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Chapitre 3. Concepts retenus et champs disciplinaires infirmiers

3.1 Définition des concepts

3.1.2 Mécanismes de coping

L’intensité du stress ressenti dépend de trois évaluations qui sont le stress perçu, le contrôle perçu et le soutien social perçu d’après Bruchon-Schweitzer (2002). Le stress perçu est la phase primaire qui correspond à la gravité de la menace, à la contrôlabilité et à la durée. C’est une évaluation en termes de menaces, de pertes ou de défis. Le contrôle perçu est le moment où l’individu fait l’inventaire de ses ressources (personnelles ou sociales) dont il dispose pour la surmonter. Le sentiment de contrôle perçu est spécifique à chaque situation et est favorisé par un lieu de contrôle interne et un optimisme réaliste. Il correspond à l’évaluation par la personne de ses ressources personnelles et de sa capacité à contrôler la situation à laquelle elle est confrontée.

Le coping est décrit comme : « La façon dont un sujet fait face à une situation donnée et s'en accommode. » (DMAM, 2019).

D’après l’auteur Bruchon-Schweitzer (2002) trois principales stratégies de coping sont existantes.

Type de coping Fonction Exemples

a. Coping centré sur le problème

Permet de percevoir une situation moins exigeante qu’elle en a l’air.

Etablir un plan d’action et de le suivre, se battre pour sa volonté, décortiquer les différents éléments, etc. b. Coping centré

sur l’émotion

Moyens permettant de réguler les tensions émotionnelles provoqués par la situation.

L’espérance d’un miracle, essayer d’oublier une situation, se mettre en retrait, etc.

Les différents exemples ci-dessus sont tirés de la version française du Ways of Coping Checklist (WCC) à 27 items. (Cousson-Gélie, 1996).

a) Coping centré sur le problème.

La personne agit en essayant de résoudre le problème ou en affrontant la situation. Le but est de réduire les exigences de la situation et d’augmenter les ressources personnelles pour y faire face de manière plus efficace. Ceci est favorisé par trois facteurs qui sont :

• Avoir un contrôle interne perçu signifie que c’est la personne même qui contrôle la situation et non un contrôle externe attribué à un personnage tout puissant réel ou lié à la chance en lien avec les croyances.

• Une bonne estime de soi

• Capacité à contrôler de manière objective la situation b) Coping centré sur l’émotion.

Englobe les diverses tentatives qui permettent de réguler les tensions émotionnelles ressenties dans la situation. Est favorisé en cas d’impuissance face à une situation, un sentiment de stress élevé, une estime de soi négative, et une faible capacité à contrôler une situation.

c. Coping centré sur le soutien social

Le soutien social permet une meilleure résolution de problème et un soutien émotionnel.

Parler à quelqu’un de ses

problèmes, demander

conseil à une personne, etc.

c) Centré sur le soutien social.

Il correspond à l’aide affective apportée par le réseau et la manière dont l’individu estime que ses besoins et ses attentes ont été satisfaits. Est caractérisé par le sentiment que la personne a, sur la possibilité d’être aidée, protégée et valorisée par son entourage. (Bruchon-Schweitzer, 2002).

L’adaptation contribue à l’amélioration du bien-être de l’individu en atténuant sa détresse. Elle vise la modification du milieu pour que la situation soit résolue de manière plus efficace. Elle a pour but de soulager ou de faire disparaître l’événement stressant ainsi que l’émotion qu’elle a provoquée (Lazarus, 1991, 1999 dans Smeltzer & Bare, 2011).

3.1.3 Bien-être

En 2008, l’OMS a reconnu le bien-être non seulement des aspects physiques mais aussi sur le plan psychologique et social. Seule la personne est capable de définir son état de bien-être. Selon Orem (2001) dans Smeltzer et Bare (2011), le bien-être fait référence à la perception individuelle des conditions de l’existence de la personne, elles se caractérisent comme un sentiment de complétude, de plaisir, de bonheur, d’accomplissement de son idéal personnel et par des expériences spirituelles. Il implique un effort conscient de la personne pour atteindre le meilleur état de santé possible. Le bien-être a été défini comme un état équivalent à la santé. Cookfaire, (1996) dans Smeltzer et Bare (2011), indique que le bien-être correspond à une manière d’être « dynamique et en constante fluctuation ». En évaluant

ces définitions, il devient évident que l’objectif des professionnels de la santé est de favoriser les changements orientés vers la santé et le bien-être. Par ailleurs, l’aspect subjectif du concept de bien-être montre l'importance de reconnaître l’individualité de la personne et de répondre à ses besoins en lui offrant tout un éventail de soins et de services.

Selon Benner, (1985), le bien-être est contextualisé selon la culture, l’histoire et l’instant de l’être humain. Il dépend aussi de l’expérience de santé de l’individu, sa façon d’être et le sens qu’il donne aux événements.

