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Mécanismes d’action de l’argent colloïdal :

Liste des tableaux

II- L’argent, formes d’utilisations,

2.3 Mécanismes d’action de l’argent colloïdal :

La sulfadiazine d’argent va se dissocier lentement en présence du NaCl présent dans les exsudats :

Le chlorure d’argent va se dissocier en Cl- et Ag+, un équilibre va donc se mettre en place comme vu précédemment.


La sulfadiazine argentique est peu soluble dans l'eau. L'argent se lie aux protéines de l'exsudat de la plaie, libérant la sulfadiazine dont une fraction (jusqu'à 10 %) peut être absorbée. Son utilisation prolongée peut conduire à un argyrisme local compte tenu de la teneur en argent de ce médicament.

Elle fait partie de la liste des médicaments essentiels de l’organisation mondiale de la santé (OMS) (liste mise à jour en avril 2013) 13.

2.2.4 L’argent sous forme métal :

L’argent s’oxyde spontanément à l’air libre ou au contact de l’oxygène dissous dans les exsudats. Cette oxydation provoque une formation d’oxyde d’argent Ag2O à partir duquel les ions argent seront libérés :

L’argent sous forme de métal se trouve en général sous la forme de nanoparticules dans les dispositifs médicaux. Il présente des propriétés antibactériennes accrues grâce à leur structure cristalline et à leur faible rapport volume-surface. L’argent métal permet une libération contrôlée et prolongée d’ions argent dans le milieu.

2.3 Mécanismes d’action de l’argent colloïdal :

Selon l'Immunologic Research Foundation, « L'argent colloïdal détruit bactéries, virus et autres microbes d'au moins 3 manières menant à la désactivation définitive de l'ADN et des protéines de la bactérie, sans dommages sur les tissus :

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 Perturbation des protéines membranaires externes des organismes pathogènes,  Inhibition de la reproduction des bactéries par association avec leur ADN » 14. Comme cité précédemment, Carl Von Nägeli (1817-1891) a été le premier à faire état de l’effet oligodynamique (action bactéricide à faible concentration) de l’argent qui n’est d’ailleurs pas uniquement propre à l’argent, mais existe également avec d’autres métaux, tels que l’étain ou le cuivre. L’argent a la capacité de pénétrer dans la cellule bactérienne par différents procédés spécifiques ou non, ensuite, son action bactéricide va s’expliquer par plusieurs mécanismes d’actions.

2.3.1 Désactivation enzymatique :

Les ions argent Ag+ ont la propriété d’inactiver les enzymes essentielles du protoplasme des bactéries, en réagissant principalement avec les protéines anioniques (groupement thiols contenant du soufre et de l’hydrogène). L’argent est relargué après chaque destruction enzymatique, pour s’attaquer de nouveau à d’autres enzymes décrivant alors un processus continu. En 1954, Chappell JB et Greville GD affirmaient déjà que l’argent avait la propriété d’inhiber l’adénosine tri phosphatase mitochondriale, impliquée dans la respiration cellulaire de certains organismes vivants 15. Shinogi quant à lui a démontré en 1993 une diminution de l’activité des enzymes lactate hydrogénase et gluthathion peroxidase en présence d’ions argent. Par ailleurs, il a été démontré que la NADH ubiquinone oxydoreductase (NQR), enzyme fondamentale de la respiration cellulaire mitochondriale chez les procaryotes mais aussi chez les eucaryotes, est une des principales cibles de l’argent. Cette enzyme est en réalité un complexe : le Complexe I de la chaîne respiratoire. Elle constitue le premier point d’entrée des électrons à haut potentiel de transfert dans la respiration cellulaire et la phosphorylation oxydative dans les mitochondries et assure le transfert des électrons du NADH vers le coenzyme Q dissout dans la bicouche lipidique 16. L’inactivation de cet enzyme provoque une augmentation de la consommation en oxygène et la production de radicaux libres engendrant un stress oxydatif létal pour la bactérie 17. D’autre part, une étude japonaise a démontré que l’argent interagirait avec les ribosomes bactériens, ce qui inhiberait la transcription de certains gènes codant pour la protéine S2 entrant dans la structure 30 S ribosomale, la Succinyl-Coenzyme A synthétase (impliquée dans la synthèse de l’ATP) et un transporteur de maltose, induisant un dérèglement métabolique 18.

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L’inhibition enzymatique par l’argent explique en partie son activité antibactérienne, quand il s’agit d’enzymes bactériennes. Cependant, une autre étude a démontré que l’argent pouvait inhiber les enzymes des cellules intestinales chez le rat. En effet Bhol KC et al. ont démontré en 2007 que l’argent administré par voie orale chez un modèle de rat souffrant de colites ulcératives, inhibait la sécrétion de métallo protéinases, TNF  et de différents interférons pro-inflammatoires par les cellules coliques, conduisant donc à une diminution significative de l’inflammation au niveau colique 19. Par conséquent, dans ce cas de figure, l’inactivation enzymatique cellulaire induite par l’argent, lui confère une action anti-inflammatoire. Cette propriété anti-inflammatoire a été également mise en évidence dans une série de travaux expérimentaux portant sur des modèles induits de dermite de contact 20-21.

2.3.2 Perturbation des membranes des organismes pathogènes :

Ce mécanisme d’action a été élucidé il y a pas mal d’années. Rappelons l’importante déclaration faite par le Silver Institute Newsletter en 1999 concernant le pouvoir antibactérien découvert sur l’argent et qui concerne non seulement les bactéries mais aussi d’autres pathogènes comme les champignons et les virus :

« Essentiellement, l'argent réagit avec la paroi cellulaire de la bactérie. Celle-ci est constituée de protéines liées par des aminoacides pour lui donner résistance et stabilité. Ces protéines structurelles sont appelées peptidoglycanes. L'argent réagit avec les peptidoglycanes exposés en bloquant leur capacité à transférer l'oxygène (énergie) dans la cellule et de ce fait inactive les bactéries qui finissent par mourir... Les cellules des mammifères sont protégées par un revêtement complètement diffèrent des peptidoglycanes sur lequel l'argent n'a aucun effet. Toute cellule qui ne possède pas une paroi résistante au niveau chimique est vulnérable à l'action de l'argent. Ceci comprend toutes les bactéries et d'autres organismes dépourvus de parois cellulaires, par exemple les virus extracellulaires »

22.

De même, en 1993, des chercheurs prouvent le pouvoir de l'argent à endommager les membranes cellulaires bactériennes en utilisant des isotopes d'argent radioactifs (sulfadiazine argentique) sur une souche bactérienne de Pseudomonas aeruginosa. Ils découvrirent en examinant les bactéries tuées, que les ions argent s'attachaient aux parois et aux membranes

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cellulaires, produisant une sorte de vésicules d'où s'échappaient des ions potassium et d'autres métabolites (fuite métabolique), phénomène aboutissant à la lyse bactérienne. Ils constatèrent également que l'argent formait un complexe avec l'ADN des bactéries 23.

2.3.3 Inhibition de la réplication par liaison à l’ADN :

Une étude élaborée sur des souches d’Escherichia coli et Staphylococcus aureus démontre clairement que l’argent a la propriété de se lier à l’ADN bactérien et d’inhiber sa réplication. La liaison de l’argent à la double hélice nucléotidique induit une stabilisation de cette hélice et donc une impossibilité de réplication 24.

2.3.4 Argent et biofilms bactériens :

L’argent a pour particularité de désorganiser les biofilms bactériens en réduisant les ponts hydrogène et en bouleversant les interactions électrostatiques et hydrophobes entre les cellules bactériennes 25.

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III- L’argent: Spectre

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