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Selon Fortin et Gagnon (2016), Loiselle (2001) ainsi que Savoie-Zajc (2011), il est souhaitable de recourir à plusieurs méthodes de collecte de données dans le but d’éviter les limites de certaines méthodes de collecte de données dans le cadre d’une recherche qualitative. Cette stratégie nommée triangulation vise à jumeler plusieurs méthodes afin d’assurer la fiabilité et la crédibilité des données recueillies. De plus, la triangulation des données permet d’avoir une bonne compréhension du phénomène à l’étude (Fortin et Gagnon, 2016; Loiselle, 2001; Savoie-Zajc, 2011). Dans le cadre de l’essai, nous avons retenu trois méthodes de collecte de données afin de pouvoir répondre aux objectifs spécifiques que nous poursuivons.

Les informations recueillies à l’issue des collectes de données ont été ensuite analysées dans le but de « comprendre la signification que les personnes accordent […] à leurs expériences » (Fortin et Gagnon, 2016, p. 28).

Puisque la recherche emprunte une approche descriptive qualitative, nous avons retenu l’observation, l’entrevue semi-dirigée et le journal de bord de la chercheuse comme méthodes de collecte de données, car, d’une part, elles sont cohérentes avec la posture épistémologique de la recherche, et d’autre part, les données recueillies seront de nature qualitative. Nous allons maintenant expliciter chacune de ces méthodes dans les paragraphes qui suivent.

2.1 L’observation

L’observation est une méthode de collecte de données qui fut privilégiée afin de brosser le portrait de l’expérience telle qu’elle est vécue individuellement par les participantes et les participants lors de l’activité d’immersion clinique simulée (Fortin et Gagnon, 2016; Savoie-Zajc, 2011; Martineau, 2016). L’observation non participante (Fortin et Gagnon, 2016; Savoie-Zajc, 2011) fut favorisée afin que la chercheuse ne prenne pas part à la dynamique qui régnait dans le milieu dans lequel se déroulait l’observation (Ibid.). Ainsi la chercheuse a eu un rôle d’observatrice non participante au cours de chacune des étapes des séquences (breffage; simulation; débreffage) qui entouraient les deux activités d’immersion clinique simulée, car nous ne voulions pas influencer les interventions des participantes et des participants lors des simulations cliniques. Cette méthode de collecte de données s’est avérée pertinente et cohérente pour l’atteinte du premier et du deuxième objectif. Par ailleurs, en vue d’assurer la fiabilité des données recueillies lors l’observation non participante, les images des activités d’immersion clinique simulée furent captées par vidéo. Cependant, en raison d’un problème technique qui fut constaté qu’à la fin de la journée d’expérimentation, toutes les étapes de la séquence des deux activités n’ont pu faire l’objet d’un enregistrement vidéo comme prévu dans l’environnement Learning Space. La chercheuse a donc eu recours à ses notes manuscrites afin d’analyser l’ensemble de deux étapes manquantes, soit le débreffage du premier scénario (Évaluation initiale de l’opéré) et le breffage du deuxième scénario (Vomissements postopératoires). Il est évident que les informations perdues auraient pu contribuer à accroître le volume des données qualitatives à analyser. Toutefois, en raison de la présence de deux autres méthodes de collecte de données, cette perte n’a pas eu d’impact majeur sur les résultats de la recherche. En effet, ces méthodes, soit l’entrevue semi-dirigée et le journal de bord, sont venues soutenir les observations que la chercheuse avait établies.

2.2 L’entrevue semi-dirigée

L’entrevue semi-dirigée est une méthode qui amène la chercheuse ou le chercheur à saisir le sens que les participantes et les participants attribueront à l’expérience vécue à l’intérieur d’un contexte bien précis (Fortin et Gagnon, 2016; Savoie-Zajc, 2011). Savoie-Zajc (2016) considère l’entrevue comme étant une « interaction verbale entre des personnes qui s’engagent volontairement […] afin de partager un savoir d’expertise, et ce, pour mieux dégager conjointement une compréhension d’un phénomène d’intérêt pour les personnes en présence » (p. 339).