La quête du bien-être et de la qualité de vie dans son corps et par son corps devient universelle car elle apparaît indispensable au soi. Être « bien dans son corps et dans sa tête » est synonyme d’harmonie, de joie de vivre, de bonne santé mentale, de tout ce qui fait que la vie mérite d’être vécue. Dès lors, les personnes ont des pratiques qui visent à s’embellir, se relaxer et se renforcer. (INSERM, 1995).

Tous les humains ont des besoins fondamentaux qui doivent être satisfaits. Ces différents besoins ont été proposé par Maslow (1998) sous forme d’une pyramide. Il indique que la personne doit passer des besoins fondamentaux aux besoins supérieurs en fixant comme objectif final la santé et la réalisation de soi, ce qui englobe un besoin d’épanouissement. (Smeltzer & Bare, 2011).

Certains besoins étant plus pressants que d’autres, il faut y répondre par ordre de priorités. Les besoins d’ordre essentiel sont ceux auxquels il faut répondre dans un premier temps. Bien souvent, une fois que ces besoins sont

satisfaits les besoins d’ordres supérieurs peuvent se manifester. (Smeltzer & Bare, 2011).

Figure 6 - Pyramide de Maslow

Les besoins en bas de la pyramide ne disparaissent jamais et sont les premiers à devoir être satisfaits. En cherchant à répondre aux besoins du haut de la pyramide cela tend vers l’évolution de la santé et du bien-être.

Une patiente atteinte d’un cancer du sein sera mise devant une situation qui va l’inciter à prendre des décisions. Le cancer ou l’évocation de la mort sera une occasion pour elle de garder un contrôle sur sa maladie et sa vie. Dans cette optique, la maladie devient un temps productif pour soi et pour les autres. La maladie provoque chez la personne atteinte dans sa santé, la recherche du bien-être, la réconciliation, la paix, ainsi qu’un temps pour soi et pour les autres. (Jobin, 2017).

La pratique infirmière vise à rendre la personne et son environnement, aptes à prendre sa santé en charge selon ses ressources, quelle que soit l’étape de vie ou la phase de la maladie. Le but étant de rendre la personne capable d’atteindre un sentiment de bien-être et une qualité de vie satisfaisante. (Smeltzer & Bare, 2011).

Le rôle infirmier dans la prise en soin de la patiente atteinte d’un cancer du sein est d’apporter des nouvelles perspectives en matière de la promotion de la santé, le bien-être et l’autosoin. (Smeltzer & Bare, 2011). C’est à travers l’initiation d’une pratique telle que la méditation que l’infirmière pourrait assister la patiente à atteindre ses objectifs.

La santé étant définie comme le résultat d’un mode de vie qui est axé sur le bien-être, il s’agirait dans ce cas, selon Renée Houde, (1999) de trouver son équilibre, ce qui est propre à chacun. Un évènement difficile provoque un déséquilibre et incite à un développement psychosocial de l’individu en mobilisant ses ressources. (Levinson, 1996).

Selon Leddy et Pepper (1998), les signes du bien-être sont la capacité à agir au mieux de ses possibilités, la faculté de s’adapter à diverses situations, une sensation de contentement et le sentiment que “tout se tient” et sont en harmonie.

En résumé, Ryff et Keyes (1995) dans INSERM (1995), le bien-être est constitué par divers facteurs ci-dessous, ce qui selon nous, pourrait résumer les caractéristiques d’une personne en état de bien-être.

De bonnes relations avec les autres

Une sensation de maîtrise sur sa vie et son environnement

La sensation de pouvoir prendre ses propres décisions et d’être autonome

Donner un sens à sa vie

Se sentir dans la continuité de son développement personnel.

Selon Netz et Coll. (2005), le bien-être serait le résultat de quatre dimensions : a) Le bien-être émotionnel qui englobe la gestion d’anxiété, stress,

tension, état dépressif, angoisse, confusion, énergie, vigueur, fatigue, émotions, optimisme.

b) Les perceptions de soi en lien avec les compétences, estime globale de soi, image du corps, perception de sa condition physique, perception de maîtrise de soi, attribution causale.

c) Le bien-être physique (douleur, perception des troubles somatiques). d) Le bien-être perçu par la personne, selon la qualité de vie.

Le bien-être est parfois mesuré à partir d’une ou plusieurs échelles globales, telles que les échelles de satisfaction, de bonheur, de qualité de vie : exemple le General Well Being Schedule. Ces évaluations se centrent sur les aspects positifs, négatifs et tentent de corréler entre les différents aspects du bien-être dans le but de cibler les dimensions physiques ou psychologiques des personnes. (Netz & Coll, 2005 dans INSERM, 1995).

Le besoin du bien-être est d’avoir une qualité de vie qui passe par la mise en place de ressources. L’utilisation du corps et de l’esprit est universelle chez

l’humain. (INSERM, 1995). La méditation est une pratique qui permet de relier le corps et l’esprit. (Midal, 2014).

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