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Méthode de recueil des données

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 125-128)

CHAPITRE 2 : METHODE DE RECUEIL ET DE TRAITEMENT DES DONNEES

1. Méthode de recueil des données

1.1. Nature des données recueillies durant le dispositif transformatif de recherche

Deux types de données ont été recueillis pour réaliser l’étude. Les données extrinsèques sont issues de l’enregistrement audio-vidéo des différentes séquences du dispositif transformatif de recherche. Ces enregistrements ont été accompagnés par une prise de notes du chercheur. Les données intrinsèques renseignent l’activité des acteurs. Elles ont été recueillies lors d’entretiens d’autoconfrontation (EAC)90 filmés. Les extraits vidéo supports aux EAC ont été sélectionnés en fonction de préoccupations partagées entre les acteurs donc de l’objet interfaciel construit collectivement. Ces extraits avaient une durée totale de quinze à vingt minutes. Malgré tout, le chercheur a pris précaution de respecter un certain nombre de critères précis explicités ci-après:

- La durée de l’extrait sélectionné : les séquences de formation sélectionnées devaient être suffisamment longues dans le temps (entre cinq et dix minutes chacune pour un total de quinze à vingt minutes) ;

- La nature de l’activité des acteurs pendant la séquence : les séquences retenues étaient celles au cours desquelles tous les acteurs (EN et FU) étaient impliqués ; - L’objet de la discussion entre les acteurs : les séquences sélectionnées portaient sur

un temps d’échange entre les acteurs à propos d’une ENS objet de la formation.

1.2. Modalités de recueil de données

1.2.1. Recueil des données dites « extrinsèques »

Les séquences des deux dispositifs de formation ont été filmées en plan large afin d’enregistrer tout à la fois l’activité de la FU et des EN. Des plans « plus serrés » ont par

90 Nous utiliserons l’acronyme « EAC » pour désigner les entretiens d’autoconfrontation dans la suite du texte.

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moment été réalisés afin d’enregistrer les activités spécifiques d’un des acteurs (FU, EN, EE ou élève) ou de l’interaction entre deux acteurs (la FU avec un EN ; un EN avec un EE ou un élève). La FU et les EN impliqués dans le dispositif tranformatif de recherche portaient un micro HF sans fil.

1.2.2. Recueil des données dites « intrinsèques »

1.2.2.1. Organisation des entretiens d’autoconfrontation

A l’issue de chaque séquence des dispositifs de formation (dans un délai maximum de 48 heures), chaque acteur a été invité à réaliser un EAC avec le chercheur.

Les deux EN lors du DF1, puis les deux EN lors du DF2, ainsi que la FU ont réalisé un EAC à la suite de chaque séquence. La seule différence entre ces deux dispositifs de formation était que la FU n’était pas présente lors de la Séquence 3 du DF2. Par conséquent, elle n’a pas réalisé d’EAC relatif à cette séquence. Les EAC réalisés ne portaient pas sur la totalité de l’enregistrement audio vidéo des séquences. En début d’EAC, le chercheur et les acteurs autoconfrontés sélectionnaient ensemble les différents moments de la séquence supports à l’EAC compte tenu de l’objet interfaciel préconstruit. Pour ce faire, il était conventionnellement convenu que chaque EAC dure entre une heure et une heure trente minutes, et prenne appui sur deux à trois extraits d’une durée totale comprise entre quinze et vingt minutes.

Chaque EAC a été enregistré avec l’aide d’une caméra numérique, positionnée sur pied fixe enregistrant en continu, d'une part, la diffusion de l'enregistrement audio vidéo de la séquence sur un écran d’ordinateur et, d'autre part, les verbalisations de l’acteur autoconfronté et du chercheur. Durant chaque EAC, le chercheur et l’acteur pouvaient arrêter l’enregistrement audio vidéo et revenir en arrière en fonction du caractère significatif des évènements visionnés. Au total, neuf EAC lors du DF1 et huit EAC lors du DF2 ont été réalisés.

1.2.2.2. Procédure adoptée lors des entretiens d’autoconfrontation

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Pour l’ensemble des EAC menés, une procédure identique a été respectée. Avant chaque EAC, le chercheur précisait à l’acteur le déroulement usuel de l’entretien ainsi que des modalités d’interactions au sein de celui-ci. Il lui précisait ainsi que chacun pouvait arrêter l’extrait vidéo à sa guise. Lors de chaque EAC, l’objectif du chercheur était la remise en situation de l’acteur en provoquant les conditions d’une immersion mimétique dans la séquence de formation et/ou d’enseignement observée (Durand, 2008). L’enjeu était aussi pour le chercheur de demander à l’acteur autoconfronté de suspendre toute analyse de son expérience. Plus précisément, le chercheur cherchait à accéder aux critères d’intelligibilité de l’activité de l’acteur « en se faisant instruire » par lui sur la signification de son activité visionnée. Pour ce faire, il s’efforçait de mener un questionnement permettant de soutenir une sorte « d’étayage à l’envers » (Ogien, 2007) lui permettant d’apprendre à signifier comme l’acteur et à faire comme si c’était à lui d’agir conformément aux modes opératoires énoncés.

Dans le détail, les EAC ont donc tous été conduits de façon à pouvoir reconstituer a posteriori les règles suivies par les acteurs en cours des séquences de formation et d’enseignement. Par un questionnement semi-structuré, le chercheur incitait ainsi les acteurs interviewés à :

- Identifier l’objet de son activité visionnée (par exemple : « Qu’est-ce que tu fais à ce moment là ? »)

- Porter un jugement sur son activité (par exemple : « Comment juges-tu l’action que tu viens de réaliser ? Qu’est-ce que tu penses de cette remarque ? »).

- Justifier (au sens d’étayer) son jugement (par exemple : « Qu’est-ce qui te fait dire que tu ne maîtrises pas l’ENS suffisamment pour l’enseigner ? »). Cette demande de justification s’est accompagnée le plus souvent de relances. Celles-ci ont été effectuées soit par une demande de précision (par exemple : « Je ne comprends pas pourquoi tu considères cette action comme intéressante, peux-tu m’expliquer ? »), soit par la mise en jeu d’une controverse plaçant l’acteur autoconfronté face à des contradictions apparentes (par exemple : « Tu me dis là que tu es plutôt à l’aise pour corriger les EE alors que tu disais juste avant que tu ne te sentais pas de les corriger ? »).

- Décrire les résultats potentiellement attendus compte tenu de l’activité menée (par exemple : « Qu’est-ce que tu attends suite à cette activité ? »).

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