L’entrevue semi-dirigée confère donc à la chercheuse ou au chercheur un contrôle sur les informations d’intérêt à recueillir auprès des participantes et des participants qui possèdent les informations recherchées (Fortin et Gagnon, 2016; Savoie-Zajc, 2016). Nous avons privilégié le format d’entrevue de groupe semi-dirigée, car nous désirions recueillir des données de type qualitatif se rapportant au transfert des apprentissages concernant les stratégies cognitives et métacognitives proposées dans notre cadre de référence. Pour ce faire, les discussions furent orientées afin d’obtenir des participantes et participants des informations, tels des opinions, des pensées et des sentiments qui nous permettraient de comprendre le sens qu’ils accordent au phénomène vécu (Ibid.). Pour Fortin et Gagnon (2016) bien que l’ordre des questions soit flexible et que les sujets à aborder soient soigneusement et rigoureusement listés de manière à obtenir « une base de comparaison des réponses » (Ibid., p. 201), cette méthode peut être vue comme étant globalement une « conversation informelle » (p. 202). En revanche, pour Savoie-Zajc (2016) l’entrevue semi-dirigée ne peut être perçue comme étant une « simple conservation » (p. 344), car les interactions entre la chercheuse avec les participantes et participants se sont déroulées selon une certaine structure prédéterminée par la chercheuse.

Au cours de l’entrevue de groupe semi-dirigée, les participantes et participants ont eu l’occasion de préciser et de clarifier leur pensée quant à leurs perceptions, leur

expérience, leurs sentiments ainsi que leur opinion à l’égard du transfert de leurs apprentissages en milieu contrôlé.

Ainsi, l’entrevue de groupe semi-dirigée d’une durée de 90 minutes qui s’est tenue le 31 mai, soit deux jours après l’activité d’immersion clinique simulée, a été utile pour atteindre le troisième objectif spécifique de l’essai :

 Explorer les perceptions des étudiantes et étudiants sur leur expérience concernant la journée de l’activité d’immersion clinique simulée et sur les stratégies cognitives et métacognitives utilisées.

2.3 Le journal de bord de la chercheuse

Pour Savoie-Zajc (2011), le journal de bord constitue un instrument de collecte de données dans lequel la chercheuse ou le chercheur consignent des informations qualifiées de haute importance, car elles ont la capacité d’exercer une certaine influence sur l’orientation que pourra prendre la recherche. Dans le même ordre d’idée, le journal de bord est perçu pour Loiselle (2001) ainsi que Loiselle et Harvey (2007), comme étant un instrument qui permettrait, dans le cadre d’une démarche réflexive, à la chercheuse ou au chercheur de mettre en exergue les diverses réflexions liées à la conduite de la recherche et à l’ensemble des décisions prises tout au cours de la recherche, dans le but de parvenir à une meilleure compréhension du phénomène étudié. Cet instrument constitue en quelque sorte une empreinte des pensées et des actions de la chercheuse. Il s’est avéré utile, entre autres, pour faciliter l’analyse de la démarche réflexive de la chercheuse, pour justifier les choix méthodologiques ainsi que les décisions prises durant ce processus et pour analyser et interpréter les résultats des données recueillies.

Nous sommes d’avis que le recours à la triangulation des méthodes de collecte de données a permis d’assurer la fiabilité et la validité des données recueillies. Cette triangulation des données vient justifier et soutenir les décisions de la chercheuse (Loiselle et Harvey, 2007) pour éviter les biais personnels qui lui sont attribués. Nous expliciterons davantage cet aspect dans la section qui traite de la démarche de l’analyse.

Dans le cadre de cette recherche, le journal de bord de la chercheuse fut utile pour l’atteinte de l’ensemble des objectifs de l’essai.