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CHAPITRE 3 : Méthodologie

3.4 Méthode de collecte de données : entretien individuel

L’entrevue est généralement considérée comme une conversation guidée par un interviewer afin obtenir des réponses. Pour ce qui est de l’entretien de notre recherche qualitative, il s’agit d’un procédé utilisant un processus de communication verbale afin de réunir les informations nécessaires pour répondre à des questions de recherche (Grawitz, 2001). En examinant la littérature consacrée au domaine de la méthodologie de la recherche dans les sciences sociales, on constate que les expressions « entrevue » et « entretien » semblent être utilisées indifféremment. On constate par ailleurs qu’il existe plusieurs types d’entretien utilisés dans le monde de la recherche. Si la majorité d’entre eux sont semi- dirigés, on remarque également que d’autres types d’entretiens sont utilisés dans la recherche en sciences sociales au Québec (Royer, Baribeau, Duchesne, 2009; Gauthier,

2009) : entrevue de groupe, entrevue face-à-face, entrevue informelle, entrevue non- directive centrée, entrevue semi-dirigée, entrevue qualitative semi-structurée de type histoire de vie, entrevue individuelle semi-structurée sous forme d’un récit expérientiel, récit d’engagement, récit de vie thématique, etc.

Pour notre part, l’entretien que nous allons mener pour notre étude est individuel et semi- directif ; la conversation sera ni libre ni très structurée. Nous allons utiliser une méthode de cueillette de données qui se déroule dans une relation de face-à-face entre l’interviewer et le participant. Notre méthode sera semi-directive.

3.4.1 Pourquoi une entrevue individuelle semi-dirigée ?

Le choix de l’entretien individuel repose sur le fait que nous portons beaucoup d’intérêt à l’expérience des participants et à leurs perceptions des phénomènes. Nous tenons, par- dessus tout, à parvenir à bien comprendre un nouveau concept, qui est dans notre cas les CAPs en ligne. Le choix de l’entretien individuel s’impose également en raison des avantages suivants : il permet d’aller en profondeur, de comprendre des thèmes complexes, délicats et pleins d’émotions et, surtout, il convient à tous les types de participants. Cela dit, nous sommes pleinement conscients que ce type d’entretien comporte quelques désavantages tels que le coût élevé en termes de temps, les échantillons trop restreints et l’analyse fastidieuse des données.

Dans l’Annexe A, nous présentons une grille d’entrevue destinée aux quatre types d’acteurs de notre recherche : les enseignants, les conseillers pédagogiques, les formateurs et les directeurs d’école qui participent à des CAPs en ligne et CAPs face-à-face. Notre grille comporte des questions générales sur les CAPs et leur mise en œuvre, le rapporte des membres dans ces CAPs et le rôle des TIC dans ces communautés. Les questions de la grille d’entrevue sont établies en se basant sur les questions de recherche et notre cadre conceptuel.

Zajc et Cadieux, 2013; Labelle, Freiman et Doucet, 2013; Peters et Savoie-Zajc, 2013; Génier, 2013, Leclerc, Moreau et Clément, 2011. Il va sans dire que ces lectures ont contribué à nourrir notre réflexion sur la manière d’établir notre grille d’entrevue. L’enquête par entrevue n’est sans doute pas très facile à réaliser. En effet, plusieurs auteurs, comme Daunais (1984) et Van der Maren (1987) par exemple, affirment que l’enquête par entrevue est une technique qui nécessite une préparation pour le chercheur et pour le participant (l’interviewé). Quatre éléments doivent être pris en considération :

- Le chercheur doit en premier lieu connaître les techniques d’entrevue;

- Le chercheur doit établir un contact préliminaire avec le participant pour vérifier si ce dernier est un informateur clé et s’il est disposé à fournir les informations nécessaires au chercheur;

- Le chercheur doit fournir un document qui explique le but de l’entrevue déjà expliqué oralement et d’autres informations comme son droit de se retirer de l’entrevue;

- Le chercheur contacte une dernière fois le participant pour s’assurer s’il a bien reçu le formulaire et ensuite prendre un rendez-vous avec lui.

Il convient de souligner ici que d’autres conditions doivent aussi être respectées lors de l’entrevue, et ce, afin de favoriser la communication entre le chercheur et le participant : une relation de confiance, le respect de l’intimité et de la vulnérabilité du participant, porter un intérêt à ces propos, l’ouverture d’esprit, l’empathie, la reconnaissance, respecter la confidentialité et ne pas exploiter les participants. Enfin, il y a lieu cependant d’éviter d’établir des relations amicales, thérapeutiques ou pédagogiques lors des entrevues avec le participant.

3.4.2 Instrumentation et protocole

Les entrevues semi-dirigées ont été réalisées à l’aide de deux grilles d’entretien et ont fait l’objet d’une analyse documentaire. Les premières questions préparent le participant à comprendre l’objectif de mon entrevue et à le mettre dans l’environnement du sujet. Cette première partie me permettra de mieux connaître le participant et le degré de son

réponses à mes questions de recherche. La dernière partie, soit la conclusion, laissera au participant le dernier mot pour conclure, ajouter son avis par rapport au déroulement de la vie dans une CAP et exprimer ses besoins en vue d’améliorer la vie dans cette communauté.

La collecte des données s’est déroulée sur les lieux de travail des participants. L’entretien débutait par les présentations et par la mention du but de la rencontre. Ensuite, les premières questions ouvertes étaient posées en laissant le plus de liberté possible au participant pour y répondre. D’autres questions étaient ensuite posées pour atteindre avec plus de précision les objectifs de la recherche. À la fin, l’intervieweur offre la possibilité au participant d’apporter des commentaires, exprimer ses besoins par rapport à ce sujet et poser des questions. Les entrevues semi-dirigées ont été limitées à un maximum de 60 minutes. Elles furent enregistrées à l’aide d’un magnétophone et ensuite copiées dans un support de stockage numérique.

Une fois l’information transcrite, le chercheur doit s’assurer que le texte transcrit est fidèle aux enregistrements. Le corpus d’écrits fut analysé selon une logique inductive. D’abord, chaque unité de sens fut soustraite du corpus et regroupée dans des catégories. Puis, au sein de chacune des catégories, des thèmes ont émergé, ce qui a permis d’apporter des réponses aux questions spécifiques de la recherche.

3.5 L’analyse des données

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