuelles adultes utilisé pour cette étude. D’autre part, les contrevenants ont déclaré un statut de célibataire à 57.6%, de marié/union civile à 22.3% ou de divorcé/séparé/veuf à 18.9%. Au niveau de leur éducation, les répondants ont été classés

34

selon quatre catégories, soient 1) aucune éducation/niveau primaire (4.5%), 2) de niveau secondaire (79.6%), 3) de niveau professionnel (6.7%) ou 4) de niveau universitaire (5.5%). Enfin, 60.5% des répondants ont mentionné être en emploi au moment où ils ont été assujettis à une mesure correctionnelle. Ainsi, les données sociodémographiques disponibles témoignent d’un échantillon relativement homogène.

Procédures

La présente étude s’insère et se base sur les données colligées dans le cadre d’une étude plus large sur la délinquance sexuelle. Les contrevenants de l’échantillon utilisé pour fins d’analyses ont été identifiés par un analyste de la Direction des services correctionnels de la Colombie-Britannique par l’entremise de leur logiciel CORNET (Corrections Network System). Les informations contenues dans l’outil actuariel Stable ont été initialement colligées par des agents de probation à la suite d’entrevues effectuées avec les contrevenants dans le cadre de leur suivi en communauté. Le dossier correctionnel informatisé de chacun des contrevenants sélectionnés a été extrait. Les données répertoriées étaient relatives aux informations sociodémographiques, à l’historique criminel ainsi qu’aux évaluations du risque et des besoins en traitement. Les informations recueillies furent dénominalisées, puis colligées dans une base de données informatisée avant d’être analysées par l’entremise du Logiciel IBM-SPSS.

Instruments et mesures

Concept de récidive sexuelle. Le phénomène que la présente étude tente de prédire

est la récidive sexuelle. Il est rappelé que la récidive est un concept plutôt mitigé, alors qu’il n’existe pas de définition universelle au sein de la communauté scientifique. Ainsi, la récidive endossera différentes formes, selon ce qui est étudié. Pour les intérêts de cette étude, la variable dépendante considère le passage à l’acte criminel de nature sexuelle. La récidive se définit donc, par la commission d’un nouveau délit sexuel par un même contrevenant, et ce,

35

indépendamment du moment où celui-ci survient dans sa trajectoire criminelle et du temps qui s’est écoulé depuis le crime précédent. Il est opportun de préciser qu’il s’agit d’un nouveau délit qui a été saisi par le système de justice et qui a engendré une sanction pénale. Afin de prédire la récidive sexuelle, les données recueillies à l’aide de l’outil actuariel

Stable ont été analysées. Il est opportun de spécifier qu’une majorité des répondants de

l’échantillon n’a pas complété l’évaluation au moment du premier délit sexuel; les auteurs d’infractions sexuelles adultes étudiés ont été évalués à différents moments dans leur trajectoire criminelle. Ainsi, les informations recueillies se rapportent à la première fois où les contrevenants ont été évalués selon l’outil Stable, et ce, indépendamment qu’il s’agisse de leur premier délit sexuel ou non.

Afin de créer la variable dépendante de cette recherche, les données relatives à chacune des récidives répertoriées dans la base de données ont été cumulées afin d’obtenir un nombre total de délits commis. Ainsi, la variable relative à la commission du premier délit sexuel constituait le point de départ. Par la suite, tout nouveau passage à l’acte d’ordre sexuel pour un même individu s’additionnait; les variables utilisées se rapportant à « délinquant reconnu coupable d’un nouveau délit sexuel ». La nouvelle variable obtenue était, initialement, sous forme continue. Celle-ci a été recodée afin d’être catégorielle dichotomique, soit un délit sexuel commis ou deux délits sexuels commis et plus (0 =1 délit; 1=2 délits et plus). 523 répondants ont commis un seul délit sexuel (68.9%) et 236 répondants ont commis deux délits sexuels et plus (31.1%).

