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II- TRANSPLANTATION DES PALMIERS 1- Objectif

3- Méthodes d’irrigation

Les méthodes d'irrigation les plus pratiquées sont l'irrigation par planche et l’irrigation par cuvettes. Pour une économie d’utilisation de l’eau, il a été montré que l’irrigation par la méthode goutte à goutte et surtout la fertigation a donné de bons résultats dans certaines localités en palmeraie traditionnelle et surtout dans les zones d’extension de la palmeraie.

3.1- Méthode d’irrigation par gravité

On distingue deux variantes de la méthode d’irrigation gravitaire :

par des planches individuelles circulaires ou carrées (Figure 22a): Cette méthode est conseillée dans le cas des plantations où les distances entre les palmiers sont élevées (au moins 10 m), recommandées pour les

planche (1,5 à 6 m) planche de culture associée

Figure 22a. Irrigation gravitaire de palmier en cuvettes individuelles et différentes positions du palmier.

: Cuvette circulaire : Cuvette carrée

Palmier et culture associée Palmier seul Canal d’irrigation

palmier est possible sur des planches (entre les lignes de palmier) qui ne devaient pas dépasser 10 m de largeur pour profiter de la protection des cultures basses assurée par l’ombrage filtré des palmes.

par une seule planche de 1,5 à 6 m de largeur, en fonction de l’âge des palmiers et 50 à 100 m de longueur en fonction de la structure du sol (Figure 22b). Cette méthode est conseillée dans le cas de jeunes plantations et/ou lorsque les distances entre les palmiers sont faibles (moins de 6 m) ou les palmes des palmiers sont relativement et normalement courtes : exemples les variétés Boufeggous, Mejhoul, Boucerdoune, Bouskri, Bouittob, Otokdim et de clones sélectionnés Tanourte 3414), Irebrane 3002), Bourrihane (INRA-1414) et INRA-3001 (Tableaux 6 et 7). La pratique de cette méthode est par contre déconseillée dans les vergers contaminés par le Bayoud, afin d’éviter le transport de l’inoculum du parasite par l’eau d’irrigation pour contaminer les palmiers indemnes.

Dans le cas de sols légers, les deux méthodes d’irrigation sont valables mais dans le cas de sols lourds, il est conseillé d’appliquer la seconde méthode de la planche unique dont la largeur maximale ne dépasse pas 2 m et la profondeur 30 cm. L’eau circule d’un arbre à un autre, et la largeur de la planche augmente selon le diamètre du port du palmier et, avec l’accroissement et le grossissement du tronc de l’arbre. Cependant, dans le cas où certains palmiers sont atteints de maladies attaquant les racines et la base du tronc, cette méthode de planche unique n’est pas recommandée afin d’éviter la dissémination rapide de ces maladies par l’eau d’irrigation.

3.2- Méthode d’irrigation ‘’goutte à goutte’’

Comme dans le cas des espèces arboricoles, l’irrigation localisée, par goutte à goutte du palmier dattier permet d’économiser l’eau d’irrigation pendant plusieurs années après plantation. Cependant, comme il a été signalé, les palmiers plantés dans un verger arrosé par cette méthode d’irrigation et développant un système racinaire limité, nécessitent une protection par l’installation de brise-vent contre les vents violents et les tempêtes désertiques pour éviter l’arrachage éventuel des arbres.

La quantité d’eau apportée à chaque palmier est variable en fonction de la structure du sol, des conditions climatiques de l’environnement et surtout de l’âge du palmier:

a- Cas de jeunes plants de palmier élevés en sachets individuels dans une pépinière

Ce type de culture et d'irrigation localisée, est pratiqué dans les pépinières modernes commerciales, de grande superficie, qui produisent un nombre élevé de plants par la technique de culture in vitro du palmier. Ce système, appliqué également pour les autres espèces arboricoles et fruitières, nécessite la mise en place d'une serre ou d’un tunnel plastique, équipé d’un système automatique de climatisation et de distribution goutte à goutte d'eau d'arrosage fertilisante ou non. Ce système consiste à maintenir des conditions de température et d'humidité relative de l'air et du sol, à des niveaux favorables à la croissance de jeunes plants, en apportant des quantités d'eau très faibles mais suffisantes pour chaque plant. Pour le palmier, ce système est utilisé surtout pour l'acclimatation des plantules transférées des tubes en terreau et aussi pour leur durcissement avant leur installation en plein champ.

b- Cas de jeunes palmiers (plantation récente)

Afin de favoriser la formation des racines pivotantes et latérales nécessaires pour tenir les plants, il est conseillé d’irriguer les palmiers par la méthode gravitaire durant le premier mois après la plantation, ensuite par la méthode

