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CHAPITRE II L’ÉTAT DE SANTÉ ET LES PERTES DE L’ENFANCE DES

2.3. La méthode

2.3.1. La population de références et l’échantillonnage

La population à l’étude est constituée des personnes inscrites, depuis au moins deux ans, dans des organismes d'alphabétisation, membres du Regroupement des Groupes

Le groupe des favorisés comprend tous ceux qui ont «9 années et plus» de scolarité et qui ont un revenu «moyen inférieur et plus» tel que défini par l’indice de suffisance du revenu de Santé Québec; cet indice tient compte du revenu familial et du nombre total de personnes dans la maisonnée. Quant au groupe des défavorisés, il englobe les personnes de la population générale qui ont «moins de 9 années de scolarité» et qui, selon l’indice de suffisance du revenu, sont «pauvres ou très pauvres». De plus, contrairement à la population à l'étude, ce groupe savait suffisamment lire et écrire pour répondre au questionnaire auto-administré de Santé Québec.

populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ). Au total, 36 des 42 groupes populaires d’alphabétisation (86 %) ont accepté de participer au projet : la population étudiée est donc composée de 1 065 personnes. Les critères d'exclusion sont : le daltonisme, la cécité, la surdité et la déficience intellectuelle sévère. Grâce aux données de l'enquête sociale et de santé de Santé Québec de 1992-1993, !’échantillon étudié est comparé à un échantillon de personnes (n = 23 564) représentant divers niveaux de scolarisation et vivant dans un ménage privé. L’échantillon de comparaison est représentatif de la population non institutionnalisée du Québec (97,5

%

de la

!

population générale). Il a été scindé en deux sous-échantillons pour effectuer l’analyse comparative : (1) un groupe favorisé, comprenant tout !’échantillon moins les personnes faiblement scolarisées et à faible revenu; et (2) un groupe défavorisé formé des personnes faiblement scolarisées et à faible revenu.

Les participants ont été recrutés de façon aléatoire à partir de la liste complète des étudiants inscrits dans les centres d'alphabétisation ayant accepté de participer à l’étude. Des 534 personnes sélectionnées, 360 ont accepté (67,9 %), 142 ont refusé (26,8 %), 25 n’ont pu accepter à cause d’une maladie physique ou mentale (4,7 %) et trois personnes n’ont pu être jointes (0,6 %).

2.3.2. Les procédures

Des entrevues de type face à face ont été réalisées dans les locaux des groupes populaires d’alphabétisation. Comme toute enquête sanitaire, les questions posées portaient sur des thèmes souvent très confidentiels. Les participants ont pu y répondre en toute intimité et confidentialité, grâce à !’utilisation des pictogrammes spécialement élaborés pour l’étude (Boyer et Boucher, en rédaction). La procédure d’administration est simple; l’interviewer lit les questions à haute voix et le sujet, dissimulé derrière un écran, coche, à l’insu de l’interviewer, le pictogramme représentant le mieux sa situation. Répondre au questionnaire prend environ deux heures.

2.3.3. Les instruments de mesure

Pour les fins de cette recherche, certaines sections du questionnaire autoadministré de l'enquête Santé Québec de 1992-1993 ont été retenues. La fiabilité et la validité des questions et des échelles de mesures utilisées ont fait l’objet d’une vérification lors de l’enquête précitée. Les libellés des questions et des choix de réponses sont identiques à ceux des questionnaires de l’enquête sanitaire de Santé Québec de 1992-1993 ; seuls les choix de réponses ont été transposés en pictogrammes.

Les caractéristiques sociodémographiques retenues sont : l’âge, le sexe, le niveau de scolarité, le revenu et la suffisance du revenu. L’opérationnalisation de cette dernière variable est la même que celle utilisée par Santé Québec en 1992-1993 (Audet, 1996).

L’état de santé général des sujets est mesuré à l’aide d’une seule question sur la perception générale de la santé. Bien que très simple, cette question est reconnue comme étant un excellent indice de la santé générale des individus (Pampalon

et al.,

1994; Goldstein, Seigel et Boyer, 1984). La détresse psychologique a été évaluée à l'aide de l'indice IDPESQ-14 de Santé Québec. Cet indice, composé de quatre facteurs (dépression, anxiété, irritabilité et problèmes cognitifs), mesure sur un continuum le degré de détresse psychologique non spécifique; il a été validé par Préville, Potvin et Boyer (1995). Les quatre questions sur les idéations suicidaires et sur les parasuicides sont les mêmes que celles utilisées dans le cadre de l'enquête Santé Québec de 1992-1993. Elles se lisent comme suit : (1) « Au cours de votre vie, vous est-il déjà arrivé de penser SÉRIEUSEMENT à vous suicider, à vous enlever la vie? », (2) « Au cours des 12 derniers mois, vous est-il déjà arrivé de penser SÉRIEUSEMENT à vous suicider, à vous enlever la vie? », (3) « Au cours de votre vie, avez-vous déjà fait une tentative de suicide, essayé de vous enlever la vie? » et (4) « Au cours des 12 derniers mois, avez-vous déjà fait une tentative de suicide, essayé de vous enlever la vie? ».

Dans le contexte d'une enquête générale comme celle-ci, l'expression « tentative de suicide » n'est pas appropriée puisque l'intention de mourir, orientation psychologique essentielle au suicide, est très difficile à établir. Ainsi, afin d'éliminer l'ambiguïté attachée à cette expression, cette dernière a été remplacée par le terme « para- suicide » qui désigne l'ensemble des gestes suicidaires qui ne conduisent pas à un décès. La catégorie des « idéatifs » ne regroupe pas les individus ayant rapporté un geste suicidaire. Par contre, le groupe parasuicide comprend les personnes rapportant autant des idéations suicidaires qu'un parasuicide3.

Pour terminer, les participants ont répondu à quatre questions au sujet d’éventuelles séparations graves qu’ils auraient vécu avant l’âge de 12 ans (la perte de la mère ou la perte du père, le divorce des parents et le placement en famille d’accueil). Chaque événement a été analysé individuellement. De plus, le cumul du nombre d’événements constitue un indice des événements stressants dans l’enfance.

Les analyses utilisées sont les suivantes : (1) Les relations non paramétriques descriptives n’impliquant que des variables nominales sont analysées à l’aide du chi carré

(%

2

)

(avec correction de Yates lorsque le degré de liberté est de 1[(χ2<־)]) ou du

test exact de Fisher, si les conditions minimales pour les analyses du chi carré ne sont pas respectées; (2) toute autre relation impliquant une variable dépendante paramétrique et une variable indépendante nominale est testée à l’aide du test

t

de Student ou le T de Berhens-Fisher (degré de liberté de Welch) selon qu’il y a homogénéité ou hétérogénéité des variances (test de Cochran); (3) la régression logistique multivariée a été utilisée pour estimer les associations entre pertes et indices de santé, ajustée pour l’âge et le sexe.

Les analyses sont effectuées à partir de données pondérées pour tenir compte de la distribution inégale des groupes d’alphabétisation populaires sur l’ensemble du territoire du Québec. Les analyses statistiques ont été menées à l’aide du logiciel

3 H faut noter que cette approche induit des prevalences légèrement surestimées puisque les dénominateurs ne comprennent pas l’ensemble des personnes rejointes par l’enquête. Néanmoins, ces variables permettent de comparer les individus rapportant des idées suicidaires ou des parasuicides à ceux qui en sont exempts.

SPSS après avoir fusionné les données de la présente étude et celles de Santé Québec de 1992-1993.

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