Instruments actuariels Stable-2000 et Stable-2007. Pour la présente étude, les items

contenus dans les outils Stable-2000 et Stable-2007 ont été analysés conjointement. Ces deux instruments de mesure actuariels sont utilisés afin d’évaluer les facteurs de risques dynamiques stables associés à la récidive sexuelle; l’un étant la version plus récente du précédent outil. Le Stable-2000 est composé de seize items répertoriés dans six sections : 1) Influences sociales importantes; 2) Problèmes sur le plan de l’intimité : amants/partenaires intimes, identification émotive aux enfants, hostilité à l’égard des femmes, solitude/isolement/rejet social, manque d’empathie à l’égard d’autrui; 3) Maîtrise de soi sur le plan sexuel : libido/préoccupations sexuelles, recours à la sexualité comme mécanisme

36

d’adaptation, intérêts sexuels déviants; 4) Attitudes tolérantes à l’égard de l’agression sexuelle : droit au sexe, attitudes face au viol, attitudes propices à l’agression d’enfants; 5) Coopération dans le cadre de la surveillance et 6) Maîtrise de soi en général : gestes impulsifs, faibles aptitudes cognitives pour la résolution de problèmes, émotions négatives/hostilité.

Hanson, Harris, Scott et Helmus (2007) ont procédé à l’analyse des différents facteurs du Stable-2000 afin de déterminer ceux liés statistiquement à la récidive sexuelle. Les données étudiées ont permis de mettre de l’avant que dix items sur seize présentaient une association linéaire avec le phénomène d’intérêt : influences sociales négatives, hostilité à l’égard des femmes, solitude/isolement/rejet social, manque d’empathie à l’égard d’autrui, manque de coopération dans le cadre de la surveillance, gestes impulsifs, faibles aptitudes cognitives pour la résolution de problèmes, préoccupations sexuelles, recours à la sexualité comme mécanisme d’adaptation et émotions négatives/hostilité. Ces dix éléments ont été reportés dans la mise à jour de l’outil. À ceux-ci se sont ajoutés la capacité de stabilité dans les relations, l’identification émotive aux enfants ainsi que les intérêts sexuels déviants. La section sur les attitudes favorables à l’agression sexuelle a été éliminée. Au total, le Stable-

2007 comprend treize items.

L’observation de la base de données a permis de constater que les contrevenants ne répondaient pas de manière systématique aux deux versions de l’outil Stable. Ainsi, considérer uniquement l’une ou l’autre des versions restreignait le nombre de répondants accessible. Certains auteurs ont mentionné la possibilité de combiner des outils actuariels afin d’obtenir un portrait plus exhaustif et réaliste de l’évaluation du risque des contrevenants. La littérature consultée met, toutefois, de l’avant la combinaison d’échelles d’évaluation statiques et dynamiques (Fernandez, Harris, Hanson & Sparks, 2012, cités dans Helmus et al., 2015; Hanson, Harris, Scott & Helmus, 2007). Notamment, Helmus et ses collègues (2015) ont proposé de considérer conjointement le Risk Matrix 2000 et le Stable-

2007 afin de prédire la récidive chez un échantillon de délinquants sexuels (n=710). Selon

leurs résultats, les échelles d’évaluations combinées ont permis de prédire de manière significative la récidive selon six déclinaisons, telles que sexuelle, non-sexuelle et violente.

37

Afin d’élargir l’échantillon des auteurs d’infractions sexuelles adultes étudiés, la possibilité de joindre les items répertoriés autant dans le Stable-2000 que dans le Stable-2007 a été questionnée. Il a été constaté que la cotation des éléments était similaire ce qui rendait possible leur fusion en un seul et même outil. Les deux variables distinctes pour chacun des items ont été recodées en une seule variable, ceci occasionnant l’absence de distinction entre la passation d’une version ou l’autre de l’instrument actuariel. Bien qu’il y ait eu mise à jour de l’outil Stable, Hanson et ses collègues (2007) ont mentionné que le Stable-2000 présente une fiabilité et une validité acceptables. Ils ont, toutefois, recommandé l’utilisation du Stable-

2007. Advenant que les utilisateurs de l’outil continuent d’utiliser le Stable-2000, ils ont

recommandé d’appliquer les règles établies selon le Stable-2007 quant aux catégories de besoins et de combiner les éléments. La catégorisation recommandée était la suivante : 0 à 2=besoins faibles, 3 à 7=besoins moyens et 8 ou plus=besoins élevés. Il est spécifié que la présente étude ne considère pas les scores obtenus relativement aux catégories de besoins.

