• Aucun résultat trouvé

I.1. M ETHODES DE REFERENCE D ' ECHANTILLONNAGE ET D ' ANALYSE DES COV

I.1.1. Méthodes d'échantillonnage des COV dans la fraction d'air à analyser par préconcentration sur

par préconcentration sur un support

L'étape d'échantillonnage joue un rôle crucial dans le processus d'analyse car elle

détermine la représentativité de l'échantillon. Le choix de la technique de collecte de

l'échantillon détermine le type d'information analytique fourni à l'issue de

l'échantillonnage. L'analyse des BTX présents dans les atmosphères des lieux de travail

peut s'effectuer par plusieurs modes comme l'analyse de la fraction d'air collectée (dans

des canisters ou dans des sacs de prélèvement) ou encore la préconcentration des

composés organiques volatils (COV) présents sur un support adsorbant. Cette dernière

méthode est largement utilisée aussi bien pour la mesure réglementaire du benzène que

pour la réalisation des campagnes de mesures simultanées.

I.1.1.1. Echantillonnage passif

Les débuts de l'échantillonnage passif de la fraction d'air remontent à 1873,

lorsque l'analyste suisse Schönbein a utilisé des méthodes passives pour analyser la

présence d'ozone dans l'atmosphère [9]. Les premiers préleveurs passifs commerciaux

n'ont été cependant fabriqués qu'en 1973 [10] et ont été initialement conçus pour

mesurer les concentrations à des niveaux du ppm

v

sur une période de huit heures dans

une atmosphère de lieu de travail [10–12]. Ce système est défini comme étant un dispositif

capable de prélever des échantillons de gaz ou de vapeurs de polluants présents dans

l'atmosphère à une vitesse contrôlée par un procédé physique telle que la diffusion à

travers une couche de matériau adsorbant (charbon actif en général) ou la perméation à

travers une membrane [11]. La diffusion à l'intérieur de l'échantillonneur des analytes du

milieu environnant a lieu par un écoulement non forcé. Ce processus est conduit par la

30

différence de potentiel chimique entre l'adsorbant et l'extérieur de l'échantillonneur [10]

(figure I.1).

Figure I.1 : Diffusion des COV à travers un échantillonneur passif [10]

Les préleveurs passifs classiques se répartissent en deux catégories principales de

géométries différentes : en tube ou en badge. Ceux du type tube sont caractérisés par leur

taux d'échantillonnage relativement faible en raison d'une voie de diffusion axiale longue

par rapport à une surface de section faible alors que les préleveurs de type badge ont

généralement des taux d'adsorption plus élevés grâce à la combinaison d'une longueur de

diffusion plus courte et d'une épaisseur du lit adsorbant plus mince. Ce mode

d'échantillonnage est fréquemment utilisé dans les domaines de l'hygiène au travail et de

la surveillance de l'air ambiant afin de déterminer les concentrations moyennes des COV

pondérées dans le temps [13]. Il offre l'avantage, dans certains cas, d'être plus pratique et

plus économique qu'une série de mesures sur des temps courts. En effet, l'échantillonnage

passif bénéficie d'une popularité considérable lors des campagnes de mesure puisqu'il n'y

a pas besoin de pompe, les échantillonneurs (sous forme de badge en général) sont faciles

à déployer et ont un coût réduit [12].

Le taux d'échantillonnage efficace (𝜏

𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑎𝑐𝑒é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛𝑎𝑔𝑒

) est égal au produit des

coefficients de diffusion des composés (𝐶

𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛

) et de la surface en coupe transversale

de l'échantillonneur (𝑆

é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒

), divisé par la longueur (𝐿

𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛

) du trajet de

diffusion (première loi de Fick, équation I.1) [14].

𝜏

𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑎𝑐𝑒é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛𝑎𝑔𝑒 =

𝐶

𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 ×

𝑆

é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒

Etat de l'art

31

La performance de ce mode d'échantillonnage a été validée dans de nombreuses

études en laboratoires et sur le terrain [10–13,15–23]. Cependant, il présente plusieurs

inconvénients. Premièrement, les échantillonneurs passifs ne peuvent pas utiliser des

adsorbants à lits multiples dans une configuration en couches, limitant ainsi la gamme des

COV qui peuvent être mesurés. Deuxièmement, le volume optimal d'air ne peut être

obtenu pour une seule période d'échantillonnage nécessitant ainsi des durées de

prélèvement importantes. Troisièmement, les taux d'échantillonnage varient selon la

température, la pression, humidité et vitesse de l'air, ce qui nécessite une correction des

valeurs obtenues.

I.1.1.2. Echantillonnage actif

Les échantillonneurs par prélèvement actif impliquent le passage d'un courant de

gaz à travers un piège ou un tube contenant un (ou plusieurs) lit de matériau adsorbant.

Contrairement aux méthodes de prélèvements passifs, les COV sont soumis à une

convection dans un écoulement de gaz. L'écoulement du gaz à travers le lit d'adsorption

est réalisé, en général, en utilisant une pompe calibrée [10]. Plusieurs méthodes officielles

ont été établies afin de normaliser ce mode d'échantillonnage tels que : EPA TO-17, ASTM

D-6196-97, NIOSH 2549 et ISO 16017-1,2 [24]. Bien qu'aucune méthode

d'échantillonnage unique ne convient à toutes les applications de surveillance de l'air, les

tubes remplis de matériau adsorbant fournissent, peut-être, l'option la plus polyvalente.

Les tubes sont fabriqués, en général, en acier inoxydable afin de pouvoir désorber

thermiquement les COV contenus dans le matériau adsorbant en amont d'une analyse

chromatographique. Les tubes sont réutilisables au moins une centaine de fois. Les

dimensions des tubes ont été également définies (89 mm de long et 6.4 mm de diamètre).

La plupart des systèmes commerciaux de désorption thermique sont compatibles avec les

tubes de ces dimensions. La masse du matériau adsorbant est généralement comprise

entre 100 et 600 mg. Un échantillonnage efficace est obtenu avec des débits compris entre

10 et 200 ml.min

-1

. Les matériaux adsorbants fréquemment utilisés sont : le carbone, les

polymères poreux et les noirs de carbone graphité activés. Le tube peut être rempli avec

un maximum de 4 lits de matériaux adsorbants (figure I.2). Une combinaison de

matériaux adsorbants peut être utilisée afin d'augmenter la gamme d'analytes retenus

dans le tube [25].

32

Figure I.2 : Tube pour des prélèvements actifs en configuration multi-adsorbants [25]

Le temps de prélèvement peut varier de quelques minutes à 24 h, et dépend du

volume de gaz circulant à travers le matériau adsorbant et le degré d'enrichissement des

analytes cibles nécessaires à l'étape finale de l'analyse (analyse chromatographique). Ce

mode de prélèvement a l'avantage de pouvoir accéder à des temps d'analyse assez courts

(comparé au mode de prélèvement passif) et peut donc convenir dans le cas de l'étude

d'une évolution temporelle des concentrations des analytes. Néanmoins, ce mode de

prélèvement présente quelques limitations telles que la nécessité d'utiliser des pompes,

les interférences potentielles de l'humidité et l'influence de la température ainsi que la

possibilité des pertes des analytes lors de l'étape de conditionnement.