‘’goutte à goutte’’ en appliquant 50 à 80 litres par jour ou tous les deux jours par petit palmier, en fonction de la structure du sol, des conditions climatiques de l’environnement. Généralement, les plants sont arrosés pendant 270 jours en moyenne par an.

c- Cas de palmiers adultes productifs

Tableau 16. Besoins en eau d’irrigation ‘’goutte à goutte’’ par arbre et calendrier d’irrigations de palmiers adultes productifs en fonction des

localités

Période ou époque Mois communs

Quantités d’eau d’irrigation

‘’goutte à goutte’’

(litres / jour ou tous les deux jours)

Repos végétatif après la récolte et début du développement

Décembre – Janvier

50-80

Floraison Février - Mars 70-100

Nouaison et premiers stades du développement du fruit

Avril – Mai 70-100

Grossissement des fruits et de leur coloration

Mai – Juillet 120-150

Maturation des dattes Juillet - Novembre 150-170

IV- FERTILISATION

Selon Hass et Bliss (1935), un hectare de 120 palmiers exporte 29 kg d’azote, 5 kg de phosphate et 70 kg de potassium. Embleton et Cook (1947) ont estimé que la taille d’une plantation d’un hectare entraîne une perte de 25 kg d’azote, 2 kg de phosphate et 74 kg de potassium. La fertilisation du palmier dattier à l’aide des fertilisants d’origine organique ou minérale joue donc un rôle important dans l’augmentation de la productivité des arbres et dans l’amélioration de la qualité de production ; mais son effet positif et significatif nécessite un calendrier adéquat d’apport complet de fertilisants dont la fréquence, la quantité et la qualité varient en fonction de la texture du sol, de la méthode d’irrigation, de l’âge des palmiers et des systèmes d’exploitation au niveau d’une oasis dans sa globalité ou au niveau d’un verger phoénicicole oasien.

Dans la palmeraie marocaine, très peu de plantations, pour ne pas dire aucune, reçoivent une fertilisation spéciale pour les palmiers dattiers. Ces derniers, n’exploitent que des engrais d’origine minérale et organique lessivés, qui sont souvent destinés à des cultures associées, ou éléments des minéraux, apportés par les eaux de crue. Afin d’améliorer la production, l’utilisation rationnelle des fertilisants est nécessaire pour éviter la fatigue des sols qui sont parfois réenrichis lors des crues ou par les eaux chargées de limons des rivières.

Les doses de fertilisants présentées dans les tableaux 17 et 18 peuvent permettre une croissance importante des jeunes palmiers et une production d’environ 50 kg/arbre en moyenne pour les palmiers adultes. D’une façon générale et ceci est vrai aussi pour les arbres fruitiers, la réponse des palmiers à la pratique de la fertilisation minérale ne peut être très nette qu’à partir de la deuxième année. Cependant, dans le cas de l’expérimentation réalisée en milieu réel (Sedra et Zirari, 1998) avec

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Effet de la fertilisation sur la production Poids moyen du régime

Variété Mejhoul

Figure 23. Amélioration de la production dattière de la variété Mejhoul par la pratique de la fertilisation minérale. L’effet est significatif sur le poids des régimes. Les valeurs moyennes des histogrammes couronnés par les lettres différentes sont significativement différentes (test de Newman & Keuls, p = 0,05).

1- Fertilisation en cas d’irrigation gravitaire

1.1- Fertilisation organique

La fumure organique utilisée dans la plupart des palmeraies marocaines, peut être le fumier domestique ou le fumier de ferme. Le compost (déchets agricoles et humains décomposés et convertis en humus) et l’engrais vert (enfouissement d’une légumineuse sur le champ avant la floraison) sont très rarement utilisés. La fumure organique a plusieurs intérêts : elle favorise l’activité microbienne du sol, permet l’amélioration de sa rétention en eau et de sa structure, et fournit des éléments nutritifs essentiels (surtout l’azote) et de nombreux oligoéléments fertilisants. Dans le cas de l’apport de la fumure organique, il est conseillé d’épandre 5 à 240 kg de fumier par arbre sur la surface autour de l’arbre (rayon de 1 à 2 m) en fonction de l’âge de l’arbre (Tableau 17) suivi d’un binage de la cuvette. Il est à signaler, que la zone des racines qui alimentent le mieux les palmiers, comprend une surface qui s'étale jusqu'à 2 m de rayon tout autour du tronc. Pour un palmier adulte, le fumier et la potasse peuvent être apportés et enfouis dans des tranchées autour du tronc de l'arbre de 20 à 40 cm de largeur et de 20 à 30 cm de

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