Variables indépendantes. Hanson et ses collègues (2007) relatent l’importance

d’inclure une combinaison de facteurs statiques et dynamiques, lors de l’évaluation du risque de récidive d’un individu. Plus précisément, ceux-ci mettent l’emphase sur l’aspect contributoire des facteurs dynamiques stables afin de prédire la récidive. Toutefois, outre la considération conjointe de ces facteurs, les prédicteurs stables permettraient à eux seuls de statuer sur le risque de récidive de certains auteurs d’infractions sexuelles adultes, notamment chez les agresseurs d’enfants (Hanson et al., 2007).

Afin de répondre aux objectifs de la présente étude, huit des dix variables présentant une association statistique avec la récidive sexuelle, selon Hanson, Harris, Scott et Helmus (2007), ont été considérées en tant que variables indépendantes. Celles-ci se déclinent en trois catégories : les variables relatives aux problèmes sur le plan de l’intimité (c.-à-d., hostilité à l’égard des femmes, solitude/isolement/rejet social en général et manque d’empathie à l’égard d’autrui); les variables relatives à la maîtrise de soi sur le plan sexuel (c.-à-d., libido/préoccupations sexuelles et recours à la sexualité comme mécanisme d’adaptation) ainsi que les variables relatives à la maîtrise de soi en général (c.-à-d., gestes impulsifs, faibles aptitudes pour la résolution de problèmes et émotions négatives/hostilité). Les variables exclues étant celles des relations sociales et de la surveillance en communauté, alors

38

que ce ne sont pas des caractéristiques propres aux contrevenants. L’item de l’outil Stable relatif aux intérêts sexuels déviants a également été inclus à celles associées à la maîtrise de soi sur le plan sexuel, alors qu’une pluralité d’études désigne ce facteur comme contributif au phénomène d’intérêt (Finkelhor, 1984; Hanson & Bussières, 1998; Hanson & Morton- Bourgon, 2005; Marshall & Barbaree, 1990; Rice, 1990; 1991; Ward & Siegert, 2002). Les variables étaient, de prime abord, sous forme de variable ordinale à trois catégories. L’évaluateur, soit l’agent de probation, utilisait une échelle de cotation afin d’indiquer le classement du répondant pour chacun des items soit (0) Absence de problème, (1) Problème mineur et (2) Problème sérieux. Pour les besoins de la recherche actuelle, chacune des variables a été modifiée afin qu’elle paraisse sous forme dichotomique en termes d’absence (0) ou de présence d’un problème (1). Ainsi, lorsque l’évaluateur indiquait, sous la forme originale, la présence d’un problème mineur ou sérieux, la nouvelle variable répertorie la réponse en tant que présence d’une difficulté, et ce, peu importe son amplitude.

Comme la délinquance générale, la délinquance sexuelle peut s’actualiser sous différentes déclinaisons selon le délit commis (c.-à-d. grossière indécence, agression sexuelle, proxénétisme, incitation à des contacts sexuels), mais également selon le sexe de la victime (c.-à-d. féminin ou masculin) et l’âge de cette dernière (c.-à-d. victime mineure ou victime majeure). Dans le cadre de la présente étude, le type de délit sexuel commis et les caractéristiques de la victime n’ont pas été considérés en tant que variables explicatives de la récidive sexuelle. La présente recherche est plutôt orientée vers les caractéristiques inhérentes aux contrevenants qui sont représentées par les facteurs statiques et les facteurs dynamiques stables précurseurs à la commission d’un délit.

Le Tableau 1 présente les analyses descriptives des variables à l’étude. L’observation de celui-ci permet de constater que, lors de la première passation de l’outil actuariel, une plus grande proportion de l’échantillon a signifié la présence d’un problème relativement à quatre variables sur neuf soit solitude, isolement, rejet social en général (69.1%), manque d’empathie à l’égard d’autrui (51.3%), gestes impulsifs (66.4%) et faibles aptitudes cognitives pour la résolution de problèmes (75.4%). Quant aux autres variables, elles informent respectivement sur la présence d’un problème pour l’hostilité à l’égard des femmes (47.8%), pour les préoccupations sexuelles (4.7%), pour le recours à la sexualité comme

39

mécanisme d’adaptation (40.7%), pour les intérêts sexuels déviants (43.7%) et pour les émotions négatives/hostilité (43.3%).

Variables contrôles. Aux variables précédemment énumérées s’ajoutent quatre items

supplémentaires de nature statique qui font office de variables contrôles. L’introduction de ces quatre variables a pour objectif de déterminer si les facteurs dynamiques stables, représentés par les variables indépendantes, ont une valeur prédictive prédominante, indépendamment de l’insertion de variables contrôles.

Âge. Considérant que la relation entre l’âge et la délinquance générale est bien documentée (Farrington, 1986; 1990; 2001; Gottfredson & Hirschi, 1983; 1990; Soothill et al., 2004) et que de la littérature émerge une association entre l’âge et la récidive sexuelle (Cale & Lussier, 2012; Cale et al., 2009; Lussier et al., 2005; Proulx, Lussier, Ouimet & Boutin, 2008; Smallbone & Cale, 2015), l’âge a été sélectionné comme variable contrôle de nature statique. L’âge du contrevenant a été considéré selon deux déclinaisons soit l’âge au moment du premier délit de délinquance générale et l’âge au moment du premier délit de délinquance sexuelle. De prime abord, les variables se présentaient sous une forme continue. Elles ont été recodées sous forme ordinale : 1) 18 à 24 ans, 2) 25 à 34 ans, 3) 35 à 44 ans, 4) 45 et plus. Les données indiquent qu’en moyenne les contrevenants avaient 26 ans lors de l’amorce de leur délinquance générale judiciarisée. Au moment de la perpétration de leur premier délit sexuel, ils avaient, en moyenne, 35 ans.

Antécédents criminels. Au moment de la passation de l’outil actuariel, les antécédents criminels représentent une donnée fixe dans le temps. L’intérêt de choisir les antécédents criminels comme variable contrôle émerge du fait que la littérature indique une augmentation des probabilités de récidive sexuelle lorsque le comportement passé informe sur la présence d’antécédents criminels analogues (Hanson et al., 1993; Marshall & Barbaree, 1988; Rice, Quinsey & Harris, 1991). Les antécédents criminels pour des délits non-sexuels influenceraient également à la hausse le risque de récidive et particulièrement pour les crimes violents. Plusieurs auteurs soulignent l’implication des délinquants persistants dans l’adoption d’une conduite violente (Boutwell et al., 2013; Moffitt, Capsi, Harrington &

40

Milne, 2002;). De fait, les antécédents de violence ont également été considérés comme variable contrôle, comme discuté ici-bas.

Initialement présentée de manière continue, la variable relative au nombre de délits non-sexuels commis avant le premier crime sexuel a été recodée en trois catégories : les contrevenants ne possédant aucun antécédent criminel (0), ceux ayant un seul antécédent (1) ainsi que ceux ayant deux antécédents et plus (2). Cette variable a été catégorisée ainsi afin de distinguer si la récidive générale permet d’expliquer la récidive sexuelle. Le Tableau 1 informe qu’en moyenne, les délinquants ont commis plus de cinq délits non-sexuels (𝑋̅=5.87), antérieurement à leur premier geste répréhensible de nature sexuelle.

Antécédent criminel de nature violente. À l’origine, les répondants devaient nommer les infractions commises, peu importe leur nature. Les délits répertoriés appartenaient tous à l’une ou l’autre des quatre catégories d’infractions du Code criminel (voir www.securitepublique.gouv.qc.ca) soit les infractions contre la personne (c.-à-d. voie de fait, enlèvement), les infractions contre la propriété (c.-à-d. vandalisme, introduction par effraction), les autres infractions du Code criminel (c.-à-d. entrave) et les infractions relatives à la conduite de véhicules (c.-à-d. conduite pendant interdiction). À ces catégories de délits s’ajoute également celle associée à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (c.-à-d. possession et trafic de stupéfiants). Pour les intérêts de la présente étude, seuls les délits de violence ont été retenus (c.-à-d., voie de fait, voie de fait grave, homicide). Initialement, la variable relative aux comportements de violence perpétrés avant le premier délit sexuel se présentait sous une forme nominale. Cette variable a été dichotomisée en termes d’absence (0) ou de présence (1) d’un crime violent.

Données manquantes. Il est opportun de spécifier que la banque de données utilisée

possède plusieurs données manquantes (voir le Tableau 1.), alors que les données ont été codifiées en fonction des informations disponibles aux dossiers des répondants. Par exemple, pour chaque passation de l’outil Stable, les informations relatives à l’évaluation des différents items pouvaient être absentes ou incomplètes. Le fait de joindre les deux versions de l’outil actuariel a, néanmoins, permis, par moments, de minimiser les informations manquantes.

41

Tableau 1. Fréquence et prévalence des variables à l’étude

Variable dépendante n Données univariées (n)

Récidive sexuelle 759 X=1.53 (s=1.20) Min=1; Max=15

1 crime sexuel=68.9% (523) 2 crimes sexuels et plus=31.1% (236) Variables indépendantes Présence d’une problématique Variables relatives aux problèmes sur le plan de l’intimité

Hostilité à l’égard des femmes

Solitude/isolement/rejet social en général

Manque d’empathie à l’égard d’autrui

Variables relatives à la maîtrise de soi sur le plan sexuel Libido/préoccupations sexuelles

Sexualité comme mécanisme d’adaptation

Intérêts sexuels déviants

Variable relatives à la maîtrise de soi en général Gestes impulsifs

Faibles aptitudes cognitives pour la résolution de problèmes

Émotions négatives/hostilité 637 635 641 640 602 648 639 637 639 47.8% (298) 69.1% (439) 51.3% (329) 46.7% (299) 40.7% (245) 43.7% (283) 66.4% (424) 75.4% (480) 43.3% (277) Variables contrôles

Au moins un crime violent avant le premier délit sexuel

Âge au premier délit de délinquance générale

Âge au premier délit de délinquance sexuelle

Nombre de délits n-sexuels avant le premier crime sexuel 759 757 757 759 36.2% (275) X=26.53 (s=9.80) 18 à 24 ans=56.7% (430) 25 à 34 ans=24.9% (189) 35 à 44 ans=10.3% (78) 45 ans et plus=7.9% (60) X=35.30 (s=10.9) 18 à 24 ans=18.6% (141) 25 à 34 ans=32.0% (243) 35 à 44 ans=28.3% (215) 45 ans et plus=20.8% (158) X=5.87 (s=9.64) Aucun antécédent=26.2% (199) Un antécédent=18.6% (141)

42 Stratégie analytique

L’objectif de la présente étude est de prédire un phénomène criminel soit la récidive sexuelle. Pour ce faire, l’analyse de régression logistique hiérarchique a été privilégiée. Préliminairement à la régression logistique, des analyses de chi-carré furent menées afin de vérifier le seuil de signification entre chacune des variables indépendantes, les variables contrôles et la variable dépendante. Des analyses de corrélation furent également effectuées afin de s’assurer de l’absence de colinéarité entre les variables indépendantes à l’étude. Toutes les analyses ont été produites à l’aide du logiciel IBM-SPSS 24.0.

La méthode statistique de régression logistique est fréquemment utilisée en sciences sociales puisqu’une majorité des phénomènes que l’on tente d’expliquer présente une association non linéaire avec les variables indépendantes. De plus, elle vise à expliquer une variable dépendante qui se présente sous une forme dichotomique. Par la suite, les variables indépendantes introduites dans le modèle peuvent être de nature quantitative ou qualitative. La régression logistique permet donc de pallier divers problèmes qui peuvent survenir lors de l’utilisation d’un autre type d’analyse, tel que la régression linéaire, notamment par le fait que les variables n’ont pas à présenter une distribution normale (Desjardins, 2005). Le recours à un modèle de régression logistique a pour objet de prédire la probabilité qu’un évènement survienne. Le résultat de l’analyse se situera entre 0 et 1 où la valeur « 0 » représente une probabilité d’occurrence faible, voire nulle, alors que la valeur « 1 » indique une probabilité d’occurrence élevée de la caractéristique du phénomène d’intérêt. La méthode hiérarchique a été préconisée, alors qu’elle permet de sélectionner l’ordre d’introduction des différentes variables au modèle de régression par la création de blocs de facteurs. Pour les intérêts de la présente recherche, quatre blocs ont été créés et intégrés de

Documents relatifs