• Aucun résultat trouvé

Chapitre I : Introduction

Chapitre 2 Méthode

Les données utilisées pour la réalisation de cette thèse ont été recueillies dans le cadre d'une étude longitudinale portant sur les interactions mère-enfant et le vécu traumatique maternel. Les mères ont été vues individuellement pendant leur troisième trimestre de grossesse, une deuxième fois avec leur enfant de 6 mois et une troisième fois alors que ce dernier était âgé de 14 mois. Le Tableau 1 présente un sommaire des mesures utilisées pour chacun des objectifs visés par cette thèse.

Participants

Les participantes ont été recrutées via des publicités affichées dans des établissements du milieu de la santé (e.g. : CSSS, hôpitaux), d’organismes œuvrant auprès des mères et dans divers endroits publics de la ville de Québec. Pour être éligibles à l’étude, les mères devaient être âgées d'au moins 19 ans, sans problématique de santé mentale sévère, d’abus de substances et d’alcool ou de limites intellectuelles importantes. De plus, les mères devaient rapporter une évolution normale de leur grossesse et les enfants nés très prématurément ou ayant de sérieux problèmes de santé ont été exclus de l’étude.

Pendant la période de recrutement, soit entre 2006 et 2010, 105 mères éligibles ont manifesté de l'intérêt pour participer à l'étude. De ce nombre, douze n'ont jamais été rencontrées : cinq ont changé de coordonnées et n'ont pu être contactées, une a été exclue suite à la naissance d'un enfant présentant d'importants problèmes de santé physique et une autre s'est désistée avant la première rencontre, faute de temps. En fin de recrutement, cinq mères ont été écartées de l'étude car elles n'avaient pas de vécu d'abus avec une figure d'attachement. De plus, entre le premier et le deuxième temps de mesure, une participante s'est retirée du projet de recherche et une mère ne s'est pas présentée à la deuxième rencontre, toutes deux par manque de temps. Entre la deuxième et la troisième rencontre, cinq autres mères se sont désistées par manque de temps.

33

Tableau 1

Mesures utilisées pour chaque objectif de recherche

Objectif Variable Âge de l'enfant Contexte d'évaluation

Validation d'une mesure

adaptée du FRP

FRP 6 mois PDI adapté

FR 3e trimestre de grossesse AAI

CMA 6 mois Séance d'interaction mère-enfant

14 mois Protocole de la Situation Étrange

Dépression 6 mois BDI-II

Dissociation 6 mois DES

Alexithymie 6 mois TAS-20

Caractéristiques maternelles liées aux

CMA

CMA 6 mois Séance d'interaction mère-enfant

FRP 6 mois PDI adapté

FR 3e trimestre de grossesse AAI

VEM 6 mois Séance d'interaction mère-enfant

Vécu

traumatique 3e trimestre de grossesse AAI

Note. FRP=fonctionnement réflexif parental, PDI=Entrevue du développement parental, FR=fonctionnement réflexif,

AAI=Entrevue d’attachement adulte, CMA=comportement maternel atypique, BDI-II=Inventaire de dépression de Beck II, DES=Échelle des expériences dissociatives II, TAS-20=Échelle d’alexithymie de Toronto, VEM=verbalisations des états mentaux non-concordantes.

Au final, l'échantillon de cette thèse est composé de 91 femmes âgées entre 21 et 42 ans, avec un âge moyen de 30,11 ans. Au moment de la deuxième rencontre, 4,5 % étaient monoparentales et presque toutes les participantes (95,5%) étaient en couple, soit mariées (29,7 %) ou en union de fait (64,8%). Environ 67% des mères étaient primipares. Les enfants sont 46 garçons et 45 filles. En ce qui a trait au niveau d’éducation des mères, 12,1% avaient l’équivalent d’un diplôme secondaire ou moins, 33% détenaient un diplôme collégial, 38,5%

34

un baccalauréat et 15,5% un diplômes d'études graduées. Le revenu annuel familial variait entre 20 000$ et 200 000$ (x̄ =83 770$, E.T.=32 170). Plus spécifiquement, 2,9% des mères avaient un revenu familial annuel de moins de 30 000$, 15,6% entre 30 000$ et 59 999$, 56,7% entre 60 000$ à moins de 100 000$ et 25,3% avaient un revenu familial annuel de plus de 100 000$. Soulignons que notre échantillon présente un niveau de scolarité et un revenu familial annuel au-dessus de la moyenne québécoise. Finalement, 37,4 % des mères avaient un vécu traumatique alors que 62,6 % n’en ont pas rapporté.

Procédure

L’étude sur la relation mère-enfant comporte trois rencontres menées au Service de consultation de l’École de Psychologie de l’Université Laval. Pendant le troisième trimestre de grossesse, la mère a été rencontrée individuellement à l’Université Laval pour prendre part à l’Entrevue d’attachement adulte (AAI) (George et al., 1996).

Dans un deuxième temps, la mère a été invitée avec son enfant de 6 mois pour participer à la séance d’interaction mère-enfant, à partir de laquelle les CMA à 6 mois et les VEM ont été évalués. La séance se déroule dans une salle munie d’un fauteuil, un divan, un tapis de jeu, une table à langer ainsi qu’un ensemble de jouets adaptés aux bébés de 6 mois. Dans une pièce adjacente, le filmeur et l’intervenante de recherche, une étudiante ou une professionnelle de recherche en psychologie, observent par captation vidéo en direct. Trois activités sont réalisées pendant la rencontre. Premièrement, la mère prend part à une séance de jeu libre d’une dizaine de minutes pendant laquelle elle est invitée à jouer avec son enfant sur le tapis de jeu comme elle le ferait habituellement à la maison. La moitié de la période de jeu se déroule sans jouets et pendant l’autre portion, des jouets sont mis à la disposition de la mère, qu’elle est libre d’utiliser ou non. L’ordre des deux types de jeu est choisi par la mère. Deuxièmement, la mère procède à un changement de couche et il lui est demandé d’intéresser son enfant à un hochet de la manière qu’elle juge la plus pertinente. Finalement, la mère allaite ou donne le biberon à son enfant. L’activité dure au moins cinq minutes mais n’a pas de durée fixe afin de respecter le rythme de l’enfant. L’ordre des trois activités est choisi par la mère afin de respecter la routine et les besoins de l’enfant. Au début de chacune des activités, l’intervenante fournit les directives spécifiques à l’activité choisie puis laisse la

35

mère seule avec l’enfant. Lorsque l’intervenante constate que l’activité est terminée, elle revient dans la pièce pour donner les consignes de la prochaine activité. Une fois les trois activités terminées, l’intervenante entre dans la salle et procède à la passation de la version adaptée du PDI (voir Annexe A).

Finalement, les participantes ont été rencontrées lorsque leur enfant est âgé entre 14 et 16 mois et ont participé à la Protocole de la Situation Étrange (Ainsworth et al., 1978). À chacune des rencontres, le Formulaire de consentement (voir Annexe B) a été signé ainsi que le Formulaire de consentement relatif à l’autorité parentale (voir Annexe C), lorsqu’applicable. Suite à chacune des rencontres, les participantes ont complété une série de questionnaires auto-rapportés à la maison et les ont retournés par la poste. Ces questionnaires incluent l’Inventaire de dépression de Beck II (BDI-II : Beck, Steer, & Brown, 1996),

l’Échelle des expériences dissociatives (DES-II : Carlson & Putnam, 1993), l’Échelle d’alexithymie de Toronto (TAS-20 : Bagby, Parker, & Taylor, 1994) ainsi qu’un

questionnaire de données sociodémographiques.

Mesures Fonctionnement réflexif

Fonctionnement réflexif parental.

Le fonctionnement réflexif parental a été mesuré via une version adaptée du Parental

Development Interview (PDI) (Aber et al., 1985). Le PDI est une entrevue semi-structurée

visant à évaluer les représentations que les mères ont d’elles-mêmes en tant que parent, de leur relation avec leur enfant ainsi que leur capacité à comprendre les émotions et comportements de leur petit. Cette entrevue a été modifiée pour l’utilisation dans le cadre de la présente étude (voir Annexe A). Certaines questions ont été adaptées pour mieux cerner la réalité d’un bébé de 6 mois, âge de l’enfant au moment de la passation de l’entrevue. Par exemple, lors de l’évaluation des moments de séparation d’avec l’enfant, le PDI inclut la question « Comment se passe les séparations d’avec votre enfant ?». Dans la version utilisée pour la présente étude, les questions demandées incluent « Comment réagit-il lorsqu’il est laissé seul (par exemple dans son lit, sur son tapis de jeu, etc.) ? » et « Faites-vous garder votre bébé ? Par qui ? À quelle fréquence ? Comment réagit-il ? ». Ainsi, les questions de la

36

version adaptée tiennent mieux compte du stade développemental de l’enfant ainsi que du quotidien de mères québécoises de bébés âgés de 6 mois. L’entrevue a également été abrégée tout en portant une attention particulière à ce que les questions choisies ciblent la représentation mentale maternelle de l’enfant et de la relation avec celui-ci. La représentation mentale de soi en tant que parent n’est pas évaluée. Des questions telles que « Est-ce que vous avez noté une différence dans ses réactions lorsqu’il joue avec quelqu’un d’autre (père, grands-parents) ? Comment vous comprenez cela ?» offrent l’opportunité aux mères de décrire de façon plus ou moins sophistiquée les interrelations entre les états mentaux et les comportements, à la fois du bébé et de l’adulte, alors que d’autres mères auront recours à des explications plus générales ou clichées, tenant peu compte des états mentaux (e.g. :« Avec les gars, ça brasse plus !»). En outre, les questions « Comment faites-vous pour déterminer quand il veut jouer/cesser de jouer ?» permettent d’observer la représentation maternelle des états mentaux du bébé (e.g. : désirs, intentions) ou encore la difficulté à prendre en compte le monde interne de son enfant (e.g. : « C’est la routine. », « Quand je suis tannée. »). En ce sens, la pertinence des questions retenues, tant dans la nature des représentations mentales ciblées que dans la correspondance avec les réalités d’un bébé de 6 mois, offre la possibilité d’évaluer le FRP de façon adéquate.

Les verbatim ont été cotés à l’aide de l’Addendum au manuel de cotation du

fonctionnement réflexif (Slade et al., 2004), spécifiquement conçu pour la cotation du FRP

via le PDI. Cet addendum vise à évaluer la capacité du parent à réfléchir à son enfant de façon réflexive. La qualité du FRP est évaluée selon (a) la conscience de la nature des états mentaux, (b) l’effort explicite d’identification des états mentaux sous-jacents au comportement, (c) la considération de l’aspect développemental des états mentaux et (d) la prise en compte des états mentaux de l’intervieweur. Une attention particulière est portée au fait que l’attribution d’états mentaux est adaptée à l’âge de l’enfant. En ce sens, la complexité de l’état mental attribué n’est pas synonyme d’un haut niveau de fonctionnement réflexif s’il n’est pas plausible compte tenu du stade de développement de l’enfant. Les scores attribués varient de -1 (antiréflexif) à 9 (FR exceptionnel). Les scores de -1, 0 et 1 sont attribués à des verbatim caractérisés par l’absence de vocabulaire lié aux états mentaux ou le rejet clair du FRP. Un score de 2 ou 3 implique des références simplistes aux états mentaux. Un score de 4, 5 ou 6

37

sera attribué à un verbatim dénotant une conscience des états mentaux et un effort non- sophistiqué pour identifier les états mentaux sous-jacents au comportement. Enfin, un score de 7, 8 ou 9 sera attribué à des verbatim où les références aux états mentaux sont fréquentes, plausibles et sophistiquées. Bien que l’addendum offre la possibilité d’attribuer un score global et des scores aux sous-échelles du PDI, seul un score global a été attribué au PDI adapté en raison du fait que l’entrevue a été abrégée.

Afin de se familiariser avec la version adaptée du PDI, cinq protocoles ont été codifiés et discutés avec une juge d’expérience (Karin Ensink, PhD, formée par Mary Target, PhD) puis cinq protocoles ont été cotés conjointement par deux étudiantes graduées en psychologie ayant suivi une formation à la cotation du FR, donnée par deux cliniciens chercheurs habilités à coter le FR. Les étudiantes graduées étaient aveugles quant aux scores de FR, d’OMM et de CMA. Le niveau d’accord interjuge a été calculé avec 10 protocoles et considéré satisfaisant (r =0.71, p<0.05). Suite au processus d’accord interjuge, une étudiante graduée en psychologie1 a codifié le reste des protocoles.

Fonctionnement réflexif global.

L’entrevue d’attachement adulte (Adult Attachment Interview (AAI) : George et al., 1996) a été administrée lors du troisième trimestre de grossesse. D’une durée d’environ une heure, cette entrevue semi-structurée de 20 questions porte sur les représentations mentales de la relation actuelle avec ses propres parents et celle entretenue à l’enfance. Elle cible en outre les traumas liés à l’attachement tels que les abus et les deuils (Main, Goldwyn, & Hesse, 2002). La vidéo de l’entrevue est transcrite verbatim en incluant tous les commentaires de la mère et de l’intervenante ainsi que les temps de pause.

Les verbatim de l’AAI ont été codifiés à l’aide du Manuel de codification du

fonctionnement réflexif (Fonagy et al., 1998). Le système d’attribution des scores est le même

que celui décrit ci-haut pour le FRP. L’évaluation de la qualité du FR s’appuie également sur la conscience de la nature des états mentaux, un effort explicite pour identifier les états mentaux sous-jacents au comportement, une considération pour l’aspect développemental

38

des états mentaux ainsi que la prise en compte des états mentaux en lien avec l’intervieweur. Deux étudiantes doctorales formées à la codification du FR ont coté les protocoles, aveugles quant aux scores de FRP, d’OMM et de CMA. L’accord interjuge a été réalisé avec 19 protocoles, soit près de 20% de l’échantillon, et atteint un seuil satisfaisant (r =0.80).

Comportements maternels atypiques

Le système de codification Disconnected and Extremely Insensitive Parenting (DIP ; Out et al., 2009) a été utilisé pour évaluer les CMA. Cet instrument permet de mesurer les CMA selon deux dimensions : les comportements déconnectés et extrêmement insensibles. La dimension des comportements déconnectés comprend cinq sous-échelles incluant les comportements déconnectés 1) effrayants, 2) effrayés, 3) dissociés, 4) soumis, romantiques et sexualisés ainsi que 5) désorientés. Quant à la dimension d’extrême insensibilité, elle comporte deux sous-échelles incluant les CMA insensibles 1) négligents et de retrait ainsi que 2) intrusifs, négatifs et agressifs. Chaque CMA est codifié individuellement puis un score final est attribué pour l’ensemble de la séance d’évaluation. Ce score correspond au score le plus élevé ayant été attribué à un CMA de la catégorie évaluée. L’attribution des scores est faite en fonction de la durée et de la sévérité du comportement et tient compte du contexte. Par exemple, un commentaire moqueur envers l’enfant recevra une cote plus élevée si l’enfant est en détresse au moment où l’incident se produit. Les scores varient de 0 à 9 où 0 représente une absence de CMA et 9 une très forte présence de CMA (en quantité et en sévérité). Les auteurs du DIP (Out et al., 2009) suggèrent d’ensuite catégoriser chaque dimension de façon binaire soit : non déconnecté (0-4) / déconnecté (5-9) et non insensible (0-4) / insensible (5-9). Dans leur étude de validation, la fidélité ainsi que les validités de construit et discriminante semblent adéquates pour les deux dimensions dans la mesure où la dimension déconnectée prédisait la désorganisation mais non pas l’organisation de l’attachement. De plus, la dimension insensible était liée à l’insécurité de l’attachement des garçons mais pas à la désorganisation de l’attachement (Out et al., 2009).

Séances d’interaction mère-enfant (6 mois).

Le DIP a été utilisé pour codifier les CMA lors des séances d’interactions mère-enfant décrites précédemment, lorsque l’enfant est âgé de 6 mois. Le choix des activités réalisées

39

lors des séances d'interaction mère-enfant semble tout indiqué pour l'utilisation du DIP. En effet, cet instrument a été validé via l’observation de séances de jeu libre en laboratoire (Out et al., 2009), un contexte pouvant favoriser la manifestation des CMA en raison du niveau de stress induit par la procédure (Abrams, Rifkin, & Hesse, 2006). Les CMA pouvant davantage se manifester lors d’une situation de jeu libre sans jouets qu’avec jouets (Madigan, Moran et al., 2006), les deux types de jeu libre ont été inclus dans le cadre de ce projet de recherche. Dans un souci de validité écologique, le choix d’activité inclut des activités réalisées quotidiennement par la mère, i.e. donner le boire, changer la couche et jouer avec l’enfant. La diversité des activités permet également de favoriser la manifestation de différents types de CMA (Out el al., 2009) et d’observer les mères pendant une période variant entre 45 et 90 minutes. Cela est conforme à la suggestion des concepteurs de l’instrument d’appliquer le DIP à une observation d’un minimum de 30 minutes puisque les CMA se manifestent de façon sporadique et non de manière continue (Out et al., 2009). Finalement, l’application du DIP aux séances d’interaction mère-enfant a été discutée et approuvée par une des chercheurs ayant développé l’instrument, Dre Dorothée Out, PhD.

Vingt-cinq protocoles ont été cotés conjointement par deux étudiantes au doctorat en psychologie afin de se familiariser avec l’outil. Vingt autres protocoles ont été cotés indépendamment par les deux étudiantes et utilisés pour l’accord interjuge, soit 17,8 % de l’échantillon. Toutes les autres séances d’interaction mère-enfant ont été cotées par une de ces étudiantes2, aveugle quant aux scores de FRP, de FR et d’OMM. L’entente interjuge est excellente pour la dimension déconnectée (r =0.81, p<0.01) et très bonne pour la dimension d’insensibilité (r =0.71, p<0.01). L’entente interjuge quant à la catégorisation binaire des CMA (déconnecté/non déconnecté et insensible/non insensible) est excellente, ĸ =0.94,

p<0.05. Par ailleurs, un contact a été établi avec Dre Dorothée Out, co-auteure de l’instrument,

et des questions ont pu lui être adressées tout au long du processus de cotation3.

Protocole de la Situation Étrange (14 mois).

Le DIP a été utilisé pour évaluer les CMA lorsque l’enfant est âgé d’environ 14 mois

2 Codification réalisée par la candidate.

40

pendant la Protocole de la Situation Étrange (PSE) (Ainsworth et al., 1978). Cette procédure consiste en une suite de huit épisodes de trois minutes où la mère quitte la pièce (séparation) et y revient (réunion). Lors de la première séparation, l’enfant est laissé avec une étrangère et lors de la deuxième, il est laissé seul. L’application du DIP pour codifier la PSE a été discutée et approuvée par Dre Out, co-auteure de l’instrument.

Deux étudiantes graduées ont codifié les enregistrements vidéo, aveugles quant aux scores de FRP, de FR et d’OMM. L’accord interjuge4 a été réalisé à partir de 20 protocoles, soit plus de 20% de l’échantillon. Le niveau d’accord pour les scores continus est élevé tant pour les comportements déconnectés (r = .92) qu’extrêmement insensibles (r = .79). Quant à la classification binaire des mères, le niveau d’accord est satisfaisant pour les comportements déconnectés (κ = .70) et extrêmement insensibles (κ = .90).

Orientation mentale maternelle

Le Mind-Mindedness Coding Manual, version 2.0 (Meins & Fernyhough, 2010) a été utilisé pour coter les VEM faites par les mères lors des séances d’interaction mère-enfant. La durée des activités pouvant varier considérablement en ce qui a trait à l’allaitement et au changement de couche, seules les cinq premières minutes de chaque activité étaient visionnées à des fins de cotation (i.e. jeu, boire et changement de couche). Au total, quinze minutes ont été codifiées dont cinq exclusivement consacrées au jeu, ce qui respecte la suggestion de privilégier de plus longues périodes d’observation (Laranjo et al., 2008), d’une durée minimale de dix minutes (Meins et al., 2001).

Chaque VEM est notée puis classifiée 1) selon qu’elle réfère aux affects, cognitions, désirs ou à la modulation ; 2) comme étant concordante ou non-concordante à l’état de l’enfant et 3) selon qu’elle réfère à un état psychologique actuel de l’enfant, se rapporte à un souvenir de l’enfant ou vise à initier une action. Deux étudiantes au doctorat en psychologie ont effectué la codification, aveugles quant aux scores de FRP, de FR et de CMA. Dix protocoles ont été cotés conjointement par les deux étudiantes afin de se familiariser avec l’instrument. Dix-neuf protocoles ont ensuite été codifiés de manière indépendante afin

41

d’établir un accord interjuge puis les autres protocoles ont été cotés par l’une ou l’autre de ces étudiantes, à proportion égale. En ce qui a trait au nombre total de VEM émises par les mères, l’accord interjuge est excellent, soit de r =0.84, p<0.01. Quant à la catégorisation de la concordance des VEM, l’accord interjuge est très bon, soit de r =0.74, p<0.01. Finalement, l’accord interjuge de la classification du type de commentaire (i.e. référant aux affects, cognitions, désirs ou à la modulation) est excellent avec un accord moyen de 0.87, p<0.01, les coefficients de Pearson variant entre 0.71 et 1 selon le type de commentaire.

Dépression maternelle

L’inventaire de dépression de Beck II (BDI-II) (Beck et al., 1996) est un questionnaire

auto-rapporté comprenant 21 items. Chaque énoncé est mesuré sur une échelle de 0 à 3, un

Documents